Chapitre 26

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 Zêta s'apprêtait à fermer les yeux, comme pour s'abandonner à la mort. Soudainement, Karoline débarqua du couloir derrière lui et renvoya d'un coup de pied la grenade vers les Yakuza. L'instant d'après, cette dernière détona, noyant la pièce sous les flammes et la destruction. Zêta fut totalement assourdis et pris une bonne minute pour revenir à lui.

Il se rendit rapidement compte qu'il n'avait rien, grâce à sa couverture et à l'intervention de Karoline. Lorsqu'il releva la tête, il vit la jeune femme, au sol, projeté à plusieurs mètres de là où elle était. Elle était blessé, inconsciente, l'œil gauche transpercé par un débris métallique. À la fois ébahis et attristé, Zêta la regarda pendant quelques instants.

"Elle est morte ?... L'imbécile ! Pourquoi elle a fait ça ?... Je n'en valais pas son sacrifice…"

L'armurier fini par reprendre ses esprit. Il sortit son arme de poing de son étui et se leva tout en la braquant dans la direction des Yakuzas. Il remarqua que l'un des d'eux cyborg était mort sur le coup, déchiqueté par les éclats de la grenade. L'autre était encore debout. Il avait une expression sévère et tenait fermement sa mitrailleuse dans ses mains.

Les deux hommes se braquèrent sans plus attendre. Zêta était confiant. Malgré qu'il était encore un peu sonné, il cira à son adversaire :

"Abandonne ! Tu n'as plus de munitions, je le vois… Qu'est-ce que vous pensiez faire en nous arrosant de balle comme ça, hein !? Tu es clairement le genre de soldats qui déborde d'entraînement, mais qui manque sérieusement de pratique."

Sur ces mots, il vida son chargeur sur le gangster. Ce dernier réussis à se protéger avec ses avants bras métalliques. Bien qu'il se fit toucher à l'abdomen, cela ne suffit pas pour le tuer. L'arme de Zêta s'enrailla l'instant d'après, le laissant désarmé. Il soupira, rengaina son pistolet et repris :

"Pour moi, c'est tout l'inverse…"

Le cyborg, impassible, lâcha son arme et sortit une large machette ornée de gravures de l'intérieur de sa veste. Zêta fit de même avec le couteau tactique qu'il portait à la ceinture et se rua vers son adversaire.

Le Yakuza fut le premier à assener un coup, avec une puissance terrifiante. Le vieil homme réussis à l'esquiver de justesse pour se positionner dans son dos. Le gangster ne se fit pas avoir si facilement et se retourna pour attraper Zêta par le cou. Ce dernier étouffait sout la pression abominable de ses doigts d'acier.

"Tu pensais m'avoir comme ça !? Meurs." S'exclama le Yakuza, satisfait de la situation.

Mais Zêta trouva la force de le poignarder à l'épaule, remuant profondément sa lame dans la plaie. Le cyborg finit, sous cette douleur terrible, le relâcha en l'envoyant valser à plusieurs mètres devant lui.

L'armurier se releva avec peine. Il était désarmais, son couteau étant resté sur son adversaire. Bien que le Yakuza avait des blessures plus graves, il restait debout. Toutes ses augmentations cybernétiques semblaient le maintenir en vie, lui procurant une ténacité surhumaine. Enragée, il chargea vers Zêta qui n'eut d'autres choix que de s'enfuir.

Le vieil homme traversa de nombreuses pièces, tandis que son poursuivant se rapprochait de lui en défonça tous les meubles et les murs sur son passage. Au bout d'un moment, Zêta finir par se retrouver dans un couloir sans issues. Il avait atteint la limite du bâtiment, de là, il pouvait apercevoir en contrebas la cour dans laquelle Karoline s'était battue. La seconde qui suivit, le cyborg débarqua devant lui, recouvert de poussière et de sang. Ce dernier se rapprocha lentement, comme pour savourer sa victoire.

- Arrête de fuir sans raison ! Ait un peu d'honneur et bas toi jusqu'au bout ! Lui cria-t-il.

Zêta était à bout de souffle, sonné et blessé. Malgré cela, il ne prit pas peur face au monstre qui se tenait devant lui. Avec un ton sévère, il rétorqua :

- Je ne fuyais pas.

Le Yakuza, confus par ces mots, s'arrêta l'espace d'un instant. Sa tête se fit traversé par une balle de sniper qui provenait de la fenêtre à sa droite. Dans l'oreillette de Zêta, la voix de Mu se fit entendre

- Ennemie abattue.

Alors que le corps sans vie du dernier cyborg s'écroulait au sol, le vieil homme rajouta :

- Il n'y a aucun honneur à tirer lorsque l'on s'entretue… Je ne me bats que pour mes convictions, c'est tout.

Juste après, les commandos aux ordres de Zêta communiquèrent :

- La phase trois est un succès, je répète, la phase trois est un succès. Nous avons réussi à capturer les cibles.

