DIMITRI

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Londres

Cela faisait maintenant deux semaines qu'on s’était établi à Londres. Nous n’avions pas de nouvelles inquiétantes des lycans. Aucun ne semblait nous avoir poursuivis de l’autre côté de la Manche. Si on prenait une carte, Idrias se situait dans l’ouest de l’Europe, coincé entre la France et l’Italie.

Depuis mon arrivée parmi les humains, je découvrais que leurs journées étaient bien monocordes. Tous les jours, la même rengaine : se lever, aller à l’école et se coucher pour recommencer le lendemain. Leur vie semblait n'être jamais prise dans quelque chose de plus grand, de plus palpitant.

À Idrias, les enfants étaient élevés par des nourrices dans les premières années de leur vie d’immortelle. Puis, des précepteurs prenaient le relais. Quel que soit le rang des géniteurs, les enfants ne se voyaient pas traités différemment. Au contraire, chacun apprenait la même chose dans le même cadre d’étude.

J’avais fini par m’habituer à la présence des humains dans mon quotidien, enfin la plupart du temps. Plus les humains se tenaient à l’écart, mieux c’était. La seule présence que je tolérais était celle de cette ravissante rousse, Elizabeth. Elle était fascinée par nous depuis notre arrivée et prenait plaisir à nous attendre chaque jour devant les grilles de l’école.

Sa présence était rafraîchissante contrairement à nos autres camarades. Elle n'était nullement intimidée par l'armoire à glace qu'était Dimitri, ni par notre différence d'âge évidente. Les jeunes avaient entre seize et dix-huit ans alors que nous dépassions la vingtaine, du moins en apparence…

On avait fini par s'approprier les espaces de vie d’Elizabeth. Dimitri et Elizabeth mangeaient ensemble à la cafétéria, je ne faisais que les regarder dévorer leur plat. Et dès que du temps nous était dégagé, la bibliothèque était notre refuge.

Celle-ci occupait à elle seule, un tiers de l'établissement. Elle était tout en hauteur avec un plafond cathédral. Les rayonnages montaient haut et des échelles prenaient place contre les étagères. Un balcon, auquel nous pouvions accéder par plusieurs escaliers en colimaçon faisait le tour de la pièce. Il était parcouru de portes qui menaient à des salles de travail ou des aires de repos.

Nous nous installions toujours au même endroit, dans un coin lecture où j'aidais parfois Elizabeth à faire ses devoirs. Elle me lisait souvent des poésies, son genre littéraire favori. J'aimais aussi beaucoup la faire tourner en bourrique en employant plusieurs langues à la fois. Elle finissait par s'énerver et à bouder dans son coin.

Nous avions convenu avec mon garde du corps dhampir que l’école n’était pas l’endroit le plus approprié pour que je puisse me sustenter. Elizabeth s’était faite à l’idée de ne jamais me voir me nourrir. Le lieu était encore moins approprié pour nos ébats après la morsure.

Londres, ambassade d'Idrias

À genoux sur un petit tabouret de velours pourpre, les mains jointes, les yeux fermés, je priais pour ma déesse ; ne lui envoyant que des pensées pures. Je sentais son aura autour de moi, me transpercer, me communiquant sa chaleur. Sa présence me calmait et stabilisait mon humeur volage.

Je me retirais ainsi de longues heures, à méditer dans le temple au style gréco romain consacré à Lilith. Quand je sortis de ma transe, je pris un poignard, posé sur un linge immaculé prêt de l'autel. Je me fis une entaille au poignet de la taille d’une pièce. J’offris les quelques gouttes de sang qui s’en échappa en offrande en passant mon bras au-dessus du sol. L’hémoglobine crépita d’abord avant de disparaitre comme engloutie par la terre.

Mon esprit ayant retrouvé un semblant de paix, je me rendis au bâtiment principal du domaine que formait l'ambassade.

