Chapitre 10

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 Karoline revenu aux Etats-Unis sous le nom de "Natalia Boxer". Elle s'était installée dans un petit studio aux quartiers l'ouest de Los Angeles. L'endroit était presque délabré, mais elle ne pouvait rien se payé de mieux avec son travail de caissière qu'elle avait trouvé dans une petite supérette en bas de sa rue.

Toutes ses économies étaient malheureusement parties dans ses faux papiers. Cependant, Karoline avait réussis à se procurer quelques équipements informatiques dans un marché noir. Ces derniers, bien qu'illégaux, lui permettait de faire ses recherche en toute discrétion, sans être repéré par la police. Ce genre de précotions étaient primordiales pour des personnes recherchés comme elle. Car, depuis les années 2030 et l'explosion des cyber-attaques, le gouvernement Etatsunien n'avait fait que renforcer sa surveillance de masse.

Karoline recherchait des traces de l'incident ayant coûté la vie de sa sœur et de son père. Elle essayait également de découvrir ce qu'étaient devenus les rescapés, notamment sa mère. Malheureusement pour elle, ses recherches avançaient très lentement. En plus de son travail alimentaire qui lui prenait beaucoup de temps libre, elle constatait que les traces et les archives de cet incident étaient étrangement difficiles à trouvés. La situation semblait donc stagner et cela agaçait Karoline.

Un jour, alors qu'elle s'ennuyait, comme à l'accoutumé, à tenir la caisse, elle aperçut un homme cagoulé. Ce dernier sortit une arme de l'intérieur de sa veste et rentra dans la supérette.

"Et merde…" Se dit-elle, ayant peur de se retrouver obliger à utiliser ses pouvoirs.

À cette heure-ci, il n'y avait quasiment aucun clients. Les seules personnes présentes dans la supérettes étaient Karoline, le braqueur et Mme Fnehil, la gérante. L'homme cagoulé s'avança ensuite vers la casse tout en braquant Karoline avec son arme.

- Vide la caisse, tout de suite !

Karoline ne fit rien et resta silencieuse. Elle faisait mine d'ignorer ce qui se passait.

- T'es sourde ou quoi !? La caisse, maintenant ! Reprit le braqueur, approchant un peu plus son arme du crâne de la jeune femme.

Karoline aperçus ensuite, dans un coin de la pièce, Mme Fenhil se faufiler discrètement dans l'arrière-boutique. L'homme cagoulé finit par la remarquer également. Il se retourna vers elle et lui cria :

- Toi ! Tu bouges pas !

Une pointe de stress pouvait se faire entendre dans sa voix. Il ne semblait pas être en contrôle de la situation. Karoline, quant à elle, soupira avant se mettre enfin à parler :

- Patronne, arrêtez s'il vous plaît. Ne faites rien, je m'occupe de la situation.

L'homme cagoulé braqua à nouveau son arme sur la Karoline et répondit :

- Toi, tu te tais et tu me donnes l'argent ou je viens le prendre moi m…

- Ta main tremble, ton manteau pue la merde de chien. Ton regard et ta locution trahissent une expression de peur certaine. Peur que tu essayes de dissimuler tant bien que mal sous cette cagoule et sous ton air menaçant. Lui invectiva Karoline, d'un ton calme , osant même lui couper la parole.

Le braqueur resta silencieux et enleva la sécurité de son arme. Sa main tremblait de plus en plus. Karoline, toujours aussi confiante, reprit l'instant d'après :

- Tu n'es pas un braqueur, encore moins un meurtrier. Tu dois simplement faire ça par dépit ou par obligation. C'est drôle quand même, je n'ai même pas peur une seule seconde en te voyant. Et pourtant, je ne suis qu'une jeune femme sans défense.

- Tu ne me connais pas. J'ai besoin de cet argent, maintenant ! Je vais finir par tirer, ne me sous-estime pas…

Les yeux de Karoline s'injectèrent légèrement de sang au moment où elle hurla :

- Alors fait le !

Le braqueur sentit un frisson de peur le traverser. Après un moment de silence, il craqua psychologiquement et retira sa cagoule. Un visage blême, tailladé par la misère se dévoila ainsi sous les yeux de Karoline et de la gérante.

