Chapitre 2

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Je dissimulai mon visage dans mes mains, en proie à une nouvelle montée de larmes que je ravalai aussitôt, chassant de mon esprit les images qui commençaient à l'envahir, m'empêchant de penser de manière cohérente.

— Celui qui t'a fait du mal ?

Je levai alors les yeux vers Baillet. Comment savait-il ? Qu'avait-il deviné ? Devant mon air paniqué, il s'empressa de se justifier.

— Tu as parlé dans ton sommeil, précisa-t-il, visiblement embarrassé. Tu m'as... appelé pour que je reste. Je suis resté.

— Je... ne m'en souviens pas, mentis-je, une chaleur inconfortable me montant aux joues.

En réalité, je ne me souvenais que trop bien de la chambre froide, du néant qui m'avait entourée. De Laurent face à moi et l'apparition, inexpliquée, miraculeuse, de M. Baillet au milieu de mon cauchemar. Je me souvenais lui avoir demandé de ne pas me laisser seule avec « lui ». Ainsi, j'avais donc formulé ma prière à voix haute. Pendant mes réflexions, il m'avait observé et me ramena brutalement à la réalité avec sa phrase suivante.

— J'ai appelé ton patron, Laurent, il y a quelque temps.

— Quoi ?!

Mon estomac se contracta douloureusement, la panique menaça soudain de me submerger.

— Pourquoi ? Qu'avez-vous fait ? Que lui avez-vous dit ?

Un étau m'emprisonna la poitrine et je commençai à frissonner furieusement. Baillet fronça les sourcils, suspicieux et me bloqua le visage entre ses mains, afin que je le regarde dans les yeux.

— Je lui ai juste demandé s'il avait remarqué quelque chose de bizarre, de différent dans ton comportement, asséna-t-il avec sérieux. Je sais... savais que vous vous entendiez très bien. Je t'ai dit que je t'avais observé, j'ai aussi mené ma petite enquête ici, et à ton lieu de travail. C'est mon boulot. Il m'a simplement confirmé qu'en effet, tu étais plus réservée et plus distante et a invoqué des disputes avec ta mère et Chloé et que, si tu avais voulu lui parler de quoi que ce soit, tu l'aurais fait. Il m'a assuré qu'il ferait en sorte de te faire comprendre que tu pouvais lui en parler et c'est tout.

Les larmes débordèrent soudain et je posai mes mains tremblantes sur mes genoux, serrant les poings, ignorant la douleur cuisante qui naissait dans mon cœur.

— Qu...quand avez-vous passé ce coup de fil ?

— Environ un mois.

Alors c'était ça. Ça qui avait tout accéléré, qui avait rendu le quotidien infernal. Indirectement, il était responsable de ce qu'il s'était passé. Laurent avait dû se rendre compte que je ne parlais pas, que je ne m'étais plainte à personne, cela avait probablement renforcé son sentiment d'emprise sur moi et l'exciter d'autant plus. J'avais soudain la nausée.

— C'est lui ?

Mortifiée par sa révélation, je ne relevai même pas les yeux, sachant qu'il y lirait la vérité et même s'il s'en approchait dangereusement, je ne voulais pas l'y aider. Ses mains se firent plus pressantes sur mes pommettes, il essayait vraisemblablement d'accrocher mon regard, ce que je lui refusais.

— Qu'a-t-il fait ?

— Rien, murmurai-je.

— Que t'a-t-il fait ? insista-t-il durement.

— Rien, répétai-je plus fort, tâchant de ravaler les trémolos de ma voix.

— Evangeline !

Je me crispai, comme sous l'effet d'un coup et me remis à trembler. Je ne voulais pas qu'il me questionne, je voulais juste être seule, tranquille, ne penser à rien. Même si le dernier point était impossible, puisque je ne pensais qu'à ça, seule. Les lèvres tremblantes, je sentais mon souffle se coincer tandis que mon désir de disparaître me heurta de plein fouet et je déglutis difficilement.

— Ne me demandez rien... S'il vous plaît, ne me demandez pas...

— Je t'en prie...

Son ton suppliant me brisa le cœur.

— Je... je ne peux pas !

Il lâcha mon visage et resta silencieux une nouvelle fois. Comme si je n'avais pas assez pleuré de la journée, des larmes coulèrent lentement le long de mes joues. Je me sentais prise au piège, absolument démunie face à lui, à sa détermination à me faire cracher la vérité. Il n'allait pas me laisser en paix, que ce soit aujourd'hui ou demain. Il me harcèlerait jusqu'à ce que je lui dise tout. Dans ma tête, une petite voix murmura : pourquoi retarder, dans ce cas ?

— Ma sœur... Ma petite sœur..., répétai-je en me balançant malgré moi.

