L'ascendance

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Pendant plusieurs mois, Nathalie et Tina se retrouvèrent le plus discrètement du monde afin de vivre ensemble des plaisirs de plus en plus débridés. À sa collection de jouets, Tina avait ajouté quelques ceintures, afin d'y accrocher des godes. Elles se baisaient l'une l'autre, ou n'utilisaient que leur bouche et leurs doigts.

Nathalie s'avérait une amante à la fois à l'écoute de Tina et parfois surprenante. Elle s'était découvert une réelle passion pour les jets de Tina, et s'efforçait de ne jamais partir sans avoir reçu sa dose de ce liquide si précieux. Tina, elle, était plus que satisfaite. Elle maîtrisait maintenant parfaitement ses jouissances, ses orgasmes, et même ces jets qui ravissaient tant Nathalie. Ensemble, elles expérimentaient tout ce qu'elles avaient toujours eu envie de faire sans jamais l'oser.

La seule contrainte était qu'elles devaient garder le secret, et donc n'être que deux. Chacune commençait à en vouloir plus. Les sentiments inévitables qui étaient nés entre elles n'y étaient pas pour rien. Pourtant, personne (et surtout pas Léo) n'aurait pu deviner qu'il se passait quelque chose entre elles en les voyant dans la même pièce. Tina était froide en la présence de Nathalie, et celle-ci lui lançait des regards de défi. N'importe qui aurait dit que ces deux-là ne pouvaient pas se supporter. Tina avait même poussé le bouchon à faire une scène de jalousie à Léo, lui disant qu'elle soupçonnait qu'il se la tapait et qu'elle n'aurait jamais dû lui dire de la garder.

Tout allait pour le mieux, entre elles. Au point que Tina ne voyait pas vraiment que son travail commençait sérieusement à agacer Léo. Un article, surtout, écrit de la plume de Lydie, avait fait réagir le milieu machiste de son mari. Dans celui-ci, elle appelait clairement les hommes à dénoncer eux aussi l'éducation qu'ils avaient reçue, à dénoncer un système capitaliste et puritain qui ne faisait qu'entretenir des inégalités complètement infondées et discriminatoires, à dénoncer un racisme envers le sexe féminin ("car même si vous vous sentez homme, que vous vous comportez comme eux, que vous vous habillez comme eux, vous ne resterez qu'une femme à leurs yeux" écrivait-elle dans son article).

Tina avait sciemment dépassé la ligne rouge qu'elle s'était elle-même imposée dès le départ en travaillant avec Lydie. Ce qui l'y avait poussée? Le commentaire plein de dédain d'un collaborateur de Léo. Si ses souvenirs étaient bons, il s'agissait du PDG d'une des entreprises où Léo venait d'acheter une part assez conséquente d'actions. Cette pourriture ne le savait sûrement pas encore, mais avec 10% de parts dans l'entreprise, Léo serait malgré tout à la tête de son empire d'ici quelques mois. S'il s'était intéressé à cette société, c'est qu'il avait déjà de quoi faire chanter la plupart des membres du Conseil d'Administration.

-- L'Indépendante! Ah oui! Ma femme m'en a parlé! Comme c'est rafraîchissant de voir que nos femmes se sont trouvé une passion, n'est-ce pas? Et tant qu'elles lisent leur journal, elles ne tentent pas de s'immiscer dans nos affaires!

La boutade avait été suivie d'un rire gras. Même Léo y avait participé. Peut-être n'était-ce que pour la forme. Mais d'un coup, Tina se souvint toutes les fois où elle avait encensé son mari, sans préciser qu'elle avait dû le convaincre avant de pouvoir travailler pour gagner elle-même sa vie. Elle avait fait exprès d'enjoliver son image, certes à des fins personnelles aussi, mais d'abord parce qu'elle l'aimait et qu'elle ne voulait pas le voir souffrir. Lui, par contre, ne se gênait pas pour l'humilier en public, avec sa bande de macaques arriérés.

Elle avait donc accepté l'article de Lydie. Pourtant, celle-ci en avait préparé deux versions d'avance. Elle tentait son coup, juste, comme elle l'avait fait de temps en temps. Mais cette fois, Tina l'avait accepté et elle l'avait défendu devant ses supérieurs. Sa réponse à Léo, qui lui avait fait la remarque que cet article allait sûrement avoir quelques répercussions dans ses relations, ne s'était pas faite attendre:

-- Alors peut-être que la prochaine fois que ta femme se fera humilier en public, tu la défendras au lieu de rire de la connerie d'un type que tu t'apprêtes à ruiner.

