Ce 22 mai dernier, Giorgio Santini s'est rendu au conseil d'administration de sa principale société maritime. En toute logique, la réunion s'est tenue dans les bureaux de ladite société, à l'heure, soit 16 h 45. La séance s’est cependant prolongée jusqu'au lendemain, vers 3 h. Santini est resté sur place et a passé la nuit dans son bureau. Il est 8 h passées, je reçois le premier coup de fil.

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L'avocat de Santini me transmet un message, mon travail du jour : surveiller le port. On me recontactera pour préciser le lieu. Une fois au port, je reçois le deuxième appel. C'est une voix brouillée qui m'indique l'endroit : Via Rosario Gerbasi au croisement avec la Via Francesco Crispi. Je n'aime pas ça. Pourquoi donc cette personne avait-elle besoin de maquiller sa voix ? Je pense immédiatement au Consigliere.

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Si c'est bien lui, comme je le pense, qui est derrière tout ça, alors les choses risquent de se gâter très rapidement. Je surveille le port et les alentours à la recherche d'un indice. Mais rien ne se passe. Les voitures roulent normalement, celles qui sont garées n'ont rien d'anormal, les gens non plus. Même les motos volées ne sortent pas de l'ordinaire, ce n'est pas ce que je cherche. Les quais, peut-être ?

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Maudite soit ma chance ! Face à moi, la déflagration crée une immense boule de feu qui s'élève jusqu'à plusieurs mètres de hauteur, des débris volent en éclats, et au même moment, le son de la détonation me frappe de plein fouet. Mon premier réflexe est de reculer. Mais je reste fasciné par les flammes qui dévorent la scène avec d'autant plus de frayeur que j'en connais l'auteur.

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Aucun doute possible, c'est lui, le Consigliere ! Mais comment a-t-il fait ? J'étais là, et pourtant je n'ai rien vu. La fumée noire monte très haut dans le ciel et le feu brûle toujours aussi furieusement à l'arrivée des secours. Je frissonne d'avoir assisté à ça. De mémoire, rien ne m'a jamais autant bouleversé. Ce triste spectacle que je vois là, l'échec de la justice, me laisse songeur sur la fragilité du monde.