Chapitre 16 : Un lieu sacré

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Pour la première fois, de claires voix retentissaient dans ses réminiscences morcelées.

Une scène bien spécifique se matérialisa au milieu de son sommeil. Il n’était qu’un témoin lointain, suspendu hors du temps et de l’espace. Il ressentait toutefois les bringuebalements du navire face aux sollicitations des vagues, tout comme piquait l’odeur d’un parfum frelaté.

L’appel avait été formulé au sein d’une pièce exigüe. Seuls de maigres filets de lumière passaient au travers de la lucarne et réduisaient son opacité. Malgré tout, la silhouette du capitaine se détachait, et son ombre filiforme s’étendait sur la rugosité du plancher. Grand humain d’âge moyen, une hispide moustache noire rongeant sa figure pâle, sa veste en cuir à moitié boutonnée révélait son ample chemisier en lin. Il avait posé ses bottes humides sur la table quand bien même elles maculaient ses cartes.

Dehol avait refusé de s’asseoir en dépit de l’invitation de son capitaine.

— Tu veux vraiment pas m’écouter ? avait-il lâché d’une voix rauque. Il faut bien se coordonner !

— Je fais le boulot qu’on m’ordonne, Queinros ! s’était défendu Dehol. Tu ne m’as pas engagé pour être délicat, que je me souvienne.

— Il y a des limites, mon gars ! On transporte de précieuses marchandises. Tu sais que ça veut dire ? Qu’on reçoit un plus bas paiement si on l’abîme.

— J’en suis conscient. Je fais de mon mieux, capitaine.

— Je vois où est le souci, Dehol. Tu ressens le besoin de te rendre dans les cales pour vérifier l’état de la cargaison, et c’est là que ça dérape. Mon conseil ? Reste sur la passerelle, profite de l’air maritime, bois quelques coups ! Il y a d’autres moyens de te rendre utile.

— Mais qui s’occupera de cette tâche si ce n’est pas moi ?

Les bottes de Queinros avaient glissé de la table avant de riper sur le plancher. Il s’était raidi de son siège comme des plis s’étaient épaissis sur sa figure.

— T’as plus de trente frères et sœurs d’équipage ! avait-il rappelé. Demande-leur !

— En quoi seraient-ils meilleurs que moi ?

— Tu plaisantes, là ? C’est ça ton problème, Dehol ! Si tu étais capitaine, tu saurais que certaines personnes se chargent mieux de boulots particuliers. Celui que tu fais en ce moment réclame du sang-froid.

— Oh ? Je manque de sang-froid, capitaine ?

— On en a déjà causé. Oui, Dehol, t’as tendance à t’énerver pour un rien. Je sais que tu vas le prendre mal, mais…

— Tu me connais bien, Queinros. J’aimerais juste un peu de paix. Très bien, si tu me l’ordonnes, je ne vais plus aller dans les cales. Ou moins souvent, en tout cas.

Au moment du demi-tour s’était éveillé un grondement. Dehol avait fulminé en sortant de la pièce, mais comme pour contredire son capitaine, il avait fermé la porte avec délicatesse.

Et sitôt que la conversation se termina, les voix se turent de nouveau, les images s’imbriquèrent de plus belle. C’étaient de lourds et puissants songes qui ébranlèrent Dehol, l’entravèrent dans sa quête du repos. Chaque fois qu’il exigeait le silence, sa conscience dérobée fût-ce une poignée d’heures, son comportement d’antan persistait à le hanter. Tout juste était-ce un fragment de réponse, contre lequel ses réclamations se heurtaient au vide.

Le réveil s’apparenta alors à une délivrance. Même si les visions occupaient encore un coin de son esprit, il pouvait se focaliser sur son objectif. Il lui suffisait de se référer aux jhorats, si mécaniques dans leur façon de se mouvoir, et de talonner une mécène accélérant d’heures en heures.

Le panorama se déroulait et jamais ne s’innovait. Dans cette régularité se diffusait pourtant un sentiment de confort, comme si les craintes de naguère s’étaient mués en une égide imprenable. Cliquetis après cliquetis, roulement après roulement, les jhorats traçaient leur chemin sans une once de tergiversation. Dehol pouvait écarter ses sombres pensées, illuminé de nitescence, téméraire explorateur immergé au cœur de la forêt de Sinze.