Il était dans un style plus moderne, la bâtisse datait du XIXème siècle, tout en pierres polies. Il se dégageait du bâtiment, une impression de majesté empreinte d'histoire et d'émotion. Quand nous l’avions acheté, il était en ruine et pourtant, aujourd'hui, nous n'avions pas du tout cette impression. Les architectes que nous avions engagés avaient fait un remarquable travail de reconstitution et de rénovation. Malgré son âge, tout respirait le moderne et le luxe.

Je rejoignis rapidement mes gardes du corps dans le grand salon de la résidence. Un salon contemporain tout en velours et en vieux chêne. Je m'installai dans la partie longue du grand canapé d'angle.

Ezio et Dimitri étaient postés à une table en train de jouer aux cartes. Une grosse boule noire sauta sur mon ventre et me lécha la joue de sa langue râpeuse. Je caressais amoureusement la tête d'Orisha. Son contact m'apaisa aussitôt et je me calai dans le canapé.

Un des humains engagés pour se charger de la surveillance des lieux, vint me chuchoter qu'un intrus avait franchi le périmètre de sécurité. Qu'est-ce qu'un inconnu pouvait bien venir faire pour nous chercher noise pendant notre moment de détente ?

Je me levai et fis signe à Dimitri et Ezio de me ramener cet énergumène. Ils revinrent quelques minutes plus tard avec un adolescent en pleine puberté. Il me regarda avec des yeux ronds. Son visage me disait vaguement quelque chose, mais vraiment que vaguement. Dimitri l'assit brutalement sur une chaise en face de moi, avant de procéder à un interrogatoire.

« Qui es-tu et que fais-tu là ? demanda méchamment Ezio. »

Le jeune homme ne dit rien, gardant les lèvres serrées et les bras le long de son corps. Ezio reposa sa question plus durement. L'adolescent prit peur face à la mine féroce des deux armoires à glace face à lui, et finit par parler.

« Je suis Jason et je suis dans ta classe, me dit-il.

– Cela n'explique pas ta présence ici et cela te donne encore moins l'autorisation de pénétrer dans cette demeure. »

Orisha grogna dans sa direction, étayant mes dires. Il se figea voyant l'animal ramper et grogner vers lui.

« Je voulais voir où tu habitais, généralement les élèves sont à l'internat pas dans des habitations privées. »

Je fis claquer ma langue sur mon palais, signale que compris rapidement Dimitri qui claqua des doigts. Un des agents en faction près de la porte prit le gosse et s'en chargea. Je me dirigeai ensuite vers ma chambre accompagnée de ma panthère.

Ma chambre se composait d'une antichambre où des canapés confortables s'attroupaient autour d'une table basse en verre. Les murs étaient recouverts d'une bibliothèque où des livres de toutes époques s'entreposaient. Une salle d'eau toute équipée avec ses vasques en marbre blanc et des robinets d'argent accompagnaient la suite. La pièce maitresse de ma chambre à coucher était son grand lit à baldaquin. Les couleurs cramoisies des tissus se mélangeaient au bleu turquoise des lourds rideaux et du tapis shaggy de la même couleur. Une touche de bois était apportée par les meubles en acajou.

Je passais rapidement dans la salle de bain pour me détendre sous les jets de la douche à l'italienne. Puis, je me glissais sous les couvertures chaudes du lit où Orisha était déjà confortablement installée.

Mes pensées divaguèrent avec Idrias et l’absence de ses habitants pesaient dans mon cœur. Mes parents avaient décidés qu’aucune communication ne serait établie entre nous pour que les espions ennemis ne puissent les pirater. J’avais besoin d’entendre leurs voix et écouter leurs souffles. Mais de cela j’en étais privée. Seuls mes deux domestiques personnelles, Julia et Vicky, et mes deux gardes restaient encore auprès de moi.

