Chapitre 8 : Un imprévu

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Je reprends connaissance dans un grand choc électrique. J'ai du mal à ouvrir les yeux. Je dois avoir perdu connaissance depuis plusieurs heures car ma tête me semble incroyablement lourde. Il y a trop de lumière dans la pièce, je suis éblouie, presque aveuglé mais j’arrive tout de même à distinguer une silhouette à ma gauche. Morgane est assise juste à côté de la table sur laquelle je suis attaché. J'ai une migraine affreuse si bien que lorsqu'elle se met à me parler j'ai l'impression qu'elle crie alors qu'elle parle à voix basse.

- Comment te sens-tu Cole ? me demande-t-elle sincèrement inquiète en posant le défibrillateur.

J'hésite un moment avant de répondre avec le peu de force qu’il me reste :

- J'ai mal, mais ça va, je devrais survivre.

Ma réponse lui apporte un immense sourire et des larmes aux yeux.

- On a réussi, enfin ! dit-elle la voix tremblante d'émotion. Je dois la prévenir !

Elle prend une petite tablette sur laquelle elle se met à pianoter puis elle se met à parler comme si elle était au téléphone, mais sans téléphone. Elle semble très heureuse d'apprendre la nouvelle à son interlocutrice. Je ne pensais pas qu’il me serait possible de voir tant de bonheur émaner de cette femme. Jusqu’ici, elle m'a parue être plus froide qu’un glacier. Pas méchante, non, mais totalement dénuée d’empathie. Quoique, pendant que je hurlais à la mort à cause du produit qu'elle m'avait injecté, elle semblait vraiment souffrir avec moi. Après tout, je me suis peut-être trompé sur elle. Morgane doit juste se méfier de moi, tout comme moi je me méfie d'elle. Elle n'est pas mauvaise au fond, enfin j’espère.

Elle raccroche et se met à courir frénétiquement dans de toute la pièce en attrapant sur son passage des fioles, des seringues, des machines et des éprouvettes en tout genre, qu'elle met dans un grand sac. Au bout de cinq minutes d’agitation, elle revient vers moi et me détache.

- Elle va arriver et elle me dira si je peux finir le travail, m’explique-t-elle avec un sourire satisfait. Après il faudra vite partir.

- Et la suite, ça va être aussi douloureux ? je lui demande en craignant sincèrement la réponse.

- Oh et bien ça ne sera pas agréable mais je ne pense pas que... 

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que la porte du laboratoire coulisse, laissant apparaître un homme en blouse blanche, accompagné de deux soldats en armure rouge et noire, entrant dans la pièce le pas décidé.

En les voyant, Morgane arrête tout ce qu'elle fait, son sourire disparaît instantanément et elle redevient froide comme lorsque je l'ai vu pour la première fois, il y a quelques heures.

- Docteur Mactar, que me vaut l'honneur de votre visite ? demande-t-elle au nouveau venu.

- C'est à propos de votre Cobaye ici présent, Morgane. D'après nos services de renseignement, il ferait partie d'un groupe terroriste du bas peuple. 

C’est un petit homme à la voix grave et confiante. Les traits de son visage lui donnent un air sévère et son crâne est fortement dégarni. Il doit avoir au moins 50 ans mais je n’en suis pas sûr car ma vision reste trouble.

- Et bien, s’il est ici, c'est qu'il n’est plus une menace. N'est-ce pas ? lui ment Morgane.

- Vous sous-estimez les gens du bas peuple ma chère. Nous avons trouvé une oreillette sur lui après l'avoir arrêté.

Et merde ! L'oreillette ! Je l'avais sur moi lorsqu'ils m’ont assommé pour m'emmener ici. Quel con ! Comment j'ai pu être si bête ?!

