Chapitre VIII Premier voyage Partie I

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Les livres sur les dragons, leurs variants et sous-espèces, ceux concernant les créatures et espèces habitant Ilnolia et bien évidemment, ceux concernant les Entités récemment reçue. La petite figurine en bois articulé représentant un dragon, l’épée en bois joliment sculptée et la petite boîte en bois ouvragé contenant un crayon de plomb et un stylographe.

Tous ces objets réunis, avec des vêtements de rechange, formaient l’ensemble des bagages que prenait Elwyn pour aller à l’Académie d’Agnos. Bien entendu, il attacha son épée courte sur le côté droit de son sac à dos, au cas où.

En effet, le jeune garçon n’avait pas besoin de plus, car l’académie fournissait tout ce dont avaient besoin ses occupants. Et une fois sur place, il aura droit à un uniforme, un logement, un accès à un lieu de restauration commun et surtout à du matériel et des ressources pour pouvoir travailler et étudier.

Elwyn a maintenant onze ans et nous sommes à une semaine du printemps et de la rentrée à l’académie. C’est donc une fois son sac plein, que le jeune garçon quitta sa chambre, après avoir jeté un dernier regard dedans, avant de descendre au salon où l’attendait tout le monde.

Elwyn, tu as rassemblé ce qu’il te fallait ? Demanda Volden.

Oui, père-Volden. J’ai tout ce qu’il me faut.

Bien. Dans ce cas allons-y, la diligence sera bientôt-là.

Il devait être le milieu de la matinée et la petite famille se rassembla pour se diriger vers l’entrée Est du village. Sur la route, Elwyn pensa à saluer tous les habitants qu’il croisait, même s’il avait déjà fait ses aurevoirs à tous le jour précédent.

Une fois arrivés au niveau des grandes portes en bois, Elwyn et sa famille commencèrent à attendre la diligence devant amener le jeune garçon jusqu’au port d’Estal. Une fois là-bas, il devra ensuite prendre le bateau jusqu’à la petite ville d’Erana et de là, il prendra finalement une autre diligence jusqu’à l’Académie d’Agnos.

Elwyn… commença Ophélia

Le jeune garçon se tourna alors vers la jeune femme, qui commençait tout doucement à pleurer.

Elwyn… Promet-nous que… tu seras sage et que tu ne feras pas de bêtises une fois là-bas. Promets-nous… que tu te feras plein d’amis et que tu travailleras bien. Promets-nous aussi que… tu nous écriras au moins une fois par mois.

Elwyn prit alors délicatement les mains d’Ophélia dans les siennes et la regarda droit dans les yeux.

Je vous le promets, mère-Ophélia.

Une larme commençait alors à couler doucement sur le visage de la jeune femme.

Même si ça me paraît difficile… ajouta le jeune garçon.

Je le sais, mon cœur… Je le sais… répondit Ophélia, la gorge nouée par l’émotion.

À ces derniers mots, le jeune garçon faisait référence au fait qu’il devait continuer à maintenir le secret sur ses origines, même au sein de l’académie. Il devait donc toujours garder sur lui son anneau de dissimulation en bronze, garder secret son Domaine et ne pas utiliser ses pouvoirs à tout va, au risque que ses yeux argentés ne le trahissent.

Au final, la seule chose qu’il pouvait dire, c’est qu’il était juste une demi-Entité et c’est tout.

Elwyn savait qu’un secret aussi lourd pouvait énormément peser dans une relation quelconque. Il savait aussi qu’une amitié se construisait sur les bases d’une relation de confiance.

Donc, est-il possible de devenir ami, même si tu ne sais quasiment rien de l’autre ? Ou plutôt, est-il possible de devenir ami, même si tout ce que tu sais de l’autre n’est qu’un enchevêtrement de demi-vérité ?

Pour l’heure, ces questions restent en suspens.

Vint ensuite le tour de Volden de faire ses aurevoirs.

Eh bien... je n’ai pas grand-chose de plus à rajouter, par rapport à ce qu’Ophélia vient de te dire. Mis à part peut-être… le fait… que tu ne dois pas trop en faire une fois là-bas.

Le jeune garçon se tourna alors vers Volden, qui avait pris un air étrangement sérieux en disant cela.

Que voulez-vous dire par là ? Demanda Elwyn intrigué.

