Chapitre 13 : Les gardiens

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Jours et nuits succédèrent sans que la quête ne progressât d’un iota. Dans l’étroitesse de leur cellule languissait un duo ayant déjà épuisé leurs sujets de conversation. Peu importait combien Dehol interpellait Vazelya, il se heurtait souvent à un silence absolu. Pour cause, la mage se claquemurait dans ses songes et rarement s’en extirpait. D’impérieux gestes l’attendaient chaque fois que ses paupières s’ouvraient, mais elle était devenue inapte à répondre aux attentes de son protégé.

Dehol se prenait parfois à étudier les mouvements de la mécène. Jambes croisées dans sa position assise, ses pouces frôlant ses cinq autres doigts, Vazelya se figeait dans sa plénitude. C’était comme si une égide impénétrable l’enveloppait, lors duquel l’apaisement grandissait, la préparait pour les épreuves à venir.

Ce que les trop régulières visites interrompaient.

Un rictus agacé déparait la figure de la mage sitôt que les crissements stridulèrent dans ses tympans. D’abord elle voulut se soustraire de la vision de la générale, mais celle-ci s’imposa d’un brocard, patientant aussi longtemps qu’elle le jugeait nécessaire.

— Oublions la rancœur, suggéra Twéji. Vous connaissiez les risques, et vous devez maintenant les assumer.

— Il n’y aura pas de pardon ? espéra Dehol. Je vous ai pourtant expliqué combien c’est important pour moi !

— Inutile d’insister, soupira Vazelya. Nos motivations, comme notre langage, sont trop subtiles pour une militaire.

Des craquements de poing emplirent la pièce comme des plis envahirent le faciès de la générale. Elle était proche de se redresser mais n’en fit cependant rien, préférant décocher un implacable coup d’œil à la mage.

— Je lis de nombreux essais et recueils à mes heures perdues, répliqua-t-elle. Par conséquent, cette attaque ne fonctionne pas.

— Je n’ai cure de la manière dont vous occupez vos nuits solitaires, rétorqua Vazelya. Bientôt, vous ne dormirez plus, car la culpabilité vous rongera.

— Foutaises. J’assume les conséquences de mes choix, contrairement à vous.

— Pour le moment. Mais pendant que vous vous pavanez ici, de grands événements se trament. Nous condamner serait une grave erreur, car nous avons le pouvoir d’influer sur eux.

— Moi, lambiner ? Si vous êtes restés ici aussi longtemps, c’est parce que j’ai rédigé moult lettres à l’intention des parlementaires de Shonres-Varoth. Autant avouer d’emblée que vous les avez intrigués. Néanmoins, leurs instructions sont formelles : comme chacun des intrus, vous serez transférés à cette cité, où vous serez jugés pour votre crime.

Soudain Dehol s’agrippa aux barreaux. Des larmes humidifièrent sa cornée alors que la moiteur de la main l’empêchait d’y garder prise.

— Par pitié, libérez-nous ! supplia-t-il. Atteindre ces ruines est le sens que j’ai donné à ma nouvelle existence ! Limiter ma vue aux contours d’une sombre cage… ce serait de la torture.

— Elle ne mérite pas une imploration, trancha Vazelya. Ne lui offre rien d’autre que ton mépris, Dehol.

— Vous aurez décidément tout essayé, reconnut Twéji. Quoi qu’il en soit, vous serez transférés à Shonres-Varoth dès les premières lueurs de la prochaine aurore. Ce qu’il adviendra alors de vous ne dépendra plus de ma volonté. Gardez cependant vos belles paroles pour les politiciens. Au pire, ils en ressortiront divertis.

Une ultime raillerie hanta les lieux au départ de Twéji. Chaque invective mourrait sans être prononcée. Les mots se perdaient, inarticulés. Dehol commença à lâcher prise, proche de s’effondrer.

Jamais la nuit n’avait semblé aussi sombre.