- Nous avons remonté son signal et avons maintenant la possibilité de communiquer avec son groupe, mais impossible d'avoir leur localisation exacte. Nous les cherchons activement mais ils semblent capables de brouiller les pistes, explique le docteur Mactar. Nous aurions dû nous douter que les révoltés n'étaient pas totalement désarmés. Nous avons été dupés Morgane ! ajoute-t-il en haussant le ton. Il avait pour mission de venir ici. Mais pourquoi faire ? Nous avons essayé d’accéder à votre messagerie et vos dossiers. Certains sont impossibles à ouvrir, vous les avez bien protégés. Des choses à cacher ? demande-t-il l’air suspicieux.

- C'est une blague ? Vous pensez vraiment que je suis une résistante ? lui demande Morgane en gardant son sang froid.

- Et bien vous êtes la chercheuse la mieux classée après moi et votre mère, alors je pensais plus à une sorte de malentendu... Mais vous faites votre valise on dirait, lui dit-il en regardant le sac qu’elle vient de remplir. C'est fou on jurerait que vous prenez la fuite.

- Je ne vois pas...

- Ne me mentez pas ! lui crie-t-il la voix pleine de déception. Comment pouvez-vous nous trahir ainsi Morgane !? Après tout ce que nous avons fait pour vous, vous aidez ces gens ?! Qu'en penserez votre mère, hein ?! 

Il semble plein d’incompréhension et de dégoût envers Morgane, qui elle, essaie de garder son calme tant bien que mal. Mactar s'adresse ensuite aux deux gardiens qui l'entourent. 

- Menottez la ! 

Les soldats s’approchent de Morgane tandis que j’essaie de me redresser en vain. Chaque geste que j’exécute me fait un mal de chien, je suis trop faible et trop lent pour les stopper. L'un des deux hommes en uniforme la saisit par le bras et à cet instant Morgane se transforme en furie. Elle se jette à son coup et le mord violemment, pile ou son armure ne le protège pas. Je profite de la distraction et dans un effort quasi surhumain, je saute sur l'autre gardien en criant de douleur, l'entraînant dans ma chute, avant qu'il n'ait pu aider son collègue. Je suis allongé sur lui, l’empêchant de se relever. Je lui arrache son casque puis m’en sert pour le frapper à la tête encore, encore et encore. Son sang gicle sur mon visage mais je continue jusqu’à ce que son crâne, éclaté au sol, répande une flaque rouge. Morgane se débat avec son agresseur dont le cou est trempé de sang. Je me lève avec difficulté et titube jusqu’à eux, rassemblant le peu de force que je possède encore. Il lui assène un coup de poing violent qui semble la sonner. Il va pour l’enchainer mais je l’attrape par l’épaule et le retourne. Il me frappe et je tombe sur le dos en grognant de douleur. Il marche dans ma direction, le regard plein de haine, prêt à en découdre. Je recule, au sol, incapable de me relever. Je suis trop lent, il est sur le point de me rattraper mais Morgane, la bouche ensanglantée et le regard déterminé, le frappe à la tête avec une petite tablette qui se brise en morceaux sous la violence du coup. Il se retourne vers elle, chancelant, mais avant qu'il n'ait pu tenter quoi que ce soit, elle lui plante les éclats de sa tablette dans le coup. Une floppée de liquide rouge dégouline le long de son armure et il tombe raide mort. Elle paraît encore plus choquée que moi. Sa bouche, sa blouse blanche et ses mains tremblantes sont toutes recouvertes de sang. Elle croise mon regard et s’empresse de venir m'aider. Elle me relève avec précaution. Tous mes muscles sont douloureux et j'ai l'impression que ma tête va imploser. Nous nous retournons vers le docteur Mactar qui semble être horrifié par ce spectacle. Il pointe un revolver et son regard pleins de désolation sur nous.

- Votre ami est bien faible, vous avez procédé à la première injection c’est ça ? Vous vouliez donner nos recherches aux révoltés... Vous associer à des impurs n'est pas digne de vous Morgane… Je suis navré d’avoir à faire ça… J'ai étais honorer de travailler avec une personne aussi intelligente que…

Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'une femme en blouse blanche surgit derrière lui et l'égorge avec un scalpel. Le liquide rouge gicle violemment, il porte ses mains à son cou pour essayer de le retenir, le faisant couler de son cou jusqu'à ses pieds. Son regard se vide de toute vie, puis il tombe dans une flaque de son propre sang.

