Chapitre 50

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— Heureux de constater que vous n’êtes pas les dernières.

Les mains jointes derrière le dos, Alistair Rofocade s’était exprimé de son habituel ton mécanique.

— Voyons, Alistair ! s’indigna faussement Clare d’une voix enjouée. Ce n’est pas une façon d’accueillir des dames.

Elles le rejoignirent au centre de l’atrium dans lequel il se trouvait. Un espace arboré surplombé d’un dôme transparent qui laissait à la lune le soin de le baigner de sa clarté. Portant une tunique identique si ce n’était sa couleur verte, Alistair se fondait dans cet environnement de manière troublante. Tel un lutin gigantesque et difforme, il semblait être aussi consistant que les plantes qui l’entouraient. Nul doute que les deux femmes auraient pu passer à côté sans noter sa présence s’il ne s’était pas adressé directement à elles.

À la remarque de la pupille, ses yeux pâles ne trahirent pas la moindre exaspération et lorsqu’elles furent à sa hauteur, il s’inclina révérencieusement.

— Dame Clare, dame Lamia, vous êtes resplendissantes. Présomptueux serait le barde caressant le maigre espoir de rendre justice à vos beautés respectives.

Passant outre le ton monocorde propre à ce personnage ataraxique, Clare et Lamia échangèrent un regard à l’étonnement exagéré.

— Oh Alistair ! minauda Lamia. Cette poésie… Ce… charisme !

Elle effectua une pirouette sensuelle. Tournant sur elle-même pour faire voleter un tout nouveau costume de soubrette aux ajustements frôlant l’indécence. Mêlant amplitude et resserrement. Cet uniforme magnifiait ses courbes tout en ne dévoilant sa nudité que par endroits stratégiques, où le tissu se trouvait tressé en de curieuses arabesques attirant le regard. La naissance de sa généreuse poitrine, le bas de ses reins aux creux adorables ou encore ses hanches à la peau lisse et scandaleusement accessible. En apparence…

L’aspect tendancieux de ce tout s’en trouvait relevé par le collier de cuir sombre qu’elle portait autour du cou. Et qui n’était pas sans rappeler celui de Purée.

— C’était à… mourir, rajouta-t-elle avec un clin d’œil. N’est-ce-pas, ma dame ?

— J’en suis bouleversée ! renchérit celle-ci.

Elle se fendit d’un sourire éclatant qui sembla remplir l’atrium arboré. Rendant les plantes plus ternes, la lumière lunaire… moins vive, alors que sa simple et longue robe noire s’animait sous l’effet d’une brise aussi douce que ne l’étaient ses courbes. Dans cette humilité, la pupille resplendissait de sa clarté si caractéristique, … personnelle. À ses lèvres pulpeuses au rose appelant les baisers s’opposaient ses yeux de loup, dont l’éclat dangereux déconseillait pareille entreprise. Ce même regard de prédateur qu’elle tourna vers l’infortuné Mikel qu’elles avaient gardé sous la main jusqu’à présent.

— Nous n’aurons plus besoin de vos services pour ce soir. Reposez-vous.

C’était la première fois qu’elle s’adressait à lui directement et le domestique parut se dégonfler. Après un dernier coup d’œil inquiet à l’encontre de Lamia, ainsi qu’une révérence exténuée, il déguerpit, les laissant seules avec Alistair Rofocade.

— J’ai comme eu l’impression que ses taches de rousseur reprenaient subitement consistance, glissa la dame de parage à la pupille qui acquiesça.

— Purée lui aura donné du fil à retordre, c’est certain.

Un léger toussotement leur fit reporter leur attention sur le conseiller.

— Je ne pense pas que Purée soit le seul à blâmer quant à l’état de fatigue de ce pauvre Mikel, souleva-t-il calmement. Les bruits courent ainsi qu’une partie malchanceuse du personnel de Couliour depuis votre arrivée en ces lieux. Il est même étonnant que vous soyez à l’heure avec cette journée si bien remplie.

