Coucou tout le monde.

Olala, ça fait un moment que je n’ai pas écrit… Bon vous, vous ne l’avez pas senti hein lol.

Nous sommes le 14 août 2020 (je vous avais dit ça fait longtemps hihi) et nous nous sommes quittés le 11 juillet, lorsque Jules et moi étions en Charente.

Eh bien devinez où nous sommes ? En Charente oui. On est rentré entre temps quand même hein.

Je n’ai pas beaucoup écrit parce qu’il n’y a pas grand-chose à dire en fait… j’attends, on attend… sagement.

Et comme j’attends et que nous allons rattraper la temporalité présente, je vais essayer de soudoyer mes chères Fivettes adorées pour leurs témoignages.

Surtout qu’on en a une où c’est très intéressant.

Si je n’ai pas de témoignage, je vais essayer de creuser d’autres pans intéressants de la PMA et de vous en parler, un peu comme la loi de bioéthique…

Et si je n’ai rien de tout cela eh bien je suis désolée mais il y aura une pause les amis.

Bon on n’y est pas encore hein je vous rassure, déjà je vais essayer de vous raconter un peu cette attente et ce qui se passe dans ma caboche de Fivette.

C’est très bizarre cette sensation…

On le touche du doigt notre rêve de devenir parent. On a fait une bonne partie du chemin, on a nos beaux embryons congelés…

Alors pourquoi on n’est pas plus heureux que ça finalement ?

J’en parlais avec Audrey et nous en sommes à peu près au même stade. On a tellement (elle d’autant plus que moi) vécu de contretemps, d’échecs aussi pour elle, que ça paraît encore irréel.

En PMA on se protège, encore, encore et encore…

Ça finit par nous paraître inatteignable, irréalisable… un peu comme si l’on ne le méritait pas.

C’est vrai quoi !

Il y a des femmes autour de nous qui tombent enceintes comme ça, sans rien faire de particulier, au bout de 2, 4 ou 6 mois.

Alors on se demande si finalement ce n’est pas juste le fait qu’on n’est pas faite pour ça…

C’est violent la PMA en vrai lol. Très joyeux ce que je vous dis là.

Il faut que je vous explique un peu mon état d’esprit quand même. Déjà ce matin j’ai fait un test de grossesse car mes règles ont 5 jours de retard.

Ce test est négatif… je m’en doutais mais mon cerveau commençait à rêver de bébé et le voir écrit là, bleu sur blanc, c’était beaucoup plus parlant. C’est aussi un peu douloureux…

La dernière fois que j’ai fait un test de grossesse, c’était en mars 2019.

Ce mois étant celui de ma naissance, je ne sais pas pourquoi, je le sentais bien… raté.

J’avais un peu oublié, je l’avoue, la déception et le pincement que cela procure de voir une seule foutue bande bleue.

Ce petit trait, là, tout seul dans ce rectangle blanc, comme s’il te narguait, te dit « non tu n’es pas enceinte ».

Et le pire c’est que tu t’obstines ! Tu le regardes une 1re fois « merde c’est négatif » mais tu le laisses sur le bord du lavabo.

Tu te brosses les dents et tu le re-regardes « merde toujours négatif » et tu le laisses encore là.

Sur la notice ils disent de ne pas le lire au-delà de 5 min… en vrai tu regardes jusqu’à ces 5 min, des fois que, au cas où.

En 2019 j’en avais même ressorti un de la poubelle pour être sûre !

C’est dur, c’est rageant… Et dans mon cas, j’espérais vraiment voir la 2e barre parce que… de vous à moi… je suis morte de trouille…

Ah vous ne l’aviez pas vu venir celle-là !

La petite Ève qui prend son clavier et vous parle de trucs pas drôles, mais avec des blagues, qui vous explique des textes de lois tordues. Celle qui vous fait un cours de philosophie sur la parentalité et le fait de relativiser chaque situation…

Cette même femme vous avoue aujourd’hui, que pour la 1re fois depuis le début de ce parcours… elle a peur…

Oui j’ai peur. Je n’ai jamais eu peur encore depuis le début de ce parcours.

J’ai été stressée (stressante aussi un peu lol), j’ai été en colère, triste, envieuse, morose, choquée, tendue… bref je crois que j’ai fait à peu près toutes les émotions… mais pas la peur.