Elwyn, depuis que tu sais marcher, tu en fais de trop. Tu travailles beaucoup trop, tu t’exerces beaucoup trop et tu réfléchis beaucoup trop. Il y a des moments où je me demande même si tu dors parfois… Enfin bref… Je crois… qu’il vaudrait mieux que tu penses à toi et… que tu prennes surtout du temps pour toi. Tu pourrais par exemple… je ne sais pas, aller te balader en ville ou au marché, visité les échoppes et les autres boutiques que tu trouves sur ton chemin. En clair… ce que je veux vraiment te dire, c’est… qu’il serait plus sein pour toi que tu t’ouvres à d’autres horizons, que de justes te focaliser sur le fait de vouloir devenir le plus fort ou le meilleur. Je crois sincèrement qu’un jour tu arriveras atteindre tes objectifs, mais… je ne pense pas que tu doives te précipiter pour cela, au risque de t’isoler des autres.

À ce conseil, Elwyn devint pensif pendant de longues secondes et essaya de comprendre l’essence de ce Volden voulait lui transmettre.

Si je comprends bien, « chaque chose en son temps » et le « bon moment » sont similaires dans le fait de ne pas se précipiter à la chose, au risque de mal se préparer et donc d’échouées dans ce que l’on entreprend.

C’est l’idée. Il ne faut pas que tu confondes vitesse et précipitation, compléta Volden.

Elwyn fit alors un léger sourire montrant qu’il avait vraiment compris quelque chose.

Très bien, je comprends maintenant. Je ferais dans ce cas plus attention à moi et ferais plus de pause durant la journée.

Volden soupira de soulagement, car le jeune garçon avait compris malgré qu’il se soit emmêlé dans ses explications.

Et arriva finalement le temps pour Leïna de dire aurevoir à son grand frère, car la diligence se faisait doucement entendre depuis le village.

La petite fille de sept ans était restée auprès d’Ophélia et tenait fermement le côté gauche de la robe bleue de sa mère. Elle n’était pas du tout ravie que son grand frère parte si loin d’elle pendant si longtemps.

Le jeune garçon vint alors se placer devant sa jeune sœur et s’agenouilla pour être à sa hauteur.

Leïna, je suis désolé de te laisser comme ça, mais il faut que je parte. Il faut que je découvre le monde au-delà du village de mes propres yeux.

À ces propos, la petite fille commença doucement à renifler et à pleurer.

Je veux pas. Je veux… que tu restes… avec moi.

Elwyn tendit alors son bras vers Leïna et prit délicatement sa main libre, légèrement tremblante, dans la sienne. Il la caressa ensuite doucement avec son pouce pour la calmer.

Leïna… je ne peux pas rester indéfiniment ici. Je dois partir et prendre mon avenir en main…

Elwyn fit une courte pause

— … Si mon départ est difficile pour toi, alors qu’en est-il pour mère-Ophélia et père-Volden ?

La petite fille détourna alors son regard vers le visage de ses parents et vit qu’ils étaient tout aussi attristés qu’elle, avant de revenir vers celui de son frère, qui était comme à son habitude depuis un an, serein.

Leïna, j’ai besoin de toi. J’ai besoin que tu sois forte. Il faut que tu sois forte pour mère-Ophélia et père-Volden une fois que je serais parti.

Surprise par cette demande soudaine, la petite fille se calma et arrêta même de pleurer.

C’est… vrai… ? Tu as… besoin de moi ?

Oui, j’ai besoin de toi. Il faut que tu fasses en sorte que mère-Ophélia et père-Volden arrêtent de pleurer après que je sois parti et que tu continues de les soutenir à ma place.

Pour la première fois, Elwyn demanda de l’aide à Leïna.

Même si cette demande semble insignifiante, pour la petite fille, elle ne l’était pas.

Pour la première fois, ce grand frère qui semblait pouvoir tout faire venait de reconnaître son impuissance.

Pour la première fois, ce grand frère se tourna vers la petite fille qui le suivait comme une ombre, sans jamais réussir à le rattraper, et lui demanda son aide.

Pour la première fois, elle se voyait comme son égal.

C’est pour cela que Leïna accepta.

C’est pour montrer à son grand frère qu’il ne commettait pas d’erreur en apposant sa marque de confiance sur elle.

C’est pour cela aussi, que le visage de la petite fille commença alors à se durcir pour prendre un air résolu.

D’accord… je vais le faire. Je vais être forte.

Merci à toi Leïna.

La diligence arriva enfin à l’entrée Est.

Elwyn lâcha alors la main de sa petite sœur et lui caressa doucement la tête en signe d’aurevoir, avant de se tourner une dernière fois vers ses deux parents adoptifs et s’inclina légèrement devant eux.

Mère-Ophélia, père-Volden, merci à vous de vous être si bien occuper de moi depuis mon arrivée dans votre maison.

Le jeune garçon se redressa ensuite.

Bon, il est temps pour moi d’y aller. Je vous dis donc à bientôt et portez-vous bien, ajouta-t-il, en regardant un à un le visage de chaque membre de sa famille.

