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Lorsque je sortis de chez le cordonnier, j’avais le cœur battant, conscient que le hasard venait de me donner une indication bien que je ne sus pas encore quoi en faire. Le Recteur et le Sénéchal ensemble, c’était bien probable car, comme je l’ai déjà dit, ils se fréquentaient beaucoup ; mais que faisaient-ils à marcher dehors en pleine nuit ? Robert n’avait pas pu me dire autre chose car, la peur au ventre, il s’était à nouveau caché et avait attendu longtemps avant d’oser repartir et rentrer chez lui au bourg. Il m’avait juste signifié que lorsqu’il avait repris le chemin, la lumière du côté de la rivière était éteinte. Il m’avait ensuite indiqué le plus précisément possible le lieu d’où pouvait venir la lueur qu’il assimilait à un feu, mais il ne savait rien de plus. Il n’avait pas osé retourner voir en plein jour et, depuis, il était inquiet car voir le Père Hubert en pleine nuit et en pleine campagne, accompagné du Sénéchal qui n’était guère populaire, lui semblait anormal. Et tout ce qui était anormal était par essence inquiétant, et ce d’autant plus qu’il m’avait avoué avoir déjà entendu le Père Hubert évoquer le diable, ce qui le mettait mal à l’aise, raison pour laquelle il m’avait déclaré ne pas trop l’aimer.

Pour ce jour, il était trop tard pour que j’aille faire un tour à l’endroit indiqué mais je me promis d’y aller dès le lendemain. Comme je remontai la rue d’Anjou jusqu’à l’église, la fatigue me tomba soudainement dessus comme une chape de plomb et je rentrai péniblement au presbytère où je me rendis directement dans ma chambre en faisant savoir à Jeanne que je ne souperai pas. Je m’allongeai sur mon lit tout habillé et plongeais aussitôt dans un sommeil lourd.

Le lendemain, dès mon réveil, je pris la direction de Boistrudan. Il était à peine plus de cinq heures du matin mais on s’activait déjà dans les maisonnées. Dans les fermes, il y avait les bêtes à nourrir et à traire avant de refaire leur litière. Puis, les paysans rentreraient manger un morceau avant de se rendre aux champs.

Il y avait dans l’air du petit matin un peu d’humidité car la nuit avait été fraiche. Décidément, cet été là ne parvenait pas à s’affirmer. On avait pourtant bien besoin de la chaleur et de la gaieté du soleil !

La rue passait derrière l’église puis plongeait ensuite en une belle descente jusqu’à un pont de pierre qui enjambait la Quincampoix, petit cours d’eau qui, venant de Moulins à l’est, traversait la paroisse en direction du sud ouest pour se jeter dans la rivière de Seiche aux alentours du village de la Franceule. A environ quatre toises avant le chemin du Coudray, je pris un sentier sur ma droite qui allait m’emmener à nouveau aux abords de la Quincampoix dans l’un de ses nombreux méandres. Ce faisant, je passais au large du parc du Château du Marquis d’où ne venait aucun bruit. Sans doute était-il encore trop tôt pour les habitants pour goûter aux joies de la nature. L’édifice dominait toute la campagne environnante, sorte d’étrangeté imposante avec son étage et son haut toit d’ardoises qui dénotait avec l’ensemble des autres habitations que l’on pouvait apercevoir alentour, toutes ramassées sur elles-mêmes, tapies derrière les haies.

Il y avait à proximité deux lieux-dits : la vallée et vau-marion. D’après ce que j’avais compris, la lumière que Robert avait aperçue ne pouvait pas venir de ce dernier car elle aurait été masquée par le château tandis qu’il cheminait sur la route. Il restait donc la vallée et tous ses environs car rien n’indiquait que cette fameuse lueur ait pu venir d’une maison d’habitation. J’étais même tenté de croire le contraire, à savoir qu’un feu avait pu être allumé dehors en pleine nuit. Je passai la matinée à cheminer dans toute la zone sans trop savoir quoi chercher. La scène avait eu lieu plus d’un mois plus tôt et il y avait fort à parier que si un feu avait été allumé, puis éteint, ses cendres étaient désormais dispersées. Je marchais lentement, passant d’un champ à l’autre et promenant mon regard un peu partout. Les parcelles étaient délimitées par de nombreux arbres plantés parfois de manière isolée et parfois de façon à former un îlot de quelques troncs.

J’étais arrivé près de l’un d’entre eux et fort découragé. Je ne sais pas ce que je m’étais imaginé trouver mais je dus reconnaître que je ne voyais rien d’anormal dans le paysage. Le champ dans lequel j’étais venait d’être moissonné et la vue était bien dégagée. Je donnai un regard circulaire sans rien noter de particulier et décidai de m’asseoir un moment sous le couvert des peupliers qui le bordaient.