- Maman ! s'écrit Morgane en se jetant dans les bras de notre sauveuse.

- Il faut que nous partions tout de suite ! s’exclame la femme au scalpel en lui rendant rapidement son étreinte.

- Impossible, je n'ai pas injecté Némésis à Cole et il n'est pas en état de voyager.

- Ne vous en faites pas, je me permets d'intervenir. Je peux marcher, ça va aller.

Morgane semble hésiter, elle sait que je me sens extrêmement mal, mais je survivrai. Je ne veux pas avoir fait tout ça pour rien.

- Nous n'avons pas le choix, le temps presse ils seront là d'une minute à l'autre. On ne peut pas prendre le risque d’échouer, pas maintenant, lui dit sa mère pour la convaincre.

- Très bien, on y va, acquiesce Morgane après trois secondes de réflexion.

Notre sauveuse termine de rassembler quelques affaires pendant que de notre côté, sa fille et moi-même, nous nettoyons le sang ayant giclé sur nous et enfilons des costumes blancs. Une fois prêts, Morgane et sa mère mettent au point un itinéraire sûr pour rejoindre un transport qui nous attend quelques kilomètres plus loin. La femme au scalpel ressemble beaucoup à sa fille, en plus petite et plus rousse. Elle doit avoir un peu plus de soixante ans et sa voix est légèrement rauque. Morgane attrape son grand sac ainsi que le revolver avec lequel Mactar nous menaçait, tandis que sa mère prend mon bras droit et le met autour de son cou pour m'aider à marcher. Enfin nous quittons ce laboratoire.

Nous traversons un long couloir blanc jusqu’aux portes métalliques d'un ascenseur à côté duquel Morgane tape un code. Rien ne se passe, elle retente donc sa chance plusieurs fois, en vain.

- Et merde ! Ça marche pas ! Ils ont bloqué mon code… nous informe-t-elle.

- Essai le mien.

Morgane tape le code que sa mère lui donne et l’ascenseur se met en marche.

- Il va falloir faire vite, ils risquent de bientôt le bloquer aussi.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, nous entrons et une fois le sous sol atteint nous empruntons couloirs sur couloirs comme si nous étions dans un grand labyrinthe blanc et éblouissant. Marcher est éprouvant, tout mon corps est endolori, la lumière m'aveugle et me brûle les yeux me donnant une atroce migraine. Tenir plusieurs kilomètres va être une épreuve. J’essaie d'ignorer la douleur et de suivre la cadence sans me plaindre. Je ne fais pas vraiment attention à notre trajet et je n’ai plus la notion du temps, je suis bien trop épuisé par l'allure soutenue que je dois suivre pour cela. Nous marchons rapidement et finissons par arriver devant une petite porte sur laquelle il est écrit “sortie de secours”. Morgane donne un coup de poing sur un boîtier rouge accroché au mur et une alarme retentit. La porte se déverrouille et s'ouvre en grand. La sirène est si forte que ma tête semble sur le point d’exploser. Nous grimpons le petit escalier devant nous puis sortons du bâtiment, nous éloignant de cet horrible bruit.

Nous traversons une ruelle sombre et nous retrouvons dans une grande place circulaire, déserte et entourée de grattes-ciel. Ils sont immenses, tous faits de vitres teintées de différentes couleurs sur lesquelles des vidéos défilent. Au centre de cette place se trouve un grand arbre aux feuilles dorées. Il est au milieu d'une grande fontaine dont les jets s’élèvent à plus d’une dizaine de mètres de haut. Une sorte d’œuvre d'art j’imagine… Cet endroit est magnifique mais me donne comme un sentiment d’injustice. Le contraste entre Antoros et Solaris, entre ce que nous avons dans les zones chaudes et ce qu’ils ont ici… ça n’est pas normal. Il faut mettre un terme à tout ça. La nuit est déjà tombée, la place est éclairée par de nombreux lampadaires au design étrange, mais je n’ai absolument aucune idée de l’heure qu’il est. En tout cas, il n’y pas un chat ni un bruit jusqu’à ce qu’un bip sonore retentisse.

