Prologue

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_Aller, viens ! Je t'attends ! cria un jeune homme dans un long manteau obscur comme la nuit.

En face de lui, dans les décombres d'une ville en flammes, se tenait debout une ombre dissimulée presque complétement dans la fumée blanche qui s'élevait du sol. Sans crier gare, elle se jeta sur l'homme au manteau et tenta de le frapper, ce qui fut un échec.

_Tu sais pas faire mieux espéce d'abruti ?! cria l'homme à l'ombre pour la provoquer.

Cette fois-ci, l'ennemi inconnu se rua encore plus vite sur sa cible, et son poing heurta le visage du jeune homme qui s'écroula à terre, presque mort sur le coup.

À la limite de l'inconscience, l'inconnu habillé de noir se retourna sur le dos en gémissant de douleur, puis toucha du bout de son doigt sa blessure déjà suppurant de sang bleu comme s'il voulait s'assurer qu'il avait mal. L'ombre s'approcha trés lentement de son adversaire hors-course en le regardant de haut puis murmura :

_Et maintenant ? Mon ami ... mon allié ... mon traître ... Que suis-je sensé faire ? Abréger tes souffrances ? Te laisser en vie ?

La voix monstrueuse de l'ombre faisait trembler les fenêtres des batîments en flammes autour d'eux.

_Juste pour quelques secondes de plus ... répondit l'homme qui crachait du sang.

Du bout de ses doigts, il arriva à immobiliser l'ombre surnaturelle pendant un instant, ce qui fut suffisant pour briser la pierre violette qu'il avait discrétement sorti de sa poche.

Réveil

_Il s'éveillera un jour ? demanda une femme dans le couloir.

_Il n'y a pas de raison pour que cela n'arrive pas. Tout le monde dans cette chambre s'est déja réveillé une fois, pourquoi pas lui ? répondit une voix grave.

_Mais cela fait deux ans qu'on attend ... D'autres pourraient prendre sa place ...

_Il est hors de question qu'on le jette dehors ! s'énerva l'homme à la grande voix.

Jalian ne comprenait pas ce qu'on disait de l'autre côté de la porte. Il venait de reprendre conscience brutalement, comme s'il avait dormi pendant des décennies. Il cligna plusieurs fois des yeux pour essayer de mieux voir autour de lui avant de comprendre que la chambre où il se trouvait était presque complétement plongé dans le noir. Il regarda ses mains, mais ne les reconnut pas, comme si elles lui étaient étrangères...

Il était allongé dans un lit superposé, dans une chambre remplie de lits occupés par des gens qu'il n'avait jamais vu. À côté de chacun d'entre eux, il y avait une petite table de chevet avec des lampes différentes pour chacun, passant par des lumières classiques jusqu'à des lumières qui défiaient toutes les lois de la physique. Même avec sa mémoire vide, Jalian n'avait pas peur mais il savait néanmoins que la panique ne tarderait pas à prendre le dessus ...

La porte de la pièce s'ouvrit brutalement, inondant la chambre d'une lumiére jaune semblable à la lumiére du Soleil. Un homme d'une carrure inhabituellement grande entra sans ménagements, mais aucun des dormeurs n'ouvrit l'oeil, comme s'ils étaient tous en transe.

_Il est réveillé ! dit-il.

Jalian reconnut immédiatement la voix grave qu'il avait entendu dans le couloir, puis deux femmes prirent place à ses cotés. La premiére était grande, blonde, avec des yeux bleus, tandis que l'autre était plus petite, aux cheveux bruns.

_Mais ... Depuis quand ?! commença la blonde.

_Comment c'est possible ?! termina la brune.

_Silence ! cria l'homme.

Il s'avança vers Jalian, qui s'était assis dans le lit tout en cachant son corps nu avec la couverture.

_Je sais que tu as peur ... dit-il. Mais tu dois avoir confiance en nous, c'est une question de vie ou de mort ... Littéralement.

Jalian, intimidé par l'inconnu, ne répondit pas. Tout en gardant le silence, il essayait de percer les secrets de l'homme en face de lui, mais c'était impossible ...

_Je ... Je peux avoir de quoi m'habiller ... S'il vous plait ? demanda Jalian timidement.