Je m'interrompis et déglutis, tandis qu'il patientait, sentant que, malgré mon insistance à refuser de parler, j'étais doucement en train de m'ouvrir à lui.

— Elle n'a que treize ans... Elle est complètement amoureuse de Laurent... Son petit frère est dans la même classe qu'elle et elle... ferait n'importe quoi pour... pour pouvoir...

Je butai sur les mots, mais il fit preuve d'une extrême patience, me laissant m'exprimer sans m'interrompre. Je pris une profonde aspiration et m'acharnai à regarder le bout de mes doigts tandis que ma gorge se serrait et mes larmes continuaient de couler. J'ignorai les trémolos de ma voix.

— Laurent le sait... Il serait prêt à en profiter pour me faire payer de parler. Et il serait prêt à... lui faire du mal.

— Comme il t'en a fait à toi ?

Le ton de sa voix était sourd, je devinai que, sous son calme apparent, il bouillait de rage et d'indignation. Je me tassai sur moi-même et attendit qu'il reprenne la parole, ce qu'il ne fit pas. Il devait attendre que je confirme ses doutes, que je lui avoue tout. Résignée, je dissimulai mon visage dans mes mains.

Il sait, pensai-je, atterrée.

— Oui, avouai-je, en proie à une soudaine crise de larmes.

— Qu'a-t-il...

Il s'interrompit, souffla et, à travers mes doigts, je vis sa mâchoire se crisper.

— Que s'est-il passé ?

Dans ma douleur, j'avais soudain besoin de me confier, enfin. J'avais besoin d'aide, je le savais, même si je refusai cette aide. J'étais à bout, je le sentais. Mon épuisement eut raison de ma conscience et c'est avec une immense lassitude que ma langue se délia. Les mots sortirent d'eux-même, comme si j'avais pensé à voix haute, d'une voix faible et apeurée. Je détestais soudain l'image que je devais donner.

— On s'entendait si bien, on était vraiment amis. Je lui disais presque tout, il savait beaucoup de choses... Il était attentionné et compréhensif. Je ne sais pas pourquoi, je ne comprends pas, qu'est-ce que j'ai fait ?

Ma voix se brisa et de nouveau, les bras de M. Baillet m'entourèrent et j'enfonçai mon visage dans son pull, pleurant tout mon saoul, secouée par les sanglots, frissonnante à repenser, malgré moi, à ce qu'il s'était passé.

— Il t'a frappée ?

Je déglutis, repris mon souffle et serrai mes doigts sur son pull en secouant la tête.

— Non...

Mensonge. Mon cœur douloureux semblait vouloir sortir de ma cage thoracique.

— Il t'a violée ?

Je me crispai et me mordis la langue. J'étais en train de condamner ma sœur. Je sentis le corps de mon prof se crisper à son tour quand il comprit la signification de mon silence. Les larmes coulaient silencieusement, mais ses mains bloquèrent mes poignets tandis qu'il m'éloignait de lui afin de me faire face et me couva des yeux.

— Réponds-moi, me supplia-t-il à nouveau.

— Oui, soufflai-je alors, baissant le regard, le corps tremblant de honte.

Voilà. Il savait. Je me dégoutais.

— Quand ?

Fichue pour fichue...

— La pr... première fois... il y a quatre mois.

— Ça a continué ?! s'exclama-t-il.

Son ton était choqué, indigné. Je me recroquevillai sur moi-même, essayant tant bien que mal de stopper le flot d'images qui s'insinuait dans mon esprit. Je plaquai mes mains sur mes oreilles en secouant la tête. Mais il ne me laissa pas faire, m'attrapant les poignets et libérant mes oreilles.

— Je t'en prie... Je veux t'aider, mais je ne peux pas agir si tu ne me laisses pas faire.

Je ne levai pas la tête, je ne voulais pas croiser son regard. J'avais si honte... Les mots sortirent finalement, d'une voix étrangement calme, même si elle n'était guère plus élevée qu'un chuchotement.

— Au début... Au début, je n'ai pas compris ce qu'il se passait. On travaillait, seuls, comme d'habitude et puis, je suis allée chercher... du lait... dans la chambre froide et... il... il... m'a...

La main de M. Baillet qui tenait un de mes poignets se serra, me faisant mal, mais je ne bronchai pas. Cela me permit d'enchaîner, sans laisser les images m'envahir l'esprit.

— Là, il m'a fait jurer de n'en parler à personne, sinon, il s'en prendrait aussi à ma petite sœur. J'avais tellement peur pour elle, je devais la protéger. Il a recommencé la semaine suivante. Puis la suivante. Et ainsi de suite...

Ma voix se brisa et je sentis ma gorge se serrer. Les larmes jaillirent de nouveau, mais je ne levai toujours pas les yeux vers Baillet. Sa respiration s'était accélérée.

— Après, ça a empiré... Il y a un mois.

