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Je dormis beaucoup mieux cette nuit-là et le lendemain matin, j’étais prêt à partir au village des Bouffres aux environs de huit heures. Depuis l’orage le temps était resté gris et la douceur qui en découlait était bien agréable. Je descendis la rue vers l’église au son de mes sabots qui frappaient le pavé, rencontrai Lucasse Boué qui habitait la ferme juste en face du presbytère et avec qui j’échangeai quelques paroles anodines, puis arrivé en bas de la rue, je tournai sur ma droite et débouchai plus loin sur le chemin de Châteaugiron. Cependant, arrivé au lavoir d’Anseille, à la vue de la côte qui se présentait à moi et par laquelle je n’avais pas du tout envie de commencer ma route, je bifurquai sur la gauche pour rejoindre le chemin d’Amanlis.

Alors que je marchais depuis un petit moment, j’aperçus dans un pré en bordure du chemin, deux pâtous d’à peine quinze ans qui se battaient avec acharnement.

- Holà, dites donc, vous allez arrêter ça tout de suite ! leur criai-je

Mais ils étaient tellement absorbés par leur lutte qu’ils ne m’entendirent pas ce qui m’obligea à sortir du chemin pour aller les réprimander de plus près.

- Alors, qu’est-ce que ça veut dire ? grondai-je une fois arrivé à leur hauteur. Vous croyez que vos maîtres vont être contents s’ils apprennent que vous vous battez comme chiffonniers plutôt que de surveiller les vaches ? Allons, chacun dans son coin et que je ne vous y reprenne pas !

Au regard noir et revanchard qu’ils s’échangèrent, je compris bien que dès que j’aurais disparu, englouti par les arbres qui bordaient le chemin, ils reviendraient s’affronter dans leur lutte de petits coqs. Que pouvais-je faire de plus ? Rien. De tous temps, les garçons se bagarraient, sans doute une façon de se préparer à être des hommes prêts à se battre pour leur territoire, ou pour tout autre chose qu’ils leur viendraient à l’esprit !

Je repris ma route. D’un champ à l’autre, on voyait les épis de céréales ondoyer au gré de la brise ; parfois c’était ceux, bleuâtres, du seigle qui n’allaient plus tarder à être récoltés, parfois c’était les épis blonds du froment qui ne viendraient à maturité que dans un bon mois. C’était une période d’activité intense qui se préparait dans les campagnes. J’aimais beaucoup ce moment car, au-delà de la fatigue que les moissons procuraient, c’était une période joyeuse qui, d’une part, venait récompenser les efforts de toute une année et qui, d’autre part, était une promesse d’aisance pour l’année à venir. A Piré, comme dans beaucoup de paroisses bretonnes, on cultivait en priorité le seigle, le froment et l’orge ; mais selon les métairies, on privilégiait plutôt l’une ou l’autre de ces céréales. Le seigle et l’orge servaient à l’usage personnel des laboureurs tandis que le froment était surtout utilisé pour payer les impôts aux seigneurs.

Alors que je venais de quitter le chemin d’Amanlis pour me diriger vers le village des Bouffres, j’aperçus Guy Prodault, assis sur un banc devant sa maison, qui affûtait une faux. Lui aussi me vit arriver et il se leva, disparut à l’intérieur et quelques instants plus tard, il en ressortit accompagné de son père : j’étais attendu. Georges me salua de la tête et, sans un mot, il se mit en marche en direction du chemin de Châteaugiron. Je lui emboîtai le pas tout en lançant un regard à son fils et en lui faisant un petit signe de tête auquel il répondit. Nous marchâmes un bon moment, Georges devant qui gardait un silence obstiné, et moi le suivant et respectant son silence : je commençais à connaître le personnage et je savais qu’il n’ouvrirait la bouche que lorsqu’il l’aurait décidé ; inutile donc d’espérer un mot d’ici là.

Il finit par s’arrêter et se retourna vers moi tout en tendant un doigt noueux en direction d’un champ :

- Mon pré d’à-haut c’est celui-là et j’étais ici quand le gars est arrivé

Je levai la tête vers le haut talus qu’il m’indiquait, le chemin se situant en contrebas.