— Oh Alistair ! s’écria Lamia. Tu ne peux pas être le plus doux des poètes un éphémère instant pour faire preuve des plus cruelles remontrances par la suite. C’est trop… brutal.

— Brutal ?

— C’est même d’une violence fulgurante, embellit Clare en secouant la tête avant de réitérer. J’en suis bouleversée…

Le regard d’Alistair Rofocade s’étrécit à deux fentes laissant entrevoir le bleu pâle de ses yeux.

— D’une violence aussi fulgurante que les terribles fumées émanant de vos quartiers durant l’après-midi ?

— Il y avait des insectes particulièrement dangereux, assena Lamia avec une nonchalance étudiée.

— D’après le médecin du château, il y a de fortes chances que certains membres de mon personnel aient définitivement perdu la vue.

Les deux femmes échangèrent un nouveau regard, interloqué cette fois-ci.

— Mais nous leur avions pourtant formellement interdit de pénétrer dans nos quartiers durant le processus, fit mine de rappeler Clare à voix haute. Nous les avons même emmenés avec nous dans le bois de Nabar.

Une légère crispation fit trembloter la joue gauche d’Alistair.

— Ceux-là étaient chargés du ménage.

— Le ménage n’avait-il pas déjà été fait avant notre arrivée ? demanda Lamia, visiblement étonnée. En même temps que la disposition de ce parterre de fleurs varié, véritable réservoir pour créatures potentiellement mortelles ?

L’intendant les considéra un instant sans répondre. Son visage ayant repris son impassibilité et ses yeux pâles de nouveau vides.

— Si vous voulez bien me suivre, dit-il simplement.

Sur ce, il traversa l’atrium et après un dernier échange silencieux, elles emboitèrent ses petits pas. Le trio n’eut pas long à parcourir car l’atrium donnait sur une vaste terrasse en plein air, aux dalles rutilantes et bordées de balustrades aux boiseries si caractéristiques à Couliour. Une longue table aux couverts, ainsi qu’aux sièges, impeccablement alignés trônait en son centre. Un domestique leur tournant le dos continuait de la décorer en déposant quelques fleurs.

Sur leur gauche, un quatuor d’homme, débattaient avec véhémence tandis qu’un groupe de femmes se trouvait plus loin. Discutant avec autant de fougue et d’animation que leurs congénères masculins, elles picoraient des amuse-gueules sur une autre table jouxtant le vide.

Clare et Lamia s’avancèrent de quelques pas et les conversations se turent. Se détachant du premier groupe, un personnage richement vêtu vint à leur rencontre, les bras grands ouverts.

Devant cette approche, Alistair Rofocade s’inclina humblement.

— Seigneur, annonça-t-il. Je me permets d’introduire...

— Allons, Alistair ! le coupa l’arrivant d’une voix vive et nerveuse. Je voix très bien qui sont ces charmantes demoiselles ! Je suis honoré de rencontrer enfin la pupille. Il en est de même à votre égard, dame Lamia. Vos talents deviennent véritablement légendaires !

— Tout l’honneur est pour nous, s’inclina Clare suivie de Lamia dans un bel ensemble.

En se relevant, elle détailla le baron François de Nabar sans pour autant se départir de sa surprise qu’elle camoufla proprement sous un sourire ravi. Avec Lorain comme référence, elle n’aurait jamais pu imaginer que le baron le plus puissant des Baronnies soit si petit. Elle-même le dépassait d’une bonne tête. Littéralement rachitique, il peinait à camoufler ce manque de stature par un ample veston de merveilleuse facture où se mélangeaient soieries et fourrure dans une harmonie presque naturelle. Travail que Clare était certaine d’avoir déjà vu quelque part. Une multitude de bijoux venait rehausser cette élégance artificielle, de même que des bottes d’un cuir couteux que la pupille soupçonnait comporter une bonne dizaine de centimètres au talon.

— Veuillez pardonner le formalisme de mon intendant ! poursuivit-il en éclatant d’un rire guindé. Il a tendance à prendre les choses beaucoup trop au sérieux.