_Angela, améne lui quelque chose à se mettre.

_Euh ... Oui, mais quelle taille ? demanda la blonde.

_Peu importe, on ira en acheter plus tard.

_D'accord.

La femme quitta la piéce, laissant Jalian seul avec encore deux des trois inconnus qui eux semblaient le connaître.

_Il est parfait ... murmura l'autre femme.

_Hukil avait raison, ajouta l'homme.

_Je ... Je suis là vous savez, murmura Julian.

_Oui, on sait, répliqua séchement la brune.

_Tu devrais lui témoigner un peu de respect, rétorqua l'homme. Va donc aider Angela.

Renfrognée, elle sortit de la chambre en refermant la porte violemment.

_Je te prie de l'excuser ... Elle a du mal à contenir son bonheur de te voir éveillé.

Jalian resta silencieux. La peur commençait à lentement à prendre du terrain ... Il s'était réveillé nu comme un ver chez des inconnus, avec des gens qui semblaient fous.

_Je sais que tu as peur, et c'est normal ... Tous les Dormeurs ont peur quand ils reviennent, ajouta-t-il.

_Tout le monde aurait juste peur dans cette situation de toute façon ... murmura Jalian. Et ... Attendez ... Quand ils reviennent ?! Quand il reviennent d'où ?!

_On va attendre qu'Angela t'améne des vêtements et on en parlera pendant le tour du propriétaire, d'accord ?

Avant que Jalian puisse répondre, il quitta la chambre sans vraiment fermer la porte. Le jeune homme attendit alors que la femme aux cheveux blonds revienne. Au plafond était projeté ce qui semblait être la carte du ciel avec absolument toutes les étoiles et les constellations connues.

La porte s'ouvrit à nouveau, et Angela lança un tas d'habits depuis le couloir et repartit sans même entrer. L'escalier grinça, puis le silence s'installa comme propriétaire de l'habitation. Jalian ne savait pas quoi faire, la fênetre était hermétiquement fermée et le seul moyen de partir était surement l'escalier qui menait directement au repaires de fous un étage plus bas. Il descendit prudemment l'échelle du lit, et enfila rapidement les vêtements un peu trop grands qui sentaient la lessive. Il sortit lentement de la chambre et entra dans un couloir tapissé de moquette rouge foncé. Quelques bougies permettaient de percer l'obscurité et d'y voir quelque chose. Pas à pas, Jalian avança prudemment dans le corridor, faisant craquer les vieilles planches du sol. L'escalier sentait le renfermé et la poussière.

Une fois en bas, Angela fit un petit signe de la main pour lui indiquer de la suivre. Elle lui fit traverser une vieille cuisine marchant encore au gaz pour l'emmener au milieu du salon, occupé par une télévision allumée et deux canapés en cuir, l'un en face de l'autre.

_Tu peux t'asseoir, lacha la femme. Garthur ne devrait pas tarder à arriver.

_Euh ... Merci ... répondit timidement Jalian.

Elle s'eclipsa rapidement, laissant le jeune homme seul encore une fois. Il prit place dans un siége, sans faire vraiment attention autour de lui, trop intrigué par ce qui passait sur la chaîne d'informations :

_En ce 28 novembre 2022, nous avons reçu le rapport des forces armées stipulant qu'un des quartiers généraux d'une force terroriste étrangére avait été détruit pendant la nuit, à Chicago. Cette association d'ex-militaires serait à l'origine de plusieurs ...

L'écran s'éteignit alors et, dans le reflet du verre, Jalian distingua la silouhette d'un homme de forte carrure, habillé d'une veste bleu marine. Il se retourna alors et sa premiere impression vu que cette personne n'aurait jamais pu appartenir à son temps. Son style vestimentaire ne correspondait à aucune mode connu, mais l'ensemble cohérent de la veste bleue, du jean blanc délavé et de la casquette noire fonctionnait assez bien pour qu'il puisse se fondre dans la foule et disparaître comme s'il n'avait jamais été là. Sa barbe de trois jours cachait ses traits, mais elle était trés bien taillée. Mains dans les poches, il observait Jalian avec un certain air qui était tout sauf désintéréssé.

_Tu es bien réveillé ? demanda-t-il avec un petit sourire.

