Chapitre 23 : Le verdict

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Salut les amis, wouaw… C’est pleine d’émotion que je vous écris ce chapitre.

Pourquoi ?

Eh bien, je vais vous raconter ce qu’il s’est passé après cette folle journée du 7 septembre 2020.

Lundi 7 septembre, j’avais donc mon TEC. C’était super (enfin façon de parler) mais… maintenant il fallait attendre 11 jours.

11 très longs jours !

Les 11 jours les plus longs de ma vie, je crois (en fait non, on y reviendra).

Le vendredi 11 septembre, Jules partait en road trip pour la Suisse et l’Italie et ne revenait que 20 septembre.

Quant à moi, le vendredi 18 septembre, j’avais la fameuse prise de sang.

À tous ceux qui m’ont vue, croisée, ou parlée pendant cette période… Oui, je vous ai tous menti ! =D

Quand Jules est parti le vendredi, nous avions décidé qu’il ne devait pas savoir avant son retour afin de ne pas être perturbé. Entre la fatigue et la concentration nécessaire sur la moto, apprendre qu’il était papa ou, au contraire, qu’il ne l’était pas et que nous allions tout recommencer, n’était pas une bonne idée.

Le mardi 15 septembre, j’ai fait un premier test de grossesse… Mes règles auraient dû arriver la veille et je sentais que mon corps ne m’annonçait pas l’arrivée de ces saletés.

Ce test… était… positif ! La 2e ligne bleue était très légère mais bien là. Pour la première fois de ma vie, je voyais un test positif.

Impossible cependant de partager ma joie avec Jules et d’un autre côté, je n’avais pas l’impression que c’était réel.

Le vendredi 18 septembre, aujourd’hui, j’ai fait un 2 d test car je voulais préparer une mise en scène pour l’annoncer à Jules.

Ce deuxième test était… positif aussi.

J’ai été faire ma prise de sang et j’ai eu le résultat dans la journée : 702 ui

Ça ne vous parle pas forcément mais c’est un bon taux (je vous insère la photo ici, si je n’oublie pas).

J’ai un contrôle sanguin lundi matin, pour vérifier que le taux augmente correctement, que je ne fais pas de grossesse extra-utérine ou de fausse couche.

Par la suite, j’aurais ma 1re écho, celle de datation, pour vérifier que l’embryon est bien à sa place et se développe bien.

Dans la semaine j’avais acheté un pantalon de grossesse et… Une paire de chaussettes, sur laquelle il est écrit « j’aime mon papa ».

J’ai envoyé un message à Jules en lui disant que suite aux nombreux tests du Covid, je n’aurais pas mes résultats avant lundi.

Il va rentrer dimanche matin, va retirer son équipement de moto et va me chercher. Je serais dans la chambre et sur le lit j’aurais déposé mes 2 tests de grossesse, avec cette paire de chaussettes…

Et je vous raconte ça dimanche. Je vous ajouterais une photo de tout ça, ou ce sera peut-être la couverture je ne sais pas.

Nous sommes le 21 septembre 2020, je viens d’avoir les résultats de la deuxième prise de sang et ils sont excellents. Je suis à 2482,8 ui, donc une belle augmentation depuis vendredi.

J’ai rendez-vous le 5 octobre pour l’échographie de datation.

Jules est finalement rentré plus tôt mais l’effet de surprise était quand même là. Je lui ai montré les tests de grossesse et cette petite chaussette où il est écrit « I love Daddy ».

Il a fixé les objets entre mes mains, l’air un peu perdu, puis il m’a regardé et les larmes aux yeux j’ai fait oui de la tête.

Je lui ai dit « tu vas être papa », la voix enrouée par les larmes de joie qui coulait sur mes joues. Nous nous sommes enlacés et avons pleuré ensemble.

Nous sommes le 5 octobre 2020, et il s’en est passé des choses depuis 15 jours :

Tout d’abord, mon échographie de datation a été décalée à demain matin, l’attente est donc encore plus longue.

Ensuite, nous avons déjà vu notre « myrtille » comme dit Jules (rapport à la taille du petit être dans mon bidon). Oui, on n’a pas vraiment triché hein, mais on a plutôt eu une petite frayeur.

Depuis mon transfert, j’ai des maux de ventre, comme 90 % (chiffre totalement hasardeux) des femmes enceintes. Mais le lundi 28 septembre, j’ai eu en plus des traces de sang.

Du coup petit stress et sur conseil de ma sage-femme nous nous sommes rendus aux urgences gynécologiques.

