Chapitre 25 : Le verdict

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Affronter une large assemblée n’était jamais chose aisée.

De cela Yazden prit conscience tant elle s’était claquemurée. Cernée par des rangées de parlementaires impatients, sa figure s’était lustrée sous l’effet de la transpiration. Elle ignorait combien de minutes, voire d’heures s’étaient égrenées depuis que les gardes avaient escorté Akhème et elle depuis leur cellule. Elle ne savait pas dans quelles conditions ces juges la laisseraient sortir de ces lieux. Ce dont elle était assurée, en revanche, était que ses tressaillements ne risquaient pas de se dissiper de sitôt. Aussi trouva-t-elle refuge auprès de Guvinor et Akhème, dont elle trouva l’équanimité inspirante, alors que Ferenji se situait en retrait.

Sherzah pianota sur son bureau et soupira pendant qu’elle considérait la garde.

— Récapitulons, fit-elle en se raclant la gorge. Yazden Gurig, les conjonctures t’ont amenée à mettre ta lame au service de Guvinor Heï Velham. Pas le moment le plus avisé, nous en conviendrons. Puisqu’il est accusé de trahison, et que tu le suivais partout ces dernières semaines, cela te placerait coupable par association.

— Tout dépend du verdict ! objecta Yazden. Vous souhaitez mon témoignage pour cette raison, non ? Au risque de ne pas paraître objective, je plaiderai sans équivoque pour la cause de votre collègue. Et ne risquerai ma vie que pour lui.

— Je n’ai nul besoin de garde du corps, merci. Je m’interroge tout de même : quelles sont vos motivations ? De par leurs liens tribaux, Akhème Vanyar et Turon Belemia sont des choix naturels. Mais vous ?

— Ma décision ne concerne que moi. Je ne comprends pas en quoi elle est liée au présent jugement.

— Si vous vous êtes mise au service de Guvinor, c’est que vous approuvez son idéologie. Or cette idéologie, d’après certains de mes homologues, a conduit un politicien à œuvrer contre les intérêts de sa patrie. Peut-être qu’un esprit juvénile qui le côtoie depuis peu possède une opinion différente à ce sujet.

D’intenses étincelles jaillissaient de Sherzah, figeaient davantage Yazden dans sa position. Il lui était ardu de se maintenir droite face à tant d’assaut, même lorsqu’il provenait de voix alliées. Se référant encore à Akhème et Guvinor, Yazden se donna l’impulsion requise pour se confronter à cette vague antagonique. Nerfs et muscles se durcirent au plissement de ses yeux, avec lesquels elle balaya les rangées de parlementaires. Nul n’était dupe devant cette silhouette raidie malgré elle, toutefois ils la fixèrent avec une curiosité mêlée d’hébétude.

— Mon opinion ? songea-t-elle. Eh bien, en effet, je protège Guvinor car je me trouve en accord avec la majorité de ses principes. Si l’intérêt personnel me guide quelque peu, j’estime que le bien commun ressortira de cette coopération.

— Vous nous intriguez, commenta une parlementaire. Moi aussi, je soutiens Guvinor sur ses idées, quoique je désapprouve ses méthodes. Vos propres motivations demeurent nébuleuses.

— La réputation de Guvinor s’étend bien au-delà de ces murs. Je lui voue un grand respect qui m’a exhortée à temporairement abandonner ma vie de famille, même si elle ressortira renforcée de cet épisode. Du moins, je l’espère.

— Tout s’éclaircit, fit un autre parlementaire. En dépit des apparences, vous possédez un lien avec la tribu Kothan. Remplissez-vous une dette personnelle, Yazden ?

— Vous n’êtes que trop renseignés, donc je vais être franche. Pourquoi Guvinor est-il l’accusé ? Il est plus honorable que la plupart d’entre vous !

Des cris offensés se répercutèrent de part et d’autre de la salle. Même Sherzah enjoignit Yazden de se taire, mais quand cette dernière avisa le sourire de Guvinor, une inspiration supplémentaire l’enflamma. Elle enchaîna allers et retours, imputant les deux côtés de l’assemblée.

