À l’heure où j’écris ce titre, Audrey est encore à mi-chemin du bout du tunnel mais nous croisons les doigts tous les jours ensemble pour ce coup-ci ce soit bon !

Tout ça pour dire surtout que j’ai proposé à Audrey de nous raconter la suite, ça reprise, son parcours, ses traitements aux hormones et sa ponction.

Nous avions quitté Audrey sur ses paroles :

« Finalement, j’appelle et le mardi suivant je suis à J20 de mon cycle donc c’est parti ; prise de sang et rappel aux prochaines règles pour la FIV en juin.

J’ai du mal à réaliser, j’ai hâte mais j’angoisse une nouvelle claque. Mon instinct me dit que ça va aller, alors je vais l’écouter. »

Que s’est-il passé pour elle depuis ?

« C'est parti pour la FIV »

Le 26 mai 2020, Audrey a donc fait sa prise de sang et le résultat étant bon elle a pu débuter le Provames afin de préparer l’utérus à la stimulation à venir.

« J'ai hâte et en même temps l'angoisse est toujours là. Beaucoup de questions dans ma tête et la peur est là. Peur d'un arrêt soudain à cause du Covid, de mal réagir aux traitements… bref l'angoisse.
Mon 1er jour de règle est arrivé et j'ai pu commencer les piqûres à J 7 de mon cycle. »

Par contre Audrey a juste eu une prise de sang mais pas d'échographie avant le traitement. Cela est préconisé par son centre à cause du Covid, afin de limiter les contacts des patients. Une mesure de sécurité qui, pourtant, installe un stress supplémentaire.

« J'ai l'impression de partir à l'aveuglette et ça ne m'aide pas à gérer mon angoisse mais il n'y plus qu'à suivre les médecins.
J 11 première échographie et prise de sang : ça se présente bien et je suis rassurée mais toujours l'angoisse et cette impression que les jours ne passent pas. En fait tu as hâte d'arriver à la ponction.
J 13 prise de sang et échographie : Houla ! Il y a du monde ! Beaucoup de follicules.
J 15 dernière échographie et prise de sang : Effectivement il y a du monde ! À la limite de l'hyperstimulation.

De toute manière je sens bien les hormones travailler depuis plusieurs jours. Je sens les tiraillements au bas du ventre, j’ai mal aux seins et aux tétons et cette sensation d'estomac plein tous les matins. Je suis aussi plus sensible aux odeurs.
Bref, tous les symptômes d’une femme enceinte mais sans l'être. »

Le samedi soir Audrey est déclenchée à 22h30.

Le déclenchement c’est en fait la fameuse piqûre qui va engendrer l’ovulation. Rappelez-vous, on stimule mais on bloque l’ovulation jusqu’à maturation des follicules, puis on déclenche l’ovulation 36 h avant la ponction.

Le dimanche soir, douche au savon doux et être à jeun à partir de minuit. Le lundi, Audrey et son conjoint se lèvent à 5h. Elle prend à nouveau une douche au savon doux et ils prennent la route pour rejoindre le centre à 1h40 de chez eux. Nous sommes le 22 juin 2020, Audrey est J 18 de son cycle.

Elle est contente d'être arrivée enfin à ce jour mais avec un peu de stress quand même.

« Alors, nous sommes arrivés à l'hôpital à 8h15.
Chacun prend son couloir : mon mari à gauche pour pouvoir donner ses petits soldats et moi à droite en hôpital de jour.
C'est parti, je suis installé dans la chambre, je mets la blouse d'hôpital et l'infirmière vient. Elle me pose tout d'abord toutes questions Covid, me prend la température, puis me donne les médicaments pour la douleur et 1 anxiolytique pour me détendre.

À 9h40 je pars pour le bloc, le temps de m'installer et de faire les présentations. Il y a beaucoup de monde, entre la gynécologue, la sage-femme et l’anesthésiste ça bouge beaucoup mais ils sont là pour me rassurer et chacun fait son job.
On m'installe en position gynécologique et on me fait un lavage vaginal à la bétadine. Le produit injecté par perfusion fait son effet. Je sens ma tête qui tourne puis je m'endors.

Je me réveille en salle de réveil, dans le coltard. Bilan je n'aurai rien vu de cette ponction donc pas traumatisée du tout. Je sens comme une légère douleur de règle mais c'est supportable.
Au bout de 30 à 40 min on m'envoie dans ma chambre et je n'ai plus qu'à attendre de savoir combien d'ovocytes ont été prélevés.
L'infirmière passe pour prendre ma tension, voir si je ne perds pas trop de sang et savoir comment ça va.
En soi, ça allait.
La biologiste passe, puis la gynécologue pour m'annoncer qu'ils ont prélevé 23 ovocytes.