Une fois cela fait, Elwyn se retourna et partit rejoindre le cocher, qui attendait son client.

L’homme en question devait avoir la cinquantaine, une barbe et une moustache noir, légèrement grisonnante, bien taillées. Il était habillé d’un long et épais manteau noir à capuchon en coton, d’une paire de bottes et de gants de la même couleur.

Le jeune garçon lui montra son contrat de trajet, qu’il avait reçu de la Divinité Ogme, pour aller jusqu’à petite ville portuaire d’Estal. Une fois le document vérifié, Elwyn monta dans la diligence et ils se mirent alors en route.

Depuis sa fenêtre, le jeune garçon salua une dernière fois Ophélia, Volden et Leïna, avant de disparaître le long de la route de campagne allant vers l’Est.

_________________________

Le trajet jusqu’Estal prit cinq jours à la diligence et ils ne rencontrèrent aucun encombre sur la route.

En même temps, la route menant jusque-là passe par Rina, l’une des trois grandes villes du pays et par la route faisant le lien jusqu’à Esthia, la capitale. La sécurité sur la route était donc bien présente, ce qui permit à Elwyn de bien profiter de son voyage et de ses paysages.

Il a pu voir d’immenses champs de céréales et de fleurs à perte de vue, mais aussi de divers vergers en période de taille.

“À quel point les choses peuvent être différentes en fonctions des espèces ? En tout cas, il en faut des bras pour pouvoir gérer tout cela… Combien de temps a-t-il fallut aux humains pour arriver aux méthodes actuelles de culture ?“

Il remarqua aussi de grands pâturages où il y vit diverses bêtes comme des moutons, vaches, chevaux, cochons,…

“J’espère que les bêtes sont bien traitées et nourries. Que pensent-ils de leur situation de vie ? J’espère qu’ils sont au moins satisfaits.“

Bien entendu, durant ce voyage le jeune garçon put passer une soirée dans la grande ville de Rina.

La ville d’une grosse dizaine de milliers d’habitants possédait deux séries de remparts. Une à l’extérieur, en pierre taillée, et une autre à l’intérieur, dont les pierres semblaient avoir été taillées, lissé et poli comme du verre.

D’après le cocher, à l’intérieur de ce beau rempart se trouvait le quartier des nobles et riches de la ville, ce qui signifiait qu’a l’extérieur de ce mur se trouvait le quartier « pauvre ».

Ce fameux quartier pauvre était assez sale et humide…

Même au village les choses étaient moins sales quand il pleuvait.

Hormis les rues principales, les autres étaient sombres, étroites et sinueuses. Les maisons étaient principalement faites en bois et celles qui se trouvaient le plus proche du premier rempart étaient en piteux état et étaient principalement habitées par des non-humains.

Dans un pays principalement humain, on favorise plus les locaux que les étrangers… Pourquoi les étrangers continuent de vivre ici, alors qu’ils ne sont pas traités en égale avec les habitants ?

Mais étrangement, plus on se rapprochait du rempart central, plus les choses allaient au mieux. Les rues étaient plus larges, pavées, mieux organiser et éclairer. La plupart des maisons étaient à colombages, comme celle où j’ai grandi, mais en moins bien entretenues.

Malheureusement pour le jeune garçon, l’accès au quartier riche était gardé par des soldats en armure complète de métal et n’était pas accessible aux personnes sans laissez-passer. De plus, pour une raison qui lui est inconnue, les murs menant à ce quartier bloquent depuis le Plan Éthéré. D’ailleurs, ce mur invisible a la forme d’un dôme et empêche le jeune néphilim de le traverser, mais n’arrive pas à bloquer les Entités sous la forme de filin brumeux.

Bilan de cette visite, assez mitigée pour Elwyn.

La ville a beau être grande et avoir beaucoup d’habitants, ça ne l’empêche pas d’être inconfortable. On se sent oppressé par toutes ces maisons et ruelles étroites. Il y a sa hiérarchie de vie que je trouve assez malsaine. Si tu es pauvre, tu auras une maison sale et abîmer, ta vie sera difficile et ce n’est pas mieux au niveau de la santé… Je préfère largement ma vie au village.

Et il y avait encore une chose assez problématique à ajouter, la grande présence d’Entités brumeuses dans la ville et surtout au niveau du quartier pauvre. S’il avait pu rester plus longtemps, il aurait fait bien plus de ménage que ce qu’il avait fait pendant sa nuit en ville.

En plus de cela, certains humains qu’il croisait simplement dans la rue le dévisageaient et lui donnaient l’impression qu’il n’avait pas sa place ici.

_________________________

L’après-midi venait juste à peine de débuter quand la diligence arriva près de l’entrée d’Estal, un bourg fortifié de quelques milliers d’habitants.

