Chapitre 17 - Urgence Galactique (2/3)

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— Où est ce satané mercenaire ?!

— Impossible de le contacter. Il semblerait que son ComDev soit désactivé.

Un ambassadeur Taeil pouffa d'un rire gras.

— Je m'en doutais, ambassadeur Nelin, confier une mission à des mercenaires était une perte de temps. Ils finissent toujours par se volatiliser.

— Mais Mark nous a donné une information cruciale, répliqua l'ambassadeur Falinson, je doute qu'il soit parti se la couler douce.

— De plus, continua le Karin, je ne lui ai donné aucune mission, il est parti de lui-même, nous avions juste un marché basé sur un échange d'informations.

— Et quelle information ! Un morceau de peau morte. Si vous êtes friands de cela, Nelin, j'en ai de nombreuses sous mes pieds.

— Cessez de faire l'enfant, ambassadeur Tolooson, s'écria l'ambassadeur Merelin, nos recherches sur cet échantillon ont donné des résultats stupéfiants. Elle n'appartient à aucune espèce connue, ni ne correspond à rien d'autre. Ses gênes sont extrêmement complexes et semblent ne pas appartenir à cette galaxie. Tout du moins, nos experts n'ont jamais vu pareil composition. Nous avons mis l'échantillon en culture pour le moment afin de voir son évolution.

— En culture ?! Mais vous êtes fous ! On ne sait pas ce que cette chose peut devenir.

— Ne vous inquiétez pas, ambassadeur Nelin, tout est sous contrôle et sous haute sécurité. Si nous réussissons à percer les mystères de cette peau, cela nous apportera une avancée technologie fulgurante.

— Ou une destruction phénoménale...

Nelin appréciait moyennement cette prise de décision en solitaire de son collègue. Et il n'était vraisemblablement pas le seul, car un ambassadeur Swatrozi éleva la voix.

— Pourquoi ne pas nous avoir consulté au préalable, ambassadeur Merelin ?

— Et bien, parce qu'il s'agit d'un ordre scientifique, et tout le monde ici n'est pas apte à en débattre.

— Vous insinuez que certains d'entre nous sommes stupides, ambassadeur ? Répliqua un ambassadeur Kron.

— Du tout ! S'exclama le Karin, un peu embarassé, mais nous parlons ici de termes techniques et de connaissances poussées. Lorsqu'il s'agit de combattre et de parler de stratégie, je laisse votre système faire.

L'ambassadeur de Kron sembla convaincu et se tut, mais Nelin n'en fut pas moins suspicieux. Merelin était quelqu'un de très calme et l'ambassadeur ne l'avait encore jamais vu être stressé ou gêné. Cela ne lui ressemblait pas.

— En attendant, continua Merelin, nous devons prendre une décision, messieurs, sur la situation à adopter face aux dangers. On nous a signalés de plus en plus de planètes décimées et exsangues. La santé de la galaxie est au point le plus bas. Et je n'accuse pas ici les rebelles, ni les mercenaires, désolé, ambassadeur Tolooson. Ces gens n'ont tout bonnement pas les moyens d'effectuer de telles opérations, ni même aucun motif. Les rebelles cherchent à renverser notre gouvernement, pourquoi s'attaqueraient-ils aux planètes qui les nourrissent ? Une force extérieure est forcément en jeu.

Les cerveaux de Nelin s'embrouilla soudainement. Tout le monde essayait de faire son valoir son idée et d'exposer ses arguments. Le Karin ne pouvait lire sur les lèvres de tous les ambassadeurs en même temps. Il imaginait la salle entourée d'un brouhaha strident et insupportable. L'ambassadeur put déchiffrer quelques propositions, toutes plus folles les unes que les autres.

— Nous pourrions envoyer des engins nucléaires et combattre cette menace ! Proposa un ambassadeur Taeil du système de Kron.

— Déménageons la capitale et camouflons-nous avec la technologie que nous possédons, comme l'ont fait les mercenaires avec leur station, dit un ambassadeur Swatrozi.

