Dixième histoire: Motus et bouche cousue (31 Octobre 2021)

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Percy se laissa tomber contre son dossier de chaise tout en soupirant, son cours d’histoire commençant à l’ennuyer plus que tout. Il restait encore 40 minutes avant la fin et d’être libéré de ce cauchemar. Son ami, assis à côté de lui, Albert Jenson, s’étira longuement les bras tout en baillant sans trop de discrétion.

- Bon sang, ce cours ne se terminera jamais! se plaignit-il tout en s’allongeant sur son pupitre alors que leur enseignant donnait son cours à l’avant.

- Ouais, répondit Percy, d’accord avec son copain.

- Messiers, s’adressa-t-il à eux l’enseignant, alors qu’il les entendait parler dans le fond de la classe. Si ce cours n’est pas passionnant pour vous, c’est bien. Mais ne dérangez pas les autres étudiants qui désirent réussirent.

Les étudiants se mirent à rire discrètement tandis que l’enseignant reprit où il en était dans son explication.

- Tu sais à quoi j’ai pensé? continua Albert à voix basse. On pourrait sécher ce cours-là la prochaine fois.

- Je devrai voir comment je pourrais arriver à faire passer cette absence sans que mes parents soient au courant.

Des fous rires à leur gauche leur obligèrent à tourner la tête en direction des personnes qui riaient sans faire attention au professeur.

- Les garçons! s’impatienta le professeur. Vous avez entendus le message que j’ai donné aux deux autres garçons dans le fond de la classe?

- Non, répondit l’un d’eux, du nom de Godrik More, tout en poussant un fou rire avec son autre copain avec qui il s’amusait.

Le professeur soupira de découragement.

- Enfin monsieur, si je n’écoutais pas votre cours, je n’écoutais pas non plus vos conseils que vous donniez pour garder le silence en classe.

Ceci causa l’hilarité dans le groupe, y compris Percy lui-même. Godrik tapa dans la main de son ami.

- Monsieur More, puis-je vous rappelez que votre moyenne en classe n’est pas la plus élevés de la classe, sans doute la plus basse même, et que sans vos efforts pour vous concentrer lorsque je donne mon cours, vous ne réussirai jamais à passer dans votre bulletin. Vous avez envie de devoir tout recommencer, tout ça parce que vous vous croyez capable de faire rire une classe avec des blagues de mauvais goûts?

Ce professeur était du genre très à l’aise pour donner son opinion face à quelque chose qu’un élève faisait d’incorrecte et qui ne lui plaisait pas. Mais de ce mesurer face à un élève têtu comme Godrik, ça ne servait absolument à rien de leur faire voir les vraies choses, parce qu’ils n’écoutaient jamais en classe, c’était aussi simple.

- Monsieur, puis-je me permettre, dit-il tout en se levant de sa chaise et en posant une main contre son cœur, comme s’il allait faire une prière. Si… simplement vous pouviez changer de métier, peut-être que le cours seraient déjà plus intéressant et nous tous ici aurions une meilleure moyenne.

Toute la classe trouva cette réponse très intelligente. Tout le monde contre le professeur. Certains d’entre eux acclamèrent pratiquement l’élève pour avoir dit une telle chose déplacée Percy regarda son copain, de son côté, un peu scandalisé qu’il ait osé parler comme ça devant lui.

- Ce type est un vrai con, dit Albert tout en riant quand même de ce qu’il avait dit.

Le professeur baissa légèrement la tête, et on pouvait sentir son mécontentement. Avant de s’emporter auprès de Godrik, il inspira profondément puis le regarda de nouveau droit dans les yeux.

- Godrik, je vous prierai de rendre visite à monsieur Bonnet, dit-il en désignant la porte.

Monsieur Bonnet était le directeur de notre école. Souvent, une visite chez lui n’était pas du tout un souhait pour les élèves de cette école.

- À votre place, je m’inquiéterais énormément pour votre avenir dans cette classe, mais surtout, pour votre avenir dans votre vie. Ce n’est pas ainsi que vous gagnerez une bonne place dans la société.