— De la pure diffamation ! s’emporta Prax. De l’attaque en guise de défense ? As-tu appris cela en bouquinant des livres de philosophie consensuelle durant ton excès de temps libre ?

— J’ai appris cela en observant le monde, répliqua Yazden. Sur le principe, un parlement est une excellente idée. Il permet d’exprimer la voix du peuple. Il permet le débat, enrichi de nuances et d’opposition. Nul de censé, à notre époque, ne préfèrerait qu’un despote s’empare du pouvoir exécutif.

» Hélas, même le moins pire système possède des défauts. Sous sa forme actuelle, en tout cas. Car la corruption et l’égoïsme planent tels d’inextricables fléaux. La discussion se retrouve alors étouffée, privée de ses bienfaits, tant les alliances secrètes forgent une atmosphère oppressive. Survient alors l’emprise tentaculaire, s’étendant jusque divers organismes publics. Elle est de néfaste influence, perturbe leur organisation. Vous vous protégez des répercussions de vos actes et feignez pourtant l’intégrité.

» Vous rétorquerez alors que Guvinor a soudoyé des gardes ! Dans de telles conditions, son choix en devenait naturel, si pas inévitable. Vous avez décidé de ce qui est légal sans vous soucier de la pertinence desdites lois. Ce faisant, vous maintenez un système injuste. Longtemps des personnes telles que moi, en bas de la hiérarchie, en ont été victimes. Mais le moment où finalement l’un des vôtres est jugé, il s’agit de Guvinor ? Honte à vous.

Yazden fulminait encore à la fin de son discours. Pourtant elle se détendit lorsque des applaudissements émergèrent, quoique contrastés de contestations hérissées d’invectives. Le tumulte régna derechef au parlement, face auquel Sherzah se révéla impuissante.

Guère insensible à l’assaut, Yazden garda un sourire en coin de visage, renforcé par l’acquiescement de Guvinor et Akhème. Elle retourna s’asseoir en dépit des provocations, et à son tour tapota du doigt.

Plusieurs minutes furent nécessaires pour rétablir la quiétude. Sherzah émit un râle avant de s’orienter vers Yazden, à qui elle adressa un regard contempteur.

— Merci d’avoir encore causé le chaos dans cette assemblée, persiffla-t-elle. La droiture est toujours appréciée, même lorsqu’elle est exprimée avec tant d’emphase. Quelque chose à ajouter ?

— J’ai tout dit, conclut Yazden.

— La Créatrice nous préserve. Passons désormais à la deuxième garde du corps. Akhème Vanyar, de quel témoignage vous nous gratifierez ?

Sitôt interpellée, Akhème se positionna à quelques mètres en face de la juge. Elle ne subit pas autant de coups d’œil hostile que son homologue mais s’en prémunit malgré tout. Seule importait l’approbation de Guvinor auquel elle se rapporta également. Menton relevé, dos bien droit, la garde obombrait quiconque se situait à proximité.

— Je ne suis pas réputée pour mon éloquence, confessa-t-elle. Ma voie a toujours été celle des armes.

— Cela nous épargnera certaines harangues, se rassura Sherzah. J’ose cependant espérer que vous ne suivez pas Guvinor aveuglément.

— J’ai grandi dans la même tribu que lui. Je le connais mieux que personne d’autre ici. — Voilà la transition tant attendue ! Pendant que vous croupissiez en cellule, Guvinor nous a révélés avoir pénétré dans les ruines interdites de Dargath. Que savez-vous à ce sujet ?

Comme pétrifiée, Akhème dut se donner une impulsion. Elle attendit l’acquiescement de Guvinor avant de s’exprimer :

— Je n’en ai pas été une témoin directe. J’étais tout juste née lorsqu’il a tenté cette expédition. Ce fut un sujet de discussion durant de nombreuses années au sein de notre tribu. Ce qu’il nous a racontés… C’était décourageant. Nul parmi la tribu Kothan n’a pris ce risque depuis.

— Ainsi le secret a été bien gardé, fit Sherzah. Des lois ont été bafouées, et les monts Puzneh, pourtant dans notre juridiction, ont gardé les méfaits de Guvinor bien à l’abri.