Des cernes cerclaient ses paupières, ses bâillements emplissaient la cellule, pourtant Dehol s’efforçait d’esquiver le sommeil. Car chaque fois que l’obscurité s’emparait de lui, l’eau violette du lac de Shonres-Varoth détonnait de plus belle. Chaque fois que le repos le guettait, les éminentes tours couronnaient les ponts de la cité, et se rapprochaient davantage à chaque battement. Les visions de naguère perdaient alors en clarté, jusqu’à se dissiper dans le néant, arrière-pensées que les plus intenses abjurations ne ramenaient guère.

Quelque part dans les ténèbres, Dehol scrutait l’étincelle salvatrice. Il espérait une nitescence plus éclatante encore que le zénith, capable d’illuminer sa figure rembrunie. Comme son corps entier paraissait chuter dans un puits opaque, la main tendue se matérialisa en un halo éblouissant. Les songes le bercèrent, le saisirent, mais alors qu’il se laissait porter, la stabilité le perturba. Et la lumière si vive ne cessa de l’aveugler.

Parce qu’elle se révéla bien tangible.

Souvent la proximité de Vazelya l’avait rassuré, mais l’effet s’était décuplé. Adossé contre le mur de la cellule, Dehol assista à l’indéfectible convergence de flux. Des centaines de particules grésillaient jusqu’à un point central, agrandissait l’orbe céruléenne flottant au creux des mains de la mécène. Dehol en restait calé. Il avisait à peine la minutie avec laquelle la mage s’appliquait, tout comme la corde de kurta arrachée à ses pieds.

— Comment est-ce possible ? chuchota-t-il. Twéji affirmait que le kurta neutralisait toute magie !

— Et elle avait raison, confirma Vazelya. Seulement, comme tu l’auras constaté, je ne suis pas une mage ordinaire.

— Tes forces dépassent toute conception…

— Plusieurs jours m’auront été nécessaires pour les rassembler. Une flamme inextinguible brûle en moi ! Elle nous guidera jusqu’aux insondables profondeurs. Plus personne ne nous ralentira, Dehol. Je n’aurais qu’une requête pour toi : lorsque l’ouverture s’offrira à toi, accélère tant que le danger te côtoiera.

Dehol pesa longuement les mots de la mécène pendant qu’elle maniait l’orbe. Des secondes s’égrenèrent, puis des minutes, où seule la magie régna, où seule la lumière primait. Quand la sphère atteignit un volume suffisant, Vazelya murmura quelques mots inintelligibles, puis la projeta à une vitesse inouïe.

La collision se produisit dans un immense grondement. Dehol avait reculé à temps mais dut se couvrir contre les projections. Seule demeurait une myriade d’éclats amoncelés à hauteur de ses chevilles. Même les arbres environnants avaient été déracinés. Désormais, ils leur indiquaient la voie.

Suivant les instructions, Dehol se précipita dans l’inconnu, courut dans les profondeurs de la nuit sans regarder derrière lui. La nuée de particules continuait de voleter autour de lui tandis qu’il se dirigeait hors des limites de sa cage. Bientôt la mécène le rejoignit, elle qui avançait à comparable allure, elle qui traçait sa voie sans hésitation.

À pareille vitesse, la poitrine de Dehol brûlait, et ses tendons paraissaient se déchirer. Mais il était décidé à maintenir la course tant que sa protectrice ne s’arrêterait pas. Il s’efforça de passer outre la géhenne. La pointe assaillant son thorax. Les irritations râpant ses chevilles. La sueur dégoulinant sur son visage déformé. Tout ce qui importait était de distancer le péril symbolisé dans les fondations du bâtiment brisé. Parfois il se risquait à inspecter ses arrières, mais personne n’était encore à leurs trousses.

En ces lieux convergeaient les aspirations d’une multitude. De cela Dehol prit conscience lorsque la forêt de Sinze s’ouvrit comme pour satisfaire les désirs. La voûte étoilée peignait un fond noir contre lequel détonnait l’éclat bleuté de l’égide magique. Une abondance de flux se propageait sur sa courbe, émettait un bruissement ondoyant dans la nuit. Dehol eut beau lever la tête, il n’identifia aucune limite à la structure d’apparence imperturbable.

Vazelya déposa sa paume sur la surface magique sitôt qu’elle y fut parvenue. Un air de défi éclaircit son visage.

