33. Nicolas

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Alors mon père n’est pas celui de Lucy. Thomas est son frère, enfin non, il est le mien et en même temps, il est le véritable père de Lucy. Je crois que j’ai compris mais Lucy a dix-huit ans et Thomas a seulement trente-quatre ans, ce qui voudrait dire que Lucy est venue au monde quand Thomas avait seulement seize ans. Papa a dû être en colère contre lui. Ce qui est normal, pourtant il a préféré payer la mère de Lucy et envoyer Thomas ailleurs. Tout ça, parce qu’il avait honte de son fils. Je sais pourquoi il en a fait tout une affaire, il ne voudrait en aucun cas que quelqu’un salisse son nom. Le truc, c’est que ce n’est pas parce que Thomas a eu une fille tôt, qu’il n’aurait pas été capable de prendre ses responsabilités. Papa devrait plutôt avoir honte de lui au lieu de s’en prendre à Thomas. Et même si elle n’est pas vraiment ma sœur, elle le sera toujours dans mon cœur. Il faut qu’il comprenne que Thomas reste une personne normale. Il faut que je lui en parle, et maman, elle l’a laissé faire sans rien dire, sans même s’y opposer. Pourquoi n’a-t-elle rien fait ? Thomas est tout de même son fils, on n’abandonne pas son enfant…

— Je ne sais pas à quoi tu penses, mais tu devrais arrêter, Nicolas. Arthur est comme il est, on ne pourra pas le faire changer d’avis. Crois-moi, j’ai déjà essayé plusieurs fois même et il n’a jamais voulu m’écouter. La seule chose qu’il m’ait accordée, c’est de pouvoir rester en contact avec Thomas.

— Oui, mais je veux t’aider enfin vous deux. Et puis cela explique tout, enfin toutes les fois ou toi et papa vous vous preniez la tête. C’était au sujet de Thomas.

— Toujours, oui. Mais ne t’en fais pas. Romain, tu veux bien appeler le médecin. Je suis fatiguée, j’aimerais rentrer à l’appartement et aussi manger.

— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu sortes aujourd’hui. Tu viens seulement de te réveiller.

— Mais papa !

— Il a raison, tu sais. Je pense qu’ils vont vouloir te garder en observation.

— Alors, tu fais une petite fête et tu ne nous invites même pas ? Je croyais que nous étions amis.

— C’est loin d’être la fête par ici, crois-moi Max. Les autres vont bien, ils sont où ?

— Bien, ils sont en cours, c’est Lucas qui m’a appelé. D’ailleurs, il se passe quoi ici ? J’ai croisé ton père, Lucy mais il avait l’air plus qu’énervé.

— C’est très compliqué, je t’expliquerais…

Elle s’endort en parlant, comme si elle se savait en sécurité alors que jusque-là, elle luttait. Pourtant, Romain était déjà là, elle aurait pu s’endormir avec seulement sa présence à lui. Mais c’est l’arrivée de Max qui lui a permis de fermer les yeux. Elle sourit. C’est la première fois depuis qu’elle a vu Thomas qu’elle a ce sourire visé au visage. Elle a l’air sereine. Plus calme. Sa colère s’évade au fur et à mesure qu’elle s’endort. Romain la regarde d’un air à la fois attendri et soucieux. Il ne doit pas comprendre pourquoi l’arrivée de Max, il a permis de s’endormir paisiblement. Lucy remue légèrement dans son petit lit d’hôpital. Elle se tourne tout en murmurant. Des mots qui risquent de blesser notre terreur. Qui risque de braquer notre Romain préféré.

— Je ne suis rien sans vous…

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