Godrick ramassa son sac à dos par terre, qu’il avait mis contre son pupitre, et il lança un regard noir au professeur. Il contourna les pupitres de l’avant et se dirigea vers la porte de la classe. Et juste avant de l’ouvrir, il se retourna vers l’enseignant.

- Aller vous faire foutre.

Puis il ouvrit la porte et la referma brusquement derrière lui.

Cette dernière réplique de la part de Godrik laissa tout le monde sans mot. Plus personne ne riait.

- Désolé pour ça, s’excusa l’enseignant. Mais ce jeune homme devra apprendre à être respectueux.

Percy trouvait dégradant la façon dont avait agi Godrik envers son professeur. Même si certaines blagues pouvaient passer, il y avait tout de même une limite à respecter, comme de ne pas envoyer promener son enseignant en faisait partit.

Albert se pencha vers lui pour lui chuchoter :

- Tu sais, le gars a dit la vérité après tout, son cours est nul. C’est la vérité.

Percy dévisagea son ami qui continua de regarder de devant lui. Il n’était pas d’accord sur ce point, malgré la vérité des propos qui avaient été dit.

Il resta le reste du cours songeur, ne pouvait croire que ce que ce cher Godrik More avait dit à son professeur d’histoire.

À la fin du cours, Percy se dirigea au casier de sa meilleure amie, Willow. Elle était dans le même cours que lui, mais il n’avait pas pu voir sa réaction face à ce que Godrik avait dit dans le cours.

- Hey Willow, dit-il en s’appuyant sur le casier voisin.

- Salut, soupira-t-elle. Tu sais quoi, j’aurais vraiment besoin d’un déjeuner.

Elle rangea ses manuels dans son casier tout en lui parlant.

- Tu n’as pas déjeuné encore je suppose?

- Non, répondit-elle, presque fière d’elle.

Percy jeta un œil à la ronde pour être certain qu’aucun de ses autres amis ne soient dans les parages. Il voulait parler seul avec Willow et qu’elle ne soit pas influencée par l’opinion des autres, parce que c’était tout à fait son genre de changer ses opinions en entendant celle d’un autre ou d’une autre.

- Dit, qu’est-ce que tu as pensé du cours tout à l’heure?

- Tu veux dire à part qu’il était terriblement ennuyant?

- Je veux parler de Godrik.

- Ah, lui. C’est un idiot, c’est tout.

- Ouais, mais il a été complètement stupide de parler comme ça devant le professeur.

- Enfin peu importe.

Elle ferma la porte de son casier et un sourire se dessina sur ses lèvres en regardant derrière lui. Il se retourna et vit Kiefer et Valentine, deux autres de ses meilleurs copains.

- Hey salut vous deux! les salua Kiefer.

- Salut, répondit Willow tout en serrant dans ses bras Valentine.

Kiefer regarda Percy puis il lui donna une tape contre son bras pour le faire sortir de sa bulle. Il sursauta légèrement.

- Hey, tu as l’air un peu perdu dans tes pensées. Ça ne va pas?

- Ouais, ça va, dit-il, sans trop être convaincant dans sa réponse.

Percy avait besoin de prendre du temps pour lui.

- Écouter, désolé tout le monde, mais je dois aller à mon casier.

Il leur envoya la main et n’attendis même pas de voir leur réaction qu’il leur tournait déjà le dos.

Percy n’avait pas arrêté de penser à ce qui s’était passé dans son cours d’histoire ce matin-là. Et pourquoi ça le préoccupait autant? Peut-être parce que c’était la première fois qu’un élève envoyait promener un professeur sous ses yeux. Il en avait réellement été jeté par terre. Peut-être aussi qu’il en était autant atteint parce que de son côté, jamais il ne ferait une telle chose.

