Chapitre 20 : Incontrôlable

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La Ruche (Désert du Sahara) : Zone chaude d'Afrique

17 décembre 2121

22h56

Morgane Baile

J’ai pratiquement fini mes modifications. Je n’ai pas encore trouvé comment sauver Cole mais au moins, les futures injections ne causeront plus de problèmes liés au métabolisme. Némésis est prêt. Ces dix ans de travail acharné vont enfin payer. Je ne peux m’empêcher de penser à ma mère. Sans elle, tout ça n’aurait pas été possible. Elle me manque énormément. J’aimerais qu’elle soit là pour voir le résultat de nos sacrifices. Némésis était sa priorité et aujourd’hui elle ne peut pas assister à sa réussite. Une partie de moi espère qu’elle est encore en vie, mais si c’est le cas, les gouvernementaux sont sans doute en train de la torturer en ce moment même… Cette pensée me brise le cœur, je chasse donc vite ma mère de mon esprit, comme je le fais si souvent depuis notre départ de Solaris. J’évite de penser à elle autant que possible, c’est trop douloureux. Je reprends mon travail, ça m’aide à me changer les idées. Je suis dans un petit laboratoire que Fox m’a aménagé. Les technologies sont moins avancées qu’à Solaris mais elles restent largement suffisantes pour ce qu’il me reste à faire. Je rassemble dans un grand sac tout le matériel nécessaire à la transformation des Glaives, avant de me repencher sur le cas de Cole. J’ai encore un peu de temps avant l’arrivée de Fox et je dois absolument trouver un moyen d'empêcher Némésis de le tuer prématurément. Chaque seconde compte. Je sais que je peux trouver une solution mais je dois faire vite. Je ne veux pas qu’il arrive malheur à Cole, je l’apprécie énormément, peut-être un peu trop. Je ne sais pas, je suis un peu perdue depuis qu’il m’a embrassée. C’est d’ailleurs pour ça que j’essaie de garder mes distances. Je ne veux pas trop m’attacher à quelqu’un et prendre le risque de le perdre. Entre mon père, ma mère, Jo et Carole, j’ai déjà assez donné. Quelqu’un sonne, m’arrachant à mes pensées. J’appuie sur mon communicateur et la porte du laboratoire coulisse en dévoilant la commandante fox. Déjà ? Elle a son magnifique costume gris et ses cheveux mi-long sont parfaitement lisses. Je ne la porte pas dans mon cœur mais elle a beaucoup de classe, je dois l’admettre. Elle affiche un grand sourire et reste sur le seuil de la porte.

- Bonsoir Morgane. J’ai avec moi quelqu’un qui souhaite s’entretenir avec vous, me dit-elle en s’écartant pour laisser passer l’homme en costume blanc qui se trouve derrière elle.

Il est grand, mince, à la peau mate, les yeux clairs et est coiffé d’une petite queue de cheval blanche. Joachim !? Je ne réfléchis pas une seconde et je cours jusqu’à lui avant de me jeter à son cou.

- Salut Mo, me dit-il amusé tout en me rendant mon étreinte.

- Je vais vous laisser quelques minutes, intervient Fox qui semble aussi heureuse que moi. Vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire. Dès que vous êtes prête, venez à l’infirmerie avec le matériel. Les volontaires seront bientôt là.

J'acquiesce puis la commandante s’en va, me laissant seule avec Jo. Je l’observe pour être sûr de ne pas être en train de rêver.

- Mais qu’est-ce que tu fais là ?! je lui demande encore sous le choc.

- Il faut croire qu’on est dans le même camp, me répond-t-il avec un clin d'œil.

- Je suis tellement heureuse de te voir.

- Et moi donc...

- Raconte-moi tout ! je m’exclame impatiemment.

- Et bien pour faire cours, j’ai secrètement été recruté par la résistance il y’a quelques années puis la semaine dernière, j'ai reçu ton message d’adieu. Les gouvernementaux sont devenus parano après ta fuite, m’explique-t-il devant mon air ahuri. Beaucoup d’infiltrés ont été découverts et exécutés publiquement. J’ai eu très chaud.

