Chapitre 11

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 Karoline rentra à nouveau dans le bar et marcha d'un pas assuré en direction du carré VIP. Une fois arrivé devant la femme angoissée qu'elle avait aperçus plus tôt, elle lui attrapa le bras sans prévenir et retroussa sa manche. Un avant-bras mutilé et recouvert de marques sanglantes se dévoila ainsi sous ses yeux.

Un lourd silence reignat alors autour de la table. Karoline, le regard vide, finit par demander d'un ton sévère :

- Qui t'a fait ça ?

L'étrange femme se précipita de répondre, avec un ton peu naturel :

- C'est moi !… Je me les suis fait moi-même. Partez s'il vous plaît ! Vous me faites peur…

Pendant qu'elle écoutait ses mots, Karoline pouvait apercevoir des sourires malsains se dessiner sur les visages des cinq hommes assis autour de la table. Elle se pencha ensuite vers son interlocutrice et la regarda dans les yeux en répétant la même question.

- Qui… t'a fait… ça ?

À ce moment précis, la femme au bras mutilé commença à trembler. Son teint devenu pâle. Karoline, bien qu'elle ne sentait rien, savait que cela était dut à son pouvoir d'intimidation. Elle espérait également que la peur pousse son interlocutrice à dire la vérité. Soudainement, la femme se leva et rabattu le col haut de son pull, dévoilant un étrange collier électronique qui lui agrippait la gorge.

- C'est eux ! Ils me retiennent à l'aide de ce truc. Écoutez ! Vous devez m'aider s'il vous pl…

L'homme au bras d'acier la fit taire en l'agrippant et en la faisant se rassoir. Juste après, alors que ses collègues avaient plongés leur mains à l'intérieur de leurs vestes, il insurgea à Karoline :

- Je vous conseille de partir immédiatement d'ici, si vous tenez à la vie ! Croyez-moi, personne ne veut avoir à faire à nous. Importuner des Yakuza, ce n'est jamais très prudent.

Karoline ne répondit rien et resta là où elle était. À l'intérieur de sa poitrine, son cœur commençait à battre de plus en plus vite.

L'instant d'après le Yakuza le plus imposant des cinq se leva et tenta d'agrippé Karoline par l'épaule. Le temps semblait à nouveau se figé pour elle. Ses yeux et ses paupières s'injectèrent de sang. À ce moment-là, les mots qu'elle avait dit à sa sœur, le jour de sa mort, sonnaient dans son esprit.

"Je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Je ressens à nouveau cette rage."

Soudainement, Karoline fit un pas de côté afin d'évité la prise du Yakuza. Elle contre attaqua en lui frappant l'avant-bras d'un revers de la main. Dans un douloureux craquement, ce dernier se broya sous l'énorme force de la jeune femme. L'homme s'écroula au sol juste après, gémissant de douleur.

La situation dégenra en un instant. Les quatre autres Yakuza se levèrent en même temps. L'un d'entre eux sortis un petit pistolet semi-automatique de l'intérieur de sa veste et ouvrit le feu sur Karoline. Il eut le temps de lui logé une balle dans l'abdomen avant que cette dernière ne l'assomme violement en lui projetant la table en acier qui les séparait. L'impact fut si violent qu'il mis à terre pratiquement tous les Yakuzas.

Devant cette scène, tous les clients de bar fuirent. La femme au bras mutilé, quant à elle, avait réussis à s'extraire du combat mais se semblait pas fuir. Elle se contenta simplement de regarder, la gorge nouée et les chevilles tremblantes.

Il ne restait désormais plus que deux Yakuzas debout, dont le leadeur du groupe qui recula vers l'entrée du bar. L'autre sortit un tanto de l'intérieur de sa veste qu'il dégêna avant de se jeter sur Karoline. Alors qu'il s'apprêtait à la poignardé, cette dernière attrapa la lame au creux de sa main. Elle sera ensuite son point autour de l'acier qui se mit à se tordre sous la pression de ses doigts.

- Mais c'est qui celle-là !? S'exclama le Yakuza, ébahi par ce qu'il voyait.

- Ton cauchemar. Lui répondit Karoline d'un ton froid.

La jeune femme assena ensuite un coup de pied dans l'estomac de son adversaire. Ce dernier s'écroula au sol, le souffle coupé, en vomissant du sang. Le tanto qu'il laissa tombé au sol à ce moment-là avait la lame fumante et étincelante d'une rouge vif.

Karoline se tourna vers le dernier Yakuza encore debout. Celui-ci tenait la femme au collier par le bras tandis qu'il brandissait un étrange interrupteur qui sortait de l'intérieur de son bras doré.

- Recule ! Tu vois ça !

Son otage, bien que totalement terrifié, ne se débattait bas. À la place, elle se contenta de sangloté

- Non… Je t'en prie… pas ça…

Le Yakuza frappa la pauvre femme dans le rein afin de la faire tire. Il repris l'instant d'après en s'adressant Karoline :

- Ce que tu vois là, c'est la raison pour laquelle elle est la propriété du clan Araki. Une seule pression sur ce bouton, et ce magnifique collier dernières génération lui injectera une toxine directement dans la jugulaire. Ça nous a coûté une petite fortune, mais crois-moi, le destin de celui qui qui en est victime est une souffrance inimaginable suivit d'un mort brutale. Le tout en ne faisant croire qu'à une simple crise cardiaque vu de l'extérieur… N'est-ce pas géniale !?