Le lendemain venu, c’était vendredi. Albert, Willow et Percy commençaient leur journée d’école en histoire. Percy avait pris sa place et fixait le pupitre où Godrik était assis hier. La classe se remplissait, puis la cloche sonna pour annoncer le début des cours et le professeur entra au même moment, mais pas de trace de l’élève perturbant.

- Bonjour à tous, dit-il tout en déposant sa vieille mallette sur son bureau.

Percy attendit de voir si quelqu’un remarquerait l’absence de Godrik avant de poser la question.

2 minutes après que le cours soit débuté, alors que l’enseignant prenait les présences, une élève leva enfin la main alors qu’il n’avait pas nommé le nom de Godrik More. C’était l’une des filles qui se tenait régulièrement avec lui.

- Monsieur, où est Godrik ce matin?

- Monsieur More est en suspension jusqu’à lundi prochain.

Et la discussion resta close.

Encore chamboulé par les propos de Godrik, lorsque le cours termina, Percy se rendit au bureau du professeur pour lui en parler avec lui, juste question de curiosité.

- Monsieur, dit-il tout en s’avançant de façon hésitante vers le bureau, les autres élèves prenant la sortie.

- Ah, Percy, vous avez une question?

Il était en train de ranger ses documents dans sa mallette.

- En fait ça n’avait pas de lien vraiment avec votre cours, mais je voulais simplement vous parlez de Godrik.

Il sentit une espèce de malaise chez son enseignant lorsqu’il avait dit le nom de cet élève.

- Que voulez-vous savoir? demanda-t-il un peu plus bêtement.

Percy pouvait comprendre que la mention de ce nom pouvait l’enrager après ce qu’il lui avait dit.

- Eh bien… je voulais simplement vous dire que j’étais désolé. Je sais, ça peut paraître idiot, mais je n’en reviens toujours pas ce qu’il vous a dit.

- Ça ce n’est rien du tout mon garçon.

Il ferma sa mallette et se dirigea vers la sortie de la classe, Percy le suivant derrière.

- C’est la première fois que ça vous arrivait?

- J’ai eu beaucoup d’élèves comme lui, je l’avoue. Mais il y a une seule chose à savoir, c’est qu’à partir de maintenant, plus personne n’utilisera ce genre de vocabulaire envers un enseignant. Comme Godrik, il a été puni comme il le fallait.

Il lui fit un sourire puis il sortit de la classe.

Percy resta cloué au sol une seconde. Puni comme il le fallait? Qu’est-ce que cela voulait dire.

Ça, ce fût ce qui développa des questions sur la vraie punition de Godrik.

Le lundi suivant, ayant passé une fin de semaine entière à essayer de savoir où Godrik vivait pour aller lui parler, dès qu’il entra dans l’école, il se jeta au casier de Willow pour aller lui parler, mais pas de n’importe quoi.

- Salut Willow, dit-il avec ses cahiers à la main.

- Ah, salut Percy, ça va?

Il ne répondit pas à sa question.

- Hey, tu sais si Godrik est revenu de sa suspension aujourd’hui?

- Godrik? resta-t-elle interdite par sa question.

- Godrik More, dans notre cours d’histoire, soupira-t-il.

- Ah lui, j’en sais rien.

Après tout, lui aussi il devrait se foutre de ce garçon stupide, pourtant, Percy avait été resté saisit par ce que son enseignant d’histoire lui avait dit vendredi au sujet de sa punition. Il sentait que quelque chose ne tournait pas rond du tout dans cette histoire de suspension.

Percy quitta le casier de Willow ainsi, sans rien lui dire de plus.

- Percy? se demanda-t-elle.

Elle ne comprenait pas ce qu’il lui prenait tout d’un coup.

En après-midi, Percy avait son cours d’histoire. Et comme il l’avait bien prévu, Godrik n’était pas présent encore ce jour-là.

- Merde, où il est cet imbécile? se dit-il à voix basse.

- Quoi? dit Albert, assis à côté de lui.

Percy le regarda.

- Euh… rien.

Albert fronça les sourcils.