Une fois le portail d’entrée franchi, une odeur perceptible, depuis un petit moment déjà, s’affirma complétement dans les narines du jeune garçon.

Une odeur limpide, fraîche et vivifiante.

Une odeur salée.

L’odeur de la mer.

En passant sa tête par la fenêtre, Elwyn put apercevoir en contrebas le bourg dans son ensemble et la mer.

Cette vaste et splendide étendue d’eau salée azurée se perdant sans fin dans l’horizon et dont la profondeur est tout aussi insondable pour les simples êtres terrestres.

Une fois remis de cette impressionnante et sublime vue, le jeune garçon comprit à quel point l’ampleur du monde et la beauté de ses paysages ne pouvaient pas être décrites. Aucun mot sortant d’un livre, aucune illustration, ni même aucune parole d’un voyageur ne pouvait effleurer qu’un fragment de la réalité donnée par sa propre observation des choses.

Cette pensée galvanisa sa soif de découverte et il reprit aussitôt son observation du monde qui l’entourait.

Malgré son aspect rural, pour Elwyn et d’après sa très courte expérience à Rina, ce bourg ressemblait surtout à une petite ville assez riche. Les rues y sont larges, pavées, bien organisées et entretenues.

Ce qui explique cela, c’est qu’Estal est un lieu marchant où transite pas mal de ressources et matières premières entre le royaume d’Esthia, l'île artificielle d’Agnos et Aelynthi, le royaume elfique se situant juste au nord d'Agnos.

La plupart des maisons de ce bourg sont plus grandes que celles de la campagne et bien plus solides, car faites de bois et de pierres taillées. Bien entendu, il y a quand même des endroits plus pauvres ici et là, mais c’est vraiment mineur, et la vie y est quand même très correcte grâce à la suffisance de travail pour tous au port.

“C’est bien plus accueillant que Rina. Le décor est plus beau, naturel et lumineux. Et c’est aussi beaucoup plus propre. Utilisent-ils des magiciens pour s’occuper du nettoyage ?“

Après quelques minutes de descente le long des rues du bourg, la diligence s’arrêta finalement juste en face des quais. Le jeune garçon mit pied à terre et fit face à un grand bâtiment ayant une tour de pierre posée sur un grand livre ouvert comme symbole sur sa devanture.

C’était le symbole d’Agnos.

Et voilà mon p’tit gars, on est arrivé à bon port, si je puis dire. Il te reste plus qu’à rentrer dans ce bâtiment pour la suite.

Elwyn s’inclina alors légèrement devant le cocher.

Je vous remercie de m’avoir conduit jusqu’ici.

Il n’y a pas de quoi petit, je suis payé pour ça, dit-il, avant de repartir pour la station de relais.

Le jeune garçon se tourna alors vers le grand bâtiment et poussa la porte d’entrée.

Gling Gling

Le son d’une clochette resonna dans l’entrée du bâtiment.

Elwyn s’arrêta à l’entrée et observa cet environnement.

Depuis le fond de la pièce jusqu’en son centre, en ajoutant les murs latéraux, se trouvait d’innombrable d’étagères et de bibliothèques débordant de livres et parchemins en tout genre. Il pouvait voir des érudits prendre des documents, les lires, prendre quelques notes sur un parchemin, ranger les documents utilisés et recommencer avec d’autres, avant de finalement retranscrire les notes dans un grand livre. Au centre de la pièce, juste après les étagères, se trouvait la réception tenue par une jeune femme aux yeux marron et à la courte chevelure brune.

Bienvenue à la délégation d’Agnos, que puis-je faire pour vous aider ?

Elwyn s’approcha du bureau de la réception, avant de fouiller dans ses affaires et de sortir un papier, qu’il donna à la réceptionniste.

Bonjour, je suis là pour rejoindre l’Académie d’Agnos.

La jeune femme parcourut rapidement la lettre ratifiée par la Divinité Ogme, avant de la rendre au jeune garçon.

Tout est en ordre. Je vous resouhaite donc la bienvenue parmi nous. Vous avez de la chance, le navire allant jusqu’à l’île d’Agnos vient tout juste de revenir à quai, juste en face du bâtiment. Il vous faudra juste patienter une petite heure avant qu’il ne reparte.

Merci pour l’information.

Si vous le souhaitez, vous pouvez rester ici et lire un livre en attendant, ou bien vous pouvez faire le tour à l’extérieur et revenir avant le départ.

Je vais faire un tour dans le coin, avant de rejoindre le bateau.

— Très bien, dans ce cas, je vous souhaite passer un bon moment dans les rues d’Estal.

Elwyn salua poliment la réceptionniste avant de partir et commencer son petit tour du coin.

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