Là, nous avons fait une échographie et on a pu voir un tout petit, petit, petit truc qui clignotait.

Notre myrtille était bien en place, se développait et son petit cœur battait. Nous sommes repartis rassurés et des clignotis plein les yeux. Il arrive effectivement que des saignements surviennent en début de grossesse. Ce n’est rien tant qu’ils restent minimes.

Et dans cette terrible attente, ma petite myrtille me manifeste sa présence avec… de terribles nausées. Je ne vais pas me plaindre, je ne vomis pas.

En revanche, j’ai passé une semaine sur un bateau mais depuis mon canapé. J’ai finalement trouvé, grâce à mon kiné, l’homéopathie qui a rendu mon quotidien un peu plus gérable.

J’ai eu aussi les conseils d’une amie, qui m’a dit de manger avant de me lever le matin.

Finalement, j’ai compris qu’en grignotant régulièrement je maintenais la nausée. Je mange un peu moins pendant les repas mais j’étale en fait.

Et depuis que je fais ça, je revis un peu, même si j’ai toujours l’impression d’être barbouillée.

Nous sommes le 6 octobre 2020, ça y est l’écho est faite !

La petite framboise évolue bien. Tout est normal.

Nous sommes désormais en parcours classique… eh oui, fini la PMA !!!!

Ça y est, je suis enceinte… comme tout le monde… enfin.

13 octobre 2020

Les annonces aux futurs grands-parents aux amis et autres membres de la famille proche se sont fait ce week-end avec beaucoup d’émotion.

J’ai un ventre déjà bien rond à cause des hormones qui me suivront encore 5 semaines. Mon échographie de 1er trimestre est prévue le 16 novembre.

Et voilà les amis… C’est fini pour les Fivettes… Enfin… peut-être pas pour toujours.

Le jeudi 29 novembre 2018, j’avais rendez-vous avec ma sage-femme pour retirer mon stérilet.

Le jeudi 31 octobre 2019, nous avions notre 1er rendez-vous au centre PMA.

Le lundi 7 septembre 2020, un petit embryon de 4 jours a été déposé au creux de mon utérus et y est resté.

Notre parcours est relativement facile et court, malgré tout ce que vous avez lu, malgré nos émotions, ce sentiment d’injustice et cette bataille sans relâche contre la montre. Malgré nos larmes, nos doutes et notre colère, malgré toutes les fois où nous avons douté, malgré ce que mon corps a subi de violent avec les traitements…

Malgré tout ça, nous sommes foutument chanceux et je serais bien égoïste et inconsciente de vous dire le contraire.

Chanceux car notre couple est toujours debout, toujours rempli d’amour et même presque plus soudé qu’avant.

Chanceux car notre parcours a duré moins de 1 an, sans oublier la pause Covid qui nous a rallongés.

Chanceux car je n’ai pas connu l’échec… Cet embryon qui se développe était notre 1er transfert.

Pensez à tous ceux pour qui cela prend des années. Regardez Yil et Audrey ! 6 ans… 6 ans de combat pour ces 2 warriors avant d’avoir le bonheur d’être enfin mère (oui on est un groupe de winneuse).

Je tiens à saluer toutes ces femmes qui ont mis des années pour atteindre leur rêve d’aimer un petit être de tout leur cœur.

À ces femmes qui ont connu les échecs, les fausses couches, les retards de protocole à cause d’opérations lourdes (endométriose, kyste, hydrosalpinx, fibrome… etc etc).

Et je tiens à envoyer, à toutes celles encore en parcours qui lisent ce texte, toute ma positivité et beaucoup de bonheur et de courage pour la suite <3.

Alors oui, soyons terre à terre tout de même, au jour d’aujourd’hui, le 13 octobre, rien n’est encore gagné à 100 %...

Mais si vous lisez ceci et qu’il n’y a pas de chapitre type « Edit » à la suite de ces phrases… Bah c’est que notre bébé arrivera bien en juin.

Mon terme est prévu pour le 1er juin et peut-être que je vous ferais un petit épisode spécial à cette occasion.

Allez, je ne vais pas vous laisser là-dessus. Ça me manquait de vous écrire et je sais que c’est la dernière fois, enfin sûrement la dernière. Nous sommes le 15 novembre 2020, je viens de poster l’avant dernier épisode des Fivettes et ça fait drôle de vous dire au revoir. Demain j’ai mon échographie de 1er trimestre. Oui a priori le bébé est toujours là.

