Une lumière blafarde éclairait la grande avenue de nombreuses voitures de luxe à l'entrée de calvi, on était en plein été 2006.

Un événement se produisit qui ne marqua pas seulement ma vie sentimentale, mais aussi ma carrière.

- "Phhhhhhuit"

Une voiture venait de s'arrêter à ma hauteur, un homme d'une quarantaine d'années la conduisait et devait se pencher pour me parler.

- "Tu prends combien ?"

Je continuai à avancer dans la nuit noire éclairée seulement par quelques lampadaires, un couple se baladait au loin mais sinon, personne n'emcombrait les abords de la jetée.

- "Je ne vous permets pas."

Il me suivait à un rythme parfaitement adapté à ma marche.

- "Comment oses-tu me parler sur ce ton?"

Il commençait à s'énerver.

- "Arrête de marcher aussi vite et monte."

Je m'arrêtais une minute. Je ne dis rien, je regardais la plage puis la marée basse avec nostalgie. Tout y était, l'odeur de l'eau salée, la chaleur agréable de la nuit corse, et j'étais là, harponnée par un homme aux cheveux poivre et sel au volant d'une voiture qui devait coûter pas loin de trois fois mon salaire annuel.

***

Je m'engouffrais dans mon immeuble HLM à une dizaine de kilomètres de Calvi, montai jusqu'au douzième et profitai de la vue plongeante de ma baie vitrée sur la mer en cette nuit sans nuages.

Je sentis des mains me prendre le front par derrière, un homme appuya l'arrière de ma tête contre son torse et me pris la bouche avec l'autre main.

"J'ai garé la bagnole. J'ai bien cru que tu ne monterais pas. C'est joli, chez toi."

Un courant d'air passait, qui me permit d'avoiir un peu moins chaud. Je stressais.

"Déshabillle-toi et place-toi face à la mer".

Les cris des mouettes se faisaient plus forts, il devait être entre deux et trois heures du matin.

"Reste silencieuse".

Je ne parlais pas.

"J'aime le silence."