C’est donc une belle récolte en soi, mais mes ovaires ont trop travaillé donc j’ai bel et bien fait une hyperstimulation.
Il n'y aura pas de transfert dit « frais » (c’est-à-dire sur le cycle en cours) car trop de risques pour ma santé et un risque de grossesse multiple. »

Les médecins recommandent à Audrey de faire une échographie de surveillance dans les jours à venir et de porter bas de contention pour 3 semaines, ainsi que de ne pas trop boire. Étant donné son hyperstimulation, Audrey fera ce que l’on appelle un TEC (Transfert d’Embryons Congelés).

« Le soir de la ponction et le lendemain, j'ai des douleurs dans le ventre. Ça me tire, quand j'éternue ça me pince, quand je vais faire pipi ça me brûle et je sens une lourdeur dans le bas du ventre.
La biologiste doit m'appeler le lendemain de la ponction donc le mardi, puis le jeudi, et enfin le samedi, pour me dire dans un premier temps le nombre d'embryons et combien ont pu être congelés par la suite.
Le mardi, j'attends l'appel en me disant que la biologiste va m'appeler dans l'après-midi. Puis je vois les heures qui tournent et rien. Pas d'appel. Me voilà encore dans l'attente et le stress revient
car comme je le disais, pas de transfert frais pour moi mais un TEC. Il me faudra au moins attendre 2 cycles donc oui, déception dans un premier temps, mais en même temps j'ai fait le plus gros. Je sais aussi que j'ai eu la chance d'avoir pu faire ma ponction et également d'avoir eu des ovocytes viables. »

Mais malgré toutes ces bonnes nouvelles, Audrey avoue que cela fait bizarre de faire un bébé en passant par un bloc. Les douleurs ressenties par la suite aussi sont quelque chose d’étrange, de « pas naturel ».

« Le mercredi, j'ai enfin l'appel de la biologiste.

Nous sommes à J 2 après la ponction et nous avons 11 ovocytes de fécondés. Ce qui est plutôt pas mal.
Le jeudi à J 3 : il y a 8 embryons de fécondés.
Nous sommes contents mais toujours dans le stress, on prie pour qu'ils tiennent.
Nous avons surtout hâte au samedi, pour connaître vraiment le nombre final.

Le samedi, j'attends l'appel de la biologiste. Cette attente est horrible. Je vois le temps qui tourne et j'attends, j'attends.
Je n'ose même pas prendre ma douche de peur de louper l'appel. Plus on est proche du but, moins il y a de patience.
À 11h50, j'ai enfin cet appel tant attendu !
Verdict : 1 embryon de congelé à J 5 ! Oui, un petit pingouin comme on dit.
Nous sommes heureux !

Je dois être rappelée le lendemain pour les autres embryons. Nous serons donc à J6.
On retourne dans l'attente et continuons de croiser les doigts.

Le dimanche, nous avons ce dernier appel tant attendu : 3 embryons supplémentaires à J 6 !

Nous sommes très heureux et un grand soulagement nous envahit ! 4 petits pingouins nous attendent.

Lundi, je n'aurais plus qu'à appeler le centre pour les ordonnances pour le futur tec qui, normalement, croisons les doigts, se fera en août. Donc on va attendre impatiemment le mois d'août.

Encore environ 1 mois et demi. Je me dis que ça va passer vite. C'est quoi 1 mois et demi après tout sur 6 ans d'attente ??
Maintenant, espérons, prions que ça marche !
L'impatience et l'angoisse vont encore m'accompagner et en même temps, j’ai tellement hâte.

Difficile de gérer toutes ces émotions… »

Peu après m’avoir envoyé son témoignage, le lendemain je crois, Audrey me disait avoir craqué. Je lui ai alors dit que c’était humain. Ça faisait des semaines que la PMA était au cœur de ses journées, au cœur de ses pensées, et d’un coup : Plus rien, on attend août.

Entre la chute hormonale post-stimulation, la chute du stress et le reste… le cerveau bug et les émotions deviennent un gros bordel.

Bref Audrey a vidé un peu ses émotions et a repris le travail en attendant août avec impatience.

Elle m’a aussi dit que sur le moment elle ne réalisait pas que 4 petits pingouins l’attendaient au frais. Le seul moment où elle en prend un peu conscience c’est sur le forum car nous échangeons beaucoup de smileys.

Ils sont bien au frais et t’attendent pour août. Ils ne devraient pas être trop dur à décongeler en plein été ^^ lol. Merci de nous avoir raconté la suite de ton histoire.

Je vous raconterais où en est Audrey au fil de l’eau

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