- Et il arrivait de la même direction que nous, mais il avait dû passer par les champs parce que personne, dans les villages qu’on a traversés, ne l’a vu. Ensuite, il a continué par là.

Il m’indiquait de son doigt déformé par l’âge la continuité du chemin dans lequel nous étions.

- Comment savez-vous que personne ne l’a vu ? Peut-être que nul n’ose le dire tout simplement…

Il secoua la tête dans un signe de dénégation et me répondit :

- Dans le coin, quand j’demande, on m’dit…

Il ricana un peu moqueur :

- J’suis un peu comme qui dirait le seigneur dans son fief ici !

Cette remarque ne m’étonna pas puisqu’ils étaient tous plus ou moins cousins dans le coin.

Il marqua une pause puis reprit :

- J’vous ai pas tout dit l’autre jour. Le gars, il m’a parlé. Quand il m’a vu, il s’est quasiment jeté sur moi !

Puis Georges se tut ; j’attendis un instant qu’il continuât mais je compris bien vite qu’il voulait que je lui pose la question sur ce que l’inconnu lui avait dit. Un peu comme acteur de foire, il ménageait le suspens.

- Et que vous a-t-il dit ? demandai-je donc, acceptant de rentrer dans son jeu

- Bah, il s’est agrippé à moi et m’a supplié : « j’ai tout vu, vite, aidez-moi, ils veulent me tuer ! ». Mais j’ai même pas pu répondre : il avait tellement la trouille que l’envol d’une pie lui a foutu la colite ! Il a déguerpi aussi vite qu’il a pu ! Je l’ai regardé foutre le camp sans rien comprendre mais juste après, moi aussi, j’ai entendu du bruit ; c’était des chevaux au galop ; alors, j’sais pas, sa peur devait être contagieuse et par réflexe, j’ai plongé derrière le talus pour pas être vu des cavaliers et j’suis resté là, le cœur battant, à attendre qu’ils s’éloignent. Quand j’ai pensé que je craignais plus rien, je me suis relevé lentement pour voir par-dessus le talus ; ils étaient rendus au virage là-bas et le dernier disparaissait déjà derrière les arbres. J’ai juste eu le temps de voir un peu son habit…

Il fit une nouvelle pause alors je lui donnai la réplique qu’il attendait :

- De quel habit vous voulez parler ?

Il se pencha vers moi pour me chuchoter la réponse, comme si quelqu’un d’autre pouvait surprendre notre conversation alors que nous étions absolument seuls aux alentours :

- L’habit de la maréchaussée !

Tout en me révélant cette information, il me scruta pour voir quel effet cette révélation allait produire en moi.

- Vous êtes sûr ?

Il hocha la tête lentement.

- Et ensuite, que s’est-il passé ? repris-je

Il parut déçu de mon manque de réaction mais pour tout dire, à ce moment-là, je ne pensais pas grand-chose de ce qu’il venait de m’apprendre, ne sachant trop si je devais le croire, sa façon théâtrale de présenter les choses me faisant douter.

- Y s’est rien passé vu que j’suis rentré, maugréa t’il

Je décidai de passer outre sa mauvaise humeur et je lui demandai :

- Votre fils m’a appris l’autre jour que vous vous absentiez souvent depuis quelques temps sans qu’il sache où vous allez

- Ah oui, et alors ?

- Voyons, Georges, ne faites pas votre mauvaise tête ; est-ce que vous

avez appris quelque chose ? Si vous ne me dites que la moitié de ce que vous savez à chaque fois, ça peut durer longtemps !

Il me lança un regard en coin puis il reprit sa marche en direction du point qu’il m’avait indiqué un peu plus tôt. A nouveau, le silence s’était fait. Nous bifurquâmes à quelques reprises tout au long du chemin, puis je reconnus bientôt le Petit Bois où nous pénétrâmes l’un à la suite de l’autre. Au bout d’un moment, il s’arrêta à nouveau : on était arrivé dans une petite clairière. Il me désigna une longue pierre plate étalée sur un amas de roches, comme un petit autel naturel.

