Chapitre IX L’Académie d’Agnos Partie I

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Lorsque la diligence atteignit l'arche de pierre qui servait de porte d'entrée, elle ralentit progressivement jusqu'à s'arrêter complétement. Les deux passagers descendirent et se dirigèrent vers l'entrée béante, qui était totalement dépourvue de toute présence.

Il n’y a pas de garde ? Demanda Elwyn, surpris par l’absence de sécurité dans un lieu aussi important.

Pour quelle raison il en aurait ? C’est une académie où se trouvent de puissants détenteurs de pouvoirs et des futurs aventuriers ou militaires. Si un intrus entre, il aura à faire à des dangers publics ambulants et s'il a de la chance, je l’accueillerais personnellement.

“Très rassurant... sauf pour l'intrus du coup...“

De l'autre côté de l'enceinte, le jeune garçon avait une vue imprenable sur la majestueuse et imposante bibliothèque de plus de cent vingt mètres de haut et cent trente mètres de large. Cette dernière était divisée en six blocs de vingt mètres de haut et dont la largeur rétrécissait de dix mètres, au total, à son sommet et un écart similaire se faisait en plus avec la base du bloc suivant.

Elwyn remarqua alors que ce dernier écart servait de terrasse extérieure. Il pouvait même y voir des étudiants assis et lisant des livres, tout en buvant une quelconque boisson.

En observant bien chacun des blocs, il remarqua aussi la présence de fenêtres sur quatre hauteurs différentes, laissant à penser à la présence de quatre étages par bloc.

Aussi, lorsque les rayons du soleil venaient à frapper les murs de pierres polies de la structure, ils lui donnaient un aspect légèrement doré et conféraient une atmosphère chaleureuse et accueillante.

“Gigantesque ! Quel genre de vue a-t-on de là-haut ?“

Il remarqua ensuite la présence de quatre tours, faisant plus de vingt-cinq mètres de haut et dix mètres de larges, encadrent au sol l’imposante construction. Ces dernières sont reliées à elle via des ponts de pierre menant directement au centre de son premier bloc.

“À quoi peuvent bien servir ces tours ?“

Le jeune garçon s’avança alors sur le chemin pavé de pierres plates, qui se trouvait juste devant lui, et observa son environnement proche.

L’ensemble du terrain extérieur était une sorte de grand jardin, dont l'herbe était taillée très proprement et dont le sol y était très plat. Ici et là se trouvaient de petites haies taillées avec précision et encadrant des parterres de fleurs aux multiples formes et couleurs.

Il remarqua aussi la présence d’étudiants sur des bancs en pierre longeant le chemin menant à la Grande Bibliothèque, ainsi que des lanternes placées entre chaque banc.

“Ça doit être agréable de se balader ici de nuit.“

Les étudiants qu’il pouvait déjà apercevoir étaient principalement humains. Il y avait aussi quelques gnomes et halfelins parmi eux, mais il put aussi observer de petits groupes composés uniquement d’elfes ou de nains.

“Les différences culturelles divisent plus, qu’elles ne rassemblent pour les partager… Dommage… mais c’est comme ça.“

Les étudiants sur les bancs ignoraient complétement la présence d'Elwyn, jusqu'à ce qu'il passe juste à côté d'eux. Leur regard se teinta alors d'une légère surprise quand ils virent son brassard blanc, puis la couleur de ses cheveux, où leur regard restait bloqué un petit moment.

Cette situation gênante pour les étudiants ne l'était pas vraiment pour le jeune garçon, mais il remarqua quand même l'étrangeté de leur comportement et se contenta alors de juste les saluer poliment et de continuer tranquillement sa route.

Ezekiel, qui était resté en retrait pour observer Elwyn, le rejoignit rapidement suite à cette scène.

Professeur, il vient de se passer quoi là ? Demanda Elwyn à voix basse.