Pendant, la nuit je sentis un corps chaud se coller contre mon dos. Mais j'étais trop épuisée pour ouvrir les paupières. Je le laissai donc s'enrouler autour de mon corps, comme un étau, réchauffant ma peau froide.

Les vampires n'avaient pas spécialement besoin de dormir des heures contrairement aux dhampirs. Mais, cela faisait des nuits que l'angoisse m'empêchait de fermer les yeux et la fatigue gagnait du terrain. Surtout, qu'il me faudrait beaucoup de patience avec Jason, dès le lendemain.

Londres, école privée

À mon réveil, le corps chaud de la nuit dernière n'était déjà plus là. Cependant, j'avais une petite idée de qui c'était.

Arrivée au bâtiment principal des cours, je rejoignis la salle destinée à notre classe avec mon garde. Cependant je ne m'attendais pas à avoir un comité d'accueil. Apparemment, l’adolescent aventurier de la nuit dernière avait parlé d'un château où nous logions et cela avait épaté pas mal de personnes. La patience que je m’étais promis d’exercer avec lui s’envola d’un coup, avec l’idée que mon ambassade puisse être envahie par tant d’humains à la fois.

Je jouais du coude pour passer, ignorant complétement les acclamations et les questions sur mon passage. Je repérais non loin de là, contre un muret, le petit idiot en question. Je me déplaçai avec fluidité et rapidité jusqu'à ma cible, malgré ma robe en dentelle.

Je refermai ma main sur son cou à l'instant où il remarqua ma présence. Je le soulevai contre les briques en pierre rouge, un éclair assassin dans mon regard rivé sur lui. Jason n'eut pas le cran de paraitre arrogant, simplement mort de peur.

« Je te préviens, je ne te le redirais pas ! Viens encore une seule fois rôder chez moi et le pouls que je sens battre sous mes doigts te sera pris sans aucun remords ! le menaçai-je. »

Il semblait quelque peu avoir du mal à respirer, mais je m'en contrefichais éperdument. J'avais horreur d'être approchée par des humains – à l’exception d’Elizabeth – et depuis mon arrivée à Londres, je ne m’y faisais toujours pas.

Dimitri agrippa mon bras pour que je le relâche mais j'étais loin d'en avoir terminé avec lui. Je le pris par le col et l'entraina jusqu'aux escaliers où ses camarades prirent le soin de nous encercler.

« Que ceci vous serve d’avertissement, je ne serais pas aussi clémente à la prochaine incartade ! »

Je le relâchai et il chuta lourdement sur les marches, les dévalant une à une. Les personnes autours ne dirent pas un seul mot et se contentèrent de hocher la tête en approbation.

« Calmez-vous Princesse, on attire l'attention pour rien, me dit Dimitri doucement, en français.

– Mais je suis parfaitement calme ! lui répondis-je dans la même langue. »

Je me retournais et partis en direction du hall de l’école. Dimitri me sourit et se tourna vers Jason. Il allait avoir droit à ses menaces voilées sous un voile de charme et de calme.

Les heures de classe s'étiraient, on avait l'impression que le temps s'était arrêté. La seule note positive, c'est que mes camarades avaient compris qu'il valait mieux ne pas m'importuner et n'osaient plus me regarder dans les yeux. Je dois dire qu'une certaine satisfaction m'étreignit en les voyants ainsi se soumettre.

La pause de midi arriva enfin et la classe se dégorgea rapidement. N'ayant pas besoin de me nourrir tous les jours, je partis en direction de la seule pièce qui exigeait le calme auquel j'étais tant attachée, la bibliothèque.

À cette heure, la salle était vide. Je m'installais dans notre coin, à l'écart, et sortis un livre de littérature anglaise. Dimitri s'assit en face de moi sans rien dire, et inspecta discrètement la grande pièce de la bibliothèque, à l'affut du moindre signe.

« Tu n'es pas censé aller manger, Dimitri ? Je suis à l'abri ici.

