Chapitre 9 - Nouveau départ

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Il était 23 heures et la nuit était noire. La centrale se dressait devant eux comme une forteresse de béton et de métal. Des projecteurs balayaient le périmètre et des gardes armés patrouillaient le long de la grille. Ada sentit son pouls s’accélérer. Serait-elle capable ?

Il y avait une semaine, elle s’était retrouvée à moitié morte entre deux poubelles, mutilée, aveugle. Paris à cette époque n’offrait guère une deuxième chance. Soit tu réussissais, soit tu crevais, pas de place pour l’échec. Et pourtant elle avait échoué.

Elle ne voyait pas la pluie qui s’abattait avec violence sur la vieille voiture qui les avait amenés jusqu’ici, conduite par Léo. Elle l’entendait seulement, martelant le toit de la voiture, créant un rythme hypnotique. Ada sentait l’humidité et la rouille envahir ses narines. Elle avait l’impression qu’elle essayait de lui parler, de la prévenir.

Elle se sentait perdue et seule dans ce monde hostile et sans pitié. Elle n’avait pas d’amis ni de famille. Elle n’avait que Léo, qui l’avait sauvée et qui lui faisait confiance. Elle se raccrochait à lui comme à une bouée de sauvetage.

Elle se dit que c’était peut-être sa dernière chance de découvrir son passé, de connaître la vérité, de se venger. Elle n’avait rien à perdre.

Les dés étaient lancés, la dormeuse venait de se réveiller, et plus rien ne l’arrêterait.

Léo la sortit de ses pensées.

— Tu vas t’y prendre comment ?

Elle lui expliqua le plan qu’elle avait élaboré. Il y avait un terminal d’accès situé au niveau du poste de garde. C’était une petite boîte grise fixée au mur, avec un écran et un clavier. Il y avait une caméra de surveillance juste au-dessus.

— Il faudrait que tu y gares la voiture à moins de 5 mètres, sans éveiller les soupçons. Dit-elle avec assurance. Pendant ce temps, je me connecte par onde basse fréquence sur le terminal et je m’infiltre dans le réseau. Je fais les modifications demandées sur le serveur et je me déconnecte. Il faudra que tu les distraies pour pas qu’ils nous demandent de déguerpir. Tu t’en sens capable ?

Léo acquiesça. Il était impressionné par le talent d’Ada. Il espérait qu’elle était douée pour le piratage. Enfin dans quelques minutes il sera fixé. Il se demanda comment elle avait appris à faire ça. Il savait qu’elle avait perdu la mémoire, et qu’elle ne se souvenait plus de son passé. Il se demanda qui elle était vraiment. Depuis une semaine, il avait posé des questions autour de lui, mais il n’avait rien trouvé.

— Et si ça ne marche pas ? dit-il avec hésitation. Elle sourit légèrement.

— Ça marchera, dit-elle avec confiance. Fais-moi confiance.

— Je vais me cacher dans le coffre de la voiture pour pas éveiller leurs soupçons. Il y a une caméra juste au niveau de l’entrée, essaie de rester toujours devant, comme ça je pourrais te surveiller si quelque chose allait mal.

Léo n’était toujours pas sûr qu’elle était une hackeuse professionnelle, mais elle n’était pas à son premier coup.

— Aide-moi à m’installer dans le coffre, demanda-t-elle. Léo s’exécuta. Il remarqua que le visage d’Ada s’était complètement refermé. Elle semblait concentrée au maximum, comme si elle analysait les moindres détails et qu’elle calculait toutes les possibilités. Léo la guida doucement et la glissa dans le coffre arrière. Il referma le capot avec précaution et remonta dans la voiture. Il avança doucement vers l’entrée de la centrale. C’était un bâtiment gris et austère, entouré de barbelés et de caméras. Deux gardes en uniforme se tenaient devant la grille. Léo sentit son cœur battre plus vite. Il espérait qu’Ada réussirait son coup.

Léo descendit de la voiture et interpella un garde.

— Pardon, monsieur, j’aurais besoin d’un renseignement, cela ne sera pas long. Je voudrais vérifier que j’ai bien rendez-vous demain à 9 h 30 avec le responsable du service de communication, j’ai un entretien pour une interview dans le journal PanNews. Le garde le regarda avec suspicion.

— Je ne suis pas la secrétaire de monsieur MANKER.

— Je sais, je sais, mais vous la connaissez bien, non ? Si je l’appelle à cette heure-ci, vous imaginez ce qui va se passer. Elle va me passer un savon. Si vous pouviez regarder dans son Agenda à quelle heure arrive monsieur MANKER ? Cela m’aiderait bien.