_Oui mais ... Comment vous connaissez mon nom ? répondit l'autre sans réfléchir.

_Nous sommes dans une petite association qui s'occupe de gens plongés le coma et que les gens ont abandonné ... Il est normal que nous connaissions le nom de nos petits protégés après tout. Tu es ici à Paris, et comme tu l'as entendu nous sommes en 2022. Te souviens tu de quelque chose avant ton accident ?

_Mon accident ? Quel accident ?

_Celui qui t'a plongé dans le coma.

Jalian essaya de nouveau de fouiller dans son esprit, mais sa mémoire restait désespérément vide ...

_Je ne me rappelle rien ... Rien du tout.

_Ce n'est pas grave ... On sait que tu t'appelles Jalian et que tu as 19 ans, c'est suffisant, dit l'homme en souriant franchement.

Il s'assit juste en face de Jalian, et s'appuya avec ses coudes sur ses genoux pour approcher son visage de celui du jeune homme. L'ancien inconscient voyait chaque trait de la figure de l'adulte plus âgé que lui, et sans doute plus sage.

_Je m'appelle Garthur, je dirige cet endroit.

_Bonjour ... monsieur, répondit Jalian.

_"Monsieur" ! Quelle politesse ! lacha Garthur en ricanant.

Il s'enfonça dans le canapé, et croisa les bras.

_Pas besoin de politesses avec nous, d'accord ? continua-t-il sur un ton plus sérieux. Ici, chacun d'entre nous fait partie d'une grande famille, tu comprends ?

Garthur dégageait un charisme relaxant. Son air confiant calmait progressivement Jalian, qui se détendait un peu plus à chaque mot prononcé par l'homme un peu plus vieux que lui. Même si sa mémoire lui faisait défaut, le jeune homme prenait tout doucement confiance en sa future famille, ce qui était étrange vu qu'il ne connaissait pas encore tout le monde.

_L'amnésie est tout a fait normale, ne t'en fais pas, déclara Garthur comme s'il lisait dans les pensées. Si jamais tes souvenirs te reviennent, parles en à un de nous quatre, Angela, Marie ou moi, d'accord ? Personne n'est prisonnier ici, tu peux partir quand tu veux.

Troublé par ses pensées, Jalian resta silencieux. Selon cet homme, il avait eu un accident et avait perdu la mémoire ... Mais était-il possible de vérifier ses dires ? Lui et les deux autres femmes qui l'accompagnaient n'étaient-ils pas des psychopates qui retenaient une demi-douzaine de personnes en otage à l'étage juste au-dessus de leurs têtes ?

_Je le répéte, si tu n'as pas confiance en nous, tu es libre de partir.

_Vous êtes télépathe ?

Jalian avait enfin libéré la question qui lui brûlait les lévres, ce qui fit ricaner Garthur.

_Bien sûr que non, tout le monde sait que la télépathie n'existe pas voyons ... C'est juste que je sais décoder les expressions des gens. Même les plus discrétes, un peu comme un mentaliste.

Le jeune homme ne rétorqua rien, ne savant pas quoi dire. Toutes ces informations se bousculaient dans sa tête, l'empéchant de formuler d'autres questions cohérentes. Pourquoi était-il ici ? Qui étaient ces gens ? Combien de temps avait-il dormi ?

_On va aller te chercher d'autres vêtements d'une taille plus adaptée d'accord ? Ceux-ci sont un peu grands.

Jalian voulut regarder ses mains, mais les manches trop longues de son pull rouge l'en empéchaient. Garthur se leva alors, et retira sa veste qu'il tendit au jeune homme.

_Il fait froid dehors, prends-la.

Tremblant, Jalian prit timidement le manteau et Garthur se dirigea vers le hall d'entrée en ajoutant :

_Tu peux choisir les chaussures que tu veux dans l'armoire.

Il pointa du doigt un meuble en bois verni qui s'ouvrit tout seul. Jalian, l'esprit trop occupé ne remarqua pas ce qui venait de se passer. Il opta alors pour une paire de bottes de cuir noires qui juraient avec le reste de ses vêtements. N'importe qui de sensé aurait qualifié sa tenue de faute de goût universelle : l'association de grand pull rouge et d'un pantalon vert troué à moult endroits créait un ensemble absolument ridicule. Une fois les lacets noués, ils sortirent tous les deux dans la rue soumise à une tempête de neige digne d'un blizzard.

