La tension monte

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Les choses deviennent sérieuses entre Lucie et Seydou. Leurs retrouvailles sont endiablées et charnelles. Baisers, caresses... Ce couple s'est intensément manqué et la présence des autres ne semble pas les incommoder, bien au contraire.

Ces étreintes auraient-elles excitées le mannequin ? Probablement, mais pas de la meilleure des façons. L'alcool a eu raison de ses manières de gentleman... Plus brutales et moins respectueuses qu'au début