Allez, je vous dis tout… J’ai peur de 2 choses :

1- J’ai peur de retourner dans la pièce où j’ai eu ma ponction.

2- J’ai peur de l’échec.

Le 2e peut faire sourire (façon de parler) car qui n’a pas peur de l’échec en vrai ?

Toutes situations confondues, on n’aime pas échouer, c’est normal, c’est humain.

Moi je n’ai pas peur que ça ne marche pas dans le sens où je devrais essuyer un échec… J’ai peur de ce que je vais ressentir.

On va implanter dans mon utérus un embryon de 5 jours, qui se développe, qui est censé être viable (censé car on l’a vue dans le chapitre de la loi de bioéthique, ce n’est pas si simple) et je ne veux pas imaginer que cela n’aboutisse pas. Qu’il ne s’accroche pas ou encore se décroche, dans tous les cas ce sera une perte… c’est ça qui me fait peur.

Pour la 1re, j’ai bien conscience que le traumatisme de ma ponction est peut-être un peu plus important que je n’ai bien voulu me l’avouer.

Ça m’a vraiment cassée, moralement et physiquement.

Idem pour les traitements… ça n’y paraît pas sur le moment mais à 1 mois d’intervalle je peux vous dire que les effets sont toujours là.

Parmi les effets, vous l’aurez constaté : ma grande joie (c’est de l’humour hein).

Et oui, la chute d’hormones, le fait que le corps ne soit pas complètement recalé (la preuve mon cycle plus long) tout ça joue sur mon humeur, mon sommeil, ma mémoire (le neurone unique ça arrive aussi en PMA croyez-moi), et encore tant d’autres choses.

J’ai pris une claque, je le sens. C’est un parcours qui teste vos limites, vous repousse dans vos retranchements. C’est un parcours qui joue avec vos nerfs, vos convictions et votre estime de vous.

C’est fatigant de faire un enfant les gens, si vous saviez.

Je suis certaine que je serais tellement pleine de joie quand ce sera concret, mais pour le moment je l’avoue… toutes ces étapes ont un peu entaché le bonheur d’une future grossesse.

Mais je reste convaincue que c’est aussi toutes ces faiblesses qui la rendront encore plus belle et plus merveilleuse pour moi.

Je ne peux pas vous dire quand mais d’ici peu je vais reprendre des hormones pour la suite du parcours.

Au menu :

- Provames matin et soir pendant 15 jours puis échographie.

- 2 j avant le transfert on ajoutera un ovule par voie vaginale matin et soir

- Et aussi une injection dans la fesse 1 fois par semaine pendant…. 3 mois si grossesse

Oui, moi aussi je pensais que les seringues c’était fini… mais apparemment ils aiment ça lol.

Hey entre nous, j’avais fait le ventre et les cuisses mais pas les fesses, ça manquait à la liste ah ah.

J’espère ne pas vous avoir rendu trop morose avec mes effets secondaires très joyeux.

Bienvenue en PMA, les fameuses montagnes russes.

Je vous rassure, je vais bien. Je compose avec ces chamboulements et j’avance. Je profite de chaque rayon de soleil, de chaque petite dose de bonheur que m’apporte la vie, de chaque espoir.

Et pendant que je vous écris cela, ici, en Charente, je profite d’un magnifique rayon de soleil ; ma nièce.

Cette petite bouille de 2 mois et demi qui me fait des sourires quand je lui parle c’est… indescriptible. On oublie tout quand on regarde un bébé, quand il sourit, bouge ses petites mains en gazouillant de bonheur.

D’ailleurs, vous pourrez bientôt lire une petite histoire nommée « Écris-moi un rêve ». Dans cette nouvelle, j’écris une histoire à ma nièce où elle est une aventurière. Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse la curiosité de découvrir ma plume sur une histoire pour enfant.

Tout ce qui monte redescend… et une fois en bas on peut toujours remonter même si ça paraît parfois compliqué.

Il suffit de mettre un pied devant l’autre, de prendre la main de Jules… et là, mon plus beau des rayons de soleil chasse les nuages et on avance tous les deux.

À toi mon amour, ma force, mon roc…

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