Chapitre IV C’est quoi un Domaine ? Partie II

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Rapidement, Ogme quitta le salon et rejoignit Elwyn dans la salle à manger, où ce dernier était resté tranquillement assis sur sa chaise et continuait à tracer des caractères sur sa feuille.

Quand la Divinité ouvrit la porte et entra dans la pièce, le petit garçon se tourna dans sa direction, avec une lueur d’espoir dans les yeux.

Alors, comment ça se passe ?

Ogme s’approcha du petit garçon, prit la chaise la plus proche et s’installa juste à côté de lui.

La Divinité prit ensuite un air grave et regarda le petit garçon dans les yeux, avant de lui expliquer la situation.

Pour être honnête, les choses ne se passent pas bien.

À cette information, le regard du petit garçon devint à son tour grave, mais il ne disait aucun mot et ne semblait pas trop décontenancer.

Ophélia se trouve dans un état critique et il n’y a pas de guérisseur assez proche pour l’aider. En revanche, le bébé va bien.

Je vois… C’est déjà ça… Que peut-on faire pour aider mère-Ophélia ?

La Divinité posa alors ses mains sur les épaules du petit garçon, avant de lui répondre les yeux dans les yeux.

Elwyn, la situation actuelle m’oblige à me tourner vers toi, alors que tu n’es absolument pas prêt.

Prêt à quoi ?

La Divinité marqua un court silence, avant de répondre.

Elwyn, tu vas utiliser tes pouvoirs d’Entité et sauver Ophélia.

À cette demande, le petit garçon se figea de stupeur.

Pardon ?

Tu m’as bien entendu. C’est toi, qui soigneras Ophélia. Toi et toi seul.

Le regard de la Divinité n’était pas trompeur, le petit garçon vit en son sein, qu’il était extrêmement sérieux dans ses propos et qu’il n’avait pas le temps pour donner plus d’explications.

Compris.

Bien. Maintenant, je vais déverrouiller une certaine partie ta mémoire, afin que tu puisses juste facilement utiliser ton pouvoir.

Elwyn regarda la Divinité avec un air interrogateur.

— Déverrouillé ma mémoire ?

Sans répondre à la question, la Divinité posa rapidement sa main droite sur la tête du petit garçon et soudainement, une décharge d’énergie parcourue entièrement le crâne d’Elwyn, qui fut alors frappé de nausée et d’un mal de crâne particulièrement aiguë pendant un court moment.

Une fois qu’il en fut complétement remis, Ogme fit signe de la tête au petit garçon pour qu’il reste concentrer sur la situation, et ces derniers quittèrent la salle à manger en silence, afin de rejoindre les autres dans le salon.

Quand Elwyn arriva dans la pièce, il se sentit lourd et oppresser par l’ambiance qui y régnait actuellement.

Cette sensation lui étant des plus désagréables, il voulut la chassée en fermant les yeux et en prenant une grande inspiration et une lente expiration.

Une fois cela fait, la désagréable sensation le quitta complétement et c’est une fois l’esprit clair et calme, qu’Elwyn s’avança calmement vers ses parents adoptifs.

Quand Volden vit le petit garçon s’approcher de lui et d’Ophélia, il ne comprit pas la raison de sa présence et eut un réflexe de rejet de sa main droite.

Elwyn ? Qu’est-ce que tu fais là ? Sors de cette pièce ! Un enfant n’a rien à faire ici.

À ces mots prononcés d’une voix forte, mais tremblotante, le petit garçon s’arrêta net et Livia, qui continuait à essayer de stopper l’hémorragie, s’immobilisa aussitôt et se tourna vers Elwyn, le visage complétement paniqué et tremblant.

Le petit garçon se tourna alors vers Ogme, qui s’avança alors vers lui et se mit juste à ses côtés.

Volden. À l’heure actuelle, Elwyn est la seule personne capable de la sauver, alors, laisse-le faire.

Volden baissa alors la main, tout en regardant avec incompréhension la Divinité.

Pendant ce temps-là, Elwyn reprit sa route, s’installa juste à côté d’Ophélia et prit délicatement la main de la jeune femme, proche de l’inconscience, pour la caresser doucement.

De ce qu’il pouvait voir, Ophélia avait perdu beaucoup de sang et son teint avait bien pâli. De plus, sa respiration était lente et inconstante.

Une fois la situation comprise, Elwyn se tourna ensuite vers la Divinité.