Il y avait eu une cassure, ce soir-là. Jusque-là, Tina n'avait jamais porté aucun jugement de valeur sur ce que faisait Léo. Elle n'avait même, toutes ces années, jamais fait allusion au fait qu'elle savait ce qu'il faisait exactement. Tina était partie se coucher avant lui, mais elle n'avait presque pas dormi de la nuit. Le regard que lui avait lancé Léo n'avait rien de bon. Comme s'il considérait que Tina pouvait devenir un danger pour lui.

À partir de là, elle avait espacé ses rendez-vous secrets avec Nathalie. Le journal était devenu la cible d'attaques machistes, économiques, il fallait être sur tous les fronts à la fois: d'une part garder le cap pris par l'article de Lydie; d'autre part, rassurer les investisseurs, en trouver de nouveaux, et répondre aux accusations qui pourraient porter préjudice à quiconque de l'équipe. Le jour où Lydie s'était faite renverser par une voiture, sans grande gravité, la paranoïa s'était installée dans les bureaux de L'Indépendante. Et si c'était un signal, une menace? Tina devait constamment revigorer l'équipe, afin qu'elles ne cèdent pas à la panique qui montait en elles.

À la demeure des Dupin, l'ambiance n'était pas vraiment au beau fixe. Si Léo semblait plus enclin à la discussion et moins à la colère, Tina avait cette désagréable impression que son mari lui parlait plus en tant qu'adversaire qu'en tant que femme. Leurs débats devenaient un long étalage des techniques que chacun avait éprouvées pendant de longues années pour arriver à ses fins. Tina tenait tête, expliquait à Léo comment il pourrait tirer son épingle du jeu. Léo, lui, tentait de semer des idées pessimistes dans l'esprit de Tina. Elle savait qu'à la moindre faiblesse de sa part, au moindre doute qu'elle exprimerait, il s'engouffrerait dans la brèche et il gagnerait. Tina n'avait subi aucun échec, dans sa vie, ou des échecs qui ne lui avaient coûté que peu. Celui-ci serait le premier, si elle perdait. Alors Tina se battait de toute son âme, car il y avait peut-être une chose qui lui faisait plus peur que Léo: l'échec. Elle avait senti en elle cette petite fille pourrie-gâtée qui ne supportait pas la frustration et qui irritait autant enfants et adultes, parfois. Si elle perdait cette partie, elle s'effondrerait pour de bon, elle le savait, le sentait. Le fait de simplement penser que ça pourrait éventuellement arriver lui donnait la nausée. Elle se battait donc de toute son âme, de toutes ses tripes, et ne laissait entrevoir aucune faille que Léo pourrait exploiter.

Tina tenait bon depuis plusieurs semaines. Elle savait que tant que Léo n'avait pas dans l'idée de l'obliger à tout stopper, le journal pourrait compter sur sa protection, même s'il n'en parlait jamais concrètement. Mais la tension qui l'animait constamment devait trouver un exutoire. Nathalie fut alors toute désignée. Elle profita donc que son mari parte pour deux jours. Elle fit savoir à Nathalie qu'elle pouvait venir à partir de 21h, heure à laquelle les employés de la maison n'étaient plus là. Ce ne fut pas difficile à son amante de faire croire à ses parents que son patron l'avait obligée à travailler à cette heure-là. Cela lui arrivait régulièrement.

Elle fut accueillie par une Tina nue, déjà bouillante d'envie. Nathalie, qui s'était languie du corps de Tina au moins autant que l'inverse, fit voler ses vêtements au fil des couloirs qui les menaient jusqu'à la chambre de Tina.

À peine arrivée dans la pièce, Nathalie vit que tous les jouets que son amante comptait utiliser ce soir étaient étalés sur le lit. Tina monta à quatre pattes sur le lit, sa croupe frétillante face à Nathalie.

-- J'ai besoin de votre langue, lui dit Tina. Il n'y a qu'elle qui pourra me faire oublier tout ce stress permanent.

Nathalie s'approcha sans un mot. Elle caressa les fesses larges et pourtant fermes de Tina, puis les claqua.