Rien de bien grave, disons qu’il n’est pas habituel de voir un individu originaire des îles flottantes des Corbeaux.

Pardon ? Professeur, c'est quoi cette histoire de Corbeaux ? Demanda le jeune garçon, figé par la surprise pendant une fraction de seconde.

Tu ne sais même pas ça non plus... Exaspérant. Tu n’auras qu’a interroger la bibliothèque à l'occasion et combler ton ignorance sans fin, répondit le professeur continuant sa route.

“Génial, une nouvelle recherche à faire... Je suppose que cela vient de mon père... Qui étais-tu ?“

N'ayant aucune information pour répondre à ses questions, Elwyn passa immédiatement à autre chose et se contenta de continuer à observer ce qui se trouvait devant lui, avant de s'arrêter devant un croisement.

En regardant le chemin allant à l'Est, le jeune garçon aperçut d'autres bancs en pierre avec des lanternes et, au bout, un grand bâtiment en pierre de cinq étages, en comptant le rez-de-chaussée. Il pouvait y compter plus de trente fenêtres par étage.

“Quel genre de bâtiment est-ce ?“

Ezekiel vit alors la direction du regard d'Elwyn.

C'est le dortoir des garçons et à l'Ouest se trouve celui des filles. Il y a aussi un dortoir au Nord, juste derrière la Grande Bibliothèque, pour les invités.

Il peut y avoir combien de résidents au total ?

L'académie peut accepter à peu près quatre cents étudiants et cent invités.

Ça en fait des bouches à nourrir..., remarqua le jeune garçon.

En effet. Allez, continuons. Le bureau d’Ogme n’est plus très loin.

Elwyn, un peu déçu de devoir arrêter sa visite aussitôt, obtempéra quand même auprès de l'exigence du professeur au mauvais caractère et ils reprirent la route jusqu'à l'entrée de la bibliothèque.

Quand ils firent finalement face à l’immense entrée, Elwyn poussa simplement l’imposante, mais très légère, porte et fut instantanément émerveillé par la grandeur de la pièce.

Le hall d'entrée était une grande salle carrée, dont le plafond se trouvait à cinq mètres de haut, donnant une certaine impression d'espace et de liberté.

La lumière provenant des fenêtres en hauteur était tamisée, créant une ambiance feutrée et propice à la lecture et l'odeur caractéristique des livres anciens et des parchemins imprégnait l’ensemble de la pièce.

À gauche et à droite de l’entrée se trouvent deux escaliers de pierre en colimaçon menant au premier étage de la Grande Bibliothèque.

Au centre de la pièce, et faisant face de l'entrée, se trouvait un guichet d'accueil en bois massif, où plusieurs étudiants de l'académie étaient chargés de gérer les retours de livres empruntés. Et juste derrière, se trouvaient de nombreuses rangées d’étagères couvertes de livres, manuscrits et parchemins de toutes sortes, soigneusement rangés.

À droite du hall d'entrée, trois portes en bois finement sculpté étaient fermées et indiquaient à l’aide de gravures en métal incrusté dedans, « Salle des professeurs », « Infirmerie » et « Salle de stockage ». Ces pièces importantes au sein de l’académie occupaient le tiers de la pièce.

Enfin, sur la gauche du hall d'entrée, Elwyn remarqua une autre porte fermée, prenant aussi un autre tiers de la pièce, avec deux autres gravures en métal, « Bureau de Nalinaya » et « Bureau de la Divinité du Savoir et de la Connaissance Ogme ».

“Qui est Nalinaya ?“

Qu’est-ce que tu fais encore au milieu du chemin ? Va vers le bureau d’Ogme, qu’on en finisse avec cette histoire, grommela Ezekiel.

En effet, pour pouvoir admirer l’ensemble de la pièce, le jeune garçon était resté figé dans l’entrée, bloquant le passage. C’est donc pour ne pas plus agacer le professeur, déjà bien aigri, qu’Elwyn se dépêcha de rejoindre la porte menant au bureau de la Divinité.