— Où est l’objectivité dont vous vous vantez ? Croyez-vous que Guvinor ait été le seul à y aller, pendant toutes ces années ?

— Ils avaient au moins la décence de ne pas revenir ! attaqua Prax. Jusqu’au jour où Héliandri Jovas a tout gâché !

Lentement, profondément, Akhème inspira et expira. Tentante était la réplique, préférable était la sérénité, ce pourquoi elle ferma les paupières, se coupant de la vue des parlementaires. Si Yazden ne put retenir son poing de trembler, Guvinor s’imposa avec davantage de placidité. Il parvint vite à la hauteur de son amie, posant une main sur son épaule avant de se heurter aux accusations de ses pairs.

— Nous en revenons au point de départ, déplora-t-il. Comment ai-je osé survivre ? J’ai misé sur la loyauté de ma tribu, qui me l’ont bien rendu.

— Tu dévoiles donc ton vrai visage, dit Prax. Tu fais preuve d’un comportement sectaire, Guvinor.

— Si je désapprouve certaines de vos méthodes, alors je suis un traître à mon pays ? Au contraire, je sers ses intérêts. Cela implique parfois de se plonger vers ses aspects moins flatteurs. J’ai collaboré avec vous pendant des décennies. Vous êtes des collègues de longue date. Certains d’entre vous sont même des amis. J’aimerais vous convaincre du bien-fondé de mes actes.

— Le secret n’est plus, trancha Sherzah. Aussi valides soient les témoignages de vos gardes du corps, peut-être que le plus précieux reste le vôtre. Vous voulez notre confiance, notre soutien ? Expliquez-nous ! Qu’est-ce qui vous a menés dans ces ruines ? Mais surtout, qu’est-ce que vous y avez découvert ?

Aucune échappatoire ne s’illuminait sous les espérances des accusés. Cerclé par les réprobations, Guvinor se dressait de toute sa stature, mais il comptait encore sur celle d’Akhème. Des étincelles jaillissaient des yeux de la garde, pourtant désarmée, avec lesquels elle assaillit les parlementaires.

Mais c’était bien Guvinor dont on escomptait l’épanchement. Une figure de marbre contrasta avec l’intensité de ses iris. Mains derrière le dos, il parcourut l’assemblée du regard, sans s’attarder sur ses soutiens ni ses opposants. Des souvenirs le tenaillèrent alors, fusèrent de plus belle pendant qu’il cogitait.

L’irritabilité guettait, emplissait l’air. Guvinor s’accorda pourtant tout le temps nécessaire pour entamer son récit. Pas un rictus ne creusa ses traits alors qu’il dominait la scène entre les lignes de parlementaires.

Lorsqu’enfin sa bouche s’ouvrait, tous s’accrochèrent à ses propos.

— J’y suis allé et j’ai survécu, confirma Guvinor. Ce fut en l’an 3426, alors que je venais de célébrer mon trente-troisième anniversaire. Toute mon enfance, j’avais eu vent de l’histoire d’Onjuril Seram. Il avait tenté l’expédition à Dargath à l’aube du trente-cinquième siècle, quand j’étais trop jeune pour me souvenir de quoi que ce soit. Sa disparition était censée dissuader quiconque parmi les nôtres à suivre ses pas. C’était omettre la volonté que l’on m’a transmise, accompagnée de l’injonction de faire mes preuves.

Une pression grandissante affaissait les épaules du politicien à mesure qu’il partageait les détails. Nul commentaire, sinon discret, ne se répercuta dans la salle. Guvinor rythmait alors ses foulées à la cadence des coups d’œil de ses consœurs et confrères. Plus il s’imprégnait du mutisme et plus il prenait ses aises, malgré l’air grave qui peignait son visage.

— À l’époque, poursuivit-il, la forêt de Sinze était moins protégée qu’à l’heure actuelle. Rentrer dans les ruines fut… étonnamment facile. Puis survint le moment tant attendu. La lumière du portail perçait jusqu’à ma rétine. Un tel concentré de magie était exceptionnel.