Mon départ aurait pu causer la mort de Jo. S’il avait été découvert, je n’ose imaginer ce qu’ils lui auraient fait. Il poursuit son histoire l’air sérieux :

- Puis aujourd’hui j’ai dû être exfiltré d’urgence. En arrivant Fox m’a tout expliqué et apparemment c’est toi qui lui aurait donné l’idée de me recruter.

- Oui, mais la commandante avait été catégorique. Tout recrutement nous était interdit, je l’informe en essayant de comprendre.

- Par mesure de sécurité je présume… Mais au final elle m’a quand même demandé de rejoindre le combat !

C’est typique de la Résistance. Tout faire dans l’ombre. Si j’avais su que Joachim été avec nous, j'aurais pu lui confier tellement plus de choses. Tout aurait été plus simple. Il me regarde et prend soudain un air triste.

- Morgane, je suis désolé pour ta mère. Cécile était une femme incroyable.

- Tu es là, concentrons-nous là-dessus ! je lui dis pour changer de sujet avec un grand sourire.

- La commandante m’a dit pour le virus. Tu dois être soulagée que tous ces sacrifices n’aient pas été vains.

Pour être honnête le fait que Némésis soit au point ne me permet pas de me sentir moins coupable de tout ce que j’ai pu faire, ni de me consoler de la mort de mes parents, mais c’est également un sujet que je préfère éviter, ce que mon absence de réponse lui fait comprendre. Jo me connaît mieux que quiconque. Il poursuit sur un ton plus léger :

- J’étais sur plusieurs projets. Je t’ai assisté sur Némésis mais j’ai également mis au point les logiciels de pilotage de la flotte que le gouvernement construit et celui des armures pour les Glaives.

- Le gouvernement construit une flotte et des armures ?! je lui demande étonnée.

- Oui, pour les Monfulters... malheureusement la flotte n’est pas prête du tout. Mais j’ai quand même pu partir avec les armures. Elles ne sont pas tout à fait prêtes, m’avoue-t-il un peu déçu. Si je restais à Solaris plus longtemps j’allais me faire prendre. Mais plus que quelques heures de travail et les Glaives auront des armures qui les rendront quasi invincibles ! m'assure-t-il, fière de lui.

- Décidément t’es plein de surprises toi, je lui dis en riant.

- Et toi donc ! Je voulais tellement t’en parler et te recruter…

- Alors qu’au final, indirectement, c’est moi qui t’es recruté.

Il rigole et me sert à nouveau dans ses bras. Je lui rends son étreinte, heureuse de retrouver mon meilleur ami.

- On va participer à la révolution, Mo, je sais pas si tu te rends compte.

- Sincèrement, j’ai encore du mal.

Il me lâche et me regarde avant de reprendre :

- Bon, si j’ai bien compris tu as du pain sur la planche...

- Et toi aussi.

- Exact. Je te laisse. On se voit demain ?

- Avec plaisir Jo.

Il s’en va puis je prends le sac avec le matériel nécessaire à la transformation des soldats et je marche en direction de l’infirmerie. Je suis soulagée d’avoir un nouvel allié ici. Les gens ne me parlent pas et se méfient de moi. Je suis la scientifique de la haute zone, et ils me détestent pour ça. Comme si je n’avais pas sacrifié dix ans de ma vie et mes parents pour les aider à combattre Malorne. Parfois je me demande pourquoi je me donne tant de mal pour des gens aussi ingrats, mais je sais qu’ils ne sont pas tous comme ça. Et c’est ce que Maman aurait voulu.

La grande salle de l’infirmerie est une immense pièce beige d’une centaine de mètres de long et une trentaine de large, entourée de vitres donnant sur des salles d’observation. Cent lits attendent les futurs glaives qui ne devraient plus tarder maintenant. À mon arrivée, une trentaine de volontaires en blouse blanche m’accueil un peu nerveux. Je les salue et les remercie d’être là, puis commence mon briefing, à la fois stressée et heureuse. Comme si j’allais monter sur scène pour jouer le spectacle de toute une vie.

