Passés 14/18

3 minutes de lecture

La respiration de Ssdvenna’êk se fit sifflante et hoqueteuse, tandis que la dominante lui défaisait le pantalon d’une main. La lueur envieuse dans son regard terrorisa plus encore l’adolescent, qui pleura de peur lorsqu’elle ouvrit ses propres vêtements. Toujours, il balbutiait comme une litanie :

- Je veux pas devenir papa… Je veux pas devenir papa…

Il sentit une chaleur encercler son membre et l’enfoncer il ne savait où. Tandis qu’il prenait une inspiration horrifiée, il n’entendit plus que le soupir d’aise de sa dominante. Puis ses oreilles sifflèrent à le rendre sourd. Malade de peur, il se tut, ne souhaitait plus que sa libération, du poids de la dragonienne, de sa poigne de fer, de ce qui lui enserrait la virilité. Et son corps, son propre corps, ce traître, lui envoyait des messages contradictoires, une part pensait à un plaisir obtus, son odorat lui intimait de rester près de cette grande et puissante dragonienne, tandis que sa conscience rugissait l’alerte au danger et visait la fuite. Mais pire que tout : il ne savait pas ce qu’elle lui faisait, à s’appuyer sur son torse d’une main, à haleter et gémir. Si elle gémissait, avait-elle mal ? S’arrêterait-elle ?

Assez près du couple en ébat ignoble, Ombre remarqua que le regard de la victime devenait vitreux. L’esprit de Ssdvenna’êk était vaincu, sidéré. La violeuse s’en rendit compte quelques minutes plus tard, et en profita pour le frapper au visage, se réjouissant de son sentiment de toute-puissance.

Et Ssdvenna’êk, l’adulte, fulminait. Plusieurs fois il se rua sur sa violeuse, lui porta des coups mortels et inopérants, tandis qu’il traversait cet écho du passé. Il s’acharna en écumant de haine, tandis que la petite rousse trouvait que la scène s’étirait en longueur. Elle accéléra l’écoulement du temps, jusqu’à ce que la dégénérée cesse ses mouvements de hanches.

Satisfaite, cette dernière contemplait sa victime avec fascination pour sa propre impunité. Elle venait de prendre de force son pied sur un mâle, et l’avait brisé sans violence. Simplement en se satisfaisant sur lui. Lorsqu’il reprendrait ses esprits, il mériterait peut-être une petite récompense… peut-être…

Elle ne se délogea pas de sa proie, et attendit en ronronnant qu’il se réveille. Ce dernier sursauta une vingtaine de minutes plus tard, et retint son souffle. Perdu, il attendit la suite des évènements, avec une sensation de salissure extrême. Sa violeuse se pencha sur lui, procurant des sensations douloureuses.

- Tu pourras te vanter en rentrant, de ne plus être puceau, et d’être un bon coup.

Bienheureuse de son petit mensonge de récompense, elle se leva, se rhabilla et abandonna l’orphelin là. Ce n’est qu’à l’approche du crépuscule, qu’il se rhabilla gauchement et rentra au village, l’esprit perdu. Puceau ? Il savait qu’il s’agissait d’une insulte. Bon coup ? Il avait du s’en prendre, il peinait à se remettre la mâchoire en place. Et son entre-deux-jambes lui faisait mal. Très mal. Et sentait bizarre. Lorsqu’il pissa contre un arbre, il eut du mal à viser, et éprouva encore de la douleur, comme une courbature.

Les derniers rayons du soleil disparaissaient dans la brume des marais, tandis que Ssdvenna’êk errait entre les portes du village. La nouvelle de son retour circula plus vite que lui, et son aîné vint le chercher en courant, fou d’inquiétude.

Après l’avoir soulevé, il s’élança vers leur foyer, et comprit à l’odeur que son petit frère avait batifolé avec l’une des filles de leur chef de clan. Et à son attitude, il craignait le pire.

Jeté sur le lit familial, le petit dernier tâta ses poches et pleura en se rendant compte qu’il avait oublié sa récolte du jour. Aucun mot ne lui venait, simplement des relents de honte dont il se situait mal l’origine. Ses quatorze aînés l’entourèrent, sans oser lui poser de questions. L’une des plus jeunes lui tendit timidement un bouillon fumant, il en versa la moitié sur lui sans y prêter attention. Je’hônièk’, le plus âgé de tous, s’accroupit en face du rescapé, et prit son temps pour le scruter en cherchant encore ses mots. De nouveau, le puîné précipita le dialogue.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Hilaze ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0