— Une histoire fort intrigante, nota Sherzah. Malheureusement, les heures s’enchaînent, et notre temps est limité. Et si les descriptions étaient abrégées pour rentrer dans le vif du sujet ? Qu’avez-vous aperçu, Guvinor ? Voilà ce que nous désirons tous savoir !

— Beaucoup de choses, et pourtant bien peu. Des montagnes enneigées, sous lesquelles gisaient des ruines d’autrefois. Des îles éparpillées sur une bande dépassant l’horizon. Un temple à l’architecture remarquable, où repose une prêtresse morte depuis des millénaires. Des vestiges d’anciennes civilisations, érodées mais préservées.

— Où se situe cet endroit ? Aucune carte ne répertorie pareil archipel, pourtant nos navires peuvent nous emmener partout.

— Partout ? Nous savons que notre monde est sphérique depuis des millénaires. Ludrams et humains ne sont cependant rentrés en contact qu’il y a quelques siècles. Nous n’avons jamais atteint non plus les pôles malgré les prédictions des géographes. Et ce n’est pas le manque d’avancées techniques qui nous freine.

— Je n’apprécie pas ces insinuations, Guvinor.

— Tôt ou tard, vous deviez affronter la vérité. Les traces étaient vagues, et en même temps assez claires pour esquisser des conclusions initiales. Tout ce que nous pensions savoir sur notre passé doit être remis en question. L’émergence des religions, de l’écriture et même de la sédentarité pourrait être antérieure à nos estimations actuelles. Ce qui implique que des sociétés passées ont été effacées de notre histoire, d’une manière ou d’une autre.

Guvinor reprit son souffle, quelque peu exténué de part son débit. Reportant son regard sur l’assemblée, il s’attendait à ce que l’outrage vrillât ses tympans. Au lieu de quoi ses révélations furent accueillies dans un parfait silence. Des hoquets d’effarement jaillirent certes de-ci de-là, mais ne perturbèrent le rythme établi par le locuteur.

À sa propre stupéfaction, Sherzah ne dut pas réclamer le silence, aussi se focalisa-t-elle sur l’accusé.

— Observons la situation avec objectivité, réclama-t-elle. Il est aisé de se perdre en affirmations grandiloquentes lorsqu’aucune preuve ne peut les étayer.

— Il y en aura bientôt, rétorqua Guvinor. Si l’expédition menée par Héliandri avait été interceptée par les forces ruldinaises, nous en serions déjà informés. Que vous le souhaitiez ou non, ils ont franchi le portail, et termineront ce que j’ai débuté il y a si longtemps.

— Vous avez bien pris de l’avance avant d’être repérés ! Guvinor, nous voici face à une impasse. Avant de conclure, j’ai une ultime question, peut-être délicate. Je me demandais d’abord ce qui vous avait dissuadés de poursuivre votre exploration plus loin. Mais je me souviens que, lors d’une précédente audience, vous aviez affirmé que notre inaction risquait de nous conduire à notre perte. Quels dangers vous ont empêché de vous épancher pendant plus d’un demi-siècle, sinon le poids de nos superstitions ?

Soudain le vide domina dans la salle. C’était comme si l’atmosphère s’était appesantie. C’était comme si l’accusé était dévoré par sa propre ombre tant il s’inclinait. Il garda ses mains jointes en se retournant vers Akhème, laquelle opina malaisément du chef. Guvinor lutta contre ses propres frayeurs. Tremblant comme jamais, effacé sous sa propre ombre.

— Des gardiens protégeaient ces îles d’intrus comme moi, dévoila-t-il d’une voix tremblante. Des créatures ailées, massives et rapides, que je n’avais même pas aperçu nettement. Chaque être vivant, surtout à Menistas, est lié à la magie. Mais ceux-ci l’étaient à un degré incomparable, et pas naturel. Je parle d’une force ancestrale, capable de balayer les plus robustes d’entre nous. Si j’étais resté là-bas, je ne pourrais témoigner aujourd’hui devant vous.

» Pas une seule nuit ne passe sans que je culpabilise à l’idée d’avoir envoyé cette compagnie par-delà le portail. Non, pas une seule. Vous pouvez l’interpréter comme le récit de ma lâcheté. Celui d’un parlementaire conduisant des personnes pleines d’espoir se sacrifier à sa place. L’optimiste en moi croit pourtant en leur succès.