On lui avait promis que ses visions se concrétiseraient.

Lorsque les jhorats ralentirent, et qu’un éclat grandit au-devant de Vazelya, Dehol se précipita sans ambages.

Les ruines de Dargath émergèrent dans la douce clairière.

L’édifice saillait par-dessus la dense végétation. Un alignement d’arches soutenait des murs ocres jaillissant du sol, dont les interstices étaient incrustés de nombreuses pierres précieuses. Chaque bloc s’empilait dans un ensemble cohérent, aux contours pourtant rugueux, comme si l’architecture elle-même peinait à consolider une telle compacité. Çà et là s’élançaient des proéminences, morcelées à même les racines, l’éclat amenuisé par les années.

Dehol et Vazelya se calèrent face à cette bâtisse. S’ensuivit un long moment de contemplation lors duquel le temps se suspendait, pareille à une modeste force contrainte à se soumettre. Ils eurent beau ciller d’abondance, les détails se multiplièrent sous leurs yeux élargis, car la brillance s’intensifiait parmi un décor dépouillé de vie.

Une soudaine douleur transperça le crâne de Dehol, concluant l’admiration sur une rude note. Des filaments verdâtres émanèrent alors des paumes de Vazelya, se répandirent tout autour de la victime. Lentement, Dehol se rétablit, et se raidit en soufflant.

— Exactement comme dans mes visions, murmura-t-il. Cela paraît presque irréel.

— Je comprends ce sentiment, concéda Vazelya. Les légendes se répandent, se transforment, jusqu’à former des récits incohérents avec la vérité. Dans ton cas, en revanche, il y a toujours eu une immuable substance dans tes rêves. Il suffisait juste de s’y rendre.

— Merci, Vazelya. Sans toi, je serais encore perdu… D’une manière ou d’une autre, je suis lié à ces ruines. Une souffrance pire qu’un mal de crâne m’assaillirait si je ne m’étais pas rendu ici.

— La gratitude peut encore patienter. Tant que les secrets de ces ruines demeurent insondables. Tant que ta mémoire n’est pas assemblée.

— Je voulais prendre un moment pour me poser. Mais tu as raison, Vazelya, nous devons passer à la prochaine étape. Où est l’entrée ?

Une onde de confusion creusait la figure de Dehol. Il céda son attention du détail à la mage, qui désigna le chemin à son protégé. Par-delà un dallage en pyrite se détacha un pan du mur, à côté duquel se trouvait un levier en pierre.

Dehol s’y précipita à brûle-pourpoint et tira à pleine force. Malgré ses gémissements, malgré la sueur, il échoua à déplacer le levier. Il s’appuya contre la paroi, prêt à renoncer, quand un jhorat le déstabilisa de ses lourdes foulées.

Un geste, véloce comme la foudre, suffit à abaisser le levier. Des colonnes de poussière tourbillonnèrent alors dans la clairière, aussi Dehol et Vazelya se couvrirent d’un bras pour bloquer les toussements. Une fois les particules dissipées, et le vrombissement cédant à une légère brise, les ruines s’étaient ouvertes pour eux.

Vazelya gratifia les jhorats d’un sourire, ses pensées transmises par télépathie, avant d’y pénétrer de pleine assurance. Ce fut d’un pas hésitant que Dehol se dirigea vers sa destinée.

À peine découvrirent-ils la structure de l’intérieur que l’entrée se referma derrière eux. Un fracas frappa de nouveau, suite auquel Dehol plaqua ses poings contre la paroi, son cœur bondissant contre sa cage thoracique.

— Ne panique pas, suggéra Vazelya d’une voix sereine. Les jhorats se sont contentés d’exécuter mon injonction.

— Nous sommes donc enfermés dans ces ruines ? s’inquiéta Dehol.

— L’objectif était de s’assurer que nul ne nous suivrait. Il y a toujours un risque que Twéji et ses sbires nous poursuivent, souviens-toi.

