Chapitre 45

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17 Juillet 2047 - 22 h.

Siège du FBI, Los Angeles.

 Phelps et Felix étaient assis autour d'une table d'interrogatoire, dans une pièce froide.

- Donc… Si je récapitule. Vous vous êtes jeté dans la gueule du loup, et avez désobéis aux ordres, tout ça parce que vous pensiez avoir trouvé un moyen de gérer McBlue ?

- Exactement. Sans vouloirs vous offenser, vous vous y êtes juste mal pris. Vous pensez qu'il s'agit d'une terroriste fou furieuse, que rien ne peut fonctionner sur elle. Mais vous vous trompez. Il faut juste arriver à lui faire ressentir qu'on la comprend, voilà tout. Répondit Felix.

- Pourquoi être entré dans ce bâtiments malgré la situation ? C'est étrange de vouloir lui faire un de vos interrogatoires, alors qu'elle était encore train de mettre la ville à feu et à sang.

- Je crois qu'il vaut mieux que je vous explique toute l'histoire, vous ne croyez pas ?

- En effet… C'est ce que j'allais vous demander. Allez-y, Young.

Felix pris une grande inspiration et commença son récit fictif :

- Dès que j'ai reçus l'alerte concernant l'évasion de Karoline, j'ai essayé de me rendre sur place… Quand je suis arrivé, j'ai constaté que j'étais le seul à pouvoir bouger. À partir de là, je n'ai pas réfléchis. J'ai enfreint les mesures de sécurité et j'ai pénétré dans le bâtiment avec l'intention de d'abattre McBlue.

- Des escouades entières ne pouvaient rien faire contre elle. C'est étrange de penser pouvoir l'arrêter, à vous seul.

- Qu'est-ce que vous vouliez que je fasse !? La personne la plus dangereuse du pays était entrée dans un bâtiment bondé de civils, et j'étais le seul à pouvoir intervenir. Que ce soit du suicide ou pas, je me devais d'y aller !

- Vu sous cet angle, je peux comprendre… Continuez.

- … Heureusement, une fois à l'intérieur, j'ai remarqué que personne n'avait été blessé. En suivant la piste de Karoline, je suis arrivé sur le toit…

Felix se redressa sur son siège. Les yeux fixés dans le vide, il repris :

- Elle était là, immobile, devant le précipice. C'est à ce moment que j'ai décidé d'essayer la négociation plutôt que de lui tirer dessus.

- Et… Qu'a-t-il était dit sur ce toit ?

- J'ai simplement utilisé les méthodes usuelles d'interrogatoires. Je connaissais son histoire, donc j'ai pu contrôler la conversation. Elle s'est vite mis à me parler de son passé avant de craquer et de se rendre. Moi-même ça m'a surpris… Cette pauvre fille a dû beaucoup être amochée par la prison. Il faut dire qu'elle est encore très jeune.

- Ce n'est pas une pauvre fille, mais l'ennemie numéro un de ce pays. Il faudrait que vous intégriez cela à force. Rétorqua Phelps.

- L'un n'empêche pas l'autre… Elle est monstrueuse, c'est sûre. Mais, psychologiquement, ça reste une humaine. Avec ses failles et ses faiblesses.

L'inspecteur en chef se leva de sa chaise. Après quelques instants de réflexions, il répondit :

- Il y a sûrement un fond de vérité dans ce que vous dites. Vous avez été le seul à pouvoir l'arrêter après tout…

- Cela veut-il dire qu'on en a fini ?

- Oui… Je vous fait confiance sur ce coup. Si vous pensez tenir quelque chose avec McBlue, je ne peux que vous conseiller de continuer sur cette lancée.

- Merci ! Je tâcherais d'être à la hauteur…

Les deux hommes sortirent de la salle d'interrogatoire. Felix, malgré la satisfaction de sa réussite, se perdit dans ses pensées.

"Au moins ça c'est fait… Mais je dois quand même rester sur mes gardes. Il faut que je trouve un moyen sûre de communiquer avec Karoline. J'espère qu'elle me fait encore confiance."

Néanmoins, il se fit interpeller par Francis Erra :

- Young, pas si vite. J'ai quelques mots à vous dire…

Il semblait avoir assisté à l'interrogatoire depuis l'extérieur de la pièce.

- Oui, qui y'a-t-il ? Demanda Felix.

