Chapitre 2 : Aveux et garde à vue

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Le trajet de chez moi jusqu'au commissariat s'est fait dans une extrême lenteur, en laissant un regard en direction de l'horloge sur le tableau de bord, je vois qu'il est bientôt dix-neuf heures. C'est comme si les flics me faisaient défiler fièrement, heureux d'avoir coffré une adolescente. De toute façon, on peut les appeler pour tout et n'importe quoi, ils iront au plus urgent.

C'est-à-dire qu'un matin, une femme a été violée dans une ruelle à l'autre bout de la ville, des passants ont appelés les forces de l'ordre, quelques minutes plus tard, ils ont été appelés pour un meurtre.

Ils ne sont jamais allés voir la femme pour quoi que ce soit. Pour être bien et vivre en sécurité, il faut compter sur nous-même ou sur des personnes de confiances, les corrompues sont partout.

Une fois garée devant le commissariat, deux des policiers qui m'ont arrêté m'attrappent par un bras et m'entrainent dans un dédale de couloir.

Après une fouille corporelle sans aucune résistance, une visite obligatoire d'un médecin et d'avoir été obligée de me changer, avec un jogging et un t-shirt trop grand pour moi, ils m'entrainent dans une salle d'interrogatoire et m'attache à une chaise, face à une table, avant de repartr de la pièce, me laissant seule.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici, ni même combien de temps je resterais entre ses murs, alors je profite pour détailler la pièce : des murs entièrement blancs, un sol carrelé gris, sur un mur face à moi, un énorme miroir, et biens-ûr, la table et les chaises métalliques.

La pièce est entièrement propre ce qui créer un gros contraste avec moi: des vêtements beaucoup trop larges, quelques bleus un peu partout sur le corps, les cheveux en désordre, mais au moins, je suis en vie. Contrairement à lui.

Et ça, je ne peux que m'en féliciter, il ne fera plus de mal à personne.

Cette pièce ressemble à toutes celles que l'on voit lors des séries télé que l'on regarde tous les jours. Toujours la même pièce avce des hommes ou des femmes derrière le miroir qui épient nos moindres faits et destes, probablement avec un café à la main.

Entant menottées à un anneau sur la table, je ne bouge pas, me contentnant uniquement de faire des mouvements avec les yeux. Je ne vais pas tergiverser avec eux, je sais ce que j'ai fait et je l'assume, je n'ai rien à ajouter de cette situation, la raison m'appartient et, étant mort, je sais qu'il ne peut rien dire, aucun risque qu'il essaie d'embobiner son monde.

Je réfléchis, je pense à l'heure qu'il doit être maintenant, à ce que ma mère et ma soeur font, Elise, j'espère sincèrement qu'elle va bien, qu'elel sera protégée. Pour ma mère, c'est différent, ce soir, elle m'a prouvée que l'avenir de sa fille ainée ne l'importe pas, seul l'homme de sa veie compte. Qu'à cela ne tienne, je saurais y faire face ! J'espère juste qu'elle ne fera pas la même errer avec Elise.

C'est lorsque je suis sur le point de m'endormir que deux policiers arrivent dans la pièce en ouvrant la porte avec fracas. Je me redresse non sans réprimer un sursaut. Les deux hommes semblent avoir la quarantaine, tous deux bruns, l'un aux yeux vairons alors que l'autre les a bleus.

Quelques secondes plus tard, un autre homme arrive avec un trépied et une caméra, sous la vigilance de l'un d'eux, il pace correctement le tout et met l'objectif dans ma direction. Sans un mot, il fait demi-tour sans oublier de fermer la porte une fois sortie.

Dans un silence, ils s'installent face à moi, ayant juste la table comme obstacle entre nous. Sans aucune once de nerorsité, je glisse de temps en temps mes doigts sur le métal froid des menottes, comme une caresse, tout en les fixant tour à tour, ne prononçant aucun mot.

- Je suis l'inspecteur McCallan et voici l'inspecteur Tyler, se présente l'homme aux yeux bleus

- Je suppose qu'il est inutile de vous donner mon nom et mon prénom. Dis-je d'une voix calme.

- En effet, intervient l'inspecteur Tyler. On t'a lu tes droits ? Tu as demandé un avocat ?

Alors que j'allais répliquer la porte s'ouvre après que quelqu'un y ait toquer deux fois. En regardant dans cette direction, je vois une femme d'une trentaine d'années, une mallette à la main et un badge accroché à la poche de son tailleur marron. Avec ce genre de vêtement, elle fait facilement dix ans de plus.

- Bonjour, je suis Madame Grinfield, service de protection de l'enfance lance la femme en serrant la main des deux policiers.

- Enchanté madame, nous allions commencer, lance Monsieur McCallan.

Je vois cette Madame Grinfield s'asseoir à côté de moi en me faisant un sourire rassurant avant de poser une de ses mains sur une des miennes couvertes de sangs. Je ne comprends pas du tout ce qu'elle fabrique ici.

- On t'a lu tes droits ? Tu as demandé un avocat ? Reprend l'officier Tyler.

- On me les a lus et je n'ai demander aucun avocat, je n'en ais pas besoin dis-je sans le lâcher des yeux.

- Bon, comme tu es mineure, un parent est consé venir assister à l'interrogatore, ta mère étant occupée, c'est au service de la protection de l'enfance de tenir ce rôle, de plus, tout sera filmer du début à la fin, ça te va ? Dit l'officier McCallan.