Je l'entendis soudain retenir son souffle et j'allais à la rencontre de son regard. Il me contemplait avec un air à la fois choqué et écœuré. Il avait lâché mes poignets.

— Ne... Ne me dis pas que... C'est...

— C'est forcément lié, dis-je d'une petite voix. Votre appel à dû le rassurer. Parce qu'il a compris que je ne disais rien. Alors, ça l'a... excité d'autant plus...

Il plaqua une main contre sa bouche, sous le choc de ce qu'il avait provoqué et je baissai de nouveau les yeux. Il était responsable de la montée de violence de Laurent, mais je ne lui en voulais pas. Tout cela s'était passé malgré lui. S'il avait été au courant, jamais il n'aurait téléphoné, jamais il ne m'aurait mise dans une telle situation. Mais ça, c'était sans doute une idée absurde que mes sentiments amoureux me soufflaient. Après tout, je n'étais qu'une apprentie.

— Je suis tellement... désolé, souffla-t-il alors, le regard un peu fou.

— J'en suis sûre, répliquai-je faiblement.

Il garda le silence. Sans doute afin de mieux digérer ce que je venais de lui dire, ce que je venais de lui avouer. Je devais admettre que j'étais soulagée. Même si la panique à l'idée que Laurent s'en prenne à ma sœur ne me quittait pas, le fait de l'avoir dit à quelqu'un me faisait du bien. J'avais déchargé une partie de mon fardeau sur les épaules de quelqu'un d'autre. Quelqu'un de plus robuste que moi. Je levai alors les yeux et mon regard rencontra le sien.

— Bien, dit-il d'un ton autoritaire. Tu vas rédiger ta lettre de démission et je t'interdis d'y remettre les pieds Lundi.

— Et pour Victoria ? demandai-je.

— Je vais en parler à ton père. Il lui expliquera.

Mon cœur rata un battement.

— Mon... Mon père ? répétai-je, hébétée.

— Il va bien falloir le lui dire, trancha-t-il, comme si c'était évident. Et porter plainte, par la même occasion.

Porter plainte... Contre Laurent ? C'était une étape à laquelle je n'avais pas pensé. Jamais. Parce ce qu'il était tout simplement impossible que je recommence à parler à quelqu'un. Répéter ce que je venais de révéler à une tierce personne, que je ne connaissais pas, pour qui je n'avais pas ces sentiments... Je n'en étais pas capable.

— Non...

— Je te demande pardon ? demanda-t-il, sévèrement.

— Je ne pourrais pas.

Je secouai la tête. Ce qu'il me demandait était réellement au-dessus de mes forces.

— Je ne te le demande pas, je te l'ordonne, lança-t-il comme s'il lisait dans mes pensées. Si tu te tais, il gagne. Tu veux continuer à avoir peur de lui ? Continuer à craindre qu'il s'en prenne à ta sœur ? Tu crains de te retrouver face à lui dans un tribunal ? C'est toi la victime, tu n'as pas à te cacher. Il t'a fait du mal, tu en es consciente ? Tu n'as pas à subir ça et tu n'y es pour rien. C'est un pourri et tu dois lui faire payer.

Ses paroles étaient non seulement réconfortantes, mais elles étaient sensées. Je soupirai, luttant contre une nouvelle crise de larmes. Ne venais-je pas de prouver, par ma tentative de suicide ratée, que je n'étais pas assez forte pour supporter ce que je vivais ? Comment pouvait-il croire que je pouvais affronter les tribunaux ? J'étais une incapable, ne le voyait-il donc pas ?

— Il est tard, lâcha-t-il soudain. Tu devrais retourner dans ton dortoir, nous en reparlerons demain.

Demain ou jamais, pensai-je avec lassitude.

Il se leva et me tendit la main que j'attrapai avec un instant d'hésitation avant de me redresser à mon tour. Mes jambes semblèrent protester, mais je tins bon et levai soudain mes yeux vers les siens. Il me contempla avec tant de bienveillance que je sentis mon estomac se retourner. Je maudis mes réactions, face à lui, et repensai à ce que j'éprouvais pour lui.

Le fait qu'il sache désormais que j'étais amoureuse de lui avait été un élément déclencheur supplémentaire à mon état dépressif. Depuis qu'il savait, je l'avais évité. Je m'imaginai que je l'embarrassais et j'avais volontairement pris mes distances. Pourtant, maintenant que j'y pensai, j'avais besoin de lui poser une autre question. L'idée même de le faire me retourna l'estomac. Je me mis à rougir et je fuis son regard, trouvant un soudain intérêt à mes chaussures.

— Je... Je voulais vous demander...

— Oui ?