Derrière moi, j’entendais le ruissellement du cours d’eau qui s’en allait paresseusement vers sa grande sœur. J’avisai alors une petite branche juste à mes pieds et me penchai pour la prendre, puis je me mis à tapoter le sol de manière machinale, tout près de mes sabots trempés par la rosée. Un moineau s’approcha alors de moi en sautillant et je me mis à l’observer : son plumage était d’un gris souris comme beaucoup de ses congénères et la brise légère lui soulevait délicatement le duvet. Il fit encore un petit bond de côté, regarda dans plusieurs directions avec vivacité puis s’envola soudain.

Je le suivis des yeux et me pris à rêver que de là-haut il devait avoir une vision complète de la campagne environnante, ce qui me serait bien utile à moi aussi. Je le suivis un moment car il allait et venait sans réel but semblait-il, puis, le regard lassé, je baissai les yeux sur les arbres situés en-dessous. Je m’avisai alors qu’il s’agissait d’un petit bosquet et que je n’y avais pas pénétré puisque, je ne sais pourquoi, je m’étais persuadé que le feu dont m’avait parlé Robert Houillé avait été allumé dans un champ ; peut-être parce qu’il m’avait dit l’avoir vu de la route et que machinalement j’avais pensé qu’il avait été fait en terrain dégagé ; ce qui, réflexion faite, était très stupide puisqu’un mois plus tôt, les champs étaient couverts soit d’herbe pour le foin, soit de céréales diverses ! De plus, du haut de sa charrette, Robert avait eu une vue différente de celle d’un piéton et il avait très bien pu apercevoir à travers les troncs d’arbres quelque chose ayant lieu dans ce bosquet. Je repris espoir et me levai d’un coup pour me diriger vers cet endroit.

Dès que j’y pénétrai, je sus que c’était là : il ne pouvait en être autrement puisque je vis d’emblée au beau milieu une sorte de clairière qui faisait, à vue d’œil, environ cinq toises de diamètre. Je me dépêchai d’y arriver, courant presque sur les quelques toises qui m’en séparaient mais, une fois parvenu à sa lisière, je m’arrêtai, comme intimidé. Même d’où j’étais, je voyais au milieu une grande trace brune en forme de cercle qui attestait qu’il y avait bien eu présence d’un foyer à cet endroit. Je m’en approchai lentement, tentant d’imaginer pourquoi un feu, de grande taille vu la tache de cendres qui restait imprimée au sol, avait été allumé à cet endroit et en pleine nuit ; mais aucune supposition ne me venait à l’esprit. Je décidai de passer au peigne fin toute la surface de la clairière : peut-être trouverai-je un indice… Même si je pensais, au fond de moi, que j’avais peu de chance en réalité de trouver quelque chose.

Mais je me trompais car, très rapidement, j’aperçus un peu plus loin une sorte de petit cercle de couleur grisâtre et dont le pourtour était noir. L’ayant récupéré, je le retournai entre mes doigts, un peu sceptique : c’était mou et très fin, comme un disque de tissu. Cependant, on voyait bien qu’il s’agissait d’un végétal mais je ne le connaissais pas. En le retournant entre mes doigts, je constatai qu’il perdait sa couleur grise, due à la cendre et à la poussière dans lesquelles il avait baigné, et tirait vers le blanc. Je le rangeai dans une poche et terminai mon tour d’inspection mais sans rien trouver d’autre et je décidai donc de rentrer au presbytère. Je n’avais pas eu l’occasion la veille de relater au Père Ménard les confidences du cordonnier, et pour tout dire, pour une fois, je n’étais pas pressé de le faire : j’avais envie de garder mes dernières découvertes pour moi dans un premier temps, comme si j’avais voulu en savourer la possession.

Je me dirigeai directement vers ma chambre où je pris place sur l’unique chaise, à côté de la fenêtre ; puis, me frottant distraitement le menton et les lèvres de mon index droit dans un mouvement d’aller retour, je me mis à réfléchir. Je pensais que le Recteur avait de la sympathie pour le diable, voire même une admiration devant sa capacité à faire le mal ; il avait aussi développé, semblait-il, une amitié avec le sénéchal, individu peu apprécié car on lui trouvait des manières de voleur ; et ces deux personnes marchaient côte à côte en pleine nuit tandis qu’un grand feu, « comme à la St Jean » avait dit Robert Houillé, avait été allumé dans une clairière où, visiblement, on mangeait des végétaux noirs inconnus. Avaient-ils fait une fête ? Une fête qui concernait le diable peut-être ? Le sénéchal lui vouait-il aussi de la sympathie ? Qui d’autres étaient présents cette nuit-là, à la mi-juin ?