— Nous connaissons Alistair et ses manières coincées ! intervint Lamia avec un sourire en coin. Malgré tous nos efforts, il n’a jamais pu s’en départir. Pas encore…

Elle s’interrompit pour aviser, d’une œillade insistante, le veston du baron.

— Mais que vois-je là ? Laissez-moi vous dire qu’elle vous va à… ravir.

François de Nabar se fendit d’un sourire et un tic vint lui fermer l’œil droit dans le mouvement.

— Je vous en remercie, dame Lamia ! Ma femme a toujours insisté pour m’habiller de vos créations et il m’a été forcé de constater qu’elle faisait, pour ces fois-là, preuve de bon sens !

— Un bon sens des plus… exceptionnels, acquiesça la plantureuse brune en avisant Alistair par la suite. N’est-ce-pas, monsieur l’intendant ?

Celui-ci soupira discrètement en levant ses yeux bleus pâles au ciel.

— Mon bon sens a toujours été exceptionnel, quoi qu’en dise mon ignorant de mari.

L’auteure de cette intervention, une grande et superbe femme aux cheveux aussi sombres que ne l’étaient ses yeux, vint se poster aux côtés du baron François de Nabar. S’il était difficile de s’imaginer obtenir Lorain à partir de son père, ce n’était pas le cas concernant sa mère. Artance de Nabar avait légué à son fils sa grande taille, son visage anguleux, ainsi que ses lèvres fines, de même que ce regard qui ne permettait pas le mensonge. Cependant, la ressemblance s’arrêtait là. Car, malgré ses airs ravissants sublimés par une robe courte qui laissait entrevoir ses longues jambes et mettaient en valeur ses formes menues, il émanait d’elle une aura fort déplaisante. En effet, la franchise était un point commun qu’elle partageait avec son fils et pourtant, si Lorain n’était que compréhension et bonté, Artance de Nabar ne respirait que le mépris le plus total.

Elle arborait aussi quantité de bijoux.

— Vous ne manquerez pas de noter que je fais bien plus honneur à vos créations ! fit-elle remarquer en relevant le menton. Dame Lamia, heureuse de pouvoir enfin vous rencontrer.

Alors que celle-ci esquissait une légère révérence sans répondre, la baronne se tourna vers Clare pour la considérer de la tête aux pieds. Ceci, de la même manière que lorsque l’on s’apprête à acheter un cheval.

— La pupille…, lâcha-t-elle d’un ton doucereux. Je vous voyais plus grande, plus… princesse.

Clare sentit Lamia se raidir à ses côtés. Une flagrance assassine vint éclipser l’aura déplaisante de la baronne de Nabar qui, sans se rendre compte de quoi que ce soit, finit par remonter jusqu’au regard de Clare. La jeune femme sourit à sa future belle-mère qui releva un peu plus le menton. Dans l’espoir de la dominer de sa hauteur, chose rendue difficile par les yeux de prédateur qui semblaient capables de l’engloutir en un instant.

Artance de Nabar n’était pas connue pour son tact ou même son humilité. Elle était dépeinte comme une femme cupide et avide de pouvoir. Une femme qui ne supportait pas la concurrence, ni d’être éclipsée par la beauté d’une autre. On la disait aussi bien moins maligne qu’elle-même semblait le penser. Et bien que la baronne lui manque ouvertement de respect, Clare prit le parti de s’incliner révérencieusement.

— Ma dame, je suis étonnée de constater que vous êtes aussi belle qu’on le dit.

Les yeux de son interlocutrice s’écarquillèrent de surprise.

— Moi de même, très chère, s’empressa-t-elle d’ajouter sous les regards de l’assistance. Profiter de la présence de la pupille à Nabar est un évènement particulier que nous avons préféré célébrer en un comité restreint. Bien que je sois consciente du cruel manque dû à l’absence de votre Cour. Nous vous saurions gré de ne pas nous en tenir rigueur. Je parle du fait de vouloir égoïstement vous garder pour nous en cette soirée !