Toc Toc Toc

Pas de réponse.

Avec un air désolé, Elwyn se tourna vers Ezekiel, qui soupira d’exaspération, avant de prendre les choses en main et d’ouvrir la porte, qui n’était pas fermé à clé.

Les deux hommes pénétrèrent dans un bureau spacieux où un grand bureau en bois occupait le centre de la pièce. Deux canapés face à face étaient disposés avec une table basse entre eux. Les murs étaient garnis d'étagères et d'armoires contenant divers livres et documents et la pièce était éclairée par une douce lumière venant d'une grande fenêtre orientée vers l'ouest. La chaise de bureau faisait dos à la fenêtre, offrant une vue panoramique de la pièce.

En scrutant la pièce, Elwyn aperçut une porte fermée au centre du mur, juste à droite de l'entrée.

Ezekiel s’avança alors vers cette porte et frappa à trois reprises.

Toc Toc Toc

Entrez, répondit la Divinité Ogme.

Elwyn se rapprocha de la porte et Ezekiel l’ouvrit, puis se saisit du jeune garçon et le fit entrer, avant de refermer immédiatement la porte derrière ce dernier.

Elwyn se trouva alors dans le bureau de la Divinité Ogme et ne pouvait que rester bouche bée devant sa grandeur.

Le grand bureau en bois massif orné de motifs complexes dorés était situé au centre de la pièce, avec différents instruments et supports d'écriture soigneusement disposés sur sa surface. Bien entendu, la chaise de bureau sur laquelle se trouvait la Divinité était tout aussi imposante que le bureau qu'elle accompagnait. Faite d'un bois massif sombre, elle était sculptée avec des motifs complexes dorés qui semblaient briller sous la lumière. Le siège était confortable, bien rembourré et recouvert d'un tissu de couleur pourpre brodé de fils dorés, qui rappelait le décor de la pièce.

À droite du bureau, une grande table était entièrement recouverte par des piles de livres et de documents, en attente d'être lus et examinés par la Divinité. Les étagères en bois sombre, remplies de livres anciens et de parchemins soigneusement rangés, s'étendaient sur toute la hauteur des murs. Au fond de la pièce, un immense vitrail représentait le symbole d’Agnos, illuminant la pièce de ses multiples couleurs. Enfin, une grande table basse en bois était placée devant des canapés, sur laquelle des théières et des tasses étaient prêtes à être servies.

Le jeune garçon s’avança silencieusement vers la Divinité, qui semblait occupé avec une jeune femme face à lui, dont les deux mains étaient fermement appuyées sur le bureau.

Cette dernière se retourna soudainement vers Elwyn, qui fut surpris par son apparence.

“Mère-Ophélia avait raison, une sylphide !“

La jeune femme était grande, élégante et avait une silhouette fine et gracieuse. Ses longs cheveux bleu-gris bougeaient comme s'ils étaient caressés en permanence par une brise légère, mais ne parvenaient jamais dans son champ de vision. Ses yeux étaient clairs et lumineux, rappelant un ciel ensoleillé et sa peau était d'un bleu clair translucide, avec de légers reflets argentés. Elle portait une robe légère en mousseline de soie bleue et une cape légère flottait derrière elle. À ses pieds, des bottes en cuir marron de haute qualité arrivaient jusqu'à ses genoux.

Les sylphes sont une race non originaire d’Ilnolia est assez rare à observer. Ces derniers vivent le plus souvent dans le désert, où leurs pouvoirs élémentaires de l’air leur permettent de supporter la chaleur de ce territoire hostile. Ils sont connus aussi sous le nom de demi-élémentaire d’air, car ils ont été forgés sur une base de l’humain et ont reçu un fragment de la Source de l’Air, leur octroyant une partie de son pouvoir.

En voyant le jeune garçon, la sylphide fut bien plus surprise que ce dernier et son corps se figea, comme si elle venait de se prendre un sceau d’eau glacé dans le dos.

