Chapitre 8 : Un drame de nostalgie

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Mon visage tourné vers le ciel, j’admire le ciel nuageux, les flocons se déposent sur ma peau comme des pétales. Inexorablement, les flocons tombent en tourbillonnant, s’écrasent au sol et meurent sur l’herbe glacée par l’hiver.

Un vent froid souffle, mes cheveux se soulèvent sous sa force, un frisson dévale mon corps. Je resserre les pans de mon manteau. Mes mains tremblent sous la morsure du froid. Je tente de contrôler le tremblement en serrant mes poings. En vain, je finis par les fourrées dans mes larges poches.

La neige teinte mes boucles chevelues de blanc, je les secoue. Mais, la neige compacte s’y accroche. Alors, je les laisse se coller à mon visage.

J’avance d’un pas, mon pied s’enfonce et le tapis blanc craque sous mon pied. Une première larme dévale ma joue. Elle s’écrase au sol, faisant fondre les quelques grains de neige qu’elle touche. Je prends une profonde inspiration et je renifle pour contenir le sanglot qui monte.

Un parfum de nostalgie s’insinue tout autour de moi, je sens un vide dans mon cœur. La tête sous des pensées confuses et des souvenirs douloureux, je m’accroupis et enfouis mon visage dans mes bras. J’appuie une main sur la structure de jeu en face de moi. Le froid s’insinue à nouveau en moi.

Mais cette fois-ci, il ne m’atteint plus, comme anesthésiée. La douleur n’en devient plus qu’un souvenir, plus qu’une arme contre ma tristesse. La structure craque, j’entends ces hurlements sous le poids de la neige, j’entends ces larmes de solitude et j’entends l’écho de mon enfant.

Nous venions jouer si souvent ici. L’hiver a effacé les traces d’amusement, les cris des enfants et le bonheur des parents. Comme la structure de jeu, je hurle intérieurement. J’aurais voulu revenir avec lui, mon tout petit.

Mon sanglot ne veut pas stopper, ma gorge se serre et mes yeux brûlent. Je veux revoir mon enfant, une dernière fois. Je veux lui dire que je l’aime et que je l’aimerais éternellement. Je veux le serrer dans mes bras, l’embrasser et le regarder avec amour. La solitude m’étreint, l’angoisse ne me lâche pas et l’odeur de la mort rôde autour de moi.

Je suis devenue inconsolable. La brume, la fraicheur de l’hiver, la glace et la neige colorent mon humeur sombre d’un instant paisible. Je repense à toi, mon âme aux abois et te cherche dans les ombres des petits garçons qui m’entourent.

Au loin, l’un d’eux court, les bottes recouvertes d’un nuage de neige et les gants humides. Il se cache, lance une boule compacte de neige et rigole lorsque son copain est touché. Et, le même cycle recommence. Leurs géniteurs les regardent, tout sourire et discutent joyeusement. Leur présence casse la monotonie de l’instant et je me relève pour les observer.

Les regarder est une souffrance, je sens le poids du manque sur mes épaules. Ce moment est mon dernier, je me laisse tomber sur le tapis blanc de neige immaculé. Mes paupières deviennent lourdes, mon cœur se meurt et mes oreilles sifflent. Le visage de mon fils s’imprime sur ma rétine et je garde espoir de le revoir cette fois-ci. Je laisse l’obscurité me cueillir et ses mains m’étreindre. J’accueille les ténèbres avec plaisir, comme une vielle amie.

« ― Maman, maman, réveille-toi. Tu me manques ! Viens jouer avec moi… »


https://temptedmiragedelapassion.wordpress.com/2021/02/14/14-fevrier/

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