Elle ponctua cette affirmation d’un rire coquet qui fut suivi par nombre des gens présents. Et auquel son mari se joignit aussi dans une nervosité palpable.

— Mais c’est un honneur, répondit Clare. Nabar est un royaume merveilleux. Si distingué. Qu’il doit être agréable d’y vivre… Soit dit en passant, Couliour est un véritable chef d’œuvre ! Tant de l’extérieur que de l’intérieur ! Alistair n’a cessé de nous parler de vos influences !

Alors qu’Artance de Nabar se gargarisait d’un rire de gorge à l’écoute de cette critique objective et sincère, son époux intervint. Visiblement désireux d’écourter ces discussions féminines sur l’art et la mode.

— Alistair est un sacré moulin à parole, il est vrai !

Il avisa sa femme d’un regard mi sévère-mi fuyant tout en continuant.

— Mais quels hôtes serions-nous si nous ne présentions pas, à ces charmantes et talentueuses demoiselles, nos autres et illustres invités ?

Il fit signe à ses compagnons de s’approcher, chose pratiquement faite car ils s’agglutinaient déjà presque dans son dos. Un peu plus loin, les femmes avaient fait de même à quelques pas seulement d’Artance de Nabar, qui virait sur son mari un regard venimeux.

— Je me permets de vous présenter Guerald du Rhondos. L’un des plus vaillants et anciens commandants que j’ai moi-même élevé au rang de baron. Lui confiant ainsi la tâche de garder le Mur Frontière des Baronnies en même temps que le barrage nabarois. Chose peu aisée, je dois l’avouer. Bien qu’il s’en tire avec une remarquable efficacité !

Le dénommé Guerald, un homme grisonnant à la rigueur militaire, adressa à Clare un salut tout aussi rigoureux.

— Il n’a d’ailleurs pas encore intégré l’attitude à tenir d’un baron des Haut-Royaumes, rajouta François de Nabar en s’attirant les rires des autres personnalités présentes.

Il rit à son tour en donnant l’accolade au noble de fraîche date avant de désigner de ses deux mains un couple au port altier et à la mine maussade qui venait de se rejoindre. Ces derniers offrirent un court instant la vision d’un ménage uni en se tenant la main.

— Voici le baron Neville d’Itaq, poursuivit François de Nabar. Et la charmante femme à ses côtés n’est autre que son épouse, la douce Médrine.

Le couple salua les deux jeunes femmes sans se départir de son attitude maussade. Ils se lâchèrent immédiatement la main une fraction de seconde après ces présentations.

— Et pour finir…

François de Nabar fut interrompu par la voix graveleuse de l’imposant, et quasi-hirsute, personnage qui, dans son dos, le surplombait de toute sa corpulence.

— Graber, baron du Silat ! tonna-t-il pratiquement. Et là-bas se trouve la mère de mes enfants. Il avisa cette dernière, une femme effacée au châtain délavé, d’un geste vague. François, on ne va quand même pas y passer toute la nuit ! J’ai une faim de loup, moi !

Clare sourit gentiment au baron hirsute et vulgaire et le baron du Silat le lui retourna par une hideuse grimace. Son regard mauvais ne cessait de les lorgner, Lamia et elle, depuis leur arrivée. Il n’était donc pas surprenant que sa grossièreté se soit avérée dans les minutes qui allaient suivre. Ce qui était étonnant, par contre, était la réaction de François de Nabar face à cette défiance clairement exprimée.

Un sourire contrit sur les lèvres et son regard fuyant de nouveau. N’était-il pas le baron le plus puissant des Baronnies ?

— Baron Graber, vous vous mettrez à table lorsque tous les invités seront arrivés.

Barons et baronnes s’écartèrent pour laisser entrevoir celui que Clare avait pris, de dos, pour un simple domestique et qui n’était autre que Lorain. Lorain, dans sa simplicité. Vêtu d’un simple tricot blanc relevant le bleu nuit de son pantalon et le noir de ses cheveux. Lorain et ses grands yeux expressifs qui restaient fixés sur Clare. Bien droit devant la table qu’il avait, lui-même, installée, et tenant entre ses mains une fleur de Câprier.