– Non c'est bon, Princesse. J'ai pris un petit déjeuner consistant pour ne pas m'éloigner. Je ne voudrais pas qu'une histoire comme ce matin se reproduise.

– Bien entendu, mais n'est-ce pas toi que j'ai sentis pendant la nuit ?

– Il semblerait que je me sois trompé en pensant que vous dormiez.

– C'était le cas, j'ai juste senti le lit bouger. Cependant, il serait peut-être plus intelligent de me demander la permission avant. On n'est certes plus au pays mais je reste un membre royal. La prochaine fois que tu souhaites mon sang, viens me le dire.

– Je suis désolé Princesse, je n'ai pas l'habitude de ce genre de comportement.

– Je comprends, tu feras attention la prochaine fois... »

Ce qu'avait voulu dire Dimitri, ce n'était pas qu'il était trop égoïste ou suffisant pour demander, mais que son comportement, visant à prendre mon sang comme je le lui prenais n'étais pas censé exister. En effet, un tel comportement s'affichait seulement lorsque les deux individus se considéraient comme partenaires.

Dimitri et moi, bien que nous ayons une relation plutôt ambiguë ne pouvait pas aller plus loin, vu que j'étais destinée au fils de la famille Belladone, l’unique famille de sang-pur après le clan royal. En clair, Dimitri et moi partagions notre sang et notre couche mais cela en restait-là, et ce sera toujours ainsi.

Hier soir, je n'avais pas ressenti la morsure étant trop fatiguée pour réfléchir et la marque avait disparu pendant la nuit. Mais je sentais l'odeur de mon sang sur sa peau. Il n'était pas rare que l'odeur persiste pendant plusieurs jours, comme la sienne était encore sur moi. L'idée qu'en plus on s'échangeait nos fluides corporels, qui était attisé par l'hormone du désir que s'écrêtait la morsure, accentuée l'idée d'appartenance olfactive à quelqu'un.

Dimitri reprit son inspection pendant que je me concentrais sur mon livre. Il m'arrivait de me dire que c'était injuste de ne pouvoir choisir l'homme que je voulais à mes côtés pour régner. Mais une princesse ne s'appartenait pas, elle appartenait avant tout à son pays. Et plus vite, elle le comprenait, plus vite elle arriverait à y faire face.

Elisabeth Frye s'assit à mes côtés, sans autorisation demandée au préalable. Elle n'avait sûrement pas assisté à l'altercation de ce matin. Mais c’était la seule jeune fille qui n’avait pas cherché à s’attirer ma sympathie. Elle sortit de son sac en bandoulière ses cahiers de cours et ses livres.

Ainsi assise près de moi, je pouvais distinguer les courbes de son corps qui se cachaient en temps normal sous le blazer de son uniforme. Elle avait une poitrine ni trop menue, ni trop généreuse qui aurait fait envie à tout homme.

Sa chemise laissait apparaître un ventre plat et des bras suffisamment musclés. Sous les plis de sa jupe verte, des jambes interminables s'étendaient. Elle semblait se moquer que je l'observe ainsi, presque contente.

Je détournais le regard d'elle et repris ma lecture au moment où elle m'adressa la parole.

« J'ai appris ce qui s'est passé ce matin, j'espère que je ne t'importune pas, me dit-elle un peu effrayée par ma réponse.

– Tant que tu n'es pas insupportable comme ton camarade...

– Promis je ne le serai pas et je ne te suivrai pas jusqu'à chez toi, me sourit-elle.

– Ça devrait aller alors. »

Je me tournais vers Dimitri qui attendait mes ordres, pensant sûrement que je voulais la virer.

« Ce n'est pas la peine, lui dis-je en français pour ne pas me faire comprendre par Elisabeth.

– Tu parles français aussi ! me dit-elle joyeusement. »

Je lui répondis fébrilement que oui, essayant de ne pas me trahir sur la nature de mes propos d'avant.

