Chapitre 11

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Hier soir en me couchant, si à un moment, j'ai pensé à apposer ce foutu sort, je n'en serais pas là ! Lexia, ou plutôt bébé vampirette n'aurais pas réussis à me réveiller ce matin. À se demander si elle n'aime pas me secouer dans tous les sens comme un prunier. Tout ça uniquement dans le but de se moquer par la suite de mon soi-disant grand âge. Décidément, les jeunes chauves souris ont encore pas mal de choses à apprendre ! Ah les juvéniles, hein. Mais je sais une chose, elle est peut-être bien immature en priver donnant l'impression d'une petite gamine ne se souciant de rien ; je sais ce que cela fait sur un si jeune esprit. Devoir supporter une telle pression, vis-à-vis de sa famille, de son peuple, de son devoir sur de si frêles épaules... Personne a son âge ne doit le supporter, sauf elle et son jumeau. J'ose imaginer la contrainte, les angoisses et autres sensations subis depuis leurs plus jeunes jours. Alors lâcher autant prise sur toutes ces choses, je ne peux que rester silencieuse pour la première fois de ma vie. Je sais qu'elle a bien le temps de grandir, et peut être à son rythme. Elle va enfin pouvoir se détacher, devenir ce qu'elle veut au fond d'elle et pas ce que veulent les autres. Libre.

<< Snackes... Miss Snackes ! Pourriez-vous, je vous prie de bien vouloir décoller de la Lune afin de retourner sur Terre, pour ainsi bien entendus suivre le cours que je dispense ? Ceci est fort aimable de votre part, Miss Snackes. Vous êtes dans votre cinquième et dernière année d'études, il est temps de grandir et d'arrêter de rêvasser lors des cours sur une thématique aussi essentiels !
- Oui monsieur. Bien monsieur. >>

Je l'écoute déblatérer encore cinq petites minutes à peine ses petites infos inutiles du genre la couleur de cheveux du précédent roi du peuple intel, avec quoi il s'essuyais le matin son petit fessier etc. À quoi ça sert de connaître ces conneries du genre ? Mes sujets d'histoires de prédilections, ce sont bien les récits sur le passé des gens, où ils ont vécu, ce qu'ils ont fait. Bref, du concret ! Monsieur Gautens est un bon enseignant quand ça ne touche pas les thèmes futiles. Ses leçons sur l'histoire de la monarchie sorcière ou encore celle des vampires, bien complexes au fil du temps. Bien sûr, aujourd'hui, comme d'habitude d'ailleurs, lorsqu'un élève manque un cours, monsieur Gautens ne continue jamais sans le ou les élèves manquant. Ce qui me conduit en ce beau samedi matin à dessiner ou regarder avec une grande attention les murs autour de moi. Et pour ne pas virer folle à lier, je dessine à chaque fois dans mes cahiers. Il m'arrive de faire des portraits d'inconnus ou non, ou simplement des runes. Souvent, ce sont les runes des éléments, comme celle du feu ou de l'eau. Il se peut que de temps en temps, je trace des pentacles, une véritable tradition depuis la première journée passer à l'académie. Enfin ça, c'est si je ne fais pas d'esquisse des pièces ! On peut dire que celle où je me trouve actuellement, je la reproduis régulièrement, avec encore une fois des reliures de partout. Bien que plus sobres qu'à l'intérieur du bâtiment qui contient les dortoirs. Les murs qui m'entourent sont d'un blanc, pourtant ça ne donne aucunement un aspect de couloir d'hôpitaux. Remplis d'affiches éducatives sur l'Histoires, ou des œuvres d'arts tout simples avec des cartes à l'intérieur. La seule chose que je ne peux jamais retranscrire, c'est bien la douce odeur qui se dégage de l'enceinte. Les senteurs différentes s'entremêlent ici et là. J'ai bien le temps d'examiner, de m'abreuver de tout ça en deux ans. Car c'est toujours le même crétin qui s'absente, c'est dingue tout de même ! Son absence provoque forcément un monologue peu passionnant de l'enseignant face à nous. Qu'il soit en retard ou non, tous les samedis, c'est pareil. J'entends en fond sonore le prof débité encore et encore sur son chapitre concernant le papier peint de la salle des bains de l'ancien château d'une ville aujourd'hui disparus des mémoires. Ne restent plus que les dires d'historiens. Et ça, il nous le qualifie d'essentiel ?



