Chapitre 22 : 7 septembre 2020

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Nous sommes à nouveau dans cette salle d’attente pour, nous l’espérons, le dernier grand moment de notre parcours.
Ce matin, le stress est là et l’excitation par-dessus tout présente.
Je me revois il y a 11 mois dans cette même salle.
Un couple est à côté de nous, ils n’ont pas de dossier à la main. Le mien, calé sur mes genoux, est désormais bien conséquent.
Je les imagine se faire la même réflexion que moi il y a 11 mois : « qu’y a-t-il dans ce dossier ».

Aujourd’hui, nous sommes pleins d’espoirs.

Aujourd’hui, comme dit Jules, « on va mettre un bébé dans le ventre de poulette ».

Il est tout fou depuis ce matin. Moi je suis un peu anxieuse j’avoue.
Tout notre combat, nos efforts, notre patience, nos pleurs, nos rires... Tout nous a amenés là, aujourd’hui, ce lundi 7 septembre 2020.
Et pourtant rien n’est encore fait, rien n’est encore gagné.

Dans 11 jours je saurais, dans 11 jours je pourrai soit faire un fuck à la vie en lui disant que j’ai gagné, soit pleurer à chaudes larmes.
Mais même si ça ne marche pas du 1er coup, je suis fière en cet instant.
Fière d’avoir tenu toujours bon, même lorsque j’étais à bout. Fière de mon couple, qui a été solide et plus fort que je ne l’aurais jamais imaginé. Fière de Jules, qui n’a jamais défailli, m’a toujours soutenu et pour qui j’ai conscience qu’il est mon pilier, ma force, mon tout.

L’attente est longue, surtout quand on a 15 min d’avance. Heureusement, je vous écris. Oui, oui en direct live de la salle d’attente de PMA, sur mon bloc-notes de téléphone.
La salle est toujours chaleureuse, malgré ses murs blancs, de nombreuses affiches la décorent toujours. En revanche, lors de la 1re description j’ai oublié ce tableau en 5 morceaux, il représente des galets sur une plage.
La 1re fois je ne me rappelle pas si nous avions la radio. Je pense que, perdu dans mes pensées je ne l’avais pas entendu. À cet instant, nous entendons Rihanna et son célèbre diamant. Et je me dis que mon petit pingouin est aussi beau qu’un diamant dans le ciel. Il n’attend que nous pour grandir.

Aujourd’hui, c’est aussi l’anniversaire de mon père, décédé il y a 2 ans et demi. J’espère un petit miracle pourquoi pas. En ce mois de septembre, c’est l’anniversaire des 3 personnes qui nous ont quittées en 2018. Je ne suis pas croyante, je suis plutôt terre à terre, pourtant j’espère que c’est un signe.

Jules est sur son téléphone, à fond sur Insta hihi ou le bon coin au choix. Qu’il est beau mon Jules, avec son pantalon bleu foncé et son tee-shirt blanc. La classe !
Je crois qu’il s’est fait beau pour son pingouin ah, ah.
Moi je suis en pantalon noir (un des rares dans lequel je rentre encore), débardeur et petite veste noire. Ouais full noir effectivement je sais. Mais ça va hein ! On ne juge pas, je ne rentre plus dans rien avec ces foutues hormones ah, ah.

Je vous laisse je crois que c’est bientôt à nous.

Ah bah non, pas encore. Nous on avait 15min d’avance, eux par contre sont un peu en retard.
J’ai croisé du regard la super infirmière qui m’a tenu la main pendant ma ponction, nous avons échangé un sourire.

J’ai beaucoup de souvenirs qui me reviennent d’un coup. Comme un flash-back à la fin d’une série.

Je revois notre 1er rendez-vous. Le 2d aussi quand nous étions en retard, vraiment en retard, et essoufflés d’avoir couru. Nous sommes répartis au ralenti ce jour-là car nous avions eu les résultats de Jules.
Je revois aussi notre force, la communication dont nous avons fait preuve.
Je revois mes divers examens, tous plus fun les uns que les autres.
Je revois notre espoir à l’annonce de la 1re paillette congelée.
Je revois le confinement, la désespérance qui nous a envahis à l’annulation des rendez-vous.

Je revois le coup de fil du déconfinement et notre joie.
Je revois ma ponction évidemment, même si c’était affreux, c’est ce qui nous amène ici aujourd’hui.
Et c’est à nous…

Et à peine 30 minutes plus tard, nous sommes ressortis, un embryon de 4 jours dans l’utérus et des espoirs pleins le cœur.

Nous avons fait des courses et j’ai senti des crampes, sûrement lié au fait que mon col est sensible et qu’on y a passé un cathéter… ou peut-être est-ce l’accroche qui se fait déjà.

Depuis eh bien je suis la femme la plus chanceuse de la terre (bon comme d’hab me direz-vous).

En effet, Jules prend soin de moi comme d’une princesse. Donc je me repose car les nerfs étant redescendu, j’ai comme un gros coup de mou. Yil vient de m’envoyer son témoignage alors je me mets au boulot. Allez hop !

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