Si la vie n'est qu'un pont, qu'il ne faut y bâtir
Ni solide maison, ni royaume, ni empire,
Si elle n'est qu'un passage entre deux au-delà,
Et que même les sages n'en acceptent le glas,
Je t'aimerai plus fort.

Si on ne peut savoir ou connaître à l'avance,
Ni combien d'heures de gloire, ni combien de souffrance,
Si cette traversée prend un temps incertain,
Que les plus dévoués en redoutent la fin.
Je rêverai encore.

Sans jugement ni critique du chemin parcouru,
D'auprès quels fanatiques nos âmes se sont vendues,
Sans colère ni tabous des épreuves précédentes,
Même si coulent sur nos joues des larmes résistantes,
Je t'écouterai toujours.

Sans artifices feints ni masque de parade,
Me prenant par la main, dans cette mascarade,
Sans perverse intention ni possessive nature,
Même si la passion rend la tâche plus dure,
Viens me parler d'amour.

A la prochaine planche qui du pont se détache,
Ou qu'une averse franche en fait glisser les marches,
Serre-la pour t'aider, ou pour me secourir,
Ou pour te rapprocher, m'embrasser et sourire.

MH