Chapitre 12

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Vendredi 10 avril 2047 - 23 h, la même soirée.

Commissariat Ouest de Los Angeles.

 À l'étage de la brigade criminelle, une seule lumière restais allumé. Il s'agissait d'un bureau en désordre, dans lequel un homme lisait des rapports sur un écran holographique. Ses yeux étaient cernés et suivaient chaque mots de chaque lignes dans un mouvement lent et attentif. Sa main, elle, faisait défiler des photos de scènes de crimes, pointant chacun des indices qui se dévoilaient devant lui.

Cet homme avait des cheveux châtains et décoiffés, des yeux d'émeraude et s'était vêtu d'une chemise blanche débraillé, accompagné par une cravate verte foncé légèrement desserré. Pendant qu'il continuait à lire, il attrapa la tasse blanche posée à côté de lui.

Soudainement, son téléphone de service sonna. Il posa son café, s'appuya sur le dossier de sa chaise et répondit à l'appel.

- Inspecteur Young de la brigade criminelle, c'est pour quoi ?

- Bonjour Young, c'est Mme Wilson à l'appareil. J'ai une affaire pour vous : homicides multiples dans un petit bar des quartiers sud. Je vous ait déjà envoyé les coordonnées.

- Je suis désolé, Vivienne, mais je vais passer mon tour sur celle-là. Je croule déjà sous le travail. Ça doit déjà faire plusieurs heures que j'épluche les rapports.

- Je n'en doute pas… Mais vous êtes bien le seul inspecteur de la criminelle à être encore au commissariat à cette heure-ci. Et puis… si je vous appelle, c'est pour une raison. Je sais que vous aimez les affaires qui sortent de l'ordinaire, et je dois dire que celle-là est assez spéciale.

- Comment-ça ? Répondit Felix, intrigué.

- Ramenez-vous, vous verrez par vous-même. Faites-moi confiance, je pense qu'on est sur du lourd. Si il y a bien un inspecteur dans cette ville sur lequel je peux poser ma confiance pour cette affaire, c'est bien vous.

- Vous ne lâcherez pas le morceau hein… Très bien, c'est d'accord. J'arrive, ça me fera sortir un peu….

Felix raccrocha, pris une dernière gorgée de café froid et se leva. Il enfila ensuite sa veste en cuir brun sur laquelle était attaché son badge sur lequel il était inscrit "Détective Felix Young, Département de Police de Los Angeles, matricule 3970".

Une vingtaine de minutes plus tard, il arriva sur les lieux du crime. Il s'agissait d'un bar dont l'enseigne brillait de mille couleurs. Devant le bâtiment, quelques policiers mettait en place la scène de crime tandis que d'autres s'occupaient des témoins. L'inspecteur y retrouva Mme Wilson.

- Vous voilà Young, suivez-moi, c'est par là, dans le bar.

- Qu'est-ce qu'on a du coup ? Répondit Felix alors qu'il suivait sa supérieure.

- Un vrai massacre… Voilà ce qu'on a… cinq Yakuzas ont été tués de manière plutôt violente, probablement un règlement de compte entre gangs si vous voulez mon avis. Ce n'est pas les premiers macchabées que je vois dans ma carrière, loin de là, mais… ceux-là sont sûrement les amochés de tous.

- De ce que j'en entends, ça n'a pas l'air si incroyable votre affaire. La cruauté est monnaie courante dans ces milieux. Le plus intriguant resterait de trouvé qui pourrait bien avoir envie de s'attaquer aux Yakuzas…

- Il n'y a pas que ça, Young, la scène est plutôt bizarre… Aller voir par vous-même.

Après ces mots, Felix s'avança vers le fond du bar.

"Voyons voir ça…" Se dit-il en enfilant des gants en latex ainsi qu'un masque chirurgicale.

L'inspecteur observa ensuite le lieu du massacre avec attention. Il remarqua en premier lieux des traces de luttes importantes. Il retrouva également quelques armes, dont un tanto à la lame étrangement déformée, comme si elle avait été fondu. Il constata ensuite l'état des corps. Ces derniers étaient gravement mutilés, présentant de violents hématome ainsi que des brulures allants parfois jusqu'au quatrième degrés. Certaines traces de cloques sur la peau des victimes étaient en forme de main, un détail qui ne manqua d'intriguer Felix.

Néanmoins, le macchabé qui attira le plus son intention était celui au bras cybernétique. Hormis des fractures aux jambes, celui-ci ne semblait même pas blessé. Après plusieurs minutes de réflexion, Felix n'arriva pas à trouver la cause de sa mort.