- Merde ! La sortie des bureaux, s'écrit la mère de Morgane.

Nous fonçons vers une bouche d’égout à une trentaine de mètres de nous tandis que subitement, des milliers de personnes sortent des grands immeubles qui nous entourent. Ils portent tous des costumes et des tailleurs assortis aux couleurs des bâtiments. Je ne suis pas vraiment étonné c'est comme ça que je me les suis toujours représenté. Ils ne leur manquent plus que cet air supérieur avec lequel je les ai toujours imaginés. Ils ont plutôt l'air blasé. Ces imbéciles ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont comparée au bas peuple. Lorsque nous atteignons la bouche d'égout, Morgane tape le code de sa mère, faisant coulisser la trappe, et juste avant que la foule ne nous atteigne, nous nous y glissons. Morgane referme derrière nous pendant que nous descendons une longue échelle humide et rouillée. Je fais aussi vite que possible mais je suis à bout de force, si bien que j’ai l’impression de descendre depuis une éternité lorsque nous atteignons enfin le sol. Nous voilà dans les égouts, à l’abri des regards et en sécurité, du moins pour un moment.

Je m’assois un instant au pied de l'échelle, épuisé et à bout de souffle, pendant que Morgane et sa mère discutent. Il fait sombre ici, mes yeux me font donc moins souffrir, enfin un point positif ! Par contre l'odeur, elle, est infecte... Elle est si forte que je sens presque le goût des eaux usées dans ma bouche ce qui me donne une forte envie de vomir. La fatigue, la douleur, les courbatures, la nausée... Je ne me suis jamais sentie aussi mal physiquement. Ou peut-être une fois, lorsque j’ai attrapé une grosse grippe qui m’a presque tué, il y a quelques années. Lyana s'était alors occupée de moi. Lana ! Je vais bientôt les revoir, elle et Chris, si j'arrive à rentrer sain et sauf. Je suis près du but ! Cette pensée me motive et je me lève en grognant de douleur.

- C'est bon, on peut continuer, je leur dis encore essoufflé, luisant de sueur.

- Très bien, alors c'est parti. Ils ne vont pas tarder à retrouver notre trace, nous dit la mère de Morgane en venant me soutenir de nouveau.

Nous repartons donc vers notre destination. Les égouts sont immenses et humides, le moindre bruit résonne à travers les longs couloirs que nous traversons, tous similaires les uns aux autres. Je ne sais pas comment Morgane et sa mère font pour s’y repérer, mais elles semblent savoir où elles vont, je ne pose donc pas de questions. Je n’en ai pas la force de toute façon et la nausée m’empêche de parler. Chaque pas est un supplice, mais je n'ai pas le choix. J'avance pour la résistance, mais surtout pour ma sœur. Nous marchons depuis plus d'une heure, lorsque nous entendons des bruits de pas dans l’eau, loin derrière nous. Des gardiens ! Ils sont nombreux et courent dans notre direction munis de fusils et de lampes torches. On est dans la merde ! Ils nous tirent dessus mais les balles nous manquent de plusieurs mètres, créant des étincelles illuminant l’obscurité. Ils sont bien trop loin pour être précis. Nous courons aussi vite que possible. La mère de Morgane me soutient autant qu’elle le peut, je sens que je risque de m'évanouir à chaque mètre que je parcours. Nous tournons dans un couloir semblable aux autres, nous sommes maintenant hors de portée de leurs tirs. Nous courons depuis deux minutes, les Gouvernementalistes aux trousses, quand nous arrivons à un carrefour. Ils sont à un peu plus de cent mètres derrière nous, ils gagnent du terrain.