Ignorant le regard mauvais du baron Graber, de même que la mine inquiète de son père, il s’inclina en direction de la pupille.

— Votre Altesse, la salua-t-il.

Clare pencha la tête sur le côté en s’avançant vers lui. Son regard glacial braqué sur la fleur aux quatre pétales d’un blanc nacré et aux longues étamines rosées. Sans savoir pourquoi, cette vision lui était familière, rappelant à la surface des souvenirs enfouis profondément en elle.

— Êtes-vous à l’origine de la décoration de nos quartiers ?

Encore une fois, sa voix paraissait bien plus froide qu’elle ne l’aurait voulu. Cependant, si le jeune homme en fut surpris ou blessé, il n’en montra rien, et afficha en retour son sourire gêné.

— Bien sûr que non ! s’exclama Artance de Nabar qui s’imposa presque entre elle et Lorain avant de cracher. Mon cher fils n’est que minimum par ci, et minimum par là. Lui, s’était contenté d’un simple bouquet de ces horribles fleurs blanches qui ne passent pas la journée ! J’ai, moi-même, dû prendre l’initiative d’envoyer mon personnel mettre en place un accueil digne de votre arrivée, très chère.

Elle lui prit la fleur des mains avant de la laisser choir sur le sol pour le menacer de son index garni de bagues.

— À l’avenir, gardez-vous bien de vous adresser à nos convives de la sorte ! Votre père est le baron, ce qui n’est pas votre cas. Tenez-vous en à mettre la table !

— Bien, Mère.

Nulle colère ne brillait dans ses yeux francs, ni rancœur, alors qu’il se penchait et ramassait la fleur de câprier pour la poser délicatement sur la table.

Avisant l’air intrigué de Clare qui venait de s’arracher à la contemplation de celle-ci, il sourit.

— Pardonnez-moi si je vous ai offensé, votre Altesse. Ce n’était pas mon intention.

La pupille voulut parler mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Non, elle n’était pas offensée. Pas par lui, en tous cas. Lorain restait l’image même de la compassion et de la gentillesse après s’être pourtant fait humilier de bien des façons. Dans un premier temps, alors que ses parents ne se donnaient même pas la peine de le présenter. Dans un second, par Artance de Nabar, pour avoir remis le grossier maître du Silat à sa place. Et dans un dernier, par Clare, elle-même. Car elle ne pouvait se résoudre à poser quelques remerciements sur une attention n’ayant pu voir le jour, mais qu’elle devinait de la part du jeune homme. Un geste simple et tendre pour leur troisième rencontre.

Lui offrir une fleur.

Pourquoi cette image lui paraissait-elle si familière ? Pourquoi cette même question lui donnait-elle l’impression d’en cacher une autre ?

Elle écarta vite ses interrogations douloureuses alors que retentissait le rire de Graber, qu’Artance de Nabar accompagna même de son petit rire coquet.

— C’est bien là le problème, cher fils. Vos intentions… Aussi vides que ne le sont vos ambitions.

Clare se fit violence pour ne pas se verrouiller, emplie d’une soudaine fureur, en direction de la cruelle baronne. Fureur qu’elle s’expliquait difficilement.

— Allons, Artance ! intervint François de Nabar. Je suis certain que Lorain ne voulait pas se montrer irrespectueux envers nos invités.

Il n’y avait pas une once d’autorité dans la voix du baron le plus puissant des Baronnies. À vrai dire, elle comportait même des intonations suppliantes. Ce qui doucha la fureur de Clare aussi rapidement qu’elle n’était venue. Il y avait du changement dans les Baronnies…

— Je ne pourrais pas en dire autant au sujet du maître du Silat, cependant.

Le silence se fit sur la terrasse alors que la voix onctueuse et assurée y retentissait. Une voix que Clare et Lamia reconnurent sur le champ avant de ressentir le malaise qui l’accompagnait.

Elias Creed.

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