- Celui-là est intact ? Il ne ressemble pas aux autres… On dirait que les quatre Yakuzas étaient ses gardes du corps, au vus de ce qu'il a à la place du bras.

- Oui ça m'a tout l'aire. C'est en partit pour ça que je vous aie dit que je pensais à un règlement de compte entre gangs.

- Je vois… Pour laisser un message, il vaut mieux donner un traitement spécial au chef de groupe.

- C'est ce que je pensais, en effet.

- Il ne reste plus qu'à trouver la cause de sa mort. C'est peut-être ce truc qu'il porte autour du cou… Répondit Felix en s'accroupissant près du cadavre.

- Il va sûrement falloir attendre les analyses légistes pour ça… Au fait, on vient de recueillir les premiers témoignages.

- Et ça dit quoi ? Demanda Felix.

- Tous parlent d'une seule personne : une femme seule, dans la trentaine, très pâle, rousse pour certaines et brune pour d'autres. On a retrouvé une personne correspondant à cette vague description quand on est arrivé. Malheureusement, elle était en état de choc et n'a pas été très bavarde. On l'enverra au commissariat, sous protection.

L'inspecteur se releva et avança vers sa collègue en répondant :

- Je vois… Elle a sans doute au moins assisté à la scène. Il va falloir que je l'interroge.

- Vous pourrez vous en charger dès demain, si son état s'améliore.

- C'est compris… Merci de m'avoir appelé, je dois admettre que aviez raison. Tout ceci est plus qu'intriguant… espérons que cela ne soit pas le début d'une nouvelle guerre à Los Angeles.

- Vous êtes efficaces, Young. Je ne doute pas que vous réussirez à retrouver qui est derrière tout ça….

- Espérons-le…

Après ces mots, Felix sortit une paire de lunettes à réalité augmenté de l'intérieur de sa veste. Lorsqu'il les mises, ces dernières s'allumèrent, diffusant une fines bande de lumière long des branches. Tandis qu'elles scannaient la pièce, Felix pouvait voir des balises holographiques se formés sous ses yeux en temps réel. L'inspecteur rajouta également d'autres informations par lui-même, pointant les cadavres et les éléments importants à la reconstitution de la scène.

Après plusieurs minutes de tentatives et de calibrages minutieux, l'algorithme réussis à reconstitué brièvement la confrontation qui avait eu lieu dans ce bar. Ce qui défila sous les yeux de Felix à ce moment-là semblait corroboré les premiers témoignages : la meurtrière avait belle et bien agis seule.

Grâce à toutes ces informations, Felix pus retrouvé une éclaboussure de sang au sol qui ne semblait pas appartenir à l'une des victimes. En retraçant sa balistique à l'aide de ses lunettes, il retrouva une douille ensanglanté un peu plus loin. Une fois ces découvertes faites, il dit à sa supérieure :

- Je vais avoir besoin d'un relevé ADN pour analyse sur les deux éléments que j'ai marqué… Au plus vite si possible.

Un léger sourire se dessina sur le visage de la cheffe de brigade.

- D'accord, je vois… J'essaierais de leur donner une priorité élevé aux labos. Je ne peux pas faire mieux… Analyse complète, c'est ça ?

- Bien sûre, je veux la totale : taille, couleur des yeux, couleur des cheveux, âge etc.

- Dans ce cas, vous n'aurez pas les résultats avant au moins 24 heures, inspecteur.

- Très bien, merci. J'en ai fini avec la scène de crime. Je vais rentrer pour finir d'analyser tout ça… Je n'aime pas spéculer si tôt dans une enquête, mais selon moi, on a affaire à un assassin professionnel. Il s'agit sûrement de quelqu'un qui a été engagé et qui peut être en possession d'armes dangereuses. Bref, ça à l'air d'être un gros coup. Merci de m'avoir appelé.

- Young, je sais à quel point vous êtes passionné par ce genre d'affaires. Mais faites attention, ne finissaient pas comme Harvey, c'est tout ce que je vous demande.

- Ne vous en faites pas pour ça.

Felix sortir du bar pour se diriger vers sa voiture. Une fois dehors, il aperçut une limousine noire garé un peu plus loin dans la rue. Il en sorti une femme très âgée, vêtue d'un luxueux pardessus et d'un pantalon ample. Son crâne à moitié rasé laissait apparaitre une multitude de tatouages fluorescents. Son visage, quant à lui, était singulier. Ses yeux, ses oreilles, et toute sa mâchoire inférieure étaient des implants cybernétiques de pointe, le genre qui n'était accessibles qu'à une infime partie de la population. Elle était accompagné de trois gardes du corps, lourdement armés, à qui elle fit signe de rester devant la limousine. Elle s'avança ensuite en direction de l'inspecteur.