— Plus aucun obstacle ne se dresse, se réjouit-elle.

— Tu vas détruire ce bouclier ? fit Dehol. As-tu encore des réserves de flux après avoir brisé le kurta ?

— Ne sous-estime jamais mes capacités, Dehol. Chaque mage a la capacité de puiser la magie de son environnement, et j’en suis l’incarnation même. Maintenant, admire !

Dehol s’exécuta, et se retira même de plusieurs pas. Par-devers le rayonnement grandissant, telle une perpétuelle flamme triomphante de l’obscurité, il était le témoin clé. Bouche entrouverte, pieds trépignants, pupilles étrécies.

Et la coalescence impacta en un éclair radieux.

Deux forces s’opposèrent des minutes durant. Tout ce temps, Vazelya garda les bras levés, desquels jaillissaient des spirales lumineuses en continu. Aucun mot n’échappait de sa bouche comme elle gardait une figure insensible, seulement focalisée à décharger son énergie. Plus elle s’y appliquait et plus l’égide oscillait, de nouvelles ondes irradiant à une célérité démesurée. Des milliers se propagèrent dans chaque direction, collisionnèrent contre la voûte ébranlée.

Tout changea en un battement de cil. Lorsque les fissures sillonnèrent de part et d’autre de la protection. Lorsque les particules virevoltèrent chaotiquement. Lorsque seule l’énergie de Vazelya vibra encore.

Alors le chemin finit dépourvu de barrière devant l’ultime sourire de la mage.

— La vérité ne s’abritera pas derrière des enchantements, affirma-t-elle. Aussi élaborées soient-ils.

— C’est une réussite ! s’exclama Dehol, fasciné. Il n’y a donc plus aucun obstacle entre nous et les ruines ?

— D’après les dires, les ruines de Dargath se tapissent dans les profondeurs de la forêt de Sinze. Si dédaigneux fussent les militaires, ils nous protégeaient également de ses secrets. Nous n’avons d’autres choix que de les découvrir dans l’obscurité.

De multiples frissons courbèrent l’échine de Dehol. Il déglutit davantage à mesure que l’opacité le submergea, comme ankylosé. Gravitait néanmoins un éclat autour duquel il pouvait avancer. Une mage dont les paroles restaient gravés dans son esprit, et dont l’énergie ne faiblissait guère. Ce fut d’un élan sans hésitation qu’elle entra dans la sylve, et bientôt son protégé soutint ses foulées.

Ils cheminèrent durant le reste de la nuit. Malgré la fatigue qui guettait, même si la route se manifestait peu sous la frondaison. Racines et buissons s’enchevêtraient en un complexe réseau sur lequel Dehol trébuchait de temps à autre. Mais alors qu’il se heurtait à la rugosité du sol, il prit d’autant plus conscience de son environnement. Pas un bourdonnement n’était perceptible, et aucun animal ne traînait leur museau à la recherche de fruits secs. Dans cet environnement ne dominait qu’une flore imposante et immuable.

Des milliers d’arbres parurent défiler au cours des heures suivantes. À plusieurs reprises, Dehol fut tenté de ralentir la cadence, mais la diligence de Vazelya suffit à l’impulser. De cette inspiration s’ébaucha une course effrénée s’étirant au gré de leur avancée.

Tous deux récupérèrent leur souffle lorsque de chiches rayons de l’étoile diurne percèrent à travers le dense feuillage. Ils embrassèrent cette lumière orangée inondant leurs vêtements transpirants, accueillirent cette clarté apaisant à elle seule leur mal de crâne. Éreintés, ils s’appuyèrent contre un tronc et se consultèrent, un sourire émergeant au sein de leur faciès meurtri.

— Nous nous approchons des ruines, déclara Vazelya en humant l’air. Bien que cette forêt paraisse inerte, son empreinte magique est indéniable.

— Encore combien de temps ? se renseigna Dehol. Nous sommes partis dans la précipitation, sans eau ni nourriture…

— L’optimisme doit nous guider. Et nous trouverons bien de quoi nous sustenter aux alentours.

Dehol fronça les sourcils. Pendant que ses forces lui revenaient, il prêta un œil minutieux au lichen striant le bas des troncs, puis riva ses yeux au lointain.

