Chapitre 6 – La chute

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Vex augmenta le volume et lui tiens les épaules pour la soutenir.

— Bonsoir à tous, nous interrompons notre programme pour vous faire part d’un flash spécial sur le massacre du bar Edge, le repaire des fixeurs et des mercs de Paris. Selon les dernières informations, un cyberpsycho armé jusqu’aux dents aurait fait irruption dans le bar hier soir et aurait ouvert le feu sur la foule, faisant un véritable carnage. Les forces de sécurité sont arrivées sur les lieux et ont abattu le cyberpsycho après une fusillade sanglante. Le bilan provisoire fait état de 12 morts et de 18 blessés, dont certains sont dans un état critique. Les motivations du cyberpsycho restent floues, mais notre correspondante sur place nous informe que des cadres de Genix et CyberDream étaient présents au bar pour fêter la signature d’un contrat juteux. S’agit-il d’un acte de vengeance, d’un règlement de comptes ou d’un coup monté ? Nous vous tiendrons au courant dès que nous aurons plus d’informations. Nous vous rappelons qu’il est conseillé de rester vigilants et de signaler tout comportement suspect aux autorités compétentes. Nous vous remercions de votre attention et nous vous retrouvons après cette page de publicité de notre partenaire Gunship, le leader du marché des armes à feu.

Les images défilaient à toute vitesse sur l’écran. Anna cherchait désespérément des visages familiers ; elle les reconnut tous. Raph, le videur du bar, la serveuse, ses potes qui traînaient là-bas. Aucun ne manquait à l’appel. Pas même Alex.

— Alex…, souffla-t-elle d’une voix brisée. Elle se retourna et fondit en larmes dans le torse de Vex. Il la serra contre lui en essayant de la réconforter. Elle se remémora les dernières images, conversations, sourires qu’elle avait partagés avec eux.

Anna s’arracha à l’étreinte de Vex. Elle le regarda avec colère.

C’est ça votre piège pour trouver vos ennemis ? cracha-t-elle en désignant la télévision du doigt.

— Comment ça protesta Vex.

— Dan m’a dit que ma mère enquêtait sur Genix, et c’est Dan qui m’a envoyé ici avec un contrat bidon de clef USB. Anna essaya de replaçaient toutes les pièces du puzzle en même temps qu’elle s’exprimer. Je suis dans le honeypot, je suis l’appât alors, et si j’ai raison ont à du me suivre. Puis, elle agrippa la crosse de son arme par instinct, se sentant soudain menacée.

— Le psycho, poursuivit-elle en chuchotant pour continuer à assembler les pièces manquantes. Vous avez envoyé le psycho pour effacer les traces de votre combine.

— Du calme ma puce répond Vex, en s’approchant d’elle. Cela ne devait pas se passer comme ça.

Anna pointa son arme en direction de Vex. Elle le fixa avec dégoût et fureur. Ils avaient trahi sa confiance. Ils étaient impliqués dans le carnage qui avait eu lieu au bar Edge.

Soudain, un bruit sourd retentit. La porte de la chambre d’hôtel vola en éclats, projetant des débris de bois et de métal dans la pièce. Anna resta immobile. Elle détourna de quelque centimètre son arme, elle tira dans l’omoplate de Vex. Il hurla et fut projeté en arrière par la déflagration. Il s’écroula au sol, le dos en sang. Ses lunettes connectées clignotèrent, indiquant qu’il était encore vivant. Anna sentit une douleur fulgurante à l’épaule. Elle s’était encore luxée sous l’effet du recul de l’arme.

— Vous êtes venue pour rien, Crystal n’est pas ici dit Anna.

— Qui a dit que je suis venue pour elle répliqua une voix derrière elle.

Anna n’eut pas le temps de se retourner. Elle reçut un coup violent à la nuque, qui lui fit perdre connaissance. Elle s’effondra sur le sol marbré, inconsciente.

Elle se réveilla par une soudaine douleur à la poitrine, attachée à une chaise dans un entrepôt abandonné. Elle ouvrit les yeux et regarda autour d’elle. Elle se trouvait dans une vaste pièce sombre et sale, remplie de caisses métalliques, de câbles électriques et de machines rouillées. Des néons grésillaient au plafond, éclairant faiblement les murs couverts de graffitis. Des bruits sourds et des voix étouffées provenaient d’autres parties de l’entrepôt. Anna sentit la peur monter en elle. Qui l’avait enlevée ? Que lui voulaient-ils ?

— Alors, ma jolie, on fait la sieste ? Tu vas rater le spectacle qu’on t’a préparé avec tant de soin, se moqua l’une des deux silhouettes en lui adressant une gifle. C’était un homme grand et musclé, vêtu d’un blouson de cuir noir orné de clous et de chaînes. Il avait le crâne rasé et le visage tatoué de symboles tribaux. Il portait un anneau à la lèvre inférieure. Il tenait dans sa main droite un pistolet automatique chromé. Il riait aux éclats, comme s’il trouvait la situation hilarante. Sa voix était rauque et saccadée, signe qu’il avait consommé de la Redfun, une drogue qui stimulait son système nerveux et le rendait euphorique et agressif.

