12. Retour à la Légion

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C'est bien moi qui est prononcée cette phrase. Les anges, la Légion, tout cela, c'est chez moi. Peu importe le lieu, ils sont ma famille. Du moins, c'est ce qui s'en rapproche le plus. Gabriel doit bien savoir où ils se cachent. J'en suis sûre. Sinon comment aurait-il pu ramener Max et Peter ? Après tout, ces deux anges gardiens font partis de la Légion. Nous devons nous dépêcher les bruits de pas entendu plutôt sont très proches de nous à présent. « Certaine de ton choix. » Toujours, en un hochement de tête, il prend ma main pour m'aider à me relever. Ses bras glissent autour de moi avant l’apparition de ses ailes. Ses ailes me bouleversent encore. Elles sont magnifiques, j'ai même l'impression qu'elles sont plus lumineuses que la fois précédente. Un dernier regard, une dernière prise de respiration et Gabriel a pris son envol. J'aime cette sensation. Sentir le vent dans mes cheveux, l'air extérieur. Enfin.

Une pensée me frappe. Omaël ! Comment va-t-il ? Je me souviens de son départ. Je me souviens qu’il nous a laissé seuls. Mais je me souviens surtout de la lueur dans ses yeux. Ils étaient emplis de tristesse. Comme si une part de lui, de son être se déchirer en se séparant de nous. Notre ange de l'avenir. Il avait toujours été présent. Jusqu'à ce jour. Je ne saurais expliquer pourquoi mes yeux se remplissent de larmes. Et s'il n'était plus ? Et s'il n'avait jamais pu rejoindre la Légion ? Tant de doutes dans ma petite tête. Je souris à mes pensées. Gabriel me regarde intriguer, il ne doit rien comprendre à mes humeurs.

— « Anna, accroche-toi. On va devoir passer dans cette crevasse là-bas.

— Quoi ? Tu rigoles ?

— Non. Aller, princesse sers moi fort dans tes bras. »

Evidemment, ce n'était pas une blague. Ces anges alors. Ils ont peur du peuple. Pourtant ils sont là pour les protéger. Ils ont perdu de vus leur fonction première. Ils ne savent plus comment guider les hommes. Comment guider la société vers le droit chemin. Voilà pourquoi notre société d'aujourd'hui est totalement en vrac. Gouvernée par une organisation d'oppresseurs, avares. Des gens qui aiment le pouvoir et rabaisser les autres. Je divague un peu trop. Nous ralentissons. Surement arrivé. Gabriel me pose, me soutien. Quand je me retourne, un silence glacial nous accueille. Tous ces yeux tournés vers nous.

— Anna.

Cette voix. Je sais qui c'est. Omaël ! Il est vivant ! C'est lui, il vient de briser le silence. Je l'ai vu arriver en courant. Quelqu'un l'a prévenu de notre entrée. Pourquoi t'en d'émotions ? Tant de regards passant de lui à moi ? Je ne comprends pas. Je suis juste soulagée de le voir là, devant moi. Il s'arrête un instant m'examine, puis se met à nouveau en mouvement. Et ses bras viennent me serrer contre lui. Un réconfort auquel je ne m'attendais pas, dont j'avais besoin. C'est fou comme tout le poids que je portais sur mes épaules vient de disparaître. Je suis prise de tremblements, je pleure dans les bras de mon ange de l'avenir. Je ne peux plus rien retenir. Omaël m'écarte de lui légèrement, et Gabriel me reprend dans ses bras. Je passe de bras en bras. Je suis exténuée. Mes yeux se ferment tous seuls. Sans mon aide. On me soulève, je ne réagis plus, je suis bercée vers les bras de Morphée. « Bienvenue à la maison, Anna... » La dernière chose entendu avant de m'endormir est ce simple murmure d'Omaël.