_C'est par là ! cria Garthur pour couvrir le bruit du vent trés violent qui fouettait le visage des passants.

Les flocons qui tombaient sur la tête de Jalian lui mouillaient les cheveux, ce qui ne manqua pas de lui rappeler qu'il n'avait même pas pris le temps de se regarder dans un miroir ... Le pavé était couvert de verglas, caché par une épaisse couche de neige. En proie à un blizzard, les rues se coloraient de blanc et la neige restait en suspension dans les airs, empêchant les gens d'y voir à plus d'une dizaine de métres. Des stalactites de glaces pendaient aux vieilles gouttiéres en acier gelé juste au dessus de leurs têtes, tel une épée de Damoclés qui leur tomberait dessus au moindre faux pas. Ils prirent la direction du magasin de vêtements le plus proches, à 300 métres plus bas dans la rue.

_Bienvenue dans les bas-fonds de Fortier, à quelques kilométres de l'ancienne capitale ! lacha Garthur.

_Paris ? demanda Jalian.

_Tu te souviens de Paris ? C'est déjà ça. Bordeaux est devenue la nouvelle capitale depuis les crises successives du gouvernement de 2020 ... Leurs conneries ont duré un an et demi, et il ont finalement réussi à séparer le pouvoir en deux. Depuis, les Libérés ont tout déplacé au sud pour éviter que ceux qui supportaient les Royalistes ne leur fassent subir le même sort. La vraie France unifiée n'existe plus, maintenant il n'y a plus que la Haute et la Basse-France. Et c'est pas plus mal. C'est presque la guerre entre eux, la frontiére n'est qu'a une vingtaine de kilométres au sud ...

_Pourquoi vous êtes restés ici alors ?

_Parce que les Royalistes payent bien, alors que le Président nous a toujours évité quand on faisait des demandes de fonds ...

Ils arrivérent à un carrefour et désormais, plus personne n'était dehors. Les feux de signalisation illuminaient toujours la route de leur couleur verte, orange et rouge, mais plus aucun conducteur n'était au volant pour traverser le croisement. Jalian regarda autour de lui, puis vit une femme qui les épiait depuis sa fenêtre. Quand leurs regards se croisérent, elle disparut en un éclair derriére ses rideaux noirs.

_Fais pas attention aux gens ici, ils sont tarés et paranoïaques. Les Royalistes et les Libérés sont encore tous les deux dans cette ville pour en prendre le contrôle avec des manifestations et le plus de dégats matériels possibles, mais ça n'empéche pas à cet endroit de ressembler de plus en plus à une zone de guerre sans qu'ils n'utilisent de réelles armes ...

Une carcasse de voiture brulée occupait le milieu du carrefour, mais elle ne bloquait pas grand chose puisqu'aucun véhicule n'utilisait la route couverte de glace. Inoccupés, la plupart des batiments n'étaient plus éclairés et les lampadaires fonctionnaient par acoups. Dix secondes d'électricité, un claquement, puis plus rien. Dix secondes d'obscurité, un autre claquement, puis la lumiére revenait. Le grésillement des ampoules se faisait entendre maintenant que le vent se calmait enfin. Les flocons d'eau gelée se faisaient plus rares et le soleil commençait enfin à percer les nuages, illuminant la neige blanche de mille feux et ses reflets se projetaient sur les murs tout autour du croisement.

_C'est beau ... murmura Jalian.

_Il faut bien ça pour garder l'envie de vivre quand on est aussi prés de la zone d'exclusion. Plus personne n'a de réel controle ici, on peut faire quasiment ce qu'on veut.

Ils tournérent à droite dans une ruelle vide. Une dizaine de mêtres au dessus d'eux, un toit en tôle ondulée fait maison avait empêché la neige d'atteindre le sol. Le bitume vieilli était craquelé par endroits et les murs de briques décolorés ne laissaient pas assez de place au deux hommes pour se tenir l'un à côté de l'autre.