Je fais quoi maintenant ?

Ogme s’approcha du petit garçon et s’installa à ses côtés.

Avant de commencer, sache que les Entités utilisent instinctivement leurs pouvoirs, donc, il n’existe pas d’écrit précis sur la façon de les utiliser. Cependant, je peux te prodiguer quelques conseils et informations.

Quel genre d’informations ?

C’est avec une voix suffisamment basse, pour que juste Elwyn puisse entendre, qu’Ogme lui répondit.

Comme tu dois le savoir maintenant, tes pouvoirs appartiennent au Domaine de la Vie. Ce qui veut dire, que tu as la capacité de soigner les êtres vivants.

Le petit garçon vérifia l’information avec ses nouvelles connaissances débloquées.

En effet. Quoi d’autre ?

Pour pouvoir la guérir, il faudra que tu gardes un contact physique avec elle.

Le petit garçon garda alors bien en main celle d’Ophélia.

Compris. Ensuite ?

Il faudrait que tu vides entièrement ton esprit, comme on vide un verre plein.

Elwyn ferma alors les yeux, prit une grande et profonde inspiration et une fois ses poumons pleins, il expira lentement.

Grâce à cette méthode, il évacua toutes les informations et pensées inutiles de son esprit, comme il l’avait fait quand il était entré dans le salon.

Une fois l’esprit clair et entièrement vide, le petit garçon ouvrit lentement les yeux et vit qu’il se trouvait maintenant dans une salle blanche.

En balayant la pièce du regard Elwyn vit qu’en face de lui, sur une table tout aussi blanche que la salle, était allongé Ophélia, inconsciente et figée comme une statue.

“Où suis-je ?“

À ce moment-là, une étincelante lumière émeraude apparut au-dessus de lui, illuminant toute la salle de sa simple présence.

Cette lumière émeraude dégageait quelque chose de chaleureux et très réconfortant, comme une paire de bras prêt à enlacer et réchauffer le plus froid des cœurs, jusqu’à même le faire fondre.

Le regard du petit garçon resta bloqué sur cette lumière, qui commença à se modeler afin de prendre une forme plus humanoïde.

Une fois formée, cette dernière s’installa ensuite de l’autre côté de la table, juste en face d’Elwyn.

Qui êtes-vous ? Demanda le petit garçon.

Je suis, toi. Ou plutôt ton pouvoir.

La voix de la lumière émeraude était douce, chaleureuse et féminine.

D’accord, je vois…

Voyant qu’Elwyn semblait perturbé, la lumière humanoïde lui tendit la main droite, juste au-dessus de la table.

Le petit garçon la regarda passer au-dessus d’Ophélia, puis, une fois qu’elle s’était immobilisée, il avança vers elle et tendit lentement sa main, afin de pouvoir la prendre.

Cependant, juste avant qu’ils n’entrent en contact, la main de lumière pointa son index vers Ophélia.

N’aurais-tu pas quelque chose de plus important à faire en ce moment même ?

Elwyn posa alors son regard vers Ophélia.

Si mais… Comment ? Comment la sauver ?

Alors là, c’est très simple. Cependant, comme tu ne sais pas, ou plutôt ne peux pas, encore utiliser correctement ton pouvoir, il va falloir que tu suives mes instructions à la lettre.

Si vous le dites… Alors, que dois-je faire ?

L’être de lumière prit la main d’Elwyn et la posa contre le ventre d’Ophélia. Soudainement, les vêtements de la jeune femme se décomposèrent en particules de lumière émeraude, juste là où était posée la main du petit garçon.

Que se passe-t-il ?

Tout va bien. Regarde.

L’être de lumière glissa ensuite la main d’Elwyn tout le long du ventre de la jeune femme et ses vêtements se décomposèrent là où sa main se trouvait, puis ils se recomposèrent après chaque passage.

C’est juste pour que tu puisses mieux voir les blessures externes à soigner.

Je vois… Et ensuite ?

Eh bien, comme elle n’a pas de blessure externe, il va falloir voir pour une blessure interne.

L’être de lumière poussa alors la main du petit garçon vers l’intérieur du ventre de la jeune femme et à ce moment-là, la chaire d’Ophélia disparue complétement, ne laissant que son squelette et ses organes interne à vue.

Cette vision interne du corps humain ne perturba en aucun cas le petit garçon, qui n’attendait qu’une seule chose, la suite des instructions.