— Mais comment sortirons-nous des ruines ?

— Je connais son autre issue. C’est le passage que nous planifions d’emprunter depuis le début.

Intrigué, Dehol recula de l’accès. Enfin son corps se détendit, et il pouvait se focaliser vers l’avant. Vers l’inconnu contrasté de notes familières.

Une chaleur bienvenue régnait à l’intérieur, quoique Dehol en ignorait la provenance. Apercevoir la mécène sans plisser des yeux fut le premier indice, car elle n’eut nul besoin de générer un orbe lumineux. Elle marchait naturellement au sein de marches lisses et courbées.

Ainsi débuta l’exploration des profondeurs. Longtemps Dehol et Vazelya avancèrent, se référèrent à un halo chatoyant en un point éloigné, et pourtant bien distinct. L’allée s’élargissait à mesure qu’ils descendaient, tout comme les escaliers à la clarté grandissante. La lumière s’amplifia à vue d’œil, exhortant les explorateurs à accélérer, toutefois ils progressaient par prudentes foulées.

Ils ne purent s’y résoudre sur les dernières marches, tant la salle de se déploya de sa vastitude. Sur des dizaines des mètres s’élevaient des colonnes se rejoignant en arcades cintrés. Érigées sur des soubassements hexagonaux, percées de fines anfractuosités, elles ruisselaient d’un flux face auquel Vazelya se pâma d’admiration. La mage suivit méticuleusement l’ondulation des particules scintillant d’une kyrielle de nuances, qui s’annihilaient sur les failles de la mosaïque centrale. Là se situait l’origine du halo. Par-dessus des courbes entremêlées en une forme esthétique. Sur une cavité circulaire où jamais l’énergie ne s’épuisait.

Vazelya et Dehol promenèrent leur regard dans l’immensité des lieux, happés par l’entrelac de magie ancestrale. Seule la poussière agglomérée sur les murets crénelés évoquait un sentiment de vétusté. D’un bloc à l’autre, d’un pilier au suivant, les perspectives s’agrandissaient sans que le moindre accès ne se profilât.

— Voilà une vue inédite, souffla Dehol, peinant à articuler. Comment est-ce possible de bâtir une telle merveille aussi profondément dans la terre ?

— Rien que cet aperçu anéantit les idées reçues, glorifia Vazelya. Humains comme ludrams préféreraient construire en hauteur ? Voici une éminente preuve du contraire !

— Mais pas visible à n’importe quel œil.

— D’où l’importance de notre présence. Sois fier, Dehol, car nous sommes les témoins de l’histoire. Ses acteurs, même.

— Nous écrivons l’histoire là où je cherche la mienne…

— En effet. Et nous effleurons à peine l’ampleur de ces profondeurs.

Une étrange sensation détendit les membres de Dehol. Il s’attendait à claquer des dents, à humer le remugle, mais parcourir cette salle lui procura au contraire une sensation de bien-être. Vazelya se mouvait avec davantage d’aisance, ses foulées fluides et grâcieuses, accordant à son environnement un fragment de sa propre énergie. C’était comme si un sifflement, bientôt mué en chant, rythmait l’avancée des explorateurs.

Lesquels s’arrêtèrent près du halo de lumière. Seulement alors ils avisèrent l’opaque renfoncement d’où jaillissaient d’autres marches.

— On n’apercevrait presque pas la dalle à cause de cette lueur éblouissante, commenta Vazelya. Nul besoin, cependant ! Nous pouvons remercier Héliandri de l’avoir repéré avant nous.

Elle poursuivit son avancée d’un air comblé, s’immergeant dans cette myriade de scintillements. Saisi par ce phénomène, Dehol mit du temps avant de la rattraper, désireux d’en profiter tant que les ténèbres n’engloutissaient rien.

Des centaines de marches les attendaient encore. Avec elles se déroulaient un complexe réseau dont les embranchements s’apparentaient à un labyrinthe. Moult alcôves s’incurvaient au bout des allées, quelques-unes ornées de revêtements, au-devant desquels des piédestaux portaient des statues érodées, incarnations de ludrams de naguère. D’autres salles, similaires à la première, se déployaient dans les directions latérales, mais tout juste représentaient-elles des obstacles vers l’objectif. Du moins l’affirmait Vazelya, qui par-delà l’admiration ne tâtonnait plus.