Mon sommeil fut bien agité. Les rêves hantant ma nuit ne sont pas des plus agréables. Je le revois me tournant le dos. Partir sans regrets. Il m'a abandonné. Puis, je rêve de notre maison, du jour où Lou nous a emmenés. Je finis par être réveillé par un de mes rêves. Nathan me tuait... J'espère qu'il ne le fera jamais. C'est mon frère. Il doit y avoir une raison pour sa trahison. Hier, je n'ai pas eu le temps de voir mes amis. J'ai bien senti leur présence, mais vu aucun de leurs visages. Surement épuisés comme moi. Les anges leurs ont trouvé une place. Je n'ai pas encore ouvert les yeux. Peut-être à cause de cette habitude d'être observé, j'ai le sentiment de sentir la présence d'une personne à mes côtés. Finalement, j'ouvre les yeux.

— Ah enfin tu te réveilles !

— Ryan !

— Tu vas bien ? Ils ont bien pris soin des enfants. Gabriel nous a raconté la suite des événements, enfin... Il nous a dit pour Nathan. Tu y comprends quelque chose ?

— Je... Non, pas vraiment.

Nous continuons notre discussion encore un moment. Les anges m'observent quand nous passons dans les couloirs de leur cachette. Je n'étais jamais venue ici. Ryan n'arrête pas de parler, encore et encore. Il est pire qu'une fille. Mais il me fait sourire. Rapporte un peu de soleil dans mon esprit si triste. Il me fait un rapport sur tout. Sur les lieux, les ragots, même les anges en racontent, sur Omaël. Apparemment, il a aidé Gabriel quand je me suis effondrée de fatigue. Il me fait vraiment un rapport complet. Nous arrivons dans un grand hall avec un grand puits de lumière en son centre. Je reconnais. C'est par là que nous sommes entrés.

— « Princesse...

— Je vais bien, ne t'en fais pas.

— Je te fais confiance. Tu devrais avoir une conversation avec Omaël.

— Pourquoi ? »

Ryan a dû se rendre compte de mon dialogue silencieux avec ma moitié. Il s'est arrêté. Oups. Je n'écoutais plus. Il me fait un petit signe de la main. Je suis la direction qu'il m'indique. Il a bel et bien compris. La personne au bout de sa main est Gabriel. Tout souris, il se dirige vers nous sans la moindre gêne. Il fait un geste de la main vers Ryan. Quoi ? Il se passe quoi encore ? Ils ont une discussion de murmures ? Mais c'est impossible, Ryan... Oh, je vois.

— Arrêtez maintenant !

— Pardon Anna. C'est que c'est nouveau pour moi de ne rien entendre. Gab est sympa, il me laisse entrer dans sa tête. D'ailleurs, c'était quoi ce baiser ? Tu comptais m'en parler ?

Je ne dis pas un mot, fusille Gabriel du regard. Nous continuons notre discussion. Mais je dois aller voir Omaël. Gabriel m’a bien fait comprendre qu’il souhaite me parler. Je ne sais comment mais j’arrive à me repérer facilement dans ce refuge. Les auras de chacun me guide. Je sens celle d’Omaël grandir au fur et à mesure que je m’en approche. Je passe une dernière porte. Il est là. Il est assis confortablement dans un fauteuil et m’invite à faire de même. Il a l’air nerveux. Pourtant il me connait. Il m’a appris à comprendre les couleurs de nos ailes, de nos plumes, leurs significations. Je suis toujours la même Anna. Son murmure me fait sursauter. Je ne m’y attendais pas. « J’ai quelque chose pour toi, Anna. » Il bouge son bras, attrape un objet qu'il avait posé, se retourne vers moi en me le tendant. Je tends la main sans même avoir posé les yeux sur l'objet en question. Il me sourit et m'incite à regarder. Je baisse les yeux sur ma main et ce qu'il s'y trouve. Comment ? Je la pensais perdue dans les cendres. Mais, elle est là.

— Plume ! Je ne comprends pas, comment tu as pu la retrouver ? Elle était dans la maison ce jour-là. Comment tu as fait ? Omaël, Réponds-moi…

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