L’enseignant débuta son cours. Il commença par prendre les présences, puis ensuite, il demanda à tout le monde de sortir leur manuel. Percy sortit le sien tout en gardant un œil en direction du pupitre vide.

- Tom, il y a un problème? demanda soudain le professeur à un élève assis devant.

- Rien du tout professeur, répondit bêtement cet élève en question.

- Eh bien moi je crois que si. Où est votre manuel?

- Je ne l’aie pas.

L’enseignant croisa les bras tout en soupirant.

- Et puis-je savoir pourquoi vous ne l’avez pas en votre possession?

- Mon manuel se trouve chez Godrik.

L’élève avait lancé un regard noir vers le professeur.

- Mais… pourquoi est-il chez votre ami alors que vous saviez que vous en auriez besoin?

Il avait dit cela tout en riant.

- J’en sais rien, peut-être parce que j’ai été lui rendre visite cette fin de semaine.

Percy observa le visage du professeur se crispé d’angoisse.

- Vraiment? dit-il tout en ravalant sa salive. Eh bien vous pourriez peut-être vous joindre à sa suspension.

L’élève se leva brusquement de sa chaise et se mis à quelques centimètres du visage du professeur. Les élèves s’attendaient à dégénération de la situation.

- Sa suspension se terminait aujourd’hui, et il n’est toujours pas à l’école. Je sais pourquoi.

Tom jeta un œil à la classe ensuite quelques secondes puis il quitta ainsi le cours, en furie.

L’enseignant replaça sa cravate et Percy pouvait apercevoir la sueur perler sur son visage d’où il était assis.

- Très bien, dit-il en riant nerveusement. Laissons tomber ce petit… incident. Reprenons où nous en étions.

Percy était désormais sûr qu’un truc pas normal s’était passé avec Godrik. C’est pourquoi, dès que le cours fût terminé, il se pointa dans le bureau du directeur, au lieu d’aller discuter avec ses amis pour la pause, comme il le faisait à l’habitude.

Il frappa à la porte de Monsieur Bonnet.

- Oui, entrer, dit-il, tout en feuilletant un document qu’il avait en main, debout derrière son bureau.

Percy ouvrit la porte du bureau.

- Bonjour monsieur Bonnet, je… je voulais vous posez une question.

- Ah, Percy, bien sûr. Assied-toi.

Percy préféra mieux rester debout. Jeremiah laissa de côté le document qu’il avait en main puis il appuya ses mains sur son bureau.

- Je t’écoute.

- Eh bien… c’est au sujet de Godrik More, l’élève que vous avez suspendu jeudi passé.

Il fronça les sourcils.

- … d’accord… qu’est-ce que… tu voudrais savoir au juste?

- J’étais là lorsqu’il a insulté mon enseignant. Vous l’avez suspendu ensuite, et j’ai cru comprendre que sa suspension se terminait aujourd’hui.

- C’est exact.

- Mais il n’est toujours pas présent, et selon ce qu’à dit l’un des étudiants dans ma classe, qui semble le connaître très bien, il n’a pas l’air bien.

Il ne savait pas pourquoi, mais le directeur se mit à rire. Il contourna son bureau et tapota l’épaule de Percy.

- Tu sais mon garçon, tu t’en fais beaucoup trop. Madame Madeleine s’est chargée de lui. Pour le reste, tu devrais plutôt te concentrer sur tes études.

Au même moment, la directrice en question, Madame Madeleine, entra dans le bureau du directeur.

- Ah, bonjour Percy, la salua-t-elle d’un sourire chaleureux.

- Bonjour madame, répondit-il, devenu nerveux.

- Je dois parler avec Madame Keller, si tu veux bien nous laisser, lui dit le directeur.

Il ne lui sollicita pas deux fois. Percy quitta le bureau du directeur, puis une fois assez loin, il courut vers la sortie de l’école.