- Regardez là ! Vous voyez la grosse marque brune et toutes les autres petites tout autour, je crois que c’est du sang ; je crois que c’est là qu’y ont tranché la tête !

Je me penchai sur l’endroit qu’il m’indiquait et, en effet, j’aperçus des auréoles foncées un peu partout avec l’une d’entre elles beaucoup plus importante au centre. Ce qu’il me disait paraissait plausible et je frissonnai malgré moi à l’idée du meurtre qui avait été commis en toute impudence à cet endroit. Le lieu était tout à fait tranquille et l’homme n’aurait pu espérer aucun soutien. A part la faune de la forêt, nul passage n’aurait pu troubler le silence de la clairière et je ressentis un malaise : cela venait, je crois, du contraste entre la quiétude qui baignait l’endroit, la douceur du vert tendre des feuilles, le balancement nonchalant des branches et les images cruelles du meurtre qui me venaient à l’esprit, toutes empreintes du rouge vif du sang. Je frissonnai une fois de plus en imaginant la terrible lame s’abattre sur le cou du malheureux. Comme il avait dû avoir peur !

- Mon Dieu ! fis-je dans un souffle. Mais pourquoi ?

- Ca, j’sais pas ! Même s’il avait fait quelque chose de grave, ils auraient dû l’attraper et le juger. Z’avez remarqué qu’on n’a pas su qui avait trouvé la tête et comment ? M’est avis qu’ils l’ont trouvé tout seuls les gars de la maréchaussée parce qu’ils savaient bien où la chercher !

- C’est le sergent lui-même qui me l’a apportée à l’église : vous croyez que c’est lui qui l’a tué ?

- Qui sait ; j’l’aime pas lui ; y m’inspire pas une grande confiance avec son air supérieur !

Je hochai la tête en signe d’assentiment : moi non plus, je n’éprouvais pas de sympathie particulière pour cet homme hautain qui n’était rien de plus qu’un soudard reconverti, et qui profitait de son statut d’homme d’armes pour mépriser les autres.

- Voilà, j’vous ai tout dit et montré tout ce que je sais. Bon c’est pas grand-chose, c’est sûr, mais vu que personne sait rien autrement, bah c’est déjà ça, hein ?

- Georges, pourquoi me dire tout ça ? Que voulez-vous que je fasse au juste ?

Il se gratta la tête et me répondit :

- C’est que j’me suis dit : « le Père Julien, il est jeune, il est intelligent, il saura quoi faire de tout ça ! » Parce que quand même, ça me travaille qu’y s’est fait coupée la tête le gars ; il avait pas l’air d’un mauvais bougre comme ça ; et puis, il avait peur de quoi ? Qu’est-ce qu’il a vu pour mériter d’être tué ? Y a un truc pas clair, qui s’passe ici, à Piré !

Ca, j’étais bien d’accord avec lui !

Nous reprîmes le chemin de retour, et alors que nous arrivions en vu de son village, je me souvins que je voulais aussi lui parler de sa fille.

- Georges, vous avez sans doute entendu les propos de Georgette sur Marie l’accoucheuse. J’ai essayé de la raisonner à la demande de son mari, mais elle n’a rien voulu savoir. Pourriez-vous intervenir ? Il n’est pas bon qu’elle sème de pareilles rumeurs !

Il ne me répondit pas aussitôt comme s’il hésitait à le faire. La soutenait-il ?

- J’vais vous dire Père Julien, j’veux bien y dire un mot, à ma fille, mais faut me promettre de trouver quelques réponses aux questions que je vais vous poser

- Mais oui bien sûr, promis-je

- Alors voilà, quand les bébés sont nés, ils étaient tellement petits que son mari a tout de suite dit qu’il allait chercher un prêtre au presbytère et il est parti au galop pour prendre le chemin d’Amanlis vers le bourg. J’étais sur mon palier à attendre des nouvelles et j’ai su que c’était pas bon en le voyant partir comme ça. Et puis, juste après, j’ai vu la petite Jeanne qui aide Marie l’accoucheuse sortir en courant et prendre la direction inverse, vers le chemin de Châteaugiron. Il s’est pas passé beaucoup de temps avant qu’elle revienne suivie du Recteur. Alors, voilà mes questions : puisque mon gendre allait déjà chercher un prêtre, pourquoi Jeanne est revenue avec le Recteur ? Et il sortait d’où pour arriver si vite à pied ? Et est-ce que Jeanne savait où le trouver ? Alors, oui, voilà mes questions et j’aimerais bien avoir des réponses !