T-T-Tristian ? Demanda-t-elle de sa douce voix cristalline et bégayante.

Cette question surprit un peu Elwyn, qui ne s’attendait pas à déjà se faire confondre avec son père, mais répondit avec son habituel grand calme et politesse.

Je suis désolé madame, mais vous devez me confondre avec mon défunt père. Je m’appelle Elwyn, ravi de faire votre connaissance.

Les yeux de la sylphide commencèrent alors à légèrement s’humidifier, son teint devint aussi plus pâle et son corps commença à trembler.

La Divinité Ogme, toujours assis sur son siège, observa la scène et décida d’intervenir, avant que les choses ne se complique.

Nalinaya, prend une pause, tu en as besoin. Elwyn, viens ici. J’ai à te parler.

Le jeune garçon acquiesça de la tête et s’approcha du bureau, avant de s’arrêter face à la Divinité.

Au même moment, Nalinaya quitta soudainement la pièce, comme un coup de vent, laissant les deux Entités seul à seul.

Je suis désolé que les choses se passent ainsi pour toi.

Il n’y a pas de mal. Mais, pouvez-vous m’expliquer un peu ce qui se passe ?

Bien sûre. La sylphide que tu viens de voir s’appelle Nalinaya et elle est ma Gardienne.

Gardienne… comme l’était mon père ?

C’est cela, elle a pour rôle de me seconder dans la gestion de l’académie et de la bibliothèque.

D’accord… mais si elle est votre Gardienne, pourquoi n’était-elle jamais à vos côtés, quand vous veniez au village ?

Parce que je m’attendais à ce genre de réaction de sa part en te voyant et qu’il est plus rapide, facile et discret de voyager depuis le Plan Éthéré.

Je vois… Quelle était sa relation avec mon père ? Tout ce que je sais de lui, c’est que le professeur Ezekiel l’affrontait quand il était de passage ici et qu’il était très discret.

Je suis désolé mais ce n’est pas à moi de répondre à cela.

Je comprends, désolé d’avoir demandé cela.

Ce n’est rien. Bref, passons à autre chose. Comment s’est passé ton premier voyage ? Demanda la Divinité, tout en cherchant un morceau de parchemin et de quoi écrire.

Je n’ai pas rencontré d’ennui sur la route, mais je dois avouer que faire tout ce chemin en diligence n’était pas le moyen dont je rêvais pour voyager.

Je vois. Tu es plus une personne de terrain que de bureau et cela ne risque pas de changer avec le temps, répondit la Divinité après avoir fini par trouver ce qu’il recherchait et de rédiger un court message.

Voyant que la Divinité était occupé, Elwyn en profita pour lui poser une question, en espérant avoir une réponse complète à cause de sa distraction.

Professeur, pouvez-vous me dire qui sont les Corbeaux originaire des îles flottante du même nom ? C’est le professeur Ezekiel qui m’a dit que j’avais des origines de cet endroit.

La Divinité finit d’écrire son message, avant de répondre au jeune garçon curieux.

Ce sont des personnes ayant des cheveux bleue aile de corbeaux comme toi, mais en moins brillant. On ne sait pas grande chose d’eux, car ils se sont isolés du monde et n’apprécient pas trop les étrangers fouineurs. Ils n’aiment pas non plus parler d’eux, même aux Divinités. Je ne peux donc malheureusement pas t’en dire plus.

La Divinité posa alors un doigt sur son morceau de parchemin et une brume pourpre l’enveloppa complétement, avant de prendre la forme d’un petit oiseau, qui s’envola hors de la pièce, après avoir changé de Plan.

Le jeune garçon fut d’abord surpris par ce tour de la Divinité, avant de reprendre le fil de la conversation.

Il est si rare que ça d’en voir un ? J’ai remarqué que des élèves me regardaient étrangement.