— Ne m’en parlez pas, soupira le garde en levant les yeux au ciel. Elle a vraiment un balai dans le cul.

Ada allongée dans le coffre de la voiture se concentra sur son implant neural. Elle ferma les yeux intuitivement et visualisa le flux de données qui circulait dans l’air. Elle repéra le signal du terminal des gardes et s’y accrocha. Elle se retrouva face à un écran virtuel qui lui demandait le mot de passe. Elle s’en doutait. Elle lança alors un logiciel de force brute pour tenter de le deviner. Elle vit les chiffres et les lettres défiler à toute vitesse sur l’écran, comme une machine à sous infernale. Elle espérait que le logiciel trouverait la bonne combinaison avant que les gardes ne se rendent compte de son intrusion.

Ada entendit que Léo rigolait avec le garde et lui proposa même une cigarette. Son plan marchait pour le moment parfaitement. Lèo s’en sortait bien.

Elle sentit alors une légère pression sur son implant, comme si quelqu’un essayait de la repousser. Elle comprit qu’un système de sécurité avait détecté sa tentative de piratage et qu’il essayait de la bloquer. Elle résista et augmenta la puissance de son logiciel. Elle vit l’écran se brouiller et se déformer, comme si elle était dans un cauchemar. Elle entendit des bruits étranges dans sa tête, comme des grésillements et des cris. Elle se sentit prise de vertige et de nausée. Elle se dit qu’elle devait tenir bon, qu’elle n’était pas loin du but.

Soudain, Ada sentit une vibration dans son implant. Elle avait réussi à trouver le mot de passe. Elle sourit intérieurement et accéda au terminal des gardes. Elle était dans le réseau de la centrale. Elle lancer un nouveau logiciel pour scanner le réseau afin d’établir le plan des équipements de la centrale. Elle trouva la caméra de surveillance du poste de garde et s’y connecta pour surveiller la situation. Elle vit que Léo était assis sur le capot de la voiture, une cigarette à la main et discuter avec l’un des gardes. Elle continue son exploration sur le réseau à la recherche du serveur.

Ada trouva enfin le serveur qu’elle cherchait. C’était le cœur du système de la centrale, où étaient stockées toutes les données sensibles. Elle s’y connecta et commença à fouiller dans les fichiers. Elle le savait par instinct qu’elle fallait qu’elle utilise un autre logiciel pour hacker le serveur, si elle ne voulait pas alerter les gardes.

Ada trouva enfin le cœur du système, où étaient stockées toutes les données sensibles. Elle s’y connecta et commença à fouiller dans les fichiers. Elle le savait par instinct : elle devait utiliser un autre logiciel pour hacker le serveur, si elle ne voulait pas alerter les gardes. Ada lança un autre logiciel qu’elle avait préparé pour hacker le serveur, nommé « le ver », car il était capable de se faufiler dans les failles du système et de se multiplier pour infecter tous les fichiers. Elle espérait qu’il serait assez puissant pour contourner les protections du serveur et lui donner accès aux données.

Elle vit le ver se mettre en action sur son écran virtuel. Il se déplaçait rapidement dans le réseau, comme un serpent. Il en trouva une porte d’entrée et s’y introduisit. Il commença alors à se répandre dans le serveur, comme un virus. Il copiait les fichiers qu’il rencontrait et les envoyait à Ada. Elle vit les données s’afficher sur son écran, comme un feu d’artifice : des rapports, des schémas, des vidéos. Elle cherchait quelque chose de précis : le logiciel de distribution d’électricité. Elle le trouva rapidement. Une carte apparut dans son esprit, représentant la répartition dans le quartier de l’énergie. Elle changea les variables, comme une magicienne. Elle remarqua également une énorme consommation inhabituelle pour un bâtiment à côté de la boite de jazz, le « chat noir ».

Ada se demanda ce qui se passait dans ce bâtiment qui consommait autant d’électricité. Elle décida de s’y intéresser plus tard. Elle avait d’autres priorités. Elle vit que Léo avait fini sa cigarette et qu’il se levait. Il semblait nerveux. Ada comprit qu’il était temps de partir. Elle s’assura qu’elle n’avait pas laissé de trace dans le réseau, et surveilla comment s’en sortait Léo avec la caméra de surveillance, elle prit le contrôle de la tourelle automatique associé à la caméra prête à réagir en cas de problème. Elle ressentit le moteur s’allumer et la voiture reculée. Ils avaient réussi.

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