Karoline bouillonnait intérieurement, mais elle resta là où elle était. Le Yakuza, quant à lui, affichait un sourire malsain trahissant ses intention. Il repris la seconde d'après :

- Tu l'a compris, si tu veux que la vie de cette chienne dure un peu plus longtemps, tu devras me laisser partir. Tu ne sais vraiment pas à qui tu as à faire, si tu touches ne serait-ce qu'un seul de mes cheveux, tu auras tous un clan contre toi !

- Pour commencer…

Karoline entendit l'un des Yakuza se relevé derrière elle et ramasser une arme à feu. Instinctivement, elle pris un couteau sur la table qui se trouvait à côté d'elle et se retourna pour lui lancé dessus de toute ses forces. Sans qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit, le pauvre homme se fit trancher le poignet par le projectile. Il s'écroula ensuite au sol dans une giclée de sang spectaculaire tout en hurlant de douleur.

Karoline restait stoïque face à cela. Elle se retourna à nouveau vers l'homme au bras dorée, le fixa dans les yeux et repris avec un ton froid :

- Je vais t'enlever ce sourire.

Le Yakuza se figea de peur lorsqu'il entendit ces mots. Son teint devenu livide et son souffle irrégulier. Dans un élan de panique, il lâcha son otage ainsi que l'interrupteur relié à son bras, puis il recula avant de tomber à la renverse au bout de quelques pas. Karoline marcha vers lui d'un pas déterminé tout en le fixant avec ses yeux ensanglantés. Alors qu'elle s'approchait, le Yakuza hurlait :

- Non ! Ne me tue pas, je t'en supplie ! On a de l'argent, on te donnera ce que tu veux ! Tout ce que tu veux, je te le promet !

Une fois devant lui, Karoline s'accroupit et lui dit d'un ton sévère :

- La seule raison pour laquelle tu n'as pas encore fini comme tes amis est que tu peux sûrement m'aider à lui enlever ce collier. Tu as compris ce qu'il te reste à faire. Si tu veux que ta vie dure encore un peu, tu vas m'expliquer clairement et simplement comment lui enlever ce truc de manière sécurisé.

L'homme acquiesça puis repris sa télécommande en main. Il désamorça une sécurisé à l'arrière de l'interrupteur, ce qui dévoila un petit levier vert.

- C'est ça ! Le collier s'enlèvera si tu l'enclenche. Si tu tentes quoi que ce soit d'autre à la place, il s'activera et tentera d'injecter la toxine.

- Tu as intérêt à ce que cela ne soit pas un mensonge. Répondis Karoline en activant le levier.

L'étrange collier que portait l'otage se mis à biper à intervalle régulier avant de s'ouvrir et de tomber au sol. Libéré de cette épée de Damoclès, la femme resta bouche bée, touchant se cou pour vérifier s'il était bien partit. Sous le choc, elle lâcha échapper quelques larmes de soulagement. Karoline se releva et alla à ses côté, tandis que le Yakuza restait tétanisé par ce qu'il venait de vivre.

- Est-ce que ça va toi ? Demanda Karoline à la femme.

- Je… Oui… Merci, merci beaucoup… Vous m'avez sauvé, ça fait des années qu'ils me retiennent avec ce truc… Ils m'ont… Ils m'ont…

- Si vous allez bien, c'est l'important.

- Comment vous faites tout ça ?… Vous êtes pas humaine… Je pensais que même la mort n'effrayait aucun Yakuza… Et là, on dirait des enfants apeuré, c'est perturbant.

- Disons… que c'est assez spéciale, je suis même pas sûre de savoir moi-même…

- Dites-moi, quel est votre nom ?

- Karoline. Mais ne le répétez à personne.

- Alors merci Karoline, du plus profond de mon cœur.

- Maintenant, éloignez-vous et attendez à l'extérieur. La police ne devrait pas tarder à arriver… et je n'en ai pas encore fini avec ceux-là.

- Comment ça ? Vous voulez dire que…

- Attendez simplement à l'extérieur, je ne veux pas vous infliger cela.

La femme finit par acquiescer et partis vers la sortie du bâtiment. Karoline, quant à elle, se dirigea à nouveau en direction du Yakuza au bras cybernétique. Elle le regarda ensuite dans les yeux et lui dit d'un ton calme :

- Merci pour ton aide.

Sans crier gare, elle lui écrasa les tibias avec une énorme force. Malgré les supplication et ses cris de douleurs, Karoline ne s'arrêta pas. Après lui avoir brisé les deux jambes, elle tourna le dos au Yakuza et marcha en direction de ses collègues encore à terre. Tandis qu'elle avançait d'un pas lent, Karoline crispa sa main droite de toute ses forces. Cela avait pour effet de la rendre fumante. Après quelques secondes, une fine couche de flammes bleutées se forma dans sa paume et le long de ses doigts.

