Chapitre 6

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 Après ce moment de réconfort, Karoline et Emma marchèrent jusqu'à chez-elles. Une fois arrivées dans leur rue, les deux femmes aperçurent plusieurs voitures de police garées devant leur appartement. Un trac angoissant prit Karoline à ce moment-là. Cette dernière était néanmoins aidée par la présence de sa sœur qui lui donnait le courage de continuer à avancer.

Peu après, un homme en uniforme, armé et menaçant, sortit du bâtiment où elles habitaient. Il fut suivit quelques secondes plus tard par deux de ses collègues qui trainaient Jérôme par les bras. Le père de famille, bien que menotté et impuissante, s'exclama :

- Arrêtez-moi si vous voulez ! Même si je savais où elle était, je ne vous le dirais rien.

Un des policer s'énerva et demanda à l'homme de se taire tout en lui donnant un coup de matraque métallique dans le ventre. Jérôme l'encaissa mais se replie sur lui-même à cause de la douleur. Cette scène laissa les deux sœurs sous le choc. Emma eu le souffle coupé tandis que Karoline se mit à courir en direction du groupe en criant :

- Laissez-le ! C'est moi que vous cherchez ? Je suis là ! Je me rends !

Un des policiers sortit son arme de poing et braqua Karoline sans dire un mot. Un frisson de peur traversa cette dernière, lorsqu'elle vit le canon pointé directement sur elle. Elle s'arrêta juste après, levant les mains en l'air. Jérôme, en assistant à la scène, commençait à avoir peur pour sa fille. Ce qui le terrifiait était avant tout le silence des hommes en uniformes.

Celui qui tenait son arme se retourna ensuite vers ses collègues l'espace d'un moment, à la recherche d'un signe d'approbation. En réponse, les deux policiers qui tenaient le père de famille acquiescèrent d'un hochement de tête discret.

À ce moment-là, Jérôme eut un choc terrible. Car il pouvait lire dans les yeux de celui qui menacer son enfant. Il connaissait ce genre de regard : froid, sévère et déterminé. C'était celui d'un homme raisonné à prendre une vie par ses propres moyens. Le père de famille, par réflexe, repoussa les deux policiers qui le retenait et courus en direction de sa fille.

Emma avait du mal à comprendre ce qu'il se passait, ses jambes tremblaient tandis que sa gorge se serrée de plus en plus. Karoline, quant à elle, voyait la scène se déroulé au ralentit sous yeux. Elle pouvait voir chaque goutte de sueur sur le visage de son père terrifié. Elle était également capable de confronter le regard déterminé de l'homme qui la menaçait, jusqu'à ressentir la pression même de son doigt sur la détente de son arme.

Soudainement, Jérôme se jeta sur le policier. Les deux tombèrent violemment au sol. Dans l'action, le coup de feu partit. Quelques instants plus tard, une large flaque de sang se rependait sous leur corps. L'homme en uniforme se releva juste après, légèrement sonné mais indemne. Jérôme, de son côté, restait inerte. Devant cela, Emma s'écroula à genoux, en pleure.

"Pappaaa ! " Crai-t-elle avec ses toutes ses tripes, jusqu'à s'en époumoner.

Quelque chose se brisa à l'intérieur de Karoline à ce moment-là. Elle resta sur place, sans dire un mot. Ses paupières et ses yeux s'injectèrent de sang. Une larme d'un rouge profond coula le long de sa joue. Son cœur se serra et son corps se relâcha.

Elle le sentait… À présent, la rage était tout ce qui l'animait.

Karoline se mit à courir vers le groupe de policier, déterminée à se venger. Tous dégénèrent leurs armes et tirèrent à plusieurs reprise sur la jeune femme. Néanmoins, le plomb ne suffisait pas à arrêter Karoline qui ne vacillait pas, telle une machine aussi imperturbable que froide. La pauvre Emma, elle, frissonnait de terreur à chaque coup de feu résonant. Très rapidement, Karoline arriva devant l'homme qui avait tuer son père. Ce dernier était fut totalement désemparer par le puissant sentiment de violence qui émanait du monstre qui lui faisait fasse.

Karoline frappa alors le policier de toute ses forces. Néanmoins, au moment où le coup fut assené, elle fut éblouie par un flash lumineux intense et assourdit par un énorme bruit d'explosion. Karoline s'écroula au sol. Elle ne voyait plus rien et un terrible acouphène l'empêchait d'entendre quoi que ce soit. Sonnée, elle se mit également à sentir des courbatures extrême dans son bras droit. Une petite minute plus tard, lorsqu'elle recouvrit ses sens, elle regarda autour d'elle

Une scène terrifiante se dévoila ainsi sous ses yeux. Il n'y avait plus ni les policiers, ni son père, ni rien devant elle, seulement un sillon de béton fondus et bouillonnant. Quand le brouillard de poussière ambiant se dissipa, le cauchemar s'intensifia. Le bâtiment dans lequel elle habitait venait de s'écroulé sur lui-même. En réalité, tout le quartier qui lui faisait face était en ruine. Peu de temps après, des appels à l'aide et des pleurs commencèrent à se faire entendre un peu partout.

Karoline était ébahie par tout cela. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle venait de déchaîner une telle destruction, par sa seule force. Soudainement, elle repensa à sa sœur et à son père. Encore terrorisé par ce qu'il venait de se passer, elle se mit à leur recherche, appelant leur nom jusqu'à en perdre la voix. Elle finit, peu de temps après, par trouver sa sœur non loin. Emma était allongée au sol, visiblement inconsciente. Des traces de brûlures parsemaient son corps. Ses vêtements, eux, étaient pour la plupart déchirés ou partis en lambeaux.

- Emmaaaaa ! Hurla Karoline, prise d'un terrible vertige en voyant son état.

La jeune femme courut ensuite vers sa sœur et se mit à genoux devant elle. Elle la pris dans ses bras maladroitement, essayant de voir si elle allait bien. C'est alors qu'elle entendit une respiration légère et sifflante. Emma était visiblement en vie. Karoline, paniqué, la rallongea au sol en lui disant

- T'en fait pas ça va bien aller ! Je suis là ! Reste avec moi !

- Karoline… Dit sa sœur d'une voix faiblarde.

Karoline ne répondit pas. Des larmes commençaient à couler le long de ses joue tandis qu'elle arrachait sa manche afin d'en faire un bandage rudimentaire. Un léger sourire se dessina alors sur le visage d'Emma.

- Suis ta voie… Continua-t-elle, avant de lentement s'évanouir.

Le corps d'Emma n'était désormais plus animé. Son regard se vida peu à peu de la vie qui lui restait. Devant cette vision cauchemardesque, le visage de Karoline se décomposa.

- Reste avec moi ! Part pas ! Pas toi Emma, part maintenant !

Il était malheureusement trop tard. La respiration d'Emma ne se faisait plus entendre. La vie avait quitté son corps frêle. Son esprit ne voguait désormais plus sur les flots d'aucun rêve, d'aucune ambition, d'aucun amour.

Nothing is real but pain now.

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