Avec ce que Monsieur Bonnet venait de lui mentionner, il était convaincu que Godrik avait passé un sale quart d’heure dans le bureau jeudi. Il ne restait plus qu’à aller confirmer avec l’élève lui-même ce qui lui était arrivée.

Il lui restait encore un cours à son horaire, mais Percy désirait absolument aller parler à cet élève et de comprendre ce qui s’était passé pour avoir l’esprit tranquille.

Finalement, Percy avait eu des raisons d’avoir été si curieux envers Godrik et de ce qu’il avait fait ce jour-là.

Plus tôt dans la journée, Percy avait entendu deux élèves parlés ensemble dans le corridor de Godrik, et l’un d’eux avait mentionné où il habitait. Ce n’était qu’à deux rues de l’école.

Percy s’y était rendu en courant, son sac à dos sur son épaule. Il trouva ainsi l’adresse de la maison de ce garçon, une demeure très en ruine et mal entretenu, avec plusieurs mauvaises herbes à l’avant. Avec le temps frais de l’automne, elle avait tout d’une parfaite maison abandonné et hanté. Il longea le terrain et grimpa les trois marches en ciment craquelés à l’avant de la maison, puis il sonna à la porte. Il attendit environ 30 secondes devant la porte vitré, puis un ombrage s’y dessina. On lui ouvrit, et Percy se jeta presque sur le sol en voyant que c’était Godrik, toutefois dans un état des plus lamentables. Ses cheveux étaient ébouriffés sur son crâne et mal lavés, ses yeux cernés, mais le pire, c’était ses lèvres. Elles étaient enflées et il y avait des espèces de blessures tout autour de ses lèvres, comme si quelqu’un lui avait enfoncé des aiguilles dans la peau.

- Qu’est-ce que tu veux? lui demanda-t-il d’une voix rauque.

Percy était sans mot. En entendant sa question, il essaya de revenir sur terre et de ne plus regarder cette horrible blessure à son visage.

- Euh… je suis… Percy… Percy Olsen, tu me reconnais sûrement? Je suis dans ton cours d’histoire à l’école.

Le garçon baissa les yeux pour regarder le sol, sans expression. Percy pouvait comprendre son agissement. Il avait dû vivre quelque chose de traumatisant. Il jeta un œil derrière lui, dans la maison, puis il revenu à lui.

- Tu veux peut-être entrer?

Il hocha la tête.

- Oui, si tu veux bien?

Le garçon lui fit signe de le suivre à l’intérieur. Percy entra, Godrik le laissant passer, puis il referma la porte derrière lui. Il y avait une odeur désagréable par ici de renfermé et d’humidité. Cet élève vivait dans des conditions assez misérables. Cela pouvait sans doute expliquer un peu son comportement dérangé à l’école. Il ne devait pas avoir de superbes parents non plus. Godrik était le genre d’étudiant comme les autres, qui détestait sa famille et qui se foutait d’eux.

Il y avait maintenant deux options. Était-ce ses parents qui lui avaient infligés cette conséquence ou encore, est-ce que c’était quelqu’un de l’école qui avait voulu le faire payer?

Lui et Godrik s’étaient retrouvés dans le sous-sol de sa maison, là où le jeune garçon dormait. Son lit n’était même pas un lit. Il dormait simplement sur une base de lit en métal, sur un matelas et un seul drap pour se recouvrir. Cet endroit avait tout d’un cachot. Et que dire de la lumosité? Vraiment très faible et qui rendait cet endroit encore plus désespéré. Ce n’était qu’une simple ampoule jaunâtre au plafond qu’on ouvrait à l’aide d’une corde qui servait d’éclairage.

Assis sur une chaise en métal et Godrik sur son matelas crasseux, ils restèrent silencieux quelques instants. Percy ne savait pas trop comment lui demander ce qui s’était passé. Ce garçon devait être en état de choc et il ne voulait pas le pousser à parler non plus.

Heureusement, Godrik débuta la conversation.

- Alors, pourquoi tu es venu me voir au juste?