Karoline sentait sa rage se transformer en cruauté. Elle ne voulait plus que personne ne souffre de la main de ces gangsters…

Uns à uns, elle les acheva de ses propres mains. Certains tentaient de se débattre en vain, tandis que d'autres suppliaient. Aucun d'eux n'obtenue la pitié de Karoline.

Le Yakuza au bras dorée tenta de se relever pour prendre la fuite. Mais il s'écroula à chaque tentative. Il se mit alors à rampé, tandis que les cris noyaient progressivement la pièce. Lui qui avait appris toute sa vie à embrasser la fatalité, il s'était mis à craindre la mort plus que tout au monde. Ce monstre que représentait Karoline semblait avoir redéfini sa perception de la peur.

Lorsque les cris se turent, un terrible frisson traversa son corps. Il savait que son tour allait probablement arrivé. L'homme essaya de ramper de plus en plus vite, avec frénésie, laissant une légère trainée de sang sur son passage.

Karoline ramassa le collier électronique au sol puis se rapprocha lentement du dernier Yakuza en vie.

- Non ! Je t'en supplie ! Pas ça ! Tu m'avais dit que tu me laisserais partir !!!

- J'ai dit que tu vivrais un peu plus longtemps, et j'ai tenu parole.

Karoline l'attrapa par le col, le souleva à son niveau et lui attacha de force le collier autour du cou. Elle pris la télécommande en arrachant le câble métallique qui la reliait au bras cybernétique. Elle sortit ensuite du bâtiment, ignorant avec froideur les sanglots de sa victime.

À l'extérieur, Karoline retrouva la femme qu'elle avait sauvé. Cette dernière était assise au sol, sous une fenêtre permettant de voir l'intérieur du bar. Ses yeux étaient larmoyants et elle tremblait tout en se couvrant la bouche avec sa main.

- Je vous avais prévenus. Vous n'aviez pas à vous infliger tout ça. Lui dit Karoline.

La femme retira sa main, dévoilant un sourire :

- Ne vous excusez pas… Ce sont des larmes de joie. Je ne pouvais espérer meilleur spectacle que celui-ci. Je me sens libre à présent. Je peux enfin vivre à nouveau, après toutes ces années… Tout le monde doit me penser morte… Vous avez la télécommande ! Je vous ai vu ! Donnez-la-moi s'il vous plaît.

Karoline soupira. Elle se rapprocha de son interlocutrice et lui mis l'objet dans les mains.

- Sachez que si vous appuyez, vous donnerez sûrement ce qu'il mérite à cette pourriture. Mais sachez également que cela ne changera rien à ce qu'il vous a fait. Passer cette limite ne répondrait à aucune morale saine ni à aucune justice… Je ne sais pas qui vous êtes, mais vous méritez sûrement mieux que ça.

Après un silence de réflexion, la femme refusa d'appuyé et redonna la télécommande à sauveuse.

- Vous avez fait le bon choix. Repris Karoline, avant d'appuyer sur le bouton elle-même.

Par la fenêtre, on pouvait apercevoir le Yakuza se mettre subitement à convulser et à se crispé de douleur.

- Mais, pourquoi vous avez fait ça !?

- … Une utopie serait un monde dans lequel personne n'aurait à appuyer sur ce bouton. Où personne n'aurait à défier la morale pour empêcher cet homme de refaire à d'autres ce qu'il vous a déjà fait. Je ne sais pas si un tel monde est possible. Mais, avant de pouvoir arriver à cette utopie, il faut bien que quelqu'un se salisse les mains. Ce n'est pas à vous de le faire, vous avez déjà assez souffert. Moi, cela ne me dérange pas. Je ne vaux déjà pas mieux qu'eux de toute façon.

Des sirènes de police commençaient à se faire entendre au loin. Karoline partit à l'instant même, se faufilant dans une ruelle sombre sous le regard de la rescapée qui lui cria :

- Encore merci pour tout !

Karoline réussis à retourner dans son quartier sens encombre. Une fois rentré dans son petit studio, elle se déshabilla et pris une douche afin de laver tout le sang qu'elle avait sur elle. Pendant que l'eau coulait le long de son corps, elle devint pensive.

"Je les ait tués… Sans perdre le contrôle sur mon corps… et ça m'a permis de sauvé cette femme de l'enfer… Je ne sais pas si c'était la bonne chose à faire, mais je devais faire quelque chose… Et puis il y a aussi cet homme à la supérette. Lui aussi j'ai pu l'aider grâce à mes pouvoirs… Finalement, ils ne sont pas si mal, je peux les utiliser à bon escient… Mais pour le moment, je dois me focaliser sur la suite. Je ne pense pas qu'il va falloir longtemps avant que la police me retrouve. Je n'ai pas le choix dans ce cas. Si je veux revoir ma mère, je vais devoirs aller à cet hôpital au plus tôt : dès demain… Je pendrais sur moi, je peux le faire…"

When a man lies, he murders some part of the world.

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