Je me rappelai soudain le morceau de papier que j’avais trouvé dans la sacristie lors de la fête de la Pentecôte. Je l’avais rangé dans une poche de ma cape et allai le récupérer : il y était noté « 15 juin ». Il me sembla évident alors que cette indication était bien un rendez-vous et qu’elle avait été rédigée à l’attention du Père Hubert, rendez-vous auquel il était allé en pleine nuit, accompagné du sénéchal. Ce mot avait dû tomber de sa soutane.

Je n’avais jusqu’à présent jamais prêté attention aux histoires que l’on pouvait raconter concernant l’adoration de Satan et je me trouvais donc bien démuni pour tenter de comprendre ce qui se passait. Tout juste avais-je entendu parler d’une sombre affaire de poisons qui avait impliqué jadis, à l’époque de mes parents, Mme de Montespan, ancienne favorite du précédent roi, et une sorcière connue sous le nom de « La Voisin ». Cela avait fait beaucoup de bruits paraît-il à l’époque car il y avait eu aussi de nombreuses autres dames de la Cour à se trouver compromises dans cette mauvaise affaire. Mais en dehors de ce fait raconté dans ma jeunesse lors des veillées, et qui à ce moment-là ne m’avait guère intéressé, je n’avais aucune connaissance du sujet.

De plus, étant nouveau dans la région, je ne savais pas qui pourrait me renseigner, et je ne pouvais pas non plus interroger n’importe qui sous prétexte qu’il avait des connaissances dans le domaine car le sujet était délicat : je ne voulais pas que l’on me crût sensible à ces idées.

Finalement, je décidai de demander conseil à Nicolas qui était originaire de Piré, sans toutefois vouloir lui révéler pour le moment le fond de l’histoire. De plus, je le savais intéressé par toutes les nouveautés en matière d’agriculture et peut-être pourrait-il au moins me renseigner sur la rondelle végétale que j’avais récupérée.

Ne voulant pas susciter la curiosité par mes absences répétées, je résolus de n’y aller que le lendemain et de passer l’après-midi avec le Père Louis pour faire le point sur les objets de l’église qui avaient été évacués chez les particuliers. Je le retrouvai dans la grande salle du presbytère et lui demandai où nous en étions :

- Eh bien je crois que nous avons tout répertorié

- Ah c’est une bonne nouvelle ! Avez-vous vu les objets ? Sont-ils en bon état ?

- Eh bien, je n’ai pas tout vu évidemment mais de ce que j’ai pu constater, il faudra faire un bon nettoyage car tout est recouvert de poussière ou de cendre

- Oui j’imagine ! Avez-vous vu toute la cendre qui s’est déposée partout dans le bourg ? Il y en a partout dans les rues et sur les toitures : c’est impressionnant !

- C’est vrai, et encore les villageois ont-ils déjà beaucoup nettoyé

Nous continuâmes à discuter de choses et d’autres un petit moment puis je le quittai : l’heure du repas allait bientôt sonner et je voulais me préparer à faire face au Recteur car je devais absolument retrouver une attitude sereine. Pour cela, je pris ma bible dans ma chambre et descendis dans le jardinet pour y goûter le silence et me recueillir à la lecture de la vie du Christ. Cependant, je n’étais pas installé depuis deux minutes que j’entendis un jovial :

- Ah Père Julien, vous voici ! Allez-vous mieux qu’hier ?

Sur le coup de la surprise, je me mis à rougir intensément tout en répondant :

- Oui… oui, ça va mieux, Père Hubert

- Ah tant mieux ; j’étais un peu inquiet !

Il prit place à mon côté et me dit :

- Le Père Louis m’a dit quel excellent travail vous avez accompli avec le registre du mobilier ; j’avoue que je n’y avais pas pensé… Et je voulais vous dire aussi que je suis très satisfait de votre présence et il ne se passe pas un jour sans qu’un paroissien ne me chante vos louanges, savez-vous ? Je l’écrirai à Monseigneur l’Evêque dans mon prochain courrier, termina t’il avec un éclatant sourire en se tournant vers moi

- Merci bien, mon Père, fis-je en soutenant son regard et en essayant d’être le plus neutre possible alors même que je me demandais où il voulait en venir avec tous ces compliments éhontés

- J’espère que vous vous sentez bien parmi nous également, reprit-il, et que vous ne songez pas à demander une nouvelle paroisse

- Euh non, non. Pourquoi le ferai-je ?