Progressivement, les muscles de Dehol s’allégèrent. Plus aucune image intrusive n’alourdissait son esprit, il était alors libre de se consacrer à l’essentiel. À sonder des profondeurs d’apparence infinie, enfouie sous une imposante succession de colonnes. À se diriger droit vers son but, sans hésiter ni ralentir, vers cette discrète lumière fulgurant au contrebas.

Et soudain elle se figea. Par-delà un chapelet de piliers analogues et une esthétique voûte. Au-dessus de plusieurs marches éclatantes convergeant vers une structure si pure, si miroitante.

Dans les yeux de la mage dansaient l’amas de flux émanant du portail. C’était un réceptacle de magie stable, où oscillait une démesurée quantité d’énergie. Vazelya et Dehol traversèrent la salle à pas comptés, s’enthousiasmèrent face à la grandeur du portail. Des vibrations les fendirent même au moment où ils gravirent les quelques marches, proches d’atteindre l’inouïe conception.

— Mes yeux ne me trompent pas ! s’exclama Vazelya. La vérité s’érige derrière cette ultime égide.

— Un autre enchantement ? déduisit Dehol.

Vazelya tendit son bras, courbant davantage ses doigts à chaque seconde, puis décocha un coup d’œil assuré à son protégé.

— Un portail ! désigna-t-elle. Comprends-tu, maintenant ? Les ruines de Dargath ne constituent que la première étape de notre quête !

— L’issue que tu mentionnais…, envisagea Dehol. Nous devons donc emprunter cette voie ?

— Précisément. Là où personne, ou tout comme, ne s’est aventuré. Là où tu retrouveras ta mémoire, et découvrira pourquoi et comment elle a été effacée.

— Tu as l’air si convaincue, Vazelya.

— Car sans sagesse, le pouvoir est vain. La même raison pour laquelle je dois franchir ce portail la première.

— Même si on ignore ce qui se trouve derrière ?

— Admettons que même le danger nous atteigne. Je suis plus qu’armée pour le braver. Inutile de t’affoler, Dehol. Nous nous retrouverons bien assez vite.

Vazelya se volatilisa en un clignement d’yeux, comme absorbée par le portail. Un sentiment de conquête l’enveloppait toute entière, entraînée dans une cadence soutenue que rien n’entraverait.

Dehol n’eut pas cette chance. Tout ce qu’il traversa fut l’arcade vide de lumière, les vibrations cédant à la lugubre insonorité. Il eut beau s’agripper à la structure, réclamer le retour du glorieux éclat, il ne gagna qu’à brûler ses poumons.

Le silence s’entrecoupa de halètements. L’arcade crissa sous le contact de ses ongles. Une abondance de transpiration ruissela sur son visage, son sang bouillonna comme jamais, ses poings se contractèrent intensément.

— Destin, tu te moques de moi ? vociféra-t-il. Tu ne peux pas me faire ça ! Pas si proche du but ! Je dois passer ce portail ! Je dois m’imprégner de cette précieuse lumière ! Laisse-moi m’immerger de cette magie !

Des sillons se creusèrent sur sa figure meurtrie. Des larmes roulèrent sur ses joues, aussitôt suivies de sanglots. Plus Dehol s’apitoyait sur son sort, sa main moite glissant de l’arcade, et plus son corps s’affaissait.

— Rien ne m’attend, désespéra-t-il. Rien, sinon la hantise de mes souvenirs incomplets. N’as-tu pas un semblant de considération ? Pourquoi me punir de la sorte ? Qu’ai-je fait à ce monde ?

D’abord invisible, une nuée de flux émergea dans un chiche éclat, tourbillonna tout autour de Dehol. Son visage s’illumina alors, mais ce fut bref. Car les filaments se matérialisèrent en lanières qui l’ankylosèrent.