<< Autrefois à Maliar, le château avais de superbes papiers peint aux murs. Représentant toutes sortes de choses, de couleurs, de textures. Ces tapisseries ont été produites par des artisans principalement surnaturels, passant des sorciers, de banshee ou encore étonnement de chasseurs ; qui comme vous le savez ne sont pas comme les humains aiment nous les décrire ! Les draperies présente à l'époque furent à bien des égards jalouser et détruit en un rien de temps par ceux qui jalousaient les habitants... >>

Je me demande bien l'utilité de ces informations totalement absurdes à notre âge. On a après tout vingt et un an, merde quoi ! Toute notre classe est en train de s'endormir sous les yeux de l'homme qui nous raconte toutes ces absurdités alors que l'on ne lui demande que d'autres histoires palpitantes. Ou encore des trucs qui nous servirons dans notre futur, par toutes les divinités ! Je crois que ce soir, je vais prier activement Tenjin, notre dieu des études pour nous sortir de là, ou alors je le fais tout de suite. Pourquoi pas, après tout ça ne coûte rien, sauf un peu de temps. Pourtant, c'est sans compter sur le sorcier le plus stupide qui arrive enfin dans la salle de classe où il devrait se trouver depuis maintenant bien une grosse demi-heure ! J'appelle à la barre mister Lazare Triskians ! Lorsqu'il y a deux semaines, il a pris le peu de courage qu'il possède pour attaquer les jumeaux, il a tout bonnement démontré que son cœur est pourris.

<< Je peux savoir d'où vous venez jeune homme ? Vous avez bien du retard, mais cela commence à être habituel chez vous depuis deux ans. Et j'ai bien peur de m'en être lassé, de vos excuses abracadabrantes ! Être le neveu de vos monarques ne va pas vous aidez à être un bon gardien, loin de là. Posez-moi votre postérieur sur une chaise afin d'écouter ce que j'ai à dire. Vos camarades en ont certainement assez de m'entendre parler de papier peint. Si vous ne voulez pas être le cobaye de ces... >>


Tout le monde s'est arrêté de respirer le temps d'un instant pour regarder le visage ensanglanter de Lazare. On peut voir qu'il a le nez complètement ravagé, déformer et du sang sécher parcours encore le reste de son si beau visage. Ses courts cheveux sont ébouriffés, ce qui n'arrive jamais. En aucun cas, le prince des sans cœurs se retrouve dans une telle situation, pouvant tuer le mythe. Il ne faut pas qu'il se montre humain après tout ! Son regard est encore plus vide également. L'hémoglobine est omniprésente sur son uniforme, gâchant la si belle couleur violacée de la chemise, bien que la cravate est encore plus tâchée étant plus proche de sa pauvre face. Je ne peux pas m'empêcher de pouffer de rire en me demandant ce qui a provoquer tout ce rouge. Je n'aime pas franchement la violence, mais là, c'est juste un régale pour les yeux. Le pauvre petit sorcier intolérant a été au final punis. Bien que choquer, les autres ont la même réaction que moi. Abasourdis ou non, il n'ose pas parler. Tiens, un autre miracle cette année ! Lui ne sortant pas un mot après de tel remarque sur sa petite personne ? Sa Sainteté, comme il aime tellement le dire, est vexée ? J'ai presque pitier de lui. Son expression est loin d'être positive. On sent qu'il est bien plus qu'en colère ou en rogne. Je me pose mille et une question. Ma curiosité reprend vivement le contrôle sur mon ennui mortel de la demi-heure passée. Finalement, il ouvre la bouche pour donner une réponse.


<< Veuillez m'excuser monsieur le professeur... J'ai eu une malencontreuse rencontre lorsque j'étais sur le chemin.
- Malencontreuse rencontre, dites-vous ? Je me laisse à imaginer que vous avez encore provoqué quelqu'un, et que cette personne ne s'est pas laisser faire. Vous osez en plus revenir dans cet état lamentable dans ma salle jeune homme, sans même être aller vous débarbouillez ou encore mieux ; vous faire soigner. Votre cas me désole totalement. Je ne veux même pas savoir pourquoi on vous a cassé le nez, j'ai peur de perdre le contrôle sur ma pauvre nature de vampire. Créature que vous aimez insulter, si je ne me trompe pas. Désolant. Allez-vous asseoir et que je vous entende ne serais-ce que respirer trop fort.
- Mais...
- Non, je ne veux absolument pas percevoir un seul son sortant de votre vil esprit. ENcore une chose avant que l'on continue le cours de la semaine dernière. Vous êtes une honte pour les gardiens des mémoires, des êtres censé être ouvert d'esprit ou au moins respectueux des autres cultures ! Vous avez bien de la chance d'être le neveu du roi sorcier de France. >>

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