- Dites-moi… Avez-vous répondus sincèrement à toutes les questions qui vous ont étés posés ?

Les regard des deux hommes se croisèrent l'espace d'une seconde. Felix sentit un légère migraine. Lorsqu'elle d'estompa, il répondit :

- Oui… Ne vous en faites pas. Je ne me permettrait pas de mentir. C'est l'affaire de ma vie !

- Excellent… Vous pouvez rentrer chez vous. Vous méritez un peu de repos. Lorsque vous reviendrez demain, ce sera en tant qu'inspecteur en chef de cette cellule d'enquête.

- Quoi !? S'exclama Felix.

- Voyons, ne soyez pas surpris par cette promotion… Le constat entre vous et Phelps est immédiat. Malgré son expérience hors norme, il n'a pas emmené le moindre résultat. Contrairement à vous, qui avez réussis à stopper le Cauchemar. C'est de personnes comme vous dont nous avons besoin.

- Je… C'est trop d'honneur ! Mais… Que va-t-il advenir de mon prédécesseur ?

- L'inspecteur Phelps a d'autres chats à fouetter. McBlue n'est pas la seule affaire d'importance du FBI… De toute façon, son avis importe peu.

- D'accord, je vois… Je tâcherais de faire de mon mieux. Répondit l'inspecteur, avant de saluer Erra et de rentrer chez-lui.

Le lendemain, Felix se creusait la tête dans son nouveau bureau. À côté de lui, une tasse de café froid l'attendait, encore pleine.

"Il me faut un plan pour la suite, je dois aider Karoline… Au moins, mon nouveau poste va me permettre un champ d'action plus élevé… bien que les projecteurs soient désormais tous tournés vers moi."

Felix écuma une pile de dossiers numériques sur son écran holographique. L'un d'entre eux contenait des photos satellites d'une splendide demeure perdue au sommet d'une colline californienne.

"C'est donc ici qu'elle se terrera, avec la protection du FBI et de l'armée. Il faut dire qu'elle va être plutôt bien installée… Il y a un protocole qui sera prévu pour les interrogatoires. Je pourrais entrer en contact avec elle par ce biais. Mais la sécurité va être importante. On sera surveillés et enregistrés constamment. Voyons voir qui sera à la supervision…"

En naviguant dans le fichier, Felix trouva la case qu'il cherchait, vide.

"Personne n'a encore été attribué… C'est exactement l'opportunité qu'il me fallait !"

Le soir-même, après son travail, Il se rendit dans un petit bar aux abords du littoral angelin. C'était une enseigne aux couleurs ternes, accolée à une décharge qui représentait autrefois la plage touristique de la ville. Après avoir traversé la terrasse déserte, il entra. Une odeur de tabac froid et d'alcool stagnant y régnait. Felix se rapprocha du comptoir. Une femme y était assise, sirotant un whisky avec le regard vide. Il s'agissait de Vivienne Wilson, son ancienne collègue.

L'inspecteur s'installa à côté d'elle, laissant un tabouret vide entre eux. Après un court silence, Vivienne pris la parole :

- C'est étrange de te voir par ici… Tu ne te serait pas remis à la boisson par hasard ? … Non… cela m'étonnerait beaucoup venant de toi.

Le ton de sa voix restait bas. Elle n'avait même pas pris la peine de se retourner vers son interlocuteur. Felix, heureux que son amie ait compris sa volonté de discrétion, répondit :

- Ouais, je suis simplement venu ici pour discuter avec une vielle amie. J'étais certain de pouvoir la trouver ici… Depuis le temps, il faut dire que cet endroit fait partie de sa routine.

- Hum… et de quoi voudrais-tu lui parler, avec ton air si mystérieux ?

- De quelque chose d'important.

- Important à quel point ?

- Important serrait un euphémisme.

L'inspecteur se leva de son tabouret et repris :

- Ce soir, à minuit. Il y a une aire de repos, accessible par la sortie Nord-Ouest de la ville, au-dessus du désert de Malibu.

Après ces mots, Felix sortit du bar.

- Voilà une étrange manière de proposer un rencard… Murmura Vivienne.