- Walter ! Je dois le faire pour lui ! Il faut qu'il ait les soins qu'il mérite ! J'ai besoin de cet argent, vous comprenez !? Je suis déjà à la rue, rien que quelques centaines dollars ferraient l'affaire… Rien que ça pourrait le sauvé…

Un sourire se dessina sur le visage de Karoline au moment où elle répondit :

- Je comprends mieux. Tu as besoin de cet argent, tu es prêt à tout… et il ne s'agit que de quelques centaines de dollars…

Mme Fenhil, qui assistait à cette étrange scène, essaya de se faire la plus discrète que possible. Cependant, Karoline se tourna ver selle et lui dit à voix haute :

- Dites patronne, vous rechercheriez pas un caissier, non ?

- Que racontez-vous Natalia ! On a qu'une caisse ici et on recherche personne ! Et puis c'est pas le moment !

- Bien évidemment que vous recherchez quelqu'un… Je démissionne.

- Quoi !? Mais qu'est-ce que vous me faites là ? Vous êtes devenu folle ?

L'homme armé, tout aussi confus que la gérante, pris la parole à son tour :

- Attendez, vous voulez me donner votre job ?.... Je suis venu vous braquer, je vous signale, pas passer un entretien d'embauche.

- Vous le voulez votre argent oui ou non ? Parce qu'à ce que je vois, vous êtes bien incapable de voler ou de braquer qui que ce soit. Ne faites pas n'importe quoi. Cela ne vaut pas la peine de s'attirer des ennuis inutilement….

Après un court moment de réflexion, l'homme enleva la sécurité de son arme et la pointa à nouveau vers Karoline :

- Désolé… J'ai besoin de cet argent, maintenant ! Ses jours sont comptés… Peu importe les risques, je dois le sauver, je n'ai pas le temps d'attendre ma paye ou je ne sais quoi. Qui voudrait de moi après tout ?

Karoline, toujours imperturbée par la menace, répondit :

- Oh, mais, je suis sûr que Mme Fenhil ici présente serrait ravis de vous embaucher. Elle pourrait même vous donner une petite avance de salaire, prélevé sur la paye de son ancien employé bien évidemment. Car, je suis sûr que vous travaillerez très dure pour sauver ce… Walter. Ne serait-ce pas là un meilleur compromis ? Qu'en pensez-vous, Mme. Fenhil ?

Karoline lança ensuite un regard à la vielle femme qui répondit sur ton peu convaincu :

- Oui… oui ! Pas de problème…

- Eum… Vraiment ? Vous seriez prêt à faire ça ? Répondit le braqueur, calmé.

- Bien sûr! Je vais vous prendre ça du coup. Enchaina Karoline en lui retirant délicatement l'arme des main.

- Merci… Je ne sais pas trop quoi dire. Si je peux avoir cet argent, je ferai tout ce que vous me demanderez !

Mme Fenhil soupira profondément, se couvrant le visage avec la paume de la main avant de répondre :

- Natalia, je ne sais pas si je dois vous remercier ou vous insulter.

Karoline pris ensuite le chemin de la sortir en répondant

- Faites comme vous voulez patronne. Et vous, monsieur le braqueur, vous avez une couchette et une salle de bain dans l'arrière-boutique pour vous loger. Commencez par prendre un douche, ce serrais déjà un bon début. Moi, j'y vais, je préfère encore mourir de faim que de perdre une journée de plus de ma vie derrière cette caisse.

Elle partit ensuite de la supérette sous les regards surpris de l'homme et de la gérante.

Après ces événements, Karoline profita de son nouveau temps libre pour se consacrer entièrement à ses recherches. Quelques jours plus tard, elle avait réussis à retrouver toutes les informations à propos de sa famille. Néanmoins, ces dernières n'étaient pas réellement pour lui plaire. Tout d'abord, elle appris que la destruction qu'elle avait causé dans son quartiers était considéré comme une explosion d'origine inconnue. Il n'y avait aucune version officielle, uniquement des spéculations dont certaines qui parlaient d'un accident militaire.

Pour Karoline, lire tout cela en sachant la vérité lui donnait des sueurs froides. Néanmoins, ce sentiment s'intensifia lorsqu'elle vit la liste des morts et disparus. Cette dernière comportait plus d'une centaine de noms. La seule personne de sa famille à avoir été retrouvé fut sa mère. Elle aurait été blessé gravement durant l'incident sans être déclarée morte à aucun moment. Finalement, Karoline retrouva sa trace dans le registre d'un hôpital psychiatrique à Los Angeles. Les raisons de son internat aurait étés une amnésie partielle ainsi qu'un syndrome post-traumatique qui l'aurait rendue inapte à la vie en société.