— Tentons de négocier un compromis avec les éventuels ennemis s'ils venaient à frapper à notre porte, souleva un Karin.

Nelin sentit ses deux cerveaux bouillir et il ferma les yeux un instant. Lorsqu'ils les rouvrit, le vacarme avait cessé et tout le monde s'était tut. Merelin s'était tourné vers lui.

— Qu'en pensez-vous, ambassadeur Nelin ?

— Comment ?

— Je propose de reposer nos esprits fatigués et de reprendre le débat un peu plus tard.

— Bien, très bien, prenons un peu de recul sur la situation et débattons de manière calme et réfléchie.

L'ambassadeur Merelin eut un sourire et se tourna vers le reste de l'assemblée.

— La séance est levée, nous reprendrons tout ça à tête reposée.

Certains haussèrent la voix mais la majorité du groupe acquiesça et commença à se séparer. Nelin quitta la salle, l'esprit encore un peu embrumé. Il devait réfléchir et agir. Et le faire vite.

La porte du laboratoire s'ouvrit doucement et une silhouette pénétra à l'intérieur. Les lumières étaient éteintes et seuls quelques bocaux et aquariums bénéficiaient d'une lueur bleutée pour continuer à nourrir les spécimens même lors du repos des scientifiques.

La silhouette chercha minutieusement parmi les rangées, et finit par trouver. Un petit aquarium entre deux vases. A l'intérieur, une petite larve dévorait l'un des feuilles de la plante posée juste à côté.

L'homme approcha son visage de l'aquarium afin d'observer de plus près la créature et fut fasciné. Celle-ci était concentrée sur son repas et ne bougeait pas, ne remarquant même pas la présence de l'individu.

La lumière du laboratoire s'alluma soudainement, faisant sursauter la personne qui se retourna subitement. Un Humain venait d'ouvrir la porte et s'adressa à lui.

— Ambassadeur Merelin, que faîtes vous-ici ?

Le Karin eut l'impression d'être pris la main dans le sac, et usa de son éloquence pour tenter de s'en sortir.

— Vous savez à quel point j'aime les sciences. Je voulais seulement m'assurer que le précieux échantillon que nous vous avions rapporté était entre de bonnes mains.

— Et bien, dit le scientifique d'un air suspicieux, il l'est, comme vous pouvez le constater. Le morceau de peau que vous nous avez confié à donné naissance à cette petite chose vorace que vous voyez là. La larve s'est formée très rapidement, ses gênes et ses cellules sont extrêmement riches et terriblement intéressantes. Elle a un excellent appétit et mange plusieurs fois son poids par jour. Je n'ai encore jamais rien vu de tel. Nous avons comparé ses données dans notre bases mais son code génétique ne correspond à aucune autre espèce. C'est pourquoi nous l'étudions avec le plus grand soin. Ne vous inquiétiez pas pour ça.

Merelin fut soulagé de voir que les soupçons à son égard s'étaient dissipés. Il commença à se diriger vers la porte en marmonnant.

— Très bien, très bien. Je vous fait confiance, docteur. Nourrissez-le bien. Je viendrais régulièrement voir où en sont les progrès de vos recherches.

— Pas de problème, ambassadeur, merci de votre attention et de votre confiance.

Merelin sortit du laboratoire et se faufila dans un couloir sombre. Il attendit que l'homme s'en aille et referme la pièce, puis vérifia que personne ne soit dans les environs.

Le Karin sortit ensuite un ComDev et l'alluma. Une vois rauque et grave résonna.

— Des nouvelles ?

— Oui, chef. Le plan a fonctionné. Tout va pour le mieux. Le Conseil est complètement affolé et presque hors d'état. Les ambassadeurs ne savent plus vers qui se tourner. Certains des plus lâches proposent même de s'allier avec l'ennemi.

La voix ricana et répondit.

— Excellent. Bon travail, ambassadeur. A très vite.

Le ComDev se coupa, laissant le Karin dans la pénombre.

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