— Et nous serons sains et saufs ? s’inquiéta-t-il. Twéji semblait bien décidée à nous transférer. Je n’imagine pas sa réaction à notre évasion…

— Que la colère s’empare d’elle, espéra Vazelya. Si ses subordonnés ne nous ont pas rattrapés maintenant, ils ne se sont sûrement pas lancés à nos trousses.

— Mais pourquoi ? N’est-ce pas leur but d’empêcher quiconque de pénétrer dans cette forêt ?

— Ils n’ont jamais affirmé qu’ils les arrêteraient une fois à l’intérieur.

— Ils ne devaient pas s’y attendre ! Peu de personnes doivent avoir réussi l’exploit de détruire cette barrière magique !

— L’annihilation requiert un important potentiel, je le concède. Je soupçonne cependant que ce n’est pas là l’unique raison…

Une expression dubitative farda les traits de Dehol. Déjà Vazelya poursuivait sa progression, et il dut encore s’adapter à son rythme. Son visage s’assombrit à force d’inspecter son environnement. Elle finit par se caler, tout comme son protégé.

Sous un amas de végétation, dissimulé dans la vastitude, un squelette sommeillait dans un lit naturel. Bras courbés et jambes tendues, sa mâchoire ouverte en révélait beaucoup. Dehol peinait à soutenir une vision, ses sillons creusant son faciès, au contraire de Vazelya qui se pencha auprès de la victime.

— Décédé depuis au moins un siècle, supposa-t-elle après avoir déployé une once de flux magique. La quête de Dargath emporte des malheureux depuis bien longtemps. Un ludram, d’après sa taille et son nombre de doigts.

— Et quelle est la cause de sa mort ? demanda Dehol en ravalant sa salive.

— À cela je ne peux fournir de réponse. Peut-être que cette personne s’est égarée et la faim l’a consumée ?

— Ou bien quelque chose de pire lui est arrivé.

Vazelya se releva en opinant lentement du chef, incapable d’échanger un regard avec son protégé.

— Quel que fût son destin, affirma-elle, évitons de subir le même sort.

— Si seulement les ruines étaient plus accessibles ! se dolenta Dehol. Quelles étaient les motivations derrière leurs bâtisseurs ?

— Même les plus sages historiens l’ignorent. Une chose est certaine, en revanche : si nous y parvenons, ce sera tout une mémoire qui sera retrouvée, et non juste la tienne.

Longtemps les paroles intriguèrent Dehol, pour qui les visions furent de nouveau tenaces. Même si leurs contours lui paraissaient concrets, les ruines ne restaient qu’une lointaine image, telle une chimère. Il s’y accrochait malgré tout, suivait une piste que d’anciennes âmes avaient laissées. Aussi surannée fût-elle, la voie ne cessait de l’appeler, et il ne pouvait qu’y répondre.

S’accorder à l’allure de Vazelya paraissait morne, en comparaison. Son aura avait beau se fondre dans l’étendue de la sylve, la perspective gagna rapidement en redondance. Dehol s’y fia bon gré mal gré, immergé dans l’étendue de la sylve, admiratif face au spectacle d’une kyrielle de nuances.

Une nouvelle couleur s’adjoignit à ce tableau, lorsqu’un clapotis flatta leurs tympans. À brûle-pourpoint, Dehol se hâta vers la clairière. En son centre se trouvait un ruisseau dont la surface reflétait la douce lueur du jour. Il en déglutit de grandes gorgées, des gouttes dégoulinant de son menton, jusqu’à en être désaltéré. Indécise de prime abord, Vazelya finit par rejoindre son protégé et à aussi étancher sa soif, quoiqu’elle s’appliquât avec davantage de subtilité.

À peine trouvèrent-ils l’apaisement que le feuillage s’ébranla autour d’eux.

Un redressement soudain, et de précaire équilibre. Au rythme de ses frémissements, Dehol parcourut la clairière des yeux, et se décomposa davantage à chaque seconde. Car les tremblements s’intensifièrent. Car de massives ombres s’étirèrent entre les troncs, accompagné de grondements déchirant la sérénité de la forêt.