- Comme vous le savez, nous allons aujourd’hui transformer cent soldats en Glaives, des humains aux capacités largement augmentées. Pour cela nous allons leur injecter un virus nommé Némésis sur lequel nous travaillons depuis de nombreuses années, je leur explique avec fierté et appréhension. J’ai récemment amélioré le protocole de transformation et le virus lui-même. Une seule injection suffira à les transformer mais la réaction du corps humain face à Némésis est assez… violente, j’admets en essayant de ne pas affoler mon équipe. Attendez-vous à ce que vos patients souffrent et perdent connaissance. Rassurez-les au maximum. Nous écrivons une page de l’histoire aujourd’hui. C’est peut-être maintenant que l’avenir de notre révolution se joue. Merci à vous d’avoir le courage d’y prendre part.

Je leur donne à tous des instructions précises. Certains d’entre eux semblent très jeunes et inexpérimentés, je les forme donc aussi bien que possible, aucune erreur ne doit être commise. Une demi-heure plus tard, tout est prêt. Les soldats arrivent, l’ambiance est quelque peu tendue. Ils sont tous en combinaison noire, nous les installons, leur expliquons ce qui va se passer et leur administrons un produit qui leur permettra de mieux supporter l’injection. Fox prend place dans la salle d’observation avec plusieurs médecins et me sourit. Je lui rends à moitié. La pression monte, j’ai le traque. Je sais qu’il n’y a aucune raison qu’il y ait le moindre problème, Fox et les médecins qui l’accompagnent ont eux même confirmé que le virus était prêt, mais j’ai quand même peur. Némésis à toujours été imprévisible, mais je n’ai pas laissé de place au doute. Il est temps. Je me dirige vers la console au centre de la pièce pendant que Fox s’adresse à nous depuis les hauts parleurs accrochés aux murs. Elle remercie toutes les personnes présentes et accorde même, à moi et ma mère, un petit discours élogieux louant notre sacrifice et notre travail acharné. Une fois son laïus terminé, elle me fait un signe de la tête. C’est parti. J’abaisse la poignée sur la console et le virus est libéré. Le liquide noir se déplace dans les tuyaux jusqu’aux veines des résistants allongés sur leurs lits. Mon coeur bat vite mais je sais que tout va bien se passer. Au bout de deux minutes j’entends les premiers patients qui commencent à gémir, suivi très vite par les autres. Mon équipe essaie de les aider mais rapidement d’horribles hurlements se font entendre un peu partout dans la grande salle. Les volontaires les moins expérimentés commencent un peu à paniquer, j’essaie donc de les rassurer même si je dois bien l’avouer, ces cris me crispent également. Soudain, un jeune homme en blouse blanche m’appelle à l’aide. Un de ses patients convulse. Je cours jusqu’à lui, prend la seringue qu’il tient dans ses mains tremblantes et la plante fermement dans le cœur du soldat. Très vite, celui-ci cesse de secouer et perd connaissance. Plusieurs patients se mettent à convulser également.

- Okay ! Dès que votre patient convulse vous leur injectez bien l’intégralité de la seringue bleue directement dans le cœur, comme je vous l’ai expliqué tout à l’heure ! je leur crie en essayant de couvrir les hurlements de douleur.

