Flânerie dans ses jolies tresses et ailleurs aussi

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Ainsi, comme convenu, je peux offrir un petit voyage à ma Quiquimiel, nous affectons les Pyrénées-Orientales pour son air légendaire, réparateur des cicatrices, des avaries pulmonaires, non loin d'un berceau de dévotion très populaire et très pittoresque.

Presque seul, nous avons choisi une période très creuse pour favoriser le calme, une pension typique, simple, image face au sommet des montagnes enneigées.

Habillée harmonieusement d’une robe couleur fauve, d’un chemisier blanc, les cheveux tressés, un voile blanc couvre sa chevelure, elle à l’allure d’un ange, je suis bénie.

— Si tu veux bien, je voudrais que tu m’aides à défaire mes tresses, je souhaiterais me laver les cheveux.

— Veux-tu, que je les lave pour toi ?

— Soit, fais ce que tu veux de moi.

Moi, mes yeux dans ses yeux, je caresse ses cheveux, ils sont si précieux pour moi, sa tête penchée en arrière, je suis transpercé par les flèches de ses cils, avec la courbe de ses sourcils.

Docile avec elle, elle maîtrise mon âme.

Calme, je suis émerveillé par la douceur de sa chevelure éparse maintenant, le miel se mêle en moi, elle me capture dans son cœur et dans ses tresses.

Déesse de contemplation, elle a tout de ces instants, de Meryl Streep dans : Out Of Afriqua de 1985.

N’imaginez pas que je suis Robert Redford, qui lui lave les cheveux, je ne suis même pas un de ces beaux pygmées, qui les accompagnent dans la jungle.

Humbles moments de rêverie, c’est pour nous la première sortie en couple, la première mansarde à deux, c'est la première fois pour elle et pour moi, nous avons quelques frissons.

Son corps nu fait visage à mon corps nu, doit-on chuchoter, murmuré, je suis ému.

— Acceptes-tu que mes yeux touchent ton corps, pardon.

— Non, touche mon corps avec tes mains.

Mains et yeux contemplent son anatomie du sommet de son crâne à l’extrémité de ses orteils décorés.

L’odyssée est surnaturelle.

Elle me regarde, et une larme se crée lentement dans son regard, la larme coule le long de sa joue colorée.

— Désolé, tu souhaites que j’arrête ?

Discrète, tout en frémissant, ses yeux perdus dans mes yeux.

— Dieu, non, bien au contraire je flotte, je frissonne, je suis charmée.

— Et, puis-je embrasser ton corps si plein de grâce ?

— Embrasse mon corps de tes baisers.

Mes lèvres suivent pour la première fois le contour d'une créature, ma bouche à la pratique de sa bouche, mes lèvres découvrent ses épaules, ses bras, ses seins, son ventre, son bas-ventre, ses jambes, ses pieds, son dos, ses fesses.

Caresses de ses mains, et baisers de sa bouche mettent à jour mon corps.

Corps et âme se mêlent, organes vont et viennent.

Certaines caresses sur son corps, quelques qu'elles soient, mes pensées sont des prières, mon âme est à ses pieds.

Chargé de puissance, mon amour est entier pour elle, Dieu n’a plus qu’à ajouter une durée sans fin à ce matin, elle est l’amour que j’attendais, elle est la plénitude de l’homme que je suis aujourd’hui.

Attendrie de mille coloris, elle a le gré de s’accommoder de ma laideur, elle en fait une sculpture et me rend visible à ses yeux, je ne me fais même pas musé moi-même dans mon reflet.

C’est, depuis qu’elle est passée dans ma croisée, hospitalisé, pauvre et pas beau, moi Quiquitriste, qu’elle est de ce que j’ai de plus beau, elle est ma Quiquimiel, quel grand bien d’être aimé, quel bien plus grand encore, aimer.

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