Un sort de projection l’éjecta dans les airs, où il fut immobilisé. Des spasmes tiraillèrent sa silhouette paralysée. Dehol se redressa sur un râle et toutefois flottait toujours. Même remuer un doigt s’avéra un colossal effort comme de puissantes particules s’agglomérèrent et le maintinrent dans cette position.

— Cesseras-tu tes doléances, si je te laisse ici ? s’écria une voix grave, profonde et pourtant juvénile. Si la souffrance t’accompagne, c’est parce que tu as décidé de te rendre ici.

— Pour être de nouveau complet ! se justifia Dehol, peinant même à bouger la mâchoire.

— Une bien triste histoire que la tienne. Ta vie ne vaudrait rien sans la connaissance de l’homme que tu fus jadis ? Un étroit point de vue, indigne du cadeau que nous offre l’existence.

— C’est la quête que je me suis fixé. Jugez-moi si vous le souhaitez, je ne changerai pas d’avis.

— Borné par surcroît. À quoi rime un tel acharnement, Dehol Doulener ? Et si les réponses te décevaient ?

— Peu importe ! Comment connaissez-vous mon nom, d’abord ? Où est Vazelya ? Et qui êtes-vous, bon sang ?

Dehol s’arqua face à une douleur soudaine, ses muscles couinant à chaque sollicitation.

— Je garde mes secrets, déclara l’inconnu. De moi, tu n’auras qu’un pseudonyme : Nasparian. Maintenant, pondère ta colère, Dehol.

— Comment le pourrais-je ? Vous m’avez séparé de la seule personne qui a accepté de m’aider ! Grâce à qui la brume se dissipait dans ce nébuleux sentier !

— Que de louanges. Mais connais-tu vraiment cette personne ? T’accroches-tu à la bonté qu’elle exhibe ? Peu importe ! Vazelya est un cas à part. Pour l’instant, tu es l’intrus qui se dresse en face de moi.

— Je ne vois personne ! Je ne perçois que votre envahissante voix !

D’inquiétants claquements ébranlèrent Dehol. Il crut que ses os craquèrent sous la pression. Grinçant des dents, il résista tant bien que mal, mais ne pouvait atténuer l’âpre grincement impactant ses tympans.

— Je suis davantage que mon enveloppe charnelle, se vanta Nasparian. J’incarne une force ancestrale, oubliée dans les méandres du monde. Comparé à moi, tu n’es que poussière insignifiante, qui dans un battement de cils retournera dans la terre. Un égoïste persuadé que sa brève existence revêt une quelconque importance. Réveille-toi, Dehol ! Tu n’es qu’un individu seul parmi un milliard. Tu n’es que silhouette dépourvue de valeur, résultat naturel de centaines de milliers d’années d’évolution. Cela, tu ne peux guère l’appréhender ! De courtes images se répètent en boucle, te tenaillent jusque dans ton sommeil. Mais comme tu le constates, il existe des souffrances plus concrètes.

Dehol s’arrêta.

— Et que gagnez-vous à me torturer, Nasparian ?

— Ce n’est pas de la torture, mais une simple démonstration. Une leçon pour quiconque perturbe la sérénité de ces ruines. Autant d’aventuriers, pour qui l’exploration est une passion maladive, pensent trouver leur réponse ici. Ils se fourvoient !

— Nous ne trouverons jamais de réponses si vous persistez à nous bloquer ! Quelqu’un parviendra à défaire vos maléfices !

— Il s’agit de ma plus grande crainte. Cela se produira peut-être même plus tôt que je ne l’imagine. Mais ce ne sera pas toi, Dehol. Car quand j’évoquais de souffrances concrètes, voici ce à quoi je pensais.

Nasparian projeta Dehol ce disant, lequel atterrit sous la voûte centrale. Bien que son dos râpât le dallage, engendrant un autre cri, la victime se remit vite debout. Il était cependant trop tard : des murs magiques avaient été érigés tout autour de lui.

Dehol cogna, encore et encore, sans que la moindre percée n’affaiblît les barrières.

Dans un soupir il renonça. Il s’assit au milieu de la cage, face à l’inatteignable portail, les visions l’engloutissant de plus belle.

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