-- Vous m'avez manqué, Tina. Ce mois sans vous toucher a été une véritable torture, pour moi. Mais vous prenez trop de risques. J'entends de plus en plus souvent parler de vous pendant les réunions. Léo les fait taire rapidement, mais il finira par les écouter, s'ils continuent.

-- Laissez-les où ils sont, pour l'instant, ma belle Nathalie. Et faites-moi exploser cette chatte.

La secrétaire ne se fit pas prier plus longtemps. Les mains écartant les fesses de Tina, elle plongea son visage dans cette croupe qu'elle connaissait par cœur. Quelques coups de langues de bas en haut, et les orifices de Tina scintillaient déjà de cyprine et de salive. Elle s'attarda volontiers sur la rondelle sombre de sa maîtresse, sachant à quel point ces caresses buccales la rendaient dingue.

Accrochée aux draps, la tête dans l'oreiller, Tina couinait déjà, ondulant du bassin contre cette langue savoureuse. Elle sentit deux doigts la pénétrer doucement, dans son puits humide. Elle savait déjà que la délivrance attendue serait au rendez-vous, que Nathalie réussirait, au moins le temps d'une soirée, à lui faire oublier son mari et les menaces qu'il pouvait représenter, non seulement pour elle mais aussi pour chaque personne travaillant au journal.

Nathalie la fouillait avec autant de tendresse que de précision. Elle savait où appuyer, où caresser, pour que Tina se mette à couler à en dégouliner sur les draps. Rien que l'idée de recevoir les jets qui sortiraient d'elle la mettait dans un état d'excitation proche de la jouissance. Elle ressortit ses doigts de leur fourreau et les pressa contre l'anus de Tina qui les lui réclama, la supplia de lui ouvrir son cul ainsi. Tout en mordillant sa fesse droite, Nathalie s'exécuta sans hésiter. Elle savait qu'elle pouvait la pénétrer directement de deux doigts, après l'avoir ainsi préparée de sa langue.

Les gémissements se transformèrent en râles. Ses doigts qui allaient et venaient étaient en train de faire décoller Tina, la rendraient incontrôlable. Nathalie le savait, et elle attendait ce moment où, proche de la première jouissance, Tina lui sauterait dessus, ou lui crierait ce qu'elle avait besoin de sentir. En attendant, elle alternait les doux va-et-vient aux pénétrations plus sauvages, salivant régulièrement sur ce petit trou si élastique. Elle adorait voir cet anus se dilater, serrer ses doigts ou tout objet qui s'y enfonçait. Elle était tellement happée par sa contemplation, qu'elle ne sentit pas Tina tendre le bras vers elle.

Elle reçut donc en plein visage un des godes de Tina. Le gros, le noir, l'imposant, le monstre. Nathalie regarda Tina. Il y avait quelque chose qui n'allait pas, quelque chose de différent, qui la refroidit une seconde. Puis elle comprit. Tina avait peur. La présence de Nathalie, ce qu'elle lui faisait ressentir, et peut-être des sentiments partagés, faisaient qu'elle exprimait plus de choses lorsqu'elles étaient ensemble.

-- Lubrifiez-le en vous, Nathalie, et enculez-moi avec... Je vous en supplie, défoncez-moi...

Nathalie eut envie de la prendre dans ses bras, de lui dire qu'elle serait là pour elle, quoi qu'il arrive. Mais la requête de Tina lui venait des tripes et elle ne put qu'y répondre. Elle retira ses doigts et prit le gode, puis se mit à genoux. Pendant qu'elle caressait son entre-jambe avec l'énorme gland, Tina s'allongea face à elle. De ses doigts fins, elle stimulait son clitoris en dévorant Nathalie du regard, comme hypnotisée par sa beauté. Les yeux plantés dans ceux de son amante, Nathalie commença à enfoncer le pieu en elle. Plusieurs allers-retours furent nécessaires avant que son vagin ne s'ouvre assez pour accueillir le bout du gode.

Elle haletait, couinait d'un plaisir où se mêlaient l'effort et la douleur de recevoir en elle un chibre si imposant. Elle commençait à monter et descendre, avalant toujours un peu plus de ce membre en silicone. Tina se branlait énergiquement, son majeur dans son puits à cyprine qui coulait jusqu'à son œillet où elle avait inséré deux doigts.