« J'ai un cousin qui habite à Paris pour ses études. Je parle un peu le français du coup. Paris est merveilleux, tu l'as déjà visité ?

– Oui comme j'ai visité Rome, Madrid, Berne, Luxembourg, Amsterdam, et d'autres encore. »

A vrai dire, je ne les avais pas visité à proprement parler. En tant que princesse, j’avais été envoyé comme ambassadrice auprès des élites des pays. Je me devais d’entretenir l’anonymat de mon pays en protégeant notamment nos frontières.

« Tu as visité toutes ces capitales ! Mais c'est extraordinaire !

– Ton enthousiasme est plaisant mais on est dans une bibliothèque, tu devrais calmer ta joie, lui souris-je.

– Tu parles souvent en français avec Dimitri et dans une autre langue que je n'ai jamais entendu. Tu viens d'où ? »

J'esquivais sa question en lui répondant qu'il était plus simple de parler avec quelqu'un dans une langue que les autres ne comprenaient pas pour des affaires privées, quitte à me trahir pour tout à l'heure.

« Je ne sais pas pourquoi tu esquives la question mais je respecte ton choix de garder le silence. Tu ne dois pas avoir eu le choix de venir étudier à Londres.

– Oui en effet, mais ces affaires ne te concernent en rien.

– Oui, je suis désolée si je t'ai paru insistante. Je ne voudrais pas me retrouver à dévaler les escaliers comme ce pauvre Jason.

– Il l'avait bien cherché !

– Comme toujours ! »

Nous rigolâmes en cœur avant de retourner en étude le restant de la journée.

Londres, ambassade d'Idrias

Je rentrais rapidement à l'ambassade après la journée de cours. Jason n'eut pas l'idée de me suivre et m'évitait même. À peine arrivée, je rejoignais le temple pour des heures de prières.

Lorsque je retournais auprès des autres, un bruit attira mon attention. Je m'approchais d'un bosquet pour connaitre la raison de ces bruits en fin d'après-midi. J'espérais secrètement que ce soit Jason, pour qu'il me donne une raison de le frapper. Je pourrais libérer ainsi une partie de ma frustration accumulée ces derniers temps.

Cependant, quand je me penchais pour regarder, ce fut une masse aux poils drus et blancs nuancés de roux, que j'aperçus. L'animal était recroquevillé sur lui-même et du sang perlait sur son pelage. Mes yeux de vampire me permettait de distinguer que l'animal était un canin profilé.

Mais l'option d'un loup semblait peu probable en plein milieu de Londres et encore moins blessé. S'il avait été un de nos ennemis, le loup garou blessé aurait dû reprendre sa forme humaine et ne serait certainement pas venu dans un repère de vampire. D'autant plus que très peu de lycan pouvait se transformer en un banal loup.

Je savais qu'il fallait appeler Ezio et Dimitri, mais une force me poussa à venir en aide au chien au plus vite. Je fis donc taire ma conscience et m'approcha de l'animal. Ces yeux me fixèrent avec intensité et douleur, ce qui me blessa profondément. Je posais délicatement ma main sur son pelage et l'apaisa avec des caresses précises et douces. L'animal ne dit rien et ne grogna même pas.

Je finis par examiner ses blessures qui n'étaient pas aussi graves qu'elles en avaient l'air. Puis, je partis en quête de tissus propres, de bandes de gaz, de désinfectant et d'une bouteille d'eau que je posai près de lui.

J'entrepris de laver, désinfecter chacune de ses blessures avant de les bander et de ramener l'animal dans les écuries. Je le posais sur la paille propre du box vide de Shinda. Orisha, qui me suivait partout, s'occupait de calmer l'animal.

Puis sans prévenir personne, je pris la direction de mes appartements. Mes chambrières m’accueillirent pour un moment de détente dans les bulles d'un bain chaud au jasmin.

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