- En fait… c’est que… tu sais, le jour où tu t’es fait suspendre? J’étais là dans le cours, et j’ai tout entendu ce que tu as dit au professeur.

Godrik paraissait quasiment indifférent face à ce souvenir en classe.

- Et alors?

- Bien… de ce que j’ai entendu des étudiants, tu devais revenir lundi, c’est-à-dire aujourd’hui. Mais tu n’étais pas là.

Celui-ci poussa un fou rire sarcastique.

- Sincèrement… tu crois que je me serais pointé avec ça au visage, dit-il en lui désignant sa blessure.

Il poussa un soupir tout en frappant son matelas d’un léger coup de poing.

Effectivement, il était sous le choc. Et Percy ne se serait pas pointé non plus dans cet état.

Cette fois, il se lança. Il voulait le faire parler et dénoncer cet acte si jamais il le fallait.

- Je ne veux pas du tout être indiscret avec toi, mais… cette blessure… qui t’a fait ça?

- Ça? C’est la punition à laquelle j’ai eu droit pour avoir fait ce que j’ai fait dans ce cours.

Percy attendit impatiemment les explications.

- Tu sais, je crois qu’ils étaient tous du coup.

- Qui?

- Toute l’école.

Percy avait bien peur de découvrir la vérité derrière tout ça.

- Vois-tu, la journée où le professeur d’histoire m’a envoyé dans le bureau du directeur, ils m’ont accueilli bien gentiment. Honnêtement, je croyais qu’ils étaient devenus dingue. J’ai vu qu’un truc clochait, puis Monsieur Bonnet m’a transféré dans le bureau de Madame Keller. C’est là où elle a fermée la porte de son bureau à clé tout en me parlant doucement, puis je l’ait vu sortir de son tiroir une aiguille puis un fil. Elle m’a dit : Nous n’avons aucun autre choix Godrik, mais nous devons te punir pour ce que tu as fait, parce que ce que tu as commis, ce n’est pas correct. C’est un péché. Puis c’est comme ça qu’elle m’a cousue les lèvres avec cette aiguille, avec beaucoup de difficulté, bien sûr. J’ai souffert, comme jamais. Et elle m’a dit, juste après avoir terminé son œuvre : Motus et bouche cousue. Tu ne diras rien à personne, parce qu’il pourrait y avoir de très mauvaise conséquences qui vont s’ensuivent.

Godrik racontait ce récit sans la moindre fureur ou même peur dans la voix. Il était neutre dans son émotion. De son côté, Percy en avait des frissons tout le long de sa colonne vertébrale.

Godrik avait-il voulu mettre cela sur le dos du directeur et la directrice seulement pour se venger? S’était-il infligé lui-même cette souffrance? Ou encore, ces parents l’avaient-ils forcé à dire cela pour éviter que cela passe sur leur dos à eux?

- Tu ne peux pas imaginer ce que ça fait…

Il acheva ainsi son récit et il resta muet.

Percy avait fait des recherches de son côté, voir si Godrik avait dit vrai, puis il y découvrit des vieilles coupures de journaux en fouillant profondément dans l’histoire de son école sur internet. C’était des anciennes coupures au sujet d’une affaire à l’école très semblable à celle de Godrik. Une jeune fille de l’école et ses parents avaient dû taire cette histoire macabre par les menaces fait par l’école. Dans ces années, la religion étant maître dans les écoles, et ils en avaient été effrayés et croyait sincèrement être puni si jamais ils en parlaient de ce qui s’était passé avec leur fille. Les parents avaient tout simplement dû faire changer leur enfant d’école, gardant pour eux ce terrible secret enfouit. Mais un jour, l’histoire a dû fuité et l’école a mis dehors les responsables, fermant ainsi l’école durant quelques temps avant de retrouver un autre directeur.

Depuis la réouverture, monsieur Bonnet et Madame Keller avaient-ils repris cette espèce de rituel épouvantable que les autres avaient fait dans leur école? Ou encore, étaient-ils de mèche avec eux?

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