Nathalie baissa les yeux sur son sexe écartelé par le jouet. Elle n'en crut pas ce qu'elle voyait. Comment réussissait-elle à engloutir ce mât? Elle ne put tenir plus longtemps. La vague qui menaçait d'inonder tout son être, elle la voulait monumentale, démesurée. Elle cala le membre artificiel sous elle d'une main et le chevaucha, penchée maintenant en avant, le visage dans l'entrecuisse de Tina.

Les cris aigus de Nathalie firent sourire Tina. Elle savait ce qu'elle venait chercher en se penchant ainsi. Elle savait exactement quels gestes effectuer pour la satisfaire et l'arroser comme elle aimait tant. Il faut dire que si les premières fois, Tina se sentait un peu honteuse d'éjaculer de la sorte, et qu'elle ne trouvait pas vraiment pratique de devoir tout nettoyer, elle adorait voir le visage de Nathalie rayonner de joie quand elle se faisait ainsi doucher.

Elle s'apprêtait d'ailleurs à suivre sa douce amante dans la jouissance, son majeur appuyant cet endroit de son vagin qui la faisait se faisait se contracter, quand elle surprit une ombre dans le couloir. Toute à son orgasme décuplé par la taille du gode qu'elle chevauchait frénétiquement, Nathalie ne remarqua rien. Tina, elle, retira ses doigts de ses orifices et vint l'embrasser à pleine bouche alors que Nathalie ne pouvait plus s'arrêter de faire cogner le jouet au fond d'elle.

-- Continuez, Nathalie. Ne vous arrêtez surtout pas, je vais nous chercher quelque chose dans la salle de bain.

Sa compagne ne put que hocher la tête. Alors que Tina se dirigeait vers la salle de bain attenante à la chambre, elle redoubla d'efforts, comme si elle essayait d'avaler entièrement le gode de Tina. Sous les gémissements à peine retenus de Nathalie, Tina s'approcha à pas de louve jusqu'à la deuxième porte de la salle de bain, qui donnait sur le couloir. Celle-ci était constamment verrouillée à clé. Elle prépara donc bien son geste.

Presque dans le même mouvement, elle tourna le loquet et ouvrit la porte en grand, pour voir un homme noir, de taille moyenne, tout en muscles, les yeux rivés sur Nathalie. Celui-ci sursauta en se tournant vers Tina, il tenait dans sa main les vêtements que Nathalie avait semés dans les couloirs.

-- On se rince l'œil, mon cher André?

André était un des hommes qui étaient quasiment constamment sur le dos de son mari. Une sorte de garde du corps, mais qui pouvait aussi avoir d'autres missions dont Tina préférait ne rien savoir. Dans sa surprise, André referma la porte de la chambre. Nathalie cria et quelques secondes plus tard, rejoignit Tina par la salle de bain.

-- C'est bien André, non? Mon mari ne serait sûrement pas ravi d'apprendre que vous vous introduisez chez lui pour reluquer sa femme.

Tina était toujours sûre d'elle. En toute circonstance. Très peu de personnes avaient réussi à la faire ne serait-ce que vaciller. Léo lui-même n'y arriverait pas, elle se l'était promis. Pourtant, elle n'aima pas le sourire en coin qui se dessina sur le visage d'André. La surprise passée, il reprenait son attitude rigide de garde du corps. Une lueur dans son regard. Il suffit d'une lueur dans son regard pour réussir à faire vaciller la certitude de Tina. Rajoutés à cela, les mots qu'il prononça donnèrent quasiment la nausée à Tina:

-- C'est votre mari lui-même qui m'a demandé de vous protéger... et vous surveiller de près.

-- Quelle belle attention de sa part, réussit-elle à dire. Il part en voyage et me prévoit un chaperon.

-- Cela fait trois semaines que je vous suis, madame.

Le regard de Tina, presque vide, croisa celui, paniqué, de Nathalie.

-- Votre mari n'appréciera sûrement pas d'apprendre ce que vous faites en son absence.

Nathalie était à deux doigts de hurler, comme si André avait dégainé l'arme qu'il portait sûrement pour les trucider sur place. Jamais Tina ne s'était retrouvée dans une telle situation critique. Peut-être parce qu'elle aussi pensait que sa vie en dépendait, tout redevint clair, lucide. Elle bomba simplement le torse et s'approcha d'André, soutenant son regard moqueur sans aucune difficulté. Elle pouvait bien y voir la lubricité, peut-être même bandait-il sous son pantalon, mais l'endroit était caché par les vêtements de Nathalie qu'il tenait toujours. Un très court instant, elle fut traversée par l'idée de lui proposer de les rejoindre. S'il participait, il ne pourrait rien dire à Léo. Mais est-ce qu'il se le permettrait?

Dans le doute, elle se planta devant, souriant à son tour. Elle leva doucement les bras pour poser les mains sur son crâne. Elle ébouriffa longuement ses cheveux sous le regard étonné d'André. Une fois terminé, elle les posa sur son visage et les fit coulisser doucement, tirant son visage vers le bas, le maquillage s'étalant sur ses joues, sous des yeux devenus rouges. Et petit à petit, André vit les épaules de Tina prises de petits soubresauts. Il perdit son sourire en se rendant compte qu'elle pleurait. Mais lorsqu'elle releva les yeux sur lui et qu'elle se mit à lui parler, il fut pris d'effroi:

-- Fais quelque chose, je t'en supplie. Il est entré dans la maison, il m'a sauté dessus, je n'ai rien pu faire! Il m'a arraché mes vêtements, m'a traitée de petite traînée bourgeoise, de salope de féministe! Si Nathalie n'était pas arrivée, pour récupérer le foulard qu'elle avait oublié, il aurait fourré son immonde queue en moi! Je n'ai pas... Je n'ai pas réfléchi... Quand il a entendu Nathalie et qu'il s'est retourné, je lui ai mis un coup...

André n'en revenait pas. Tina était plus que convaincante. Elle pleurait vraiment. Lui qui pensait être tranquille, qui avait dans l'idée de profiter de la situation pour se taper les deux femmes, et peut-être plus d'une fois, il venait de se faire prendre à son propre jeu. Abasourdi, il ne vit qu'à peine le visage de Tina changer, se durcir.

-- Dans les couilles! s'exclama Tina en joignant le geste à la parole.

Une violente déflagration partit des testicules d'André jusqu'à son cerveau, comme si on lui avait enfoncé des aiguilles des couilles au cortex. Il lâcha les vêtements de Nathalie et posa ses mains sur ses bijoux de famille, plié en deux. N'ayant pas du tout anticipé le coup, il fut étourdi et se laissa tomber au sol, tenta de retenir le cri de douleur qui lui aurait pourtant fait tant de bien. Il leva les yeux vers la femme de son boss, toujours aussi nue, qui le toisait de toute sa hauteur:

-- D'après vous, André, aurez-vous l'occasion de vous exprimer, lorsque mon mari apprendra ça? Croyez-vous sincèrement qu'il vous laissera l'occasion de vous expliquer avant de vous mettre en charpie?

Elle n'avait pas besoin d'une réponse franche. Les yeux d'André parlaient pour lui. Il était pris au piège et le savait. Aucune porte de sortie. S'il racontait à Léo ce qu'il avait vu, elle lui ferait son numéro et elle avait raison, il n'aurait jamais l'occasion de se défendre. D'autant plus qu'il faisait partie des gens qui en savaient beaucoup sur ses activités, tout en ayant un poste assez bas dans la hiérarchie. Il serait donc pris par surprise, sans crier gare, la mort viendrait le faucher.

-- Je ne dirai rien, promit-il donc en tout état de cause.

-- Voilà qui est bien raisonnable, André. Vous ne trouvez pas, Nathalie?

Celle-ci était restée sur place, bluffée par la représentation, le courage et le culot de Tina. Les yeux écarquillés, elle hocha vivement la tête, muette.

-- Mais ce n'est pas juste, continua Tina. André nous a vues nues. Je pense qu'il serait de bonne guerre que nous puissions nous aussi apprécier les courbes de son corps. Croyez-vous qu'il en a une du genre de mon jouet, Nathalie?

Tina jubilait. Et comme à chaque fois qu'elle jubilait, Tina poussait le bouchon toujours plus loin. Nathalie refaisait doucement surface. Elle ricana à la question de Tina alors que l'homme commençait à vouloir se relever. Du pied sur sa joue, Tina le remit au sol. Alors qu'elle appuyait franchement pour le maintenir ainsi, celui-ci cracha:

-- Je pourrais vous tuer toutes les deux et avoir planqué vos corps et tout nettoyé sans que personne ne remarque rien.

-- Ahahah! Non, mon cher André. Ce serait signer votre arrêt de mort de la même manière, et vous le savez très bien. C'est pour ça que votre arme est toujours contre votre poitrine. Parce qu'il n'attendrait pas les conclusions d'une enquête pour disparition. Même sans vous soupçonner de l'avoir fait, il déduirait simplement qu'au mieux, j'ai été enlevée, au pire tuée, alors que vous étiez sensé me surveiller de près et me protéger. Voyons, André. Nous devrions plutôt profiter de ce moment dans la joie, non?

Elle retira son pied en sentant une puissance l'envahir, quelque chose qu'elle avait déjà ressenti, mais décuplé, centuplé. Lorsqu'elle croisa son regard de chien battu, elle savait qu'elle pouvait faire exactement ce qu'elle voulait de cet homme. Alors elle se pencha vers et lui sourit:

-- Déshabille-toi, André, sois un gentil toutou pour Tina et Nathalie.

Elle crut jouir sur place en voyant que malgré son regard mauvais, André se leva doucement et commença à retirer ses chaussures, puis ses chaussettes. Il retira sa veste. Elle lui dit de lui donner son arme, ce qu'il fit en serrant les dents. Les muscles de ses mâchoires tressaillaient de colère retenue. Tina jubilait de plus en plus. Il déboutonna et retira sa chemise. Les deux femmes s'en mordirent les lèvres. Silencieuses, elles attendaient le moment où elles verraient enfin son sexe. Chacune d'elles espérait avoir à faire à un de ces hommes noirs au membre démesuré.

Le rêver, l'espérer, le regarder dans des films ou l'avoir en silicone, c'est une chose. Se retrouver en face à face avec un véritable mastodonte, pourtant encore tout mou, c'était bien autre chose.

-- Mon Dieu, murmura Tina, admirative de ce qu'André avait entre les jambes.

-- Si c'est de la queue vous vouliez, vous voilà servies, mesdames, s'exclama André qui tentait de dédramatiser le moment malgré son regard encore dur sur les deux femmes.

Tina lui sourit et s'approcha de lui, posant une main sur sa joue. Mais avant qu'il ne remarque quoi que ce soit, cette main lui attrapa et lui tordit l'oreille sans pitié, au point de le faire gémir de douleur.

-- Tu ouvres la bouche quand on te dit d'ouvrir la bouche, bel étalon. Me suis-je bien fait comprendre?

-- Ahou! Oui, Madame Dupin!

Qu'est-ce qu'il aurait aimé lui rendre cette douleur. Il avait dû prendre sur lui quand, une fois plié en deux comme un gamin qu'on houspille, il avait vu le ventre de Tina. Il aurait suffi d'un coup de poing sec, même pas besoin qu'il soit violent. Le souffle coupé, elle aurait lâché immédiatement, et il aurait pu prendre le dessus. Mais elle était la femme du boss. Ce simple fait faisait d'elle une personne plus forte que lui, et ça le faisait enrager.

Tina finit par lâcher son oreille et il put se redresser. Elle fit le tour d'André pour le regarder sous toutes les coutures, passant ses doigts, ses mains sur les parties les plus intimes de son corps sans aucune hésitation. Derrière lui, elle s'appuya contre son dos. Il sentit ses seins larges s'écraser contre ses omoplates. Elle le dépassait d'une bonne demi-tête. Une main vint saisir son membre et l'agita dans l'air.

-- Il ne vous fait pas envie, Nathalie? Ne soyez pas timide! J'offrirai à mon mari exactement le même numéro s'il lui passe dans l'esprit de s'en prendre à vous... Et croyez-moi, quelque chose me dit qu'il préfère que tout se passe pour le mieux. N'est-ce pas, André?

-- Oui, madame, répondit-il légèrement crispé.

Et pour cause. La main qui jouait avec sa queue le faisait durcir bien malgré lui. Il avait beau ne ressentir aucune excitation, si ce n'était celle du danger, il commençait à bander. Et sérieusement.

-- On veut tous que tout se passe pour le mieux, dit alors Tina en commençant à aller et venir tendrement de sa main le long de sa verge.

En quelques secondes, le sexe d'André était fièrement dressé, énorme. Près de la porte de la salle de bain, Nathalie ne le quittait plus des yeux. Elle se mordait la lèvre inférieure, une main depuis quelques temps entre ses cuisses, à la base pour cacher son sexe, maintenant en train de caresser discrètement ses lèvres d'où perlaient quelques gouttes de cyprine à l'idée de sentir un tel membre en elle.

Tina posa sa deuxième main sur la verge d'André. Son souffle s'accélérait, il gardait les yeux fixé sur Nathalie et son corps de sirène, alors que Tina lui massait la pine des deux mains, ricanant d'excitation en voyant qu'elle ne pouvait pas faire le tour de sa verge avec les doigts d'une seule. Tout en se frottant à lui, elle lui attrapa les bourses, les malaxa joyeusement en demandant à Nathalie de s'approcher. Celle-ci ne se fit pas prier.

-- Aidez-le à éjaculer, Nathalie.

Elles échangèrent un regard complice. André comprit tout de suite que les deux femmes avaient des sentiments l'une pour l'autre, que leur relation, contrairement à ce que pouvait faire croire le vouvoiement, n'avait rien de verticale ni de récent. Nathalie s'agenouilla devant André en se léchant les babines. Tina avait repris l'étalon à deux mains et le branlait furieusement. La femme agenouillée se jeta sur ses bourses, les lécha, les embrassa. Elle les sentait lourdes, pleines d'un sperme qu'elle devinait abondant. Elle attrapa une d'elles en bouche et l'avala, l'aspira. André sembla perdre son équilibre et posa une main dans les cheveux de Nathalie. Aussitôt, Tina claqua sa verge.

-- Pas touche! s'exclama-t-elle en même temps qu'il criait de douleur.

Docile, il retira sa main et la laissa de nouveau ballante le long de son corps. Riante, Nathalie passa à la deuxième boule et lui offrit le même traitement. À peine eut-elle relâché sa couille qu'elle vit son bassin commencer à être pris de petits tremblements, ses poings se serrer.

-- Hummm, touchez ça, Nathalie, on le sent dans ses veines que ça va venir.

-- Quelle incroyable bite, répondit son amie en suivant du bout du doigt une veine saillante et palpitante.

Tina remonta ses mains sur le torse musclé d'André en se trémoussant contre lui. Sur ses fesses, il sentait la légère toison de la femme de son patron, ses seins qui caressaient son dos. Les lèvres de Nathalie se posèrent sur son gland et ce fut un râle bestial qui sortit de sa gorge. Nathalie eut beau ouvrir grand la bouche, la giclée qui fusa de ce membre éclaboussa le visage entier de la secrétaire. Une, deux, trois... Jusqu'à cinq fois, le sperme d'André, épais et sirupeux comme l'aimait tant Tina, inonda le visage et les cheveux de Nathalie. Elle en avait partout. Tina sentit en elle un début d'orgasme rien qu'en voyant son foutre gicler ainsi. Elle se saisit du membre encore tendu et sensible d'André et la tapota contre le visage de Nathalie, comme pour en extraire jusqu'à la dernière goutte. Dans le même temps, elle se branlait le bouton de l'autre main.

-- Oh oui, c'est un parfait étalon, ça.

Nathalie tira la langue et Tina continua de claquer cette queue d'où se déversait encore quelques gouttes d'un sperme moins épais, plus translucide.

-- Il aime ça, se faire traire par madame Dupin, hein? T'aimes ça, André?

-- Oui, madame.

-- Que dira-t-il au mari, quand il lui demandera son rapport?

-- Que sa femme est restée à la maison toute la soirée, à lire dans sa chambre, d'après les lumières.

Satisfaite de la réponse, Tina rejoignit Nathalie et la fit se relever. Elle passa sa langue plusieurs fois sur son visage, goûta au sperme d'André qui restait les regarder s'embrasser, à présent, une sorte d'admiration effarée dans le regard. Il lui semblait qu'André pourrait être partant pour d'autres séances. Et en voyant son sourire, ainsi que celui de sa tendre amante, Tina prit une décision qui, elle ne le savait pas encore, changeait radicalement le cours de sa vie:

-- Il reviendra jouir et offrir son jus à madame Dupin?

-- Quand vous voulez, madame.

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