Pour l’instant rien d’alarmant, les constantes du soldat à qui je viens d’administrer le produit sont stables. Je demande au jeune homme de le surveiller quand je remarque que son patient se met à bouger faiblement. Il ouvre soudainement les yeux. Ils sont injectés de liquide noir et semblent sur le point de sortir de leurs orbites. Il remue violemment, essayant de se libérer. Il grogne et hurle de toutes ses forces et ses veines deviennent noires. Il est totalement déchainé, il risque de se blesser, il faut l’endormir. J’ordonne à mon jeune assistant de lui administrer un calmant lorsque le soldat aux veines noires arrache ses liens et se jette sur lui. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Le soldat se met à mordre le jeune homme à plusieurs reprises au niveau de la joue, déchirant sa chair et laissant apparaître ses dents. Du sang gicle de partout puis ils tombent tous les deux au sol. Merde ! Je dois l’arrêter ! J’essaie de garder mon calme, prends une petite tablette en métal puis je frappe le soldat avec. Il ne réagit pas et continue de mordre mon assistant comme une bête affamée. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! Je commence à paniquer. Je le frappe à la tête à plusieurs reprises aussi fort que possible mais rien n’y fait. Je n’ai plus le choix si je veux sauver mon assistant. Je prends la seringue destinée à euthanasier les patients en cas d’urgence et la plante dans le dos du soldat fou qui lâche sa proie. Elle est censée le tuer instantanément mais à la place, il se met à hurler en se tordant de douleur par terre. Le jeune homme en blouse blanche se met à convulser, ses yeux et ses veines deviennent noirs, il se transforme en monstre à son tour. Ça n’est pas normal, ça ne peut pas se passer comme ça ! Mon souffle s'accélère, j’ai une énorme poussée d'adrénaline. Je me retourne pour demander de l’aide et je réalise que d’autres patients se sont également détachés et attaquent mon équipe médicale. Une femme d’une cinquantaine d’années est en train de se faire dévorer vivante par deux hommes aux yeux noirs qui l’empêche de s’enfuir grâce à leur force bestiale. Elle hurle de douleur en même temps qu’elle se vide de son sang. Un patient encore attaché se fait mordre sans pouvoir se défendre. C’est la panique générale tout autour de moi. Non ! C’est impossible ! J’ai besoin de renfort avant qu’on ne perde le contrôle de la situation ! Je regarde l’observatoire, Fox semble en train de donner des ordres à droite à gauche tandis que les hommes et femmes en blouse autour de moi essaient de contenir les patients qui se transforment en bêtes incontrôlables. Ils sont moins nombreux que nous mais leur force colossale leur donne l’avantage. J’essaie de garder mon sang froid mais la situation commence à dégénérer. L’homme qui se faisait dévorer tout en étant attaché à son lit il y a un instant semble lui aussi s’être transformé. Il se défait de ses liens avec une facilité déconcertante et me regarde avec des yeux noirs pleins de férocité. Merde ! On doit évacuer !

- Sortez tous ! Je hurle aux volontaires sans qu’ils ne puissent m’entendre à travers les cris qui résonnent dans l’infirmerie.

L’homme au regard noir se dirige vers moi en montrant les dents, ses jambes semblent comme désarticulées. Je cours vers la porte vitrée pour sortir tout en gardant un œil sur lui. Il se met à me pourchasser comme un malade. Putain ! Il va bien plus vite que moi ! J’arrive à la porte mais impossible de l'ouvrir. Elle a été verrouillée. Je hurle à un soldat de l’autre côté de la vitre de m’ouvrir. Il me regarde, paniqué, mais ne réagit pas. Mon assaillant est sur le point de me rattraper, j’ai peur, mon cœur bat plus vite que jamais. Je vais me faire dévorer d’une seconde à l’autre, il est de plus en plus près. Fox arrive de l’autre côté de la porte et ordonne au soldat de m’ouvrir. Il s'exécute mais trop tard, le monstre se jette sur moi me faisant tomber dos au sol. Je me débats de toutes mes forces mais la bête m'immobilise aisément et va pour me mordre lorsque le soldat réagit enfin et lui tire deux balles. La bête se retrouve projetée deux mètres plus loin mais se relève immédiatement avant de nous hurler dessus en crachant du liquide noir. Je suis terrifiée, je rampe jusqu’aux jambes du soldat qui m’a sauvé pour m’éloigner de cette créature. Elle semble nous haïr plus que tout, son cri est rauque, puissant et terrifiant. Une balle lui a traversé le cou, tandis que l’autre lui a explosé la mâchoire inférieure. Pourtant cette chose nous fait face comme si de rien n’était. Le résistant qui lui a tiré dessus est sous le choc, il ne bouge plus. Fox lui hurle dessus et lui demande d’agir mais il est pétrifié. L’infecté se rue vers nous pour nous dévorer. Je prends le couteau qui dépasse de la botte du soldat immobile, me lève et le plante dans le front de la bête aux yeux noir juste avant qu’elle ne bondisse sur nous. Elle tombe raide morte en m'entrainant dans sa chute. Je me place sur son cadavre et tire très fort sur le couteau pour le sortir de son crâne puis je le plante à nouveau dans sa tête puis dans sa poitrine encore, encore et encore tout en hurlant, jusqu'à ce que ma blouse et mes mains soient pleine d’un sang noir, chaud et anormalement épais. Le monstre ne bouge plus, cette fois-ci il est mort. Je reprends mon souffle et jette un œil à l'intérieur de l’infirmerie.