Malgré le vertige de se rendre compte de toute la souffrance qu'elle avait causé, Karoline ressentit une pointe d'espoir. Car sa mère était belle et bien vivante. Cela lui paraissait fou après ces deux années, mais il restait encore quelque chose de sa famille.

Karoline bouillonnait d'impatience quant à l'idée d'aller la revoir. Cependant, elle était paralysé par un énorme trac. Elle ne pouvait s'empêcher d'appréhender cette situation. Karoline se demandait si cela était une bonne idée, au vu de l'état psychiatrique de sa pauvre mère. Elle ne savais également pas si elle méritait d'aller la revoir, surtout après tout le mal qu'elle a fait.

Une fois ses recherches finis, Karoline décida, sur un coup de tête, de sortir dehors pour décompresser. Malgré qu'il ne lui restait quasiment plus rien, elle décida d'emporter un peu d'argent avec elle. Elle n'avait pas vraiment de plan en tête à ce moment-là. Elle voulait simplement s'occuper, le temps d'une soirée, afin de lutter contre son angoisse.

Karoline marchait seul dans la ville, éclairée par les milles couleurs de l'aube urbaine, vadrouillant sans destination en tête. Malheureusement pour elle, les rues sales du Los Angeles post-crise ne l'aidait pas à s'évader. À l'inverse des grandes forêts Canadienne, semblants toujours perdues dans un hiver réconfortant. Cette nature manquait profondément à Karoline. Il en était de même pour la famille qu'elle y avait trouvé. Karoline se demandait même parfois ce que pouvait être en train de faire Xavier, Simon et Natalia.

Au détour d'une rue, l'attention de Karoline fut capté par l'enseigne d'un petit bar. Ce dernier semblait très calme malgré l'ambiance festive qui s'en dégagé depuis l'extérieure. Cela plaisait énormément à Karoline qui décida de s'y essayer.

Après être rentrée, elle s'installa dans un coin du bar. Inhabitué à ce genre d'endroit, Karoline ne savait pas trop quoi faire. En réalité, la présence de tous ces gens lui donnait la migraine. Au final, elle ne commanda rien et resta assise, silencieuse et inexpressive.

Quelques minutes à peine après son arrivé, Karoline décida de partir, commençant à regretter son idée initiale.

Cependant, lorsqu'elle se leva pour partir, son regard fut attirer durant un bref instant vers le fond du la pièce. À cet endroit, il y avait une table VIP éclairé d'une lumière rouge et tamisé à laquelle étaient assis cinq hommes et une femme. La femme en question semblait très mal à l'aise et angoissée. Ce qui avait initialement piqué l'intention de Karoline chez-elle, était sa manière maladroite de cacher sous sa manches des traces d'attaches qu'elle avait aux poignets.

Quant aux cinq hommes, ils portaient de long pardessus noirs ornées de dessins et de symboles japonais très colorés. Tous affichaient un ton très sévère et personne ne semblait oser les approché. Parmi eux, un individus sortait du lot. Il s'agissait d'un jeune homme, assis à côté de l'étrange femme, à la posture décontracté et au sourire confiant. Ce dernier avait un bras cybernétique plaqué en or lisse, quelque chose de rare, même à cette époque.

"Eh bien, il vaudrait mieux les évités cela…" Se dit Karoline en les voyant, avant de sortir du bar.

Une fois dehors, Karoline marcha en direction de son studio, pensive.

"C'était qui cette femme ?… Ces marques sur son poignet étaient étranges… Ses hommes avaient aussi vraiment l'air menaçants… Quoi qu'il en soit, cela ne me regarde pas. C'était une mauvaise idée de venir dans ce bar de toute façon. J'aurais même dû rester chez moi je pense…"

Soudainement, les paroles de sa sœur lui revenues en tête :

"…J'aimerais être comme toi. Protégé les gens qui en ont besoin…"

Karoline s'arrêta durant quelques secondes puis rebroussa chemin.

"… et puis merde ! Ça me regarde quand même après tout."

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