J’ai pas relu les épisodes jusque-là, ils étaient près, je les ai posté, basta. J’aurais peut-être dû hein, car il y de belles coquilles malgré la correction que j’avais faite au moment où je les ai écrits.

J’ai pas relu parce que depuis le 13 octobre je suis passé par pleins de choses. D’abord les nausées hein, on ne va pas se mentir ça flingue ce truc lol (et parfois j’en ai encore).

Ensuite j’ai eu la fatigue, incroyable ce que ça pompe ce petit truc. D’où le fait que je n’ai pas relu mes textes, que c’était un peu décousu ces derniers temps sur Insta et que j’ai un mal fou à rester concentrer pour mon livre.

Par moment je pourrais dormir 12 heures d’affilées je serais encore crevée je crois.

Et puis ce matin j’ai relu ce chapitre, un peu par nostalgie et parce que c’est le final, et je me suis rendu compte que je parle peu des traitements en fait.

Sûrement parce que j’étais tellement naze que je n’avais pas envie de remuer le couteau mais je trouve important d’en reparler.

Hier j’avais ma dernière injection de progestérone, dans les fesses. Honnêtement c’était la piqure la plus douloureuse de tout mon parcours. Enfin pas celle d’hier car c’était ma super infirmière, mais en général. Pour vous dire, il y a 15 jours j’étais en larme à l’idée de devoir la faire. Ce produit brûle… mais à un point. Pour les Fivettes qui connaissent le Fyremadel, bah honnêtement je préfère le Fyre tous les jours que cette progestérone toutes les semaines !

En plus a priori, y’a que dans mon centre que l’on fait cette injection de malheur.

Mais bon, ça y est c’est fini et c’était là pour diminuer le risque de fausse couche, donc bon….

Ce matin je mets mes 2 derniers ovules de progestérones. La boîte est vide et je ne vois pas l’intérêt d’en reprendre pour 1 jours à peine. Donc ça aussi, yes c’est fini.

Vous me direz, ce n’est pas grand-chose enfin. 2 ovules le matin, 2 ovules le soir, ce n’est rien !

Alors sachez, parlons crûment, que de s’insérer ces 2 trucs 2 fois par jour c’est hyper irritant de 1, et ensuite que ce truc coule toute la journée ou presque. C’est hyper huileux, bien sympa pour tes sous-vêtements et tes pantalons (oui parfois ça traverse) et ça fait un magnifique dépôt dégueulasse dans tes chiottes !

Voilà, c’était la minute poétique.

Et ensuite, hier soir j’ai collé mes derniers patchs, que je retirais demain après l’écho. Alors ça aussi, ce n’est pas grand-chose hein… mais paye tes plaques de sécheresse. Faut les changer tous les 3 jours, un coup à gauche, un coup à droite… sauf qu’à la fin tu sais plus trop où les coller hein. Et puis ça gratte, ça irrite la peau… c’est chiant.

En gros si vous voulez, ce n’est rien ces petites choses. Ce n’est que la suite du parcours, ça fait partie du package…

Je rappelle que j’ai cette routine depuis le 5 septembre, soit 48 h avant mon transfert, pour l’injection et un peu avant pour les ovules et les patchs.

Je rappelle aussi, que depuis le 13 juin je suis sous hormones, que depuis le 24 juin j’ai des injections…

J’ai eu 1 mois de pause et de vous à moi, ce n’était pas du luxe. Je rappelle que j’ai un parcours cool, facile, rapide… contrairement à tellement de femmes…

Et pourtant ce parcours m’a usée.

Après le transfert il se passe quelque chose d’étrange, vécu par beaucoup de femmes apparemment (ce qui m’a rassurée je vous l’avoue).

J’avais ce petit embryon au creux de moi, je venais d’apprendre que c’était bon, qu’il était accroché… et là Jules et moi on a eu la même réflexion dont on a parlé quelques temps après : « Est-ce qu’on voulait vraiment un enfant ? ».

Je vous vois venir, avec vos grands yeux et vos cœurs serrés à penser : « mais comment tu peux dire ça ».

Je vous jure que c’est vrai… et je ne suis pas la seule à avoir eu se ressenti.

Tout au long du parcours tu encaisse, tu te protège et tu te protège tellement que tu finis par « accepter » et imaginer ta vie sans enfant. C’est une façon de ne pas être déçu, de ne pas te vendre du rêve.

Et là on te dit ; « ça y est c’est bon ! ».