- Pourquoi ne pas avoir demandé vous-même à la petite ?

- C’est qu’elle est pas facile à approcher car elle est toujours dans les jupes de Marie ! Et puis, faudrait peut-être un peu de discrétion…

- Très bien, je vais trouver vos réponses.

Quand j’eus quitté Georges et repris le chemin du bourg, j’étais dans un état de grande agitation tant une marée de questions entremêlées de remarques m’inondait l’esprit. Je n’avais qu’une hâte : rejoindre au plus vite le presbytère et parler au Père Ménard qui, plus que jamais, me paraissait être la bouée à laquelle me raccrocher. Malheureusement, à mon arrivée en ce début d’après-midi, il se reposait dans sa chambre. Ma déconvenue me laissa les bras ballants pendant un moment car j’avais tant escompté lui déverser le flot de pensées qui me traversaient l’esprit en permanence que, privé du soulagement attendu, je ne savais plus trop quoi faire. Puis, l’église, mon refuge, mon hâvre, ma source de sérénité m’apparût comme la solution. Je devais à tout prix retrouver le calme, poser, ordonner mes pensées avant tout autre chose alors c’est tout juste si je ne courus pas jusqu’à la porte tant j’étais comme assoiffé par ce besoin, comme si le silence du lieu allait apporter aussi le silence dans le désordre bouillonnant de mon esprit.

La petite porte du nord tourna sur ses gonds sans bruit et je pénétrai à l’intérieur du lieu saint. Je plongeai un doigt tremblant de nervosité dans le bénitier pour me signer, me génuflexai, puis allai m’installer dans le coin le plus sombre car j’avais un grand besoin de me fondre dans le décor. Georges Prodault m’avait choisi comme confident et je sentais que ce privilège, si tant est que cela en fût un, pourrait devenir lourd à porter. Entre l’affaire de l’inconnu et les questions au sujet du Père Hubert, je pressentais que le sol, sur lequel j’étais, devenait mouvant.

Je commençai par m’astreindre à prier intensément. D’abord j’eus beaucoup de mal à me concentrer puis, peu à peu, la répétition des prières m’apporta l’apaisement et, alors qu’au début je débitais rapidement les paroles, le rythme devint plus lent et plus profond comme ma respiration. Alors seulement, je pus songer à tout ce que j’avais appris durant la matinée.

Ainsi donc, pensais-je, la maréchaussée avait poursuivi l’inconnu tandis que celui-ci prétendait avoir tout vu. Fallait-il en déduire qu’il avait surpris les gens d’armes à quelques activités illicites et que ceux-ci lui avaient tranché la tête pour éviter qu’il ne parle ? Est-ce que la brigade entière était concernée ou seulement quelques individus ? Il me vint soudain à l’esprit que peut-être ils n’étaient pas les seuls en cause ; qu’ils pouvaient avoir agi sur ordre afin de protéger quelqu’un, une personne suffisamment importante pour que le corps de police en arrive à une telle extrémité. Avait-on voulu étouffer un scandale impliquant une personnalité de Piré ? Se pouvait-il que ce fût le Marquis lui-même ?

Je sentis que mon cœur s’emballait à nouveau à l’évocation de ces possibilités et je décidai de changer de sujet de réflexion afin de conserver le calme que j’avais eu tant de mal à récupérer.

J’avoue que je ne voyais pas très bien où Georges Prodault voulait en venir avec les questions qu’il m’avait posées en rapport avec l’accouchement de sa fille. Supposait-il que la petite Jeanne savait précisément où trouver le Recteur à ce moment-là ? Et alors, quand bien même cela fut, il pouvait y avoir une explication tout à fait logique à cela sans aller chercher des idées fantaisistes ! J’avais beau me méfier du Père Hubert, je n’étais pas prêt à écouter tout et n’importe quoi à son sujet ; mes reproches à son égard se « limitaient » si je puis dire à ses fréquentations et surtout à sa spiritualité. Mais comme j’avais promis, je me devais de chercher les réponses à ces questions que je trouvais pourtant sans objet. Le père Ménard m’avait proposé lors de notre dernier échange quelques jours plus tôt d’interroger la petite aide de la matrone, eh bien soit, je lui en reparlerai.