- Là ! À gauche ! La piste de décollage est juste au-dessus ! Montez à l’échelle, Vite ! nous crie la mère de Morgane d’un ton autoritaire en nous montrant la sortie toute proche. Donne-moi le revolver, je vous couvre ! Ajoute-t-elle en s’adressant à sa fille.

- Non vas-y toi ! lui rétorque Morgane.

- Morgane ne soit pas bête et obéit ! Nous n'avons pas le temps !

Morgane hésite lorsque les soldats arrivent à l’autre bout du couloir en nous tirant dessus. Nous sommes sous une pluie d'étincelles éblouissantes et chaque détonation, chaque impact de balle me donne l’impression que mon cerveau cogne sur mon crâne. Il faut que je sorte de là, et vite, avant que ma tête n’explose. Sa mère lui prend le revolver et tire en direction des gardiens, les obligeant à reculer pour se mettre à couvert dans l’angle du couloir.

- Allez y ! Maintenant ! nous crie-t-elle entre deux coups de feu.

Morgane monte, je la suis. Elle tape le code et nous sortons. Nous voilà à la surface, sous une pluie torrentielle glaciale et dans une obscurité presque totale. Tous les éléments sont contre nous j'ai l'impression... Le bruit des coups de feux a été remplacé par le moteur d’un avion-cargo qui s'active juste derrière nous, faisant un boucan à m'arracher les tympans.

- Vient maintenant ! crie Morgane à sa mère depuis la surface.

- Non chérie ! Il faut les retenir ! Pardonne-moi ! Je t’aime...

Elle tire dans le panneau de contrôle de la trappe qui se cèle sur le coup, nous séparant d'elle, prise au piège dans les égouts. Morgane crie. Elle tape le code sur le petit clavier, encore et encore, mais la trappe reste fermée. Un gardien sans casque sort de l'avion et vient jusqu'à nous.

- Il faut partir ! Maintenant ! nous crie-t-il pour recouvrir le bruit de l’appareil et de la pluie.

C'est sûrement un infiltré qui a pour mission de nous conduire jusqu'au siège des révoltés, mais Morgane fait comme s’il n'existait pas. Elle hurle sur la plaque qui nous séparent de sa mère et elle frappe dessus de toutes ses forces. Le pilote tente de la raisonner, en vain, elle ne l’écoute même pas. Il l'entoure de ses bras pour la transporter de force jusqu'à dans l'avion. Elle se débat, mais il est bien trop fort pour elle. Je prends le sac que Morgane a laissé tomber sur le sol et je les suis, avec ce qui me reste de force, c'est-à-dire aucune. Je ne sais même pas par quel miracle je tiens encore debout. Nous arrivons dans l'avion, je m'écroule sur le sol et la trappe se ferme derrière nous. L'homme qui tenait Morgane, la lâche et rejoint la cabine de pilotage. Elle court jusqu’à la porte qui vient de se fermer et frappe violemment dedans. Elle crie et insulte les pilotes, leur ordonnant de la laisser sortir tandis que l'avion décolle. Je me lève, la serre dans mes bras de toutes mes faibles forces de façon à ce qu'elle ne puisse plus bouger. Elle se débat mais je tiens bon. Elle me hurle dessus me priant de la lâcher, mais je l'ignore et lui demande de se calmer. Elle finit par abandonner, cesse de se débattre et nous tombons à genoux par terre. Je ne la lâche pas. Elle fond en larmes. Elle n'arrive plus à respirer, elle suffoque. Cette personne, que je pensais n'être qu'une scientifique sans émotions se transforme maintenant en une femme vulnérable et sensible. Je m'étais trompé sur elle, c'est une certitude. C'est quelqu'un de bien. Nous restons ainsi durant une vingtaine de minutes jusqu'à ce qu'elle s'endorme. J’en profite pour la lâcher et m’effondrer enfin sur le sol. Je me laisse aller et relâche toute la pression accumulée. Je ne sens même plus la douleur tant je suis épuisé et malgré le bruit incessant des moteurs, je m'endors en moins de deux minutes.

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