Chapitre 3 (sixième partie)

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Vendredi 19 mai 2006

Mickaël pédalait tranquillement dans la nuit fraîche. Le ciel était noir, mais, d'ici moins d'un mois, il pourrait encore voir les dernières lueurs du jour vers l'ouest, même à cette heure tardive. Les nuits devenaient de plus en plus courtes, signe que l'été approchait à grand pas.

La soirée avait été bonne, même si les deux services n'avaient pas fait le plein. Le lendemain, en revanche, le restaurant affichait complet. Les touristes commençaient à arriver et, en juin, la clientèle serait beaucoup plus variée, entre étrangers et locaux. Dimanche, ils repartaient pour Fort William, de nouveaux rendez-vous avec les artisans les attendaient lundi. Maureen viendrait avec eux.

Ce matin, ils s'étaient rendus pour la visite de contrôle à l'hôpital. Tout allait bien, même si la médecin avait réitéré ses conseils de repos à Maureen. Mais la jeune femme se sentait bien, Mickaël savait aussi qu'elle se reposait régulièrement et ne forçait pas. Cependant, il était bien content de pouvoir l'aider pour ses trois dernières matinées de la semaine, même si le dimanche matin, il la rejoignait seulement en milieu de matinée à la boutique. Ils avaient un peu changé leur rythme de vie depuis leur retour de congés au début du mois. Maureen s'inquiétait cependant qu'il accumule à son tour de la fatigue, entre ses matinées de repos écourtées pour l'aider et les déplacements hebdomadaires à Fort William.

Quand il arriva chez Maureen où ils dormaient désormais tous les soirs, il la trouva profondément endormie. Il la rejoignit sans tarder et elle vint se blottir contre lui sans se réveiller. Il l'observa un moment, puis sentit le sommeil le gagner. Il referma alors tendrement son étreinte autour de ses reins et plongea lui aussi dans le sommeil.

Dimanche 28 mai 2006

Chaque week-end désormais, Mickaël et Sam faisaient la route jusqu'à Fort William. Si Maureen les avait accompagnés le week-end précédent, elle renonça à ce nouveau déplacement pour se reposer, mais espérait bien retourner avec eux le week-end suivant.

Ingrid la rejoignit en milieu de matinée pour l'aider au magasin, puis elles se rendraient chez les parents de Mickaël. Sachant que le jeune homme avait l'intention de s'absenter pour le week-end, ils l'avaient invitée à déjeuner avec eux.

En entrant dans la boutique où deux clients attendaient alors que Maureen s'occupait déjà d'une dame - sa cliente habituelle du dimanche matin qui venait lui acheter un bouquet pour offrir à sa mère -, Ingrid nota aussitôt les cernes mauves sous les yeux de la jeune femme et ses traits un peu tirés, malgré son sourire professionnel. Elle posa rapidement ses affaires dans l'arrière-boutique et vint s'occuper de l'encaissement de la cliente, pendant que Maureen composait le bouquet pour le monsieur suivant. Deux autres personnes se présentèrent alors que la jeune femme servait l'autre monsieur, dont une personne qui souhaitait prendre une des petites potées que Maureen avait mise sur le trottoir. Ingrid pouvait s'en occuper sans soucis puisqu'il n'y avait pas de bouquets à faire. Elle sentit que Maureen était soulagée de sa présence et la matinée passa ainsi, à un rythme assez soutenu.

Mickaël fit un court passage avant de partir chercher Sam, Maureen et lui s'éclipsèrent quelques instants dans l'arrière-boutique, mais ce fut bref : il y avait du monde et ils se contentèrent d'un rapide au revoir avant que le jeune homme s'en aille.

La dernière cliente à se présenter fut la jeune femme qui revenait de son jogging et pour laquelle Maureen mettait toujours de côté un bouquet de roses. Celle-ci remarqua aussi son air fatigué et lui souhaita de bien se reposer durant son week-end. Puis elles fermèrent la boutique et, pour une fois, Maureen ne songea même pas à faire un peu de rangement et de ménage, tout juste s'assura-t-elle que l'eau des vases était bien propre et fraîche, puis elles partirent aussitôt rejoindre Henry qui s'était occupé du repas.

Il accueillit Maureen avec joie, l'invita aussitôt à se mettre à table :

- Je pense que tu vas moins bien manger que si Ingrid avait été aux fourneaux, Maureen, mais j'espère me défendre quand même...

- Merci, Henry, répondit-elle. Je suis certaine que ce sera très bon.

- Tu n'as pas fermé trop tard, fit-il. Je ne m'attendais pas à ce que vous arriviez si vite...

- C'est vrai, dit Ingrid. Il y a eu beaucoup de monde durant toute la matinée et ça s'est calmé d'un coup.

- Oui, et c'était une chance que je n'aie pas eu de grosses commandes ce matin, fit Maureen. Je n'aurais pas pu les terminer, alors que c'est parfois le cas en tout début de matinée.

Ils déjeunèrent tranquillement, sans trop faire durer le repas : Henry avait lui aussi noté les signes de fatigue sur le visage de Maureen et ni l'un, ni l'autre ne furent surpris qu'elle leur demandât la possibilité de s'allonger après avoir pris le dessert. Elle dormit deux bonnes heures et se sentit bien mieux en fin d'après-midi. Ingrid la ramena alors chez elle et elle s'offrit un bain pour se détendre avant d'appeler Mickaël.

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