Ils émergèrent alors par dizaines. De véritables colosses, deux fois plus grands encore que Vazelya, s’approchaient des voyageurs. Leurs jambes de métal cliquetaient sous la lourdeur de leurs foulées, tandis que leur torse et bras en pierre demeuraient intacts. Mais ce qui effara Dehol était leur tête dépourvue de nez et de bouche, et troué d’yeux lumineux. Il se sentait comme envoûté par cet éclat orangé, confectionnée de kolu, si bien que son corps vibra seulement quand ils arrivèrent à dangereuse proximité.

— Reste derrière moi, somma Vazelya.

Son protégé s’exécuta aussitôt. Pourtant persistèrent les tressaillements, puisque les colosses ne leur laissaient aucune échappatoire. Il devait s’en remettre à nouveau à la mécène, dont les bras déployés saturaient de magie. Des murmures sortirent de sa bouche à mesure que les ondes irradiaient autour d’elle.

Dehol goûta à la puissance sans en appréhender la totalité. Pendant qu’il se conformait aux instructions, tenté de se fermer à cet excès de lumière, les colosses n’émirent plus un seul bruit. Alors Vazelya domina de toute sa stature, réceptacle d’une pure forme de magie, s’érigeant au centre du cercle.

— Ils ne nous attaqueront pas, décréta-t-elle.

— Comment en être si certain ? demanda Dehol.

— Je les ai convaincus de nos intentions pacifiques.

— Quand ? Je n’ai rien entendu !

— La parole directe est la moins subtile des moyens d’expression, Dehol.

Vazelya se distingua davantage, maîtresse de son environnement. Elle présenta une main ferme aux colosses, dont les gestes mécaniques se révélèrent sans équivoque.

— Ce sont les jhorats, expliqua-t-elle. Gardiens des ruines de Dargath, et plus encore. Des conceptions artificielles, fruits d’une magie ancestrale. Bien sûr, il est trop tôt pour qu’ils me révèlent qui les a créés.

— Ce voyage ne cesse de nous surprendre. Ils ont été bâtis dans un simple but de protection ? Qu’ont-ils fait aux autres intrus incapables de communiquer avec eux ?

— Une question à laquelle je préfère me soustraire. La télépathie a ses atouts, mais aussi ses limites. Leur créatrice ou créateur va être sans nulle doute une personne intéressante à rencontrer. Ses pouvoirs surpassent même les miens.

— Donc un mage à la puissance démesurée se tapit dans ces ruines ?

— Peut-être même plusieurs. Voilà pourquoi il sera d’autant plus primordial que tu restes à mes côtés, Dehol. Il y a néanmoins une bonne nouvelle.

— Laquelle ?

— Les jhorats connaissent l’emplacement de ces ruines. Et ils ont accepté de nous y escorter.

D’ultime particules se dissipaient dans l’air pendant que Dehol digérait ces informations. Il détailla les jhorats à plusieurs reprises, les suivit d’un pas tâtonnant. Les gardiens s’agencèrent en deux lignes parallèles entre lesquelles les voyageurs se positionnèrent, et avancèrent dès cette disposition obtenue.

Au début, Dehol peina à s’adapter à cette nouvelle configuration. Chaque pas se synchronisait dans un grondement sourd, perçant ses tympans. Mais il aperçut le sourire qu’arbora sa protectrice, qui d’une démarche assurée cheminait vers leur objectif. Elle y était si focalisée qu’elle adressa juste de subreptices coups d’œil à son protégé.

— Nous avons trouvé des voix raisonnables, dit-elle. Comme quoi, c’était bien possible.

— Au contraire de Twéji, tu insinues ? fit Dehol.

— On n’en attend pas moins d’une militaire à sombrer dans la facilité de la violence. Une voie pacifique doit toujours être privilégiée.

— Je suis d’accord sur le principe… En pratique, c’est grâce à tes pouvoirs que nous avons été protégés de leur assaut.

— Et j’en suis fière. C’est précisément ma motivation du quotidien.

Vazelya garda une fière allure en s’insinuant dans les ramifications de la sylve.

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