Tu manques à ma folie, à mon inspiration,
Aux longues et blanches nuits de ma révolution,
À mon esprit curieux, à mon humour grossier,
Tu manques, silencieux, à mon éternité.

Dans tes yeux, ce soir-là, j'ai cru voir l'impossible,
Enfin le faux goujat s'était montré sensible,
Échangeait, souriant, plus d'une politesse,
M'invitait, surprenant, aux valses de l'ivresse.

J'avais rêvé à nous, et au jour où enfin,
Le hasard ferait tout pour croiser nos chemins,
Alors quand sur ma taille, tes mains se sont posées,
J'ai compris où ma faille, toujours, résiderait.

Tu manques à mes désirs, à mes fantasmes bruts,
Aux instants où chavirent mes lascives volutes,
À mes bras enlaçants, à mon chat indocile,
Tu manques, indifférent, à mon indélébile.

Sans vraiment te connaître, sans même un seul baiser,
En moi, venait de naître, la croyance cintrée
Que depuis la tribune, on pourrait percevoir
Nos affections communes et nos affres notoires.

Et je rêvais à nous, et au jour où enfin,
Mes matins seraient flous de tes virils entrains,
Alors malgré le froid que tes mots me soufflaient,
J'ai compris les émois de mon cœur aliéné.

Tu manques à mes ébauches, à mes plans de comète,
Aux heures où se chevauchent mes plus fortes tempêtes.
À mon idéaliste, à mes livres d'enfants,
Tu manques, même triste, à mon tapis volant.

Peut-être que jamais, tu n'auras la vision,
Du bonheur que promet notre douce effusion.
Je l'écrirai alors, poussée par l'évidence,
Je l'écrirai encore, conjurant ton absence.

MH.