Injecte-lui une autre dose de SynthCoke, on ne voudrait pas qu’elle s’endorme avant la fin, ordonna l’autre silhouette. Il était maigre et nerveux, habillé d’un pantalon de toile kaki et d’un gilet sans manches vert. Il avait les cheveux longs et blonds, attachés en queue de cheval, et des piercings aux oreilles et au nez. Il avait les yeux injectés de sang et la bouche tordue en un rictus sadique. Il parlait avec rapidité et excitation, comme s’il était pris d’une frénésie incontrôlable. Anna sentit une piqûre dans la nuque, et sentit la drogue se répandre dans son organisme, lui procurant un regain d’énergie. Elle sentit l’adrénaline affluer dans ses veines.

Alors on se réveille, ma beauté dit la première silhouette en agitant sa langue à quelque centimètre de la bouche Anna, tout en lui caressant sa cuisse. Elle voulut lui envoyer un coup bien placé entre les cuisses, mais elle s’aperçut que ses jambes étaient également liées. Ce geste n’avait eu comme effet que d’exciter davantage le voyou à remonter sa main plus haut.

— Tirez-vous bande de con. Une silhouette s’avança vers Anna, les deux loubards reculèrent sans demander leur reste.

Anna observa la nouvelle personne s’avancer vers elle. Il était grand et athlétique, avec des muscles saillants sous son long manteau. Il portait des lunettes de réalité augmentée qui dissimulaient son regard, mais Anna remarqua qu’il avait des implants cybernétiques sur les tempes et le cou. Il avait des cheveux noirs coupés courts, qui contrastaient avec sa peau pâle. Il avait un visage dur et froid, sans expression.

— Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez ? demanda Anna d’une voix tremblante.

— Ne vous inquiétez pas, ma belle, je ne vous veux que du bien, répondit l’homme au parka avec un sourire carnassier. Votre chère mère m’a sauvé la vie quand j’étais beaucoup plus jeune que vous. Elle m’a sortie d’une voiture en flamme. Il fit une pause dramatique, puis reprit :

— Juste après avoir fait exploser, avec mes parents dedans. Il défait les liens qui retenaient la main droite d’Anna, tout en maintenant son bras contre l’accoudoir de la chaise.

— Je voudrais juste lui offrir un petit cadeau, pour lui montrer que je ne l’ai pas oubliée. Comme ce joli tatouage que vous avez là. Il sortit de son manteau un fusil à pompe et le pointa sur le bras d’Anna.

— Non, pitié, ne faites pas ça ! supplia Anna en essayant de se libérer.

Son bras fut arraché de son corps dans un jet de sang. Anna hurla de douleur, mais la SynthCoke lui donna un sursaut d’énergie. L’homme au parka lança l’avant-bras de Anna comme un trophée à son complice.

— Mettez-moi cela au frais. Il s’appliqua à faire un garrot au niveau l’épaule en prenant un plaisir sadique.

— Je vais jouir en imaginant la tête de ta pauvre maman recevant une partie de sa petite fille chérie. Pensez à sa colère l’envahir, son angoisse la parcourir chaque centimètre de son corps, sa rage parcourir ses veines la dévorant à chaque pulsation. Et quand cette pétasse sortira de son trou pour se venger, je lui réserverais le même sort. Ah une dernière chose. J’aurais besoin de vos accès biométriques.

Il sortit un tanto de sa ceinture et trancha la deuxième main de Anna qu’il rangea précieusement dans un petit sac en plastique et la lança à son deuxième acolyte.

Anna se pliant en deux sous la souffrance, l’Homme au parka en profita pour la prendre par les cheveux et la projeta sur le sol.

Anna essaya par désespoir de ramper vers la sortie sans espoir.

Reste ici ma jolie, je n’ai pas fini avec toi. Le mercenaire lui donna un coup dans le ventre pour la faire retourner sur le dos.

Il posa un genou sur le torse d’Anna, sortie une fiole de sa poche, d’une main immobilisa la tête d’Anna et y versa quelque goutte dans ses yeux.

Anna sentit comme si on lui enfonça une multitude d’aiguilles dans les yeux. Elle hurla de douleur en se recroquevillant sur le sol.

— Voilà, maintenant je suis sûr qu’aucun lecteur optique ne te reconnaitra. Dit-il en se relevant.

Vous deux, prenez cette ordure et déposait la dans les bas-fonds, mais ne la tuer surtout pas, je reviendrais la voir pour m’amuser un peu.

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