Sur cette note s’acheva sa tirade. Guvinor avait cessé de se mouvoir, fixé sur ses collaborateurs et collaboratrices de toujours. Des frissons le parcoururent tout entier comme de la sueur naissait sur son front plissé. Pareilles sensations se transmirent à son audience, dont le souffle s’était coupé, dont les paroles se perdaient en désarticulations. Paralysés, incapables de s’exprimer, ils se calèrent sur la figure naguère si infaillible, désormais si similaire à la leur.

Sherzah peina à élever son bras tressaillant, mais brisa le mutisme collectif.

— Nous en avons assez entendu, dit-elle sur un ton détaché. Gardes, escortez les accusés dans le couloir. Nous allons désormais délibérer.

Il y eut plus d’une heure d’intervalle entre la sortie précipitée des personnes jugées et la fin de la séance. Rarement le temps n’avait autant donné l’impression de se dilater, surtout Yazden qui s’agitait davantage à chaque minute. Pour autant, Ferenji avait opté l’introspection, là où Guvinor et Akhème se coulèrent des coups d’œil réguliers. Une tension croissante les lancina, atteignit son paroxysme lorsque les battants s’étendirent dans un sinistre vrombissement.

Une éternité semblait s’être passée quand des centaines d’yeux se rivèrent sur eux. Quand Guvinor avisa le mesquin sourire de Prax, il ravala péniblement sa salive, un nerf saillant sur sa tempe. Se tourner vers Sherzah l’aida peu tant un air glacial s’affichait sur ses traits.

— Nous disposons d’une vision d’ensemble encore incomplète, déclara-t-elle. Aujourd’hui, nous comprenons mieux que jamais pourquoi des aventuriers ont couru à leur perte durant des décennies, voire des siècles. Cela en a coûté plus d’un de l’admettre, mais les accusés ont exposé de solides arguments. Ignorer les ruines de Dargath, comme nous l’avons toujours fait, est devenu impossible.

» J’ai peu d’espoir pour Héliandri Jovas et ses compagnons. Néanmoins, maintenant que le secret n’est plus, nous sommes mieux équipés pour échapper à ce destin funeste. Voilà pourquoi il a été décidé que des troupes nirelaises s’y rendront expressément. Avec le soutien de l’armée ruldinaises, espérons-le, ils seront parés contre tout danger. L’urgence oblige de réquisitionner des ghusnes pour arriver au plus vite.

» Vous-même ne pouvez échapper à votre sentence, Guvinor. Vous accompagnerez notre armée et retournerez donc dans ces ruines. Vous nous reprochiez de ne pas affronter notre passé ? Vous faites partie du problème. Quant à vous, madame la rectrice, vous êtes déchue temporairement de vos fonctions et assignée à résidence jusqu’à résolution de ce conflit.

Tout s’était estompé. La lourdeur de l’environnement. La véhémence des cris. Ni ovations, ni protestations. Juste l’impact des répercussions et la convergence des choix passés.

Ferenji s’était rembrunie, et les pleurs menaçaient de la submerger. D’abord Yazden entreprit de la consoler, avant de constater l’état de Guvinor. Akhème la devançait déjà, soutenant un corps déstabilisé. Pantelant, les yeux dilatés, le parlementaire se terra sur lui=même. Bientôt il reçut l’unique protection accessible.

— Ne vous tracassez pas, fit Yazden. Nous n’allons pas vous laisser seul avec ces soldats. Vous avez besoin de personnes fiables pour vous épauler.

— Yazden a raison, appuya Akhème. Où que vous irez, je vous suivrai. Jusqu’au bout.

Un faible sourire détendit Guvinor, sans effacer l’obscurité si inhabituelle qui le submergeait.

— Tel était mon destin, murmura-t-il. Peut-être était-ce ma quête depuis le début. Mon passé si lointain… et pourtant si proche. Oh, j’espère leur avoir donné assez de temps. Qu’ils aient beaucoup accompli avant notre arrivée.

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