Comprenant cela, l’être de lumière déplaça la main d’Elwyn, jusqu’à ce qu’il arrive au-dessus de l’utérus de la jeune femme.

Regarde.

De sa main gauche, l’être de lumière montra au petit garçon, un petit morceau de membrane déchiré, se trouvant dans l’utérus de la jeune femme, remplissant petit à petit l’intérieur de celui-ci de sang.

Elle est en train de se vider de son sang.

Que dois-je faire pour arrêter cela ?

Il va falloir détacher le morceau de placenta restant, purifier le sang écoulé, le faire retourner dans son corps et, finalement, refermer la plaie.

D’accord… Je vais… essayer…

Le faire. Tu vas le faire.

Elwyn fit alors un mouvement de pince avec son pouce et son index droit, afin de détacher, le plus délicatement possible, le morceau de placenta restant.

J’ai détaché le morceau de placenta. Et ensuite ?

Mets ton index sur la fuite de sang. Ensuite, imagine que le sang coulé hors de son corps retourne à l’intérieur d’elle, telle une rivière remontant jusqu’à sa source. Bien entendu, il faut que le sang passe à travers ton doigt pour le nettoyer, tel un filet de pêche séparant le poisson de l’eau.

Cette explication, très imagée et explicite de l’être de lumière, simplifia l’exécution de la procédure d’Elwyn, qui enchaîna les actions sans la moindre pause, ni question.

Et maintenant ?

Pour finir, fais glisser ton doigt sur la fuite de sang, en imaginant qu’elle se referme.

Elwyn s’exécuta et passa lentement son doigt le long de la paroi hémorragique, comme on passe un onguent sur une plaie, tout en imaginant les bords déchirés se rattacher petit à petit, comme un livre que l’on referme.

Une fois l’opération terminée, l’être de lumière souleva la main du petit garçon hors du corps d’Ophélia.

Voilà, tu viens de terminer ta première guérison. Félicitations.

Eh bien… Merci… Enfin, je crois…

Sur ce, bonne chance pour la suite et prompt rétablissement.

Pardon ?

À ce moment-là, l’être de lumière émit un flash émeraude aveuglant, forçant Elwyn à fermer ses yeux pendant plusieurs secondes, avant de pouvoir les rouvrir sur le salon, où il se trouvait assis.

Une fois conscient de son environnement, le petit garçon ressentit une fatigue extrême et soudainement, une douleur insupportable traversa tout son bas-ventre, similaire au déchirement qu’il avait ressenti quelques heures plus tôt, mais amplifié par dix.

Cette douleur insoutenable fit s’effondrer Elwyn en arrière, le faisant tomber dans l’inconscience.

Heureusement pour lui, Ogme vit que le petit garçon était en train de s’effondrer et le rattraper in extrémis dans ses bras.

La Divinité du Savoir et de la Connaissance avait tout vu de ce qu’il s’était passé, ou plutôt, tout ce qui était visible.

Quand le petit garçon avait fermé, puis rouvert ses yeux après s’être concentré, ses iris avaient changé de couleur et s’étaient mis à briller de mille feux.

En effet, le sort de dissimulation de l’anneau, qu’il lui avait offert et qu’il porte autour de son cou, avait été surpassé par ses pouvoirs, faisant ressortir sa couleur argentée naturelle.

À ce moment-là, Elwyn ne semblait plus être dans ce monde. Il était devenu imperméable à tous formes de perturbations externes.

Il était dans sa propre bulle, seul avec lui-même.

Ophélia, quant à elle, semblait s’être paisiblement endormie quand le petit garçon activa ses pouvoirs.

La seule chose visible de la guérison pour le monde extérieur était les déplacements de mains d’Elwyn sur le corps de la jeune femme et quand il les plongea à l’intérieur d’elle, tel un fantôme. Puis, quelques minutes plus tard, il reprit conscience du monde extérieur et s’effondra aussitôt.

Sur ces quelques petites minutes qu’avait prises la guérison, Ophélia avait repris des couleurs et son saignement interne avait totalement cessé.

Félicitations Elwyn, tu as bien travaillé. Malheureusement pour toi, je dois te faire oublier une bonne partie de ce qui s’est passé…

Ogme tourna ensuite la tête vers Volden, abasourdi par ce qu’il venait de voir, et lui fit signe que tout allait bien.

Au final, toute cette histoire s’était bien passée aujourd’hui. Ophélia était en bonne santé et le bébé aussi.

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