Après un signe de tête en guise d'affirmation, l'officer Tyler met la caméra en route avant de se mettre à parler:

- Nous sommes aujourd'hui le dix-huit Octobre deux-mille-quinze et il est, il regarde sa montre avant de reprendre. Vingt heure vingt-huit. Je suis l'officier Tyler Zachary, avec moi se trouve mon collègue, l'officier McCallan Harry ainsi que Mme Grinfield Anne-Laure du service de protection de l'enfance. L'affaire en cours est une enquête pour homicide, Anastasia Jones contre Etienne Jared, décédé il y a quelques heures suite à de nombreux coups de couteaux.

- Mademoiselle Jones, nous vous avons lu vos droits, demandez-vous un avocat ou estimze-vous ne pas en avoir besoin ? Commence l'officier McCallan

- Vos collègues m'ont lu mes droits et je ne veux pas d'avocat. Dis-je en les regardant tour à tour.

Je vois l'un des hommes ouvrir un dossier avant de commencer d'une voix monotone.

- Vous vous appelez bien Anastasia Jones, née le quinze Mai deux-mille dans la ville de Newark au New Jersey ?

- Oui

- Fille de Nathalie Jared et Lionel Jones qui est...

- Décédé oui, vous ne m'apprenez rien, le coupé-je en soupirant.

- Anastasia, ils ne font que leurs travails, intervient Mle Grinfield.

Après un soupir, je fais un mouvement de tête pour faire passer la douleur qui se propage dans ma nuque, après un léger moment de silence, l'interrogatoire reprend :

- Vous êtes accusée d'avoir tuée votre beau-père, contestez-vous les faits ?

- Vos collègues m'ont vues sur lui avec un couteau de cuisine, en lui enfonçant encore et encore dans le buste, je ne sais même pas combien de coup j'ai pu lui donner.

- Ce genre de détail n'est pas important, tranche un des officiers, pourquoi avoir tuée votre beau-père ?

- Pour moi ce n'était qu'un inconnu, il n'est absolument rien et la raison ne regarde personne, je sais ce que j'ai fait et j'assume, je n'ai qu'un seul regret, c'est de ne pas l'avoir fait plus tôt !

- Anastasia, ses messieurs veulent t'aider... dit doucement Mme Grinfield.

- Vous savez tout comme moi qu'ils ne vont pas pouvoir m'aider, je suis coupable de meutre dans circonstance atténuante!

L'un des officiers pose un papier sur la table avant de le tendre dans ma direction, lorsque je le lis, je ne peux pas en croire mes yeux, la sale garce !

- Votre mère à témoignée contre vous, selon elle, vous frappez votre mère depuis de nombreuses années, vous vous en êtes pris à votre beau-père alors qu'il tentait de protéger sa famille.

- Vous croyez une prostituée maintenant ? Quoi, elle est passé sous votre bureau pour être plus convaincante ? Ou faire la veue épleurée à suffit ? Dis-je d'une voix amère.

Je sais que c'est mal de parler ainsi de sa propre mère, mais je pense que vous réagirez comme moi si votre génitrice vous accuse d'avoir tuée quelqu'un par plaisir et surtout dire que c'est moi qui la frappais, il ne manquerait plus qu'elle raconte que je m'occupe aussi de violenter Elise !

- Il y a aussi une histoire de drogue, vous droguez-vous mademoiselle ? Reprend l'officier Tyler

- Je ne touche pas à ses merdes dis-je d'une voix froide

- Pourtant vous en vendez si on en croit la version de votre mère.

Je pousse un soupir résigné, elle m'a bien eu celle-là. Qu'est-ce que je dis maintenant ? Je déballe tout au risque qu'ils ne me croient pas ou je me tais ? De toute façon, je suis foutue alors un peu plus ou un peu moins, je ne verrais pas de grande différence.

- Je demande le cinquième amendement, je ne suis pas obligée de vous répondre.

- C'est votre droit en effet, lance l'inspecteur Tyler en fermant mon dossier alors que l'officier McCallan éteint la caméra. De toute manière nous aovns vos aveux, cette histoire de drogue ne comptera pas pour le procès, vous allez être jugée pour meurtre aggravé, vous en êtes consciente ?

- Oui, je sais ce que je risque

- Est-il possible de mettre Mademoiselle Jones dans un foyer en attendnat le procès ? Demande Madame Grinfield.

- Malheureusement non, elle a reconnu les faits, Mademoiselle Jones peut être un danger pour autrui, vue l'heure qu'il est, elle passera la nuit en garde à vues et sera transférée dans un centre de redressement en attendant son procès.

Une fois Madame Grinfield raccompagnée, un policier me sort de la salle d'interrogatoire et me met dans une cellule pour le reste de la nuit, après un rapide plat chaud et avoir eu le droit d'être libre de toute entrave avant de me laver le visage et les mains au robinet, je m'allonge sur le lit de fortune, prête à passer ma nuit en cage.

Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, toujours est-il qu'il fait encore nuit lorsqu'un policier frappe sur les barreaux de fer avec sa matraque pour me réveiller, faisant hurler les hommes présents dans les autres cellules.

Sans un mot et après m'avoir menottée chevilles et poignets, il me fait sortir de ma geôle en me donnant un petit déjeuner rapide, une fois celui-ci avalé, deux policiers me conduisent près de la mairie de la ville, juste en face de moi, un bus bleu métallique avec écrit en blanc New Jersey Department of Corrections.

Une dizaine d'enfants et d'adolescents sont regroupés avec leurs familles, tous, leurs dit au revoir. Visiblement, ce centre de redressement accepte tout le monde sans aucune distinction.

Je monte une fois que tout le monde est installé, les menottes entravant toujours mes poignets et mes chevilles, après être forcée à m'asseoir, le bus démarre enfin, voyons voir où je vais atterrir.

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