- Très bien, commençons la phase quatre sans plus attendre ! Enchaina Mu.

- Attendez ! Nous devons nous occuper de Karoline ! Elle est toujours là-bas, gravement blessé. S'exclama Zêta.

Mu, tandis qu'elle repliait son sniper pour quitter sa position, répondit :

- Je vois... Va la chercher, je m'occupe de rejoindre les cibles.

La vielle femme descendit du bâtiment abandonné qui lui avait servi de perchoir, pensive :

"Tiens le coup Karoline… On a besoin de toi ici et maintenant. Tu es la seule qui pourra les faire parler… Et puis, tu as tellement d'autres chose à vivre et à accomplir… Je ne veux pas que cet espoir meurt."

Dans un couloir parsemé de débris d'explosion et de douilles, Karoline venait d'ouvrir la paupière qui lui restait. Un léger sifflement se faisait entendre à chacune de ses respiration. Affaiblie, elle releva lentement la tête. À ce moment-là, le morceau de métal qui lui transperçait l'œil gauche tomba au sol. Ce dernier fumait, en partie rongé par la chaleur extrême que produisait le corps de Karoline lorsqu'il se régénérait. Malgré cela, elle n'arrivait toujours pas à y voir et sentait que son sang coulait de plus en plus le long de sa joue.

Lorsqu'elle se releva, un énorme bourdonnement l'assourdit. Il s'agissait de son oreillette, rendu complètement dysfonctionnelle à cause du souffle de l'explosion. Karoline l'enleva, en prenant soin de la mettre dans une de ses poche, puis souffla quelques seconde.

Au fond du couloir, elle aperçue l'un des trois cyborg debout. Il était ensanglanté, poussiéreux et son crâne émettait d'étranges étincelles. Il dégêna deux tantos de sa ceinture et s'avança vers la jeune femme. Dans son regard, Karoline pouvait lire une claire intention de meurtre. Néanmoins, elle l'ignora et sortit de sa sacoche une boite de pilules qu'elle avala. Elle attrapa ensuite sa gourde d'eau et la débouchonna avant de se faire interrompre par le Yakuza. Ce dernier était juste devant elle, prêt à la tranché en morceau. Il leva son tanto droit en l'air, les dents serrés, tout en maintenant sa garde avec celui de son autre main.

Soudainement, il se figea sur place, comme tétaniser. Les yeux grands ouverts, le visage perlant de sueurs et les mains tremblantes, il fixait l'iris bleutée du Cauchemar à travers le trou de sa lunette gauche. Ce regard de démon faisait resurgir en lui le plus pire des sentiments de terreur. Karoline pris le temps d'avaler une grande gorgée d'eau et de soigneusement rangé sa gourde avant de déboîter la nuque du cyborg d'un revers de main.

"Je commence à revoir de mon œil, je n'ai plus de mal à respirer et mes acouphènes se sont arrêtés. Je suis bien plus tenace que je ne le pensait… Bon, je dois vite rejoindre les autres. Ils doivent me croire morte, je ne sais même pas combien de temps je suis resté inconsciente."

Sans plus attendre, Karoline parti en direction du dernier point de rendez-vous qu'on lui avait communiqué.

Pendant ce temps, Mu venait de rejoindre le groupe de commandos. Ils se trouvaient tous dans une petite pièce froide et sombre dont l'une des issue était encombré par le toit effondré. Eiko Araki, El Águila et Patricia Long étaient tous menottées contre le mur. Il y avait également les corps des quelques gardes restants qui n'avaient pas opposée grande résistance. Confiante, Mu pris la parole en s'adressant aux trois cibles :

- Vous voilà en fâcheuse posture. Laissez-moi vous exposer la situation… Nous avons besoin d'informations, beaucoup même, que vous êtes les seules à détenir. Malheureusement pour vous, nous ne se sommes pas dupes. Nous savons qu'il nous est impossible de vous enlever sans extraire vos puces GPS, et nous n'avons pas le temps pour quelque chose d'aussi compliqué. Nous devrons donc vous faire parler ici et maintenant, par n'importe quel moyen nécessaire.

- Alors tuez-nous directement. Répondit l'Oyabun d'un ton froid.

Patricia paniquait tellement qu'elle n'arrivait pas à prononcer le moindre mot. L'homme à la tête des Cuervos, lui, perdit patience et s'exclama avec colère :

- Qu'est-ce que vous espérerez obtenir de nous exactement !? Vous voulez vraiment vous confronter à toutes les forces qui régissent cette ville !?

- Nous voulons simplement votre anéantissement, rien de plus… Nous allons stopper vos agissement et vous empêcher de réitérer vos horreurs à l'avenir. Vous finirez par parler, croyez-moi.

- Vous vous prenez pour qui !? Des justiciers !? Ne me faites pas rire, vous ne changerez pas la nature humaine en rajoutant plus de macchabés à l'addition ! Rétorqua Águila.