En la voyant, Felix la reconnue immédiatement. Il s'agissait de Eiko Araki, l'Oyabun du clan Araki qui dominait toute cette partie de la ville. Malgré qu'elle ne sortait quasiment jamais de sa résidence, cette femme était précédée d'une sombre réputation.

"Qu'est-ce que l'Oyabun en personne ferait ici… Ça commence à devenir de plus en plus intéressant cette histoire." Se dit Felix.

Quelques secondes après, la vielle femme l'interpela :

- Bonjour à vous, inspecteur. M'accorderiez-vous quelques instants ?

Felix semblait méfiant.

- Oui, que puis-je faire pour vous ?

- Le gamin au bras doré dans ce bar, c'était mon neveu… Il s'agissait, pour sûre, du plus instable d'entre-nous. Mais, bien que j'eu condamné son manque discrétion à de maintes reprises par le passé, il restait un membre important de notre clan.

- Cessez de tourner autour du pot, je vous prie. Dite moi directement la raison de votre présence ici.

- Voyez-vous, j'ai avec moi quelque chose qui pourrait vous intéresser…

L'Oyabun sortit de l'intérieur de son pardessus une carte de crédit à cryptomonnaie. Cette dernière reluisait d'un reflet argenté.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

- Disons… Qu'il s'agit là d'une simple propitions d'entre aide. Je ne demanderais qu'une seule chose : informez-moi sur l'avancement de l'enquête en temps réels et sur chaque suspects que vous trouvez. Au vus de l'importance de cette affaire, je tenais à vous le proposer en personne.

- Désolé, mais je me vois obliger de refuser votre offre. Je ne trempe jamais dans ce genre deal, trouvez quelqu'un d'autre pour ça.

La vielle femme rangea la carte à l'intérieur de sa veste.

- Vous êtes un homme bien courageux… Peu sont ceux ayant osé refuser ma collaboration. Et parmi eux, il n'y en a pas beaucoup qui sont encore là pour en témoigner…

Au lieu de prendre peur, Felix semblait prendre en confiance.

- Écoutez, qui que soient les personnes derrière ce carnage, je suis sûr d'une chose : ils n'ont pas eu peur de vous attaquer de front. Et cela en fait une menace suffisante pour que vous décidiez de vous en charger en personne. J'ai accepté cette enquête en conscience de tous ses dangers. Je compte bien la mener jusqu'au bout, en respectant mon devoir. Alors, si l'ennemie que vous craignez tant que n'a pas réussis à me dissuader de cela, croyez-vous le pouvoir, vous ?

Lorsqu'elle entendit ces mots, l'Oyabun sourit d'un air satisfait.

- Je comprends. Je me suis trompé sur vous, j'en suis désolé... Vous n'êtes pas un homme de courage, mais un homme de conviction. Il n'y a rien que je respect plus que cela. Je dirais même que je préfère qu'une personne comme vous sois charger de cette affaire, plutôt qu'une crapule qui aurait pris cet argent sans rien dire. Tout cela est rare de nos jours. Je vais vous laisser faire votre travail, bonne chance, inspecteur.

- Au revoir, Mme Araki.

La vielle femme retourna dans sa limousine et partit. Felix, quant à lui, décida de rentrer chez lui afin de finir l'analyse des éléments qu'il avait récolté au bar.

Alors qu'il entrait dans le garage de son bâtiment, Felix était pensif.

"Ils viennent nous voir directement sur les scènes de crimes maintenant ?… Je me demande combien de mes collègues ne se sont pas encore plongé dedans… Une police corrompue, voilà ce qu'on a pour veiller sur ce pays… Ça me dégoûte."

Une fois dans son appartement, Felix se fit réchauffer une boite de nouilles au micro-onde. Il s'installa ensuite devant un écran holographique qui lui montrait une projection 3D du bar dans lequel il était. Il y avait également une base de donné regroupant tous les témoignages recueillis en temps réels. Au bout de quelques heures de travail, il rangea sont plat à moitié entamé dans le frigo et se dit :

"Premièrement, la confrontation a été très rapide, les Yakuzas n'avaient aucune chance. Deuxièmement, tout porte à croire que notre tueuse n'était pas armé. Elle possède très certainement des implants cybernétiques illégaux ou militaire qui lui ont permis de faire tout ça. En tout cas, elle reste inconnue et c'est ce qui fait peur au clan Araki… Je suppose qu'il ne me reste plus qu'à attendre demain"

Après ces réflexions Felix enleva sa veste, déboutonna sa chemise et s'allongea dans son lit. Il ne lui fallut pas longtemps avant de s'endormir, éreinté par la semaine qu'il venait de passer.

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