En général, ils quittent leurs îles flottantes pour se trouver un compagnon ou compagne, qui deviendra l’un des leurs et gardera aussi leurs secrets. Comme tu es encore un enfant, c’est en effet très surprenant.

Pourquoi ont-ils tant de secrets ?

Va savoir. Il y a des choses que j’ignore complétement sur le monde et des choses dont je n’ai pas la possibilité de raconté, comme pour toi. Beaucoup d’Entités possèdent des connaissances du monde qu’ils ne peuvent partager avec des individus hors de leur Domaine.

Je comprends parfaitement.

— Dans ce cas, parlons plutôt de ce qu’il se passera pour toi ces quatre prochaines années.

D’accord, c’est pour cela que je suis ici.

La Divinité se leva de son siège et se dirigea tranquillement vers la fenêtre du fond de son bureau et le jeune garçon le suivit peu après.

Elwyn, que sais-tu de la classe spéciale ?

Je sais juste que ce sont des étudiants ayant de l’avance sur le programme de l’académie et qu’ils peuvent ne pas participer aux cours qu’ils maîtrisent déjà. Le professeur Ezekiel a aussi stipulé qu’il y avait autre chose en plus, mais que c’était à vous de me le dire.

Je vois qu’Ezekiel et toi aviez beaucoup discuté, sur le peu de temps que vous avez passé ensemble… La chose que je dois te dire et que les étudiants de cette classe sont spéciaux, dans un sens pas très bénéfique pour eux.

Que voulez-vous dire par là ?

Les gens hors du commun finissent souvent par être isolés, ou alors s’isolent des autres individus. Mis à part ta sœur, tu n’as pas eu de contact avec d’autres enfants, c’est une forme d’isolement.

Je comprends ce que vous dites, mais je ne vois pas où vous voulez en venir. Il n’est pas évident de faire des choses qui ne nous intéresse pas, alors qu’il y plein d’autres choses plus intéressantes ou juste vital. Je vous rappelle que vous m’avez verrouillé ma mémoire sur ma nature et mes pouvoirs et que ça fait seulement un an que peut enfin être moi-même. Je peux enfin découvrir de quoi je suis capable depuis tout ce temps.

Je ne souhaite pas, et tes parents ne l’auraient pas souhaité non plus, que tu restes seul. Je sais que le fait de t’avoir maintenu dans le secret de tes parents, de tes pouvoirs et de ta part d’Entité t’a donné beaucoup de choses à faire. J’aimerais juste que tu ailles doucement dans ton avancement. L’académie est aussi là pour faire des rencontres et forgé des amitiés.

Je vois. Père-Volden m’avais fait la même remarque avant que je ne parte, « Il ne faut pas que tu confondes vitesse et précipitation », m’a-t-il dit.

La Divinité se tourna alors vers le jeune garçon, avec un air surpris, qui s’effaça très rapidement.

Oh ! Je vois qu’il a très bien cerné ton problème. Dans ce cas, prends ton temps. Ici, tu développeras tes pouvoirs et tes connaissances avec des personnes compétentes. Je te recommande donc d’utiliser ton avance pour aider ceux qui en ont besoin.

Même sans cette discussion avec la Divinité, Elwyn avait déjà pris sa décision, grâce à Volden.

D’accord, je veux bien le faire. Cependant, comment se faire des amis, sachant que je vais devoir quasiment ne rien divulgué par rapport à moi-même ?

La Divinité se retourna alors vers le jeune garçon et attendit un petit moment avant de répondre.

J’ai déjà pris des dispositions et dans trois… deux… un…

Quelqu’un frappa soudainement à la porte.

Toc Toc

Entrez, répondit la Divinité.

