Chapitre 13

4 minutes de lecture

Je ne pouvais accompagner William à son travail. A la place, je tirais la calèche familiale, qui nécessitait ordinairement quatre cheveux. Je n’obéissais qu’à Madeline ou Claudine, en l’absence de mon maitre. Nous allions au parc, en périphérie, et j’avais même découvert la plage de sable ! Mais sans William, toutes ces découvertes n’avaient aucune saveur. Notre vie d’avant me manquais et je me languissais d’une vraie balade avec lui.

Un soir, celui-ci était venu me voir. Il était entré dans le box et s’était assis dans la paille. Il était étrange, aujourd’hui.

-Mon Rex, je suis un peu embêté…

J’étais venu me coucher à ses côtés. Il m’avait dit être amoureux, et que c’était justement là que résidait le problème. Car ce n’était pas d’une jeune fille dont il s’était épris. J’avais senti une certaine gêne de sa part.

-Ne me regarde pas comme ça. Je sais pas trop quoi faire mon vieux. Ils risquent de ne pas vraiment apprécier… Ils vont me juger et ça risque d’engendrer des problèmes.

Je ne comprenais pas tout, mais je savais quand même que la situation n’était guère réjouissante. J’avais redressé l’encolure pour frotter mon naseau sur son visage.

-Au moins, toi tu me comprend, pas vrai ?

J’avais approuvé d’un léger rugissement.

-Demain, je ne travaille pas. On ira se promener.

J’avais bondit sur mes membres. J’attendais cela avec impatience !

-Waouh ! Tu es impatient on dirait.

Il n’imaginait pas à quel point.

-On part à la première heure, toi et moi.

J’avais ébroué mon encolure. Il m’avait salué et était parti. Enfin quelque chose de bien ! J’avais hâte d’être au lendemain. Je m’étais couché, non sans penser a la fabuleuse balade que nous ferions.

Je me tenais sur la grande plage de sable. Les vagues se brisaient et produisaient de l’écume. Le tonnerre produit couvrait les cris des oiseaux blancs se laissant porter par le vent.

-C’est beau, avait dit mon maitre.

J’étais de son avis. Je voulais galoper ! piaffant, j’avais chercher à le lui faire comprendre.

-Je te comprend mon Rex. Allez, fonce mon vieux !

Je m’étais cabré en un puissant rugissement et je m’étais élancé au grand galop. Mon maitre avait lâché les rênes et avait écarté les bras en hurlant. Ce n’était pas un cri de peur, mais de joie intense. La liberté ! J’avais galopé tant que la plage continuait, maintenir mon allure infernale sans le moindre signe de fatigue.

-Une vraie bête de guerre !

Mes membres martelaient le sol avec force tandis que je chargeais sans me soucier de ce qu’il y avait devant. Cela me faisait du bien. Depuis notre arrivée à Londres, je me sentais enfin vivant.

-Oh Rex ! Oh !

William m’avait arrêté.

-Bravo mon vieux !

Il avait mis pied à terre. Une petit brise venue de l’horizon bleue nous parvenait. Malgré qu’il fasse encore frais, nous étions si bien ici.

-Will’ ?

Nous avions tourné la tête. Un autre garçon à cheval. Sa monture était toute en finesse, malgré une bonne musculature.

-Oh… salut Andrew.

Mon maitre était soudainement étrange. Ce garçon devait être à peine plus âgé que mon maitre.

-C’est ton fameux Rex ? Celui dont tu m’as parlé ?

- Oui.

Il avait mis pied à terre et s’était approché. Je m’étais laissé caressé tout en les écoutant.

-Waouh, il est impressionnant. Mon Sterling n’aurait aucune chance malgré ses origines de demi-trait.

- Rex est unique. C’est une vraie force de la nature qui nous rappelle qu’en ce monde, il y a des choses qui nous dépassent.

- Je vois ça !

Tandis qu’ils échangeaient, je commençais à comprendre l’attitude de William. Il était amoureux de cet Andrew ! Nous avions marchés sur la plage. J’étais parti jouer un peu dans les vagues sans pour autant me rouler. Mais cela me démangeais.

-Rex ! Vient voir mon vieux.

J’étais aussitôt venu et mon maitre m’avait ôté mon harnachement et ma selle. Je n’avais pas compris, sur l’instant.

-Tu n’as pas peur ? Avait questionné Andrew.

- Rex ne s’éloigne jamais. Allez, va.

J’étais retourné jouer, me roulant avec joie dans l’eau et le sable. C’était bon ! J’avais poussé un petit rugissement.

-Si tu insistes, Rex ! Je reviens, Andrew.

Mon maitre m’avait rejoins et nous nous étions amusés un moment sous le regard interloqué du jeune blond. Mais quand j’avais remarqué que William grelotté, je l’avais aussitôt reconduit vers Andrew.

-Il est vraiment au p’tits soins ton Rex !

- Tu n’imagines pas. Mais je ne m’en plains pas.

William m’avait resellé sans me remettre la bride et nous étions partis. Mon maitre avait ôté le haut de sa tenue et l’avait posée sur ma selle. Je m’étais mis de sorte à le protéger du vent.

-Tu es un drôle de type, Will’, accompagné d’un drôle d’ami. J’aime bien.

L’intéressé était soudainement devenu rouge au visage.

-Euh… merci Andrew…

Il ne me trompait plus. J’avais bien compris que William entretenait quelques sentiments pour l’autre jeune homme. Et j’étais ravis ! Ce fut après cet excellent moment sur la plage que nous avions regagné le cœur de la ville. Mon maitre avait quitté Andrew à cette suite. Nous étions tranquillement retourné vers notre logis. Il me tardait de raconter cette aventure à Napoléon qui pourrait m’en dire plus sur les sentiments entre William et Andrew. Celui-ci était d’ailleurs un garçon tout à fait charmant dont je souhaitais apprendre à le connaitre.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire SachaDu05 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0