Les survivants parmi mon équipe sont maintenant totalement dépassés, ils se précipitent vers nous pour sortir. Ils sont poursuivis par plus d’une dizaine d’infectés, certains en combinaison noire, d'autres en blouse blanche. Fox appuie sur le clavier près de la porte qui se referme instantanément empêchant les survivants de sortir. Ils arrivent contre la vitre, en sang, ils frappent de toutes leur force et nous supplient d’ouvrir.

- Laissez-les sortir ! j’ordonne à Fox dans la panique.

- Impossible, une équipe armée arrive mais cette porte reste close tant qu’ils ne sont pas là ! me répond-t-elle fermement.

À l’intérieur, à quelques centimètres de moi, une femme me supplie de l’aider tout pleurant et en criant à la mort. Elle est en train de se faire dévorer et plaquer violemment contre la porte vitrée par trois monstres répugnants. Son regard est plein de douleur et de désespoir, mais je ne peux rien faire. Je suis horrifiée, sous le choque, recouverte de sang noir, incapable de bouger. J’ai envie de vomir, tout tourne autour de moi, je sens que je peux perdre connaissance d’un instant à l’autre. Les monstres sont de plus en plus nombreux et mon équipe se fait décimer. Il reste trois survivants lorsqu'un groupe d’une dizaine de soldats armés arrive.

- Entrez là-dedans et abattez tout ce qui a des yeux noirs ! leur crie Fox.

Ils passent la porte en m’évitant et mitraillent tous les infectés hostiles dans un vacarme assourdissant. Le sang gicle de partout sur les vitres et le sol, c’est un véritable cauchemar. J’ai l’impression d’avoir quitté mon corps, le temps file au ralenti et les sons sont comme étouffés. Je suis toujours au sol, sur le cadavre du monstre que j’ai tué, paralysée par la peur. Ils tirent à plusieurs reprises sur les bêtes qui se relèvent sans cesse pour les attaquer de nouveau. Certains soldats se font attraper et mordre avant de rejoindre l’ennemie. Les infectés progressent.

- Visez la tête ! hurle la commandante.

Les Résistants obéissent à Fox sans poser de question. Les monstres tombent un à un jusqu’à ce que les armes finissent enfin par se taire. Le sol et les murs sont recouvert de sang rouge et noir et il règne un silence de mort dans l’infirmerie. Il ne reste qu’une de mes assistantes en blouse blanche et une dizaine de patients en train d’agoniser sur leur lit à cause de Némésis. Fox entre dans la salle et s'approche de la seule survivante. C’est une femme d’une soixantaine d’année avec les cheveux court. Elle pleure, tremble et a une trace de morsure sur la joue. Ses veines noircissent lentement, elle commence à convulser.

- Tuez là ! Ordonne Fox à ses soldats.

- Non ! je crie en revenant à la réalité.

La femme les supplie entre deux convulsions et les soldats hésitent.

- Vous êtes sûre, commandante ? lui demande un de ses hommes.

Fox s’empare du revolver de celui-ci et tire sans aucune hésitation dans la tête de la femme dont les yeux devenaient noirs. Elle meurt sur le coup et s'effondre sur le sol trempé de liquide rouge et noir.

- Ne discutez plus jamais un de mes ordres, soldat, lance Fox à l’homme dont elle a pris le revolver tout en le regardant d’un air menaçant. Abattez tous ceux qui ont des traces de morsures et isolez les patients qui ne se sont pas encore transformés en monstre ! Enchaînez-les si nécessaire !

Je suis abasourdie, choquée, traumatisée et tout mon corps tremble. Je vais craquer je le sens, des larmes commencent déjà à couler sur mes joues. J’ai besoin d’aide. Je pars direction les dortoirs, tout en ignorant Fox qui me demande de revenir.

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