L’heure avait passé et je songeai que le père Ménard justement devait avoir fini sa sieste ; il était temps pour moi de rentrer au presbytère. Et de fait, je le trouvai assis tranquillement sur un banc dans notre potager.

- Père Ménard, accepteriez-vous une petite promenade ?

- Pourquoi pas ; cela me fera du bien car voyez-vous, quand on est âgé, on a tendance à vouloir rester toujours tranquille mais, si on n’y prend garde, on rouille plus vite que normal ! s’exclama t’il en souriant

Sans nous consulter, nous prîmes de concert la direction de l’église puis, prenant sur la droite, celle de la Chapelle qui, je crois, nous apparaissait comme le lieu idéal pour une conversation loin de toute oreille indiscrète. Le petit bâtiment se tenait à l’écart, au bout de la route, loin de toute habitation, un peu recroquevillé sur lui-même. Sur le chemin, je relatai à voix basse à mon compagnon les évènements de la journée puis lui rappelai sa proposition de parler à Jeanne.

- Mais bien sûr, me confirma t’il, cependant, il nous faudra attendre que l’occasion se présente car je ne peux décemment pas me rendre jusque chez elle pour l’interroger : nul ne comprendrait ce que je lui veux et commencer à donner des explications pourrait être gênant, ne croyez-vous pas ?

Je dus reconnaître qu’il avait raison même si ce contretemps me fit grimacer. Mais déjà, il reprenait :

- Ce que vous me dites au sujet de notre inconnu est fort intéressant. Cela dit, Père Julien, je ne vois pas bien ce que vous pouvez faire de ces informations ; vous n’êtes pas sénéchal ou brigadier et je vous imagine mal mener une enquête : ce n’est pas votre rôle. Et puis, si vous veniez à apprendre qu’une personne importante a des secrets inavouables, que ferez-vous ? C’est aller ce me semble au devant de bien des ennuis

- Mais… je croyais que vous étiez prêt à m’aider ! m’exclamai-je interloqué par ce changement de discours

- C’est ce que je fais, Père Julien. Je vous ai trouvé très agité par de nombreuses questions comme je vous l’ai dit et j’ai la prétention de croire que je peux vous aider à retrouver le chemin de l’apaisement. Je vais interroger la petite dès que je le peux car je crois qu’en apportant des réponses aux questions de Georges Prodault, nous apporterons là aussi la tranquillité d’esprit. Mais pour ce qui est de l’inconnu, je pense que vous devez mettre tout ça de côté ; vous êtes un prêtre et si Georges vous a parlé c’est qu’il en ressentait le besoin, ce qui ne signifie pas qu’il attend de vous autre chose qu’une écoute attentive. Et même dans le cas contraire, vous devez éviter d’intervenir. Voyez-vous, Père Julien, vous êtes jeune et vous vous laissez gouverner par vos émotions ; je ne doute pas que vous vouliez bien faire, mais vous ne devez jamais perdre de vu quel est votre rôle exact : vous êtes au service de Dieu, et uniquement de Dieu, mon ami. Vous n’êtes pas là pour faire la justice ; il y a des gens pour cela. Peut-être que vous devriez leur rapporter ce que vous avez appris…

- Mais vous n’avez pas entendu ce que je vous ai dit ! Ils sont peut-être eux-mêmes les coupables !

- Ce ne sont que des suppositions… Vous êtes prêtre : vous entendrez bien des secrets tout au long de votre vie. Vous devez apprendre à les écouter puis à les mettre de côté. La justice des hommes n’est pas de votre ressort : seule celle de Dieu doit vous importer, Père Julien

Il termina son discours en me tapotant l’épaule gentiment, me fit un sourire et enchaina :

- Si cela ne vous ennuie pas, je vais rentrer. Venez-vous ?

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