Je ne savais pas comment formuler ma question et je me mordis la langue. Après une conversation comme celle qu'on venait d'avoir, comment pouvais-je penser à cela ? En réalité, cette interrogation ne m'avait pas quitté depuis des mois. A présent que je réalisais que mon affection pour lui me permettait de ne pas être tétanisée par son contact, je devais me lancer. Nous étions seuls et je venais de lui confier le plus terrible de mes secrets. Alors, il était probable que ce fût ma seule occasion de lui poser la question et peut-être, qu'il soit honnête avec moi. Je saisis ma chance.

— Vous....

Je m'interrompis et il patienta. Je déglutis et tentai de prendre une voix calme.

— L'histoire... Chloé... Vous le saviez ?

— Quoi donc ?

Je ne répondis pas et il sembla comprendre, à mon embarras, sans que j'aie besoin d'approfondir.

— Oui, je m'en étais plus ou moins rendu compte. Elle n'a fait que me le confirmer.

— Désolée, soufflai-je.

— Tu n'as pas à l'être.

Si j'allais aussi mal, c'était sans doute aussi parce que j'étais seule pour affronter tout ça. J'avais perdu ma seule amie, ici, au sein même de l'école. Une amie, qui, depuis que j'avais fait en sorte qu'elle me déteste, avait tout fait pour que tous les autres apprentis me détestent à mon tour. En plus de raconter les pires horreurs à tout le monde, elle avait été jusqu'à tenter de me mettre mal à l'aise face à mon professeur en lui avouant que j'étais amoureuse de lui. Je ne l'avais su que parce qu'elle m'avait, encore une fois, lancé une insulte au milieu du réfectoire, ponctuée par cette révélation. Je n'avais pas mangé ce jour-là et j'avais de nouveau fuit tout le monde.

Si toute l'école était à présent au courant, la seule réaction que j'avais craint était la sienne et en fin de compte, il n'avait pas changé envers moi. Dur envers mes camarades, mais toujours le même avec moi.

— Je vous ai mis dans l'embarras, me lamentai-je.

— Pas toi, Chloé. Heureusement, elle est venue me voir seule à seul. Aucun des autres professeurs n'est au courant, ne t'en fais pas.

Je ne m'en faisais pas. Il ne s'éloignait pas de moi et ça me suffisait. Le fait qu'il soit là ce soir, avec moi à me soutenir, me réconforter... C'était sans doute quelque chose à laquelle Chloé ne s'était pas attendue. Elle avait voulu me faire souffrir en le forçant à s'éloigner de moi, en me mettant mal à l'aise et lui aussi. Au final, elle avait échoué.

— Pourquoi n'essayerais-tu pas de renouer avec elle ? m'interrogea-t-il avec douceur.

Je secouai vivement la tête. C'était de ma faute si nous étions brouillées et je ne pensais pas un seul instant qu'elle veuille de mes excuses.

— Penses-y.

Je fis une moue dubitative, mais il ne releva pas. Après tout, il ne savait pas que j'étais entièrement responsable de la situation. Il ne savait pas à quel point je pouvais être une horrible personne.

Nous quittâmes le laboratoire et il me raccompagna jusqu'au hall d'entrée, juste devant la cour qui menait à l'internat des filles. Je les voyais dehors, devant le foyer, certaines à fumer leurs cigarettes. Je poussai un soupir et m'interrogeai sur ma capacité à affronter les regards, ce soir. Initialement, je n'avais pas prévu de vivre cette soirée de cette façon. Je n'avais pas prévu de revenir à ma chambre. J'eus un pincement au cœur en imaginant mon père, lorsqu'il allait apprendre ce que j'avais fait.

Baillet s'arrêta devant les doubles-portes vitrées et je l'imitai. Il me tendit mon sac.

— Merci, dis-je doucement.

— J'ai nettoyé les vestiaires, m'informa-t-il avec sérieux. Plus de verre ou de vodka par terre. Et j'ai  jeté tes médicaments. Au cas où.

— Vous ne me faites pas confiance ?

Il me sourit et mes joues chauffèrent.

— Si, mais je suppose que je voulais être sûr. Mieux vaut prendre quelques précautions, parfois.

Je hochai la tête et m'apprêtai à quitter l'établissement quand il m'attrapa par la manche.

— Pense à ce que je t'ai dit, pour Chloé. On se voit demain. Viens un peu plus tôt, si tu as envie de parler.

De nouveau, j'acquiesçai silencieusement et il me laissa là, après un geste 'au revoir. Je le regardais distraitement s'éloigner, puis bifurquer dans un couloir. Quand il fut hors de vue, je me tournais à nouveau vers les filles de l'internat. Il faisait si sombre que je ne pouvais pas distinguer leurs visages, et ça me rassura. En enfilant ma capuche, j'escomptais bien me fondre dans la masse. Je poussai enfin les portes donnant sur la cour, un sentiment étrange naissant au fond de mon cœur.

Pour la première fois depuis des mois, j'avais l'impression que mon fardeau s'était allégé.

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