- C'est vrai, c'est pour cela que nous luttons perpétuellement. Il ne s'agit pas que d'empiler les cadavres, nous n'apprécions généralement pas cela… Néanmoins, lorsqu'il s'agit de déchets comme vous, je ne ressent ni pitié, ni empathie.

- Penses-tu nous intimider ? Lui demande Eiko Araki sur un ton calme.

- Non, non… Ne vous méprenez pas. Je ne fais que vous exposer la situation, ce n'est pas à moi de m'occuper de vous.

Mu entendis des bruits dans la pièce d'à côté. Reconnaissant la voix de Zêta et de Karoline, elle esquissa un léger sourire vicieux et reprit :

- Il est temps pour moi de vous laisser. Elle est arrivée.

- La torture, les menaces, la mort, tout cela est bien insuffisant si vous souhaiter me faire perdre la dignité que j'ai envers mon clan ! s'exclama l'Oyabun.

- Ce qui vous attend risque d'être bien pire que tout cela.

Sur ces mots, Mu et les commandos quittèrent la pièce. En partant, il prirent même la peine de démenotter les trois cibles. Patricia Long resta en boule, au sol, sanglotant avec désespoir :

- Je veux pas mourir… Je veux rentrer chez moi…

L'Oyabun, elle, resta à genoux, les yeux fermés. Devant cette scène, l'aigle des Cuervos perdit son sang-froid :

- Qu'est-ce que vous faites tous les deux ! Reprenez-vous ! On doit se barrer d'ici, ces imbéciles nous ont laisser une occasion de…

- Tu ne comprends pas. S'en est fini de nous. Nous ne sommes déjà plus de ce monde. Murmura Eiko, incroyablement sereine.

- Mais…

Soudainement, un vacarme sourd coupa la conversation. Les trois condamnés purent voir le Cauchemar de leur propre yeux, surgir de la porte qu'elle venait défoncé. Karoline était ensanglanté, sa rage étincelait de tous son corps, comme une sorte d'aura. Elle enleva sa paire de lunettes à moitié cassés, dévoilant son regard emplie de monstruosité.

Mu, de son côté, marchait au côté de Zêta dans le couloir longeant la pièce.

- Comment va-t-elle ? Elle n'a rien de cassé ? Demanda la veille femme à son ami.

- Oui… C'est miraculeux. Aucun être humain n'aurait pu survire à ça… Mais elle, elle s'en est remis en quelques minutes à peine. Je ne sais pas encore si elle a des séquelles, mais elle semble en parfaite forme physique.

Des cris de terreur et des appels à l'aide étouffés se firent entendre à travers la paroi des murs.

- Sa volonté infinie la rend invincible. Nous serons son bouclier et sa rage bouillonnante, elle, sera notre épée. Reprit Mu.

Quelques instants plus tard, Karoline rejoignis le reste de la division à l'extérieur du bâtiment. Son avant-bras encore couvert de sang.

- Je les ait tous fait parler. Epsilon a déjà les enregistrements. Nous savons désormais tout ce qu'il y a à savoir sur leur infrastructures, leur trafiques et leur arrangement avec la Compagnie Miller.

- Parfait, très bon travail Karoline. Comment vont nos amis ? Demanda Mu.

- Je me suis permis de m'occuper d'eux à ma manière… Mais, j'ai laissé la costar-cravate en vie, comme tu me l'a dit. Elle beuglait beaucoup trop de toute façon

- L'opération est donc un succès. Rentrons au QG.

- Non, il me reste autre chose que j'aimerais faire. On a réussis à obtenir la liste de tous les repères où ces enfoirés enlèves des gens. Il n'y en a qu'une poignée ! Je ne rentrerais pas tant que je n'aurais pas libéré toutes les personnes qui s'y trouvent… Croyez-moi, j'ai pu voir ce qu'ils leur font. Je n'attendrais pas une seconde de plus en sachant qu'à chaque instant, l'un d'eux risque de mourir ou de subir des atrocités.

Zêta semblait satisfait des paroles de la jeune femme, il lui répondit :

- Elle a raison… Karoline, je vais t'accompagner! Moi et mes gars, on a encore beaucoup d'énergie à revendre. On va t'aider à organiser ça avec toutes nos ressources. Je propose qu'on t'escroque dans notre véhicule. Après, on s'occupera de la sécurité des rescapés.

Mu, en entendant ces mots, poussa un léger soupire. Tout en ayant du mal à cacher la fierté qu'elle ressentais envers ses compagnons, elle enchaina :

- Et bien, la nuit risque d'être longue… Je vais vous aider depuis le QG avec Epsilon. On fera de notre mieux pour mettre en place cette opération et pour s'assurer que tout ce passe bien… J'ai déjà une petite idée de comment on va s'y prendre.

Karoline monta à l'intérieur de l'immense jeep derrière elle en s'exclamant :

- Merci pour tout… Allons-y !

Burning winds release her fury. Simulating judge and jury.

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