En vrai t’es pas prêt à ça du tout. Rajouter à cela les injections qui continue, moi je vois encore ce bébé comme un examen médical. J’ai hâte à demain, voir si ça passera. Je vous ferais un petit mot pour vous dire.

Je suis heureuse hein je vous rassure, je suis même comblée… mais par moment j’ai ce doute que m’a imposé le parcours. En PMA, pour moi en tout cas, ce n’est pas « magique » un bébé… c’est calculé.

17 novembre 2020 :

Wouaw… Il y avait ce bébé qui gigotait à l’écran et j’ai eu du mal à réaliser qu’il était dans mon ventre. Il y a Jules qui a versé une larme… ça m’a beaucoup ému. Il a réalisé qu’on allait avoir un bébé… Oui, ça y est… on va avoir un bébé !

Et tu es le plus beau des bébés mon bébé.

Devant ces images j’ai fondue, un peu à retardement je l’avoue, plus ce matin quand j’ai réalisé que… c’était mon bébé qui gigotait.

C’est là qu’on voit les dégâts de la PMA.

Bilan ce bébé va bien, il est en pleine santé, un peu plus gros que la moyenne mais c’est courant chez les bébés PMA nous a dit le Dr.

Moi j’ai de l’œdème à cause des traitements, et oui encore cet œdème mais heureusement pas dangereux pour le bébé.

En fait depuis le début je trouve que j’ai beaucoup de ventre pour 3 mois, eh bien c’est de la flotte ni plus ni moins, donc je suis soulagée de savoir que je ne suis pas obèse et que bébé ne risque rien lol.

Nous ne savons pas encore si fille ou garçon car à ce stade il y a 20% de chance d’avoir bon. Cela s’estime sur l’orientation du tubercule.

Le tubercule va soit réduire et devenir le clitoris, soit se développer et devenir le pénis. Donc si sur la couverture vous avez l’impression de voir un petit zizi ne vous y trompez pas ^^.

Bref, je suis heureuse, nous sommes heureux et nous avons hâte de rencontrer ce petit bout.

Avant de nous quitter, j’ai écrit un petit texte le 24 septembre, et je le trouve parfait pour clôturer mon histoire… Juste après vous pouvez lire « Lettre à Jules ».

Nous sommes le 24 septembre, et je ne peux pas finir les Fivettes sans ce petit hommage à mon grand frère.

Aujourd’hui, c’est son anniversaire et si je pouvais faire un vœu à sa place, je ferais celui de pouvoir le voir, ne serait-ce que 5 min pour lui annoncer qu’il va être tonton.

La dernière fois que je l’ai eu au téléphone, je lui avais dit :

- Bon alors on se revoit vers mars quand t’auras emménagé. Qui sait, peut-être que je t’annoncerai que tu vas être tonton !

C’était le 17 décembre 2018... et quelques heures après il s’envolait vers les étoiles.

Presque 2 ans après, ce souhait se réalise mais il n’est pas avec moi pour le vivre.

Je ne sais pas s’il y a un paradis ou que sais-je, chacun sa pensée et je respecte, mais une partie de moi espère sincèrement qu’il veille sur nous tous, sa famille, et qu’il me voit aussi, moi sa petite sœur... Et qu’il est fier.

Ce mois de septembre est toujours délicat pour moi, en 2018 j’ai perdu 3 êtres chers... Et leurs 3 anniversaires sont en septembre.

En 2020, ce mois de septembre a été plein d’espoir, de promesses et de rebondissements.

Comme si chacune des étoiles présente là-haut nous avait guidés.

Le deuil d’un être cher est différent d’une personne à l’autre. Il est plus ou moins long, plus ou moins complexe et plus ou moins douloureux.

Pour être tout à fait honnête... Je crois que le mien a commencé ce matin... quand en écoutant cette chanson de Louis Bertignac qu’il jouait si bien, j’ai pleuré le chagrin de son absence comme je ne l’avais pas fait depuis longtemps. À la différence que ce matin, une partie moi regardait vers l’avenir, la main sur ma petite myrtille et le cœur remplit de fierté.

Je t’aime frangin, tu me manqueras jusqu’à la fin des temps... On n’est pas au mois de mars mais... Tu vas être tonton.

Et crois-moi, ton neveu ou ta nièce saura qui tu es.

Pas de suite… dimanche prochain…

Et c’est une très bonne nouvelle

FIN

Avec toute ma tendresse aux personnes qui m’ont suivie… Noralife writer.

© Tous droits réservés-Noralifewriter - 2020

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