Derriére son protecteur, Jalian ne voyait pas ce qui l'attendait devant lui, à part des sons étranges. Plusieurs fois, il entendit des serrures se fermer quand ils passait devant les portes des maisons qui lui avait semblé vides quelques secondes plus tôt. Les gens se cachaient dès qu'ils voyaient ce qui semblait être une menace.

_On va bientôt arriver au poste de contrôle, reste calme, on a rien à se reprocher.

Garthur avait laché cette phrase sans pression, de sa voix toujours aussi calme. Le coeur de Jalian n'avait pas pu s'empecher de s'accélérer quand il savait ce qu'il y avait sur leur route.

Une fois la ruelle derriére eux, le jeune homme pu enfin se mettre à coté de Garthur et voir ce qu'il redoutait.

_Mais ... commença-t-il.

_Ils se sont partis ...

Devant eux se trouvait un camp militaire vide. Les tentes s'étaient écroulées sous le poids de la neige et du temps, juste à coté de la barriére de sécurité renversée par un camion dont on avait retiré les roues ainsi que le moteur. Les vitres caillassées témoignaient d'un passé douloureux et difficile qui avait détruit cet endroit. Rien ne laissait penser que des humains avait jadis occupé le camp ... Aucun cadavre, rien sur les tables des tentes encore à peine debout. Tout avait disparu comme si la tempête de neige avait emporté avec elle ces souvenirs du passé et des combats.

_Ca nous fait un probléme de moins, déclara Garthur. On voit jamais d'humains ici, aussi bien vivants que morts. Les Royalistes sont trés stricts au niveau de la sécurité, on est en territoire libéral maintenant.

N'ayant pas connu cet endroit au moment des actes que Garthur décrivait, Jalian restait silencieux, subjugué par l'aura que dégageait la place. Rien qu'imaginer ce qui s'était passé à l'endroit même où il se trouvait le fascinait. Un an plus tard, il était là, debout entrain de regarder les conséquences du comportement humain quand il essaie de se structurer, contre l'avis même de ses semblables.

_On ne doit pas rester là, si une patrouille nous voit ici, c'est foutu pour nous deux, ordonna Garthur.

Il traversérent la place abandonnée sans ralentir jusqu'à atteindre une autre rue, qui était en cul-de-sac sur leur gauche. Etonnament, Garthur tourna alors à gauche mais il apparut que l'enseigne d'un petit magasin était allumée. Ils y entrérent trempés et frigorifiés, de l'eau dégoulinant de leurs vêtements.

Juste devant eux, derriére le comptoir, un homme les regardait avec un grand sourire, apparement heureux de les voir.

_Salut Daniel ! Comment ça va ? demanda Garthur à l'homme.

_T'es le premier client que j'ai cette semaine, mais bon ... Les Royalistes ont failli brûler ma boutique la semaine derniére et maintenant les Libérés me menaçent de m'envoyer de l'autre coté de la frontiére.

Même pendant qu'il énumérait tout le pire qui lui arrivait, le dénommé Daniel avait gardé le sourire, montrant qu'il était bon vivant.

_Le fond du trou est encore loin alors ?

_Bien loin ! Je pense même ne jamais entrer en depression de ma vie, même sans mes médicaments, pas besoin de ces conneries ! répondit Daniel en rigolant grassement. Qu'est ce que je peux faire pour toi ?

_Il me faut de quoi habiller le jeune homme qui m'accompagne.

Derriére lui, toujours entrain d'essuyer ses bottes humides sur le paillasson, Jalian leva alors la tête aprés avoir compris qu'il était dorénavant le sujet de la conversation entre les deux hommes.

_Il est prometteur le p'tit dis donc !

_Il s'est réveillé il y a deux heures, vas y doucement avec lui.

Garthur se pencha un peu au-dessus du bar pour murmurer quelque chose à Daniel et son visage changea. Il ne perdit pas son sourire, mais ce dernier était moins marqué, comme s'il était déçu ou qu'il avait peur. Jalian ne comprenait pas ce qu'il avait pu autant faire changer ses pensées. Comprenant ce que son visage laissait transparaitre, Daniel reprit son sourire mais il n'était plus vraiment naturel.

_On va trouver de quoi de te donner un peu plus de style ...

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