JO est mort...mais il vit encore en nous

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Plus j'y pense, plus je réalise que Georges est un garçon intéressant. Plus je réfléchis, plus je me rends compte qu'Adrien et moi, en revanche, sommes conflictuels.
Ce dernier m'a fait remarquer qu'il avait voté XXXX XXXXX et que celui-ci constituait le meilleur candidat. Je lui ai fait remarquer qu'il était ultraconservateur, un peu pour lancer le débat, un peu parce que je le pensais.
Adrien m'a répondu, en parlant de la pauvreté et malhonnêteté intellectuelle de la gauche et des médias, qui, selon lui m'auraient influencée, et comment une fille d'une telle intelligence aurait-elle pu se faire influencer à ce point par eux, n'est-ce pas ? Je lui répondis que moi, en tant que féministe, mais surtout en tant que fille, je ne pouvais pas voter XXXXX XXXXX, c'était contraire à mes convictions.

Mais.... Et c'est là que le bât blesse, c'est à cause de cette parole que j'ai failli ne plus le revoir de ma vie.

Mais, donc, lui répondis-je, mais qu'il ne pouvait "pas comprendre puisqu'il n'en avait pas, lui, de convictions".

Je me suis mordue la lèvre tellement j'ai vite regretté. Mais ce qu'il m'avait dit était si méchant... Il me prenait vraiment pour une fille indigne de penser par elle-même, si influencée par les médias qu'elle n'a qu'un cerveau flottant qui balance au gré du vent ?


Sa réponse m'avait tellement parue sans respect, en m'assimilant à la "pauvreté intellectuelle des médias", que j'ai décidé, pour une fois, d'oser répondre ce que je pensais, ou du moins ce que je soupçonnais peut-être être vrai. C'était plus ou moins un test, plus ou moins une réponse d'auto-défense.


Toujours est-il qu'il m'a répondu un pavé. En me disant que je "pétais un câble", qu'il respectait mon vote pour XX XXXXXXXXX et ne faisait que défendre le vote de XXXX XXXX, et que vu qu'il s'en était pris "plein la gueule", il me demande de ne pas répondre à ce dernier SMS, en ajoutant "stp".


Georges, quant à lui, m'étonne de plus en plus. Il est allé à la fête de l'humanité alors que c'est un garçon dont les traditions familiales sont absolument ancrées à droite, dans la bourgeoisie du nord, tout en l'expliquant (comme je l'ai entendu lorsqu'il parlait à une amie hier soir), qu'il fallait "penser contre soi", qu'il avait décidé de penser contre lui - puisque personne autour de lui ne le faisait, il fallait bien que quelqu'un le fasse.
Il m'a aussi parlé - à l'occasion d'une cigarette à la même soirée - de sa volonté de se convertir au protestantisme après avoir beaucoup réfléchi, un peu en réaction à l'enseignement "dogmatique" du catholicisme qui lui a été plus ou moins imposé tout au long de se scolarité, mais surtout pour une lecture de la Bible, me dit-il, où on laisse au doute toute sa place.


Georges est en fait ouvert contre sa classe, contre son milieu et en perpétuelle redéfinition. J'ai eu tort de penser qu'il était un éternel conservateur. Peut-être cela a-t-il influencé son détour à la fête de l'Humanité.


En tous cas, il ne se construit pas dans l'arrogance car il a compris qu'aucune pensée ne se construisait dans l'arrogance. Jean d'Ormesson a dit d'ailleurs "lorsque quelqu'un me contredit, je ne peux m'empêcher d'être d'accord avec lui". Et moi, je ne peux m'empêcher de me dire que c'est une des phrases les plus brillantes que j'ai entendues à la télé.

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