Chapitre 18 - QG de l'Organisation, salle de réunion 1 - EXTERIEUR

3 minutes de lecture

Dans la salle de réunion 1, trois personnes sont en grande discussion.

Il s'agit de Marshall, Mehdi et Allen.

Pour la première fois, le leader de l'Organisation semble dans tous ses états, comme si quelque chose avait enfin réussi à percer sa carapace d'impassibilité :

- Tu ne te rends pas compte de ce que tu proposes, Allen! gronde-t-il d'une voix menaçante. C'est bien trop risqué, et songe un peu à ta soeur! Comment réagira-t-elle, à ton avis ?

- Ma soeur est tout à fait capable de l'encaisser!! explose l'intéressé, le visage rouge, furibond.

- En es-tu vraiment sûr ? s'interpose alors le troisième homme, Mehdi, d'une voix plus douce.

Il cherche à apaiser les tensions, mais on voit bien que lui aussi est perturbé.

- Allen, est-ce que tu l'as vue, ces derniers temps ? Elle ne sort même plus de sa chambre, ne mange plus, ne bois plus! Elle pourrait même ne pas être en état de partir en mission, alors lui infliger cette nouvelle épreuve ? Crois-moi, je voudrais penser le contraire, je voudrais trouver des arguments en sa faveur, mais tu dois te rendre à l'évidence. Astrid est brisée.

- Nous n'en serions jamais là sans elle! Elle a sacrifié tout ce qui comptait pour elle au nom de cette cause, et vous osez lui refuser cette faveur ?

- J'en suis bien conscient, et personne ne l'oubliera jamais. Mais parfois, la bonne décision n'est pas forcément celle qui semble la meilleure en premier lieu.

Toute colère quitte soudain le jeune homme, qui s'effondre sur l'une des chaises, la tête entre les mains.

- Je ne sais plus comment l'aider, gémit-il à travers ses doigts, libérant enfin les doutes qui l'assaillent et le rongent depuis plusieurs mois. Elle m'échappe. Je ne la comprends plus, et elle, elle me repousse sans arrêt. Comment suis-je censé la protéger, dans ces conditions ?

Marshall perd lui aussi toute sa dureté et vient s'assoir près de son fils adoptif, passant son bras autour de ses épaules dans un geste rare d'une douceur infinie.

- Nous ne prendrons pas cette décision à la légère, je peux te le promettre, lui murmure-t-il sous le regard compatissant de Mehdi, qui finit par se retirer, voyant la crise passée.

Les deux hommes se retrouvent seuls et le silence règne quelques instants.

- Si elle savait, elle voudrait la connaîre... enfin, elle aurait voulu la connaître. Maintenant, je ne suis plus sûr de rien, mais en l'honneur de l'ancienne Astrid, je me dois d'insister pour que nous allions la récupérer. Et puis, comment peux-tu imaginer un seul instant la laisser aux griffes de ces monstres ? C'est une femme, que crois-tu qu'il va lui arriver ?!

- Allen, Willer n'a pas encore tout dit. On ne peut même pas être sûrs que ce n'est pas un piège. Mais s'il est assez convaincant et que ses informations se révèlent suffisament précises pour monter cette opération, alors je te promets que nous irons la chercher. Nous ne pouvons pas prendre le risque qu'elle se fasse tuer en représailles de notre offensive.

- Merci, Marshall.

Mais on sent qu'il lui reste une dernière objection à faire. Son mentor et protecteur l'encourage d'un signe de tête compréhensif.

- Parle.

- ...

Allen regarde fixement ses mains avant de relever la tête vers le leader pour le regarder droit dans les yeux.

- Tu sais déjà ce que je vais te dire. Elle a sa place dans cette mission, quel que soit le passé. Elle a commis des erreurs, et ces derniers temps, elle a changé, mais si on lui donne une raison de se battre qui lui tient à coeur, je reste persuadé qu'elle peut redevenir Astrid. Elle possède de nombreux talents que nous ne pouvons pas négliger, et elle serait très utile à cette opération. Je la surveillerai constamment. Mais je t'en supplie, ne la mets pas à l'écart comme avec Willer. Tu vois bien comme la nouvelle l'a anéantie, et je suis persuadée qu'elle l'aurait mieux prise si nous l'avions traitée en adule et non en enfant. Après tout...

Une nouvelle fois, le jeune homme baisse les yeux. Mais cette fois, il les garde rivés au sol quand il poursuit :

- Après tout, il s'agit de sa mère. De notre mère.

Annotations

Vous aimez lire diye99 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0