- Eh bien, je me disais qu’avec tous les évènements fâcheux qui ont eu lieu depuis votre arrivée, vous préféreriez peut-être une autre affectation

- Je ne vois pas pourquoi. Les évènements dont vous parlez n’ont pas concerné que Piré

- Certes, mais avec l’incendie de l’église en plus, vous pourriez penser que notre petite paroisse est… comment dire… sujette aux malheurs, voyez-vous ?

- Vous voulez dire que le diable y a étendu sa main ?

- Tout à fait !

- Je ne le crois pas un instant, mon Père ! Et quand bien même ce serait, voilà qui, au contraire, me pousserait à rester ici le plus longtemps possible pour lutter de toutes mes forces contre Satan !

Un petit silence lourd accueillit ma réponse durant lequel nous nous regardâmes intensément, puis le Recteur baissa les yeux en hochant doucement la tête :

- Ainsi, vous voulez lutter, murmura t’il… Eh bien, tant mieux, tant mieux, me voici rassuré, poursuivit-il plus fort tout en continuant de hocher la tête. Allons, je vous laisse à votre méditation, mère de la sagesse…

Ces derniers mots sonnèrent à mes oreilles comme un conseil et je regardai sa haute stature s’éloigner jusqu’à ce qu’elle eut disparut à l’intérieur du presbytère ; alors seulement, je m’aperçus que j’avais retenu ma respiration et que mon cœur battait très vite : cet entretien m’avait mis très mal à l’aise. Je me rendais compte que désormais, chaque fois que nous échangions, j’en ressortais avec l’impression d’avoir combattu ; et cela me laissait épuisé. En tout cas, j’étais certain maintenant qu’il avait bien compris que nous étions opposés et, finalement, cela me soulageait car je n’aurais plus à feindre.

Le Père Ménard, à qui je fis part de notre dialogue un peu plus tard dans la soirée, me mit en garde :

- Maintenant que votre opposition est claire, attendez-vous à être envoyé dans une autre paroisse

- Comment cela ?

- Eh bien, je crains que notre Recteur, loin de vous écrire des éloges auprès de Monseigneur l’Evêque, va au contraire se plaindre amèrement de votre comportement et demander votre mutation. Il va probablement aussi vous écarter des responsabilités en redistribuant les messes qu’il vous avait accordées. Vous n’avez guère été prudent malgré mes mises en gardes ! Avez-vous oublié qu’en tant que vicaire, vous êtes à sa merci ; qu’il peut tout contre vous et notamment vous supprimer vos moyens de subsistances hormis votre titre ? Vraiment, je le répète, vous avez été imprudent !

Ainsi tancé, je baissai la tête ; il avait raison bien sûr. Un Recteur était tout puissant dans sa paroisse : il distribuait les messes à faire au gré de ses humeurs par exemple. Or, pour chaque messe nous percevions une rétribution de douze sols ; un baptême, c’était 8 sols, un mariage 40. Il y avait fort à parier que le Père Hubert allait m’exclure de tout travail, me privant ainsi de moyens de subsistance en dehors de ma pension obligatoire et de ma commission de vicaire, lesquelles montaient en tout et pour tout à 300 livres par an, ce qui était bien peu ! Et encore, j’aurais effectivement de la chance s’il ne demandait pas ma mutation…

Cette remarque me donna à penser que si je voulais contrecarrer ce projet, je n’avais plus le choix : je devais tenter rapidement de trouver un maximum de preuves concernant les sympathies du Recteur pour le Diable.

- Dites-moi, Père Ménard, connaissez-vous un peu le culte à Satan ?

- Connaître est, ma foi, un bien grand mot pour le peu que j’en sais. J’ai entendu dire que certains prêtres défroqués réalisaient des parodies de messes : ils appellent cela des messes noires

- Et en quoi cela consiste t’il exactement ?

- Eh bien, comme je vous l’ai dit, il s’agit d’une parodie ; donc on y retrouve certains éléments d’une messe, notamment l’eucharistie. Mais au lieu que l’hostie soit blanche, elle est noire par exemple. Mais je n’en sais pas vraiment plus. Pensez-vous que le Père Hubert fasse ce genre de choses ?

- Je ne sais pas… Peut-être…

Je songeai à cette fameuse rondelle que j’avais trouvée à quelques toises du feu ; avait-elle servie d’hostie ? Une messe noire avait-elle eu lieu dans ce bosquet ce soir-là ? Pourquoi pas ? Cela tenait parfaitement debout ; le Recteur qui errait cette nuit-là dans les environs devait en revenir ! Si cette supposition était vraie, alors les croyances du Père Hubert allaient bien au-delà de simples sympathies pour le Diable : il était pratiquant et il en dirigeait le culte dans notre paroisse dans le plus grand secret. Jusqu’où allait ce culte ? Que se passait-il vraiment lors de ces messes noires ?

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