La cheffe de brigade pris le temps de finir son verre. Après avoir regardé sa montre, elle se leva à son tour

La lune venait tout juste d'atteindre son apogée dans le ciel. Vivienne arriva à l'endroit que Felix lui avait indiqué. Après s'être garé, elle sortit de sa voiture et aperçus son ami en contrebas. Ce dernier l'attendait, seul, au bord d'un précipice de feuilles et de verdures. Vivienne le rejoignis en empruntant un petit chemin de terre, avant de s'adresser à lui :

- Tu as toujours un don pour savoir égailler ma curiosité… Allez ! Dit moi tout, je t'écoute.

- Avant ça, je veux que tu me promette que tu es venue seule.

- Si ça avait été une autre personne que toi, je ne serais pas venu du tout. Tu es le seul en qui j'ai assez confiance pour accepter des rendez-vous secrets.

Felix soupira. Tout en admirant le paysage, il répondit :

- C'est à propos de Karoline McBlue… La situation a changé, elle va collaborer avec le gouvernement. Enfin, tu en a sûrement déjà entendu parler. Elle va être assigné à un domicile ultra-sécurisé, mais aucun superviseur n'a encore été engagé. Le FBI cherche une personne avec de l'expérience, qui sait gérer des gardes et qui n'a pas peur du Cauchemar. Mais, le problème, c'est que ça stagne. Tous les services essayent de se refiler le boulots entre eux pour éviter de devoir s'en charger.

Vivienne se rapprocha de quelques pas.

- Et, tu aimerais que j'y postule, c'est ça ?

- Oui, exactement. Tu ne fais peut-être pas partit des services secrets, mais tu es la seule personne qualifié qui a déjà de l'expérience avec McBlue. Au vu de ma position dans la cellule Ares, je peux facilement t'y faire accepter.

- Si c'était juste pour une promotion, un entretien d'embauche aurait suffi. Dis-moi, que veut-tu exactement ?

- J'aurais besoin de ton aide. Il y a des choses qui ont étés cachés par le FBI. Ils ont laissé Miller interférer avec l'enquête et avoir accès à des données confidentielles. Ils ont torturés Karoline et s'en sont servi comme rat de laboratoire.

- Ça ne me surprend pas… Ce pays est pourrie jusqu'à la moelle.

- Je dois entrer en contact avec elle, loin des micros et des caméras. Je pourrais déjà lui rendre visite pour des interrogatoires, mais il faudra coupé la sécurité. La seule personne capable de faire ça serra le superviseur.

- Attend, ne me dit pas que tu roules avec elle maintenant !?

Felix se retourna. Confiant, il regarda Vivienne dans les yeux et répondit

- Oui ! Karoline est la seule personne capable de changer les choses. Ça fait beaucoup trop longtemps que c'est le bordel ! Tu le sait bien toi aussi. Je sais qu'on partage le même point de vu toi et moi. C'est pour cette raison que je suis venue te voir. Sans notre aide, elle ne pourra rien faire et le gouvernement finira par trouver un moyen de la muselé à nouveau.

- Je ne sais pas… C'est vrai qu'elle a beaucoup aidé au final… Si tu penses que c'est la bonne voie à suivre, je te fait confiance. Mais, c'est toute ma vie que je risque, peut-être même plus…

Après un très court silence, Felix repris :

- Je comprends mais… n'est-ce pas ce qu'aurait voulu Harvey ? Se battre pour libérer les gens de cet enfer qu'on vit tous ?

La gorge de Vivienne se serra.

- Ne… Ne parle pas de mon mari. Laisse-le en dehors de tout ça…

- Pourtant, c'est comme ça qu'il nous a quitté. Il est mort en faisant ce qu'il fallait faire, au détriment de sa propre personne… Il a sauvé des vies, et jusqu'au dernier moment il n'a rien regretté… Vivienne, ne rend pas son sacrifice vide de sens. Aujourd'hui, tu as l'opportunité de continuer ce combat, celui de l'homme dont tu portes toujours le nom.

Les larmes aux yeux, Vivienne leva la tête et regarda la lune.

- Oui.. C'est exactement ce que cet imbécile a fait, et c'est aussi pour ça que je l'aime… Je lui ferais sûrement honte en refusant de ta proposition… Non, enfaite, je me ferais honte à moi-même… C'est d'accord, je t'aiderais, en espérant que Karoline nous rapporte l'espoir.

- Merci. Ça me touche beaucoup que tu ait accepté.

Vivienne se rapprocha de Felix et regarda le paysage à son tour. Silencieux, les deux amis profitèrent de ces quelques instants de répits.

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