La porte s'ouvrit, laissant entrer un jeune garçon en uniforme d'académie. Il avançait d'un pas déterminé, affichant une grande confiance en lui. Plus âgé d'environ trois ans qu’Elwyn, il était aussi plus grand et avait une carrure plus imposante. Son visage, aux traits plus masculins, se caractérisait par une forme carrée et des sourcils épais. Ses cheveux rouge sang étaient courts et semblaient en désordre. Ses yeux argentés étaient durs, révélant une certaine maturité.

En voyant cet inconnu, le regard d’Elwyn se changea en surprise, quand il remarqua ses yeux argentés, comme lui.

Un néphilim !

Leur regard se croisa soudainement et le néphilim nouvellement venu fronça les sourcils.

Qu’est-ce que tu m’veux p’tit corbeau ? T’as jamais vu un autre être vivant depuis les cieux ? Demanda-t-il agressivement.

Elwyn se tourna alors vers la Divinité.

Elwyn, je te présente Loyd. Ce sera ton partenaire pour les quatre prochaines années, répondit la Divinité, avant d’attirer l’attention du jeune garçon sur sa chaîne autour du cou.

Elwyn fronça alors légèrement les sourcils, avant de retirer sa chaîne, où se trouvait son anneau de dissimulation, et la déposa sur le bureau, pour finalement la faire glisser à une vingtaine de centimètre de lui. Une fois cela fait, il se tourna vers Loyd et plongea son regard argenté dans le siens.

Ravi de faire ta connaissance Loyd. Je m’appelle Elwyn, fils d’Akeso, la Divinité de la Vie. Et toi ?

En voyant les yeux du jeune garçon à la tête de corbeau, Loyd fut tout aussi surpris que ce dernier juste avant, sans parler de son lien de naissance avec la Divinité de la Vie. Son regard choqué se tourna alors vers la Divinité.

Divinité Ogme, c’est quoi cette histoire ? Depuis quand la Divinité de la Vie a un fils ? Et qu’est-ce que voulez-vous que je fasse de lui au juste ?

La Divinité se frotta doucement les yeux, avant de répondre au néphilim au ton agressif.

Loyd, toi et lui avez le même objectif. Je te demande donc de le préparer au mieux. Bien entendu, le professeur Ezekiel sera disposé à t’aider aussi. Et en ce qui concerne son existence, sache qu’il est né trois mois avant la disparition de la Divinité de la Vie et de la mort de son père au même moment.

Le regard de Loyd donna alors l’impression qu’il venait de se prendre sale coup de plein fouet et se tourna de nouveau vers Elwyn, dont l’expression était étrangement sereine et calme.

Je m’appelle Loyd, fils d’Asagar, la Divinité de la Guerre, répondit-il, avec un air que l’on pourrait qualifier de désoler dans le regard et la voix.

Elwyn lui tendit alors la main, afin qu’ils puissent se saluer comme il se doit et Loyd accepta la salutation.

Bien, comme je vois que les choses se passent bien entre vous, je pense que vous devriez faire le tour de l’académie et de la bibliothèque. Comme Elwyn vient juste d’arrivé, il ne connaît pas encore les lieux.

Les deux néphilims acquiescèrent à la demande de la Divinité et, avant de partir, Elwyn reprit sa chaîne et la remit autour du cou.

Ah oui, j’allais oublier.

La Divinité s’approcha soudainement de Loyd et posa sa main droite sur le haut de sa tête.

Loyd, le fait qu’Elwyn soit un néphilim et qu’il appartient au Domaine de la Vie est un secret. C’est pour qu’il puisse être tranquille une fois dehors, alors, tiens bien ta langue.

Le jeune garçon fut d’abord surpris par l’approche de la Divinité, mais ne fit rien pour se libérer et accepta simplement la demande sans rien dire.

Bien, vous pouvez disposer. Je vous souhaite de passer un bon séjour au sein de l’académie et de la bibliothèque. Évitez quand même les ennuis et de m’en créer.

Et les deux garçons purent finalement quitter le bureau de la Divinité et rejoindre ensemble le hall d’entrée de la Grande Bibliothèque.

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