Lhiréou contemple son nouveau corps ! Chapitre 23

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Chapitre écris par "Agathe"

Iliéna pousse cette deuxième porte. La lumière filtre sous la porte et l’éblouit avec force, l’obligeant à porter la main à son visage pour protéger ses yeux clairs.

Quand elle peut écarter les doigts sans cligner des yeux, elle découvre une petite pièce occupée par une sorte de gros coquillage blanc nacré.

Posé sur le bord de ce curieux coquillage, un tissu épais, plié en quatre, il fait penser aux éponges qu’on trouve dans la mer. Elle la touche. C’est bien la même matière en plus doux.

Sur sa droite un mur miroir reflète son nouveau corps. Pour la première fois elle le contemple avec les yeux d’Iliéna.

Un corps tout en harmonie et en finesse, mariant les courbes et les creux avec grâce, juché sur deux jambes interminables. Les extrémités de ses pieds et de ses mains sont peintes aux couleurs du corail, une couleur qu’elle aime particulièrement.

Cinq doigts à chaque extrémité, qui ne sont pas reliés entre eux par des voiles comme les Leauréliennes. C’est malgré tout très joli.

Hormis la toison blonde de son ventre dont elle n’arrive toujours pas à comprendre l’utilité, elle se trouve belle, très belle même.

Il y a aussi cette crinière qui orne sa tête et dévale jusqu’à ses reins. Elle est intriguée. Elle passe les doigts au milieu des boucles dorées. C’est tout léger et réellement très seyant.

— Comment me trouves-tu Lhiréa ?

— Je te trouve magnifique. Je me suis renseignée, Lhiréou, cette toison sur ta tête se nomme chevelure, et elle est l’apparat des femelles de la Terre. Il parait qu’elles en sont très fières et que les hommes l’apprécient beaucoup. C’est un critère de séduction pour eux.

— Comme c’est curieux, répond Lhiréou en souriant à son image. À côté, dans un coin de la pièce, une espèce de cabine ouverte semble lui dire, "Allez, entre" ! Elle fait un pas en avant.

— Hé ! Que fais-tu Lhiréou ? Ce n’est pas prudent, l’arrête Lhiréa, mentalement. Tu ne sais pas ce que c’est. Ne mets pas la vie d’Iliéna en danger. Attends, je vais demander à Réa, ce qu’est cet appareil bizarre.

Pour la première fois de sa vie, Lhiréou n’écoute pas sa sœur et fait faire à Iliéna un deuxième pas en direction de la cabine. Lhiréa se rend compte qu’en prenant possession du corps de l’humaine, Lhiréou a intégré certains traits de son caractère, que l’interface bionique n’est pas en mesure de contrôler. Elle s’inquiète pour sa sœur, et pressent qu’elles ne sont pas au bout de leurs découvertes.

— Lhiréou, je viens de correspondre avec Réa. Il a reproduit une cabine qu’on appelle "douche" sur Terre. Elle sert à se laver et à se relaxer. Il suffit de se mettre dessous et d’appuyer sur les boutons que tu vois sur la paroi, pour faire surgir des jets plus ou moins forts.

Les humains l’utilisent tous les jours et même parfois plusieurs fois par jour. Cela ôte les salissures de leur peau et leurs odeurs corporelles.

— Ah ça tombe parfaitement bien ! Je vais pouvoir me débarrasser de la pellicule collante qui recouvre mon corps, se dit Lhiréou dans le corps d’Iliéna.

— Tu as oublié que grâce à ce film, même s’il est devenu poisseux en séchant, tu as pu maintenir ton nouveau corps en vie, Lhiréou, lui rappelle sa sœur l’intermédiaire de leurs connexions bioniques

— Je le sais, mais maintenant que j’habite ce corps, je m’aperçois que je n’aime pas être visqueuse. Cette matière est très désagréable, je t’assure Lhiréa....et puis tu sais que j’adore l’eau, c’est la source de toute vie. Elle me manque vraiment.

Sans attendre une quelconque réponse, Iliéna entre dans la cabine de douche. Il y a une manette à l’intérieur qu’elle tire prudemment vers elle. Un déluge tiède tombe du ciel, inonde immédiatement ses boucles blondes, et s’écoule dans son nez et dans sa bouche. Elle se met à tousser violemment.

— Au secours Lhiréa, je ne peux plus respirer.

— C’est normal, les humains ne peuvent pas respirer l’eau. Iliéna a failli mourir noyée à cause de çà. Tu dois contrôler ta respiration.

— L’instant d’après, Iliéna comprend ce mode de fonctionnement et commence à trouver ce liquide chaud très agréable.

— Mmmhh !! Je n’ai plus froid du tout. C’est très plaisant Lhiréa, je n’ai pas du tout envie de sortir de là. Sais-tu ce qu’il y a dans cette boîte posée à mes pieds ?

— Réa dit que les humains mettent une noisette du produit qu’elle contient, dans leurs mains et le passe sur leur corps pour se laver. Essaie...

Iliéna appuie sur la boîte et un liquide parfumé en sort, une odeur absolument inconnue, mais délicate et entêtante. Le produit glisse sur sa peau qui devient incroyablement douce sous l’effet des mouvements circulaires. Cette sensation rappelle à Lhiréou celle ressentie au contact de l’eau marine lors de sa ballade avec les dauphins. Elle poursuit ses caresses sur sa poitrine qu’elle sent très réceptive. Une délicieuse sensation de bien-être l’envahit.

— Être humaine a décidément des côtés intéressants, Lhiréa. J’aimerais que tu ressentes toi aussi ce phénomène.

— Je sens ton trouble ma sœur, mais ne puis en savoir plus sur ce que tu éprouves, Lhiréou. C’est assez frustrant pour moi.

La main d’Iliéna descend un peu plus vers le bas de son corps. En s’immisçant entre ses jambes, elle découvre des sinuosités très sensibles qui la font tressaillir.

— Oh ! Que cela est donc bizarre. Les femelles de cette planète ont une configuration très différente de celles de Leaurélia. Lhiréa je viens de découvrir un nouvel organe, un peu comme une caverne douce et humide, entre mes jambes. C’est comme un endroit secret.

— Concentre-toi et dis-m’en plus Lhiréou, lui demande Lhiréa, en se redressant de son fauteuil.

— Non, Je n’ose pas m’aventurer par là, dit Lhiréou en retirant prudemment sa main. Ça me fait un peu peur et pourtant ça m’attire...

— Tu as raison, on ne sait jamais, Sort de cette pièce, ça suffit pour aujourd’hui.

Lhiréou pense que sa sœur a raison. Elle appuie sur la manette et l’eau s’arrête instantanément de couler. En sortant, elle éprouve de nouveau la différence de température. Elle a le réflexe de se frictionner avec le tissu posé sur le bord du coquillage.

Elle jette un coup d’œil à son image sur le mur. Sous l’effet de la chaleur sa peau a pris une jolie couleur rosée. Elle s’émerveille de ce changement de couleur. Encore un phénomène tout nouveau pour elle.

Elle choisit de ne pas recouvrir son nouveau corps, et au passage elle ne peut s’empêcher de vérifier la présence de cette brèche entre ses jambes. De nouveau une impression étrange...indescriptible puisque sans point de comparaison. Une seule question lui vient à l’esprit. Elle s’empresse de la communiquer mentalement à sa sœur.

— Lhiréa, d’après toi, est-ce par là que les enfants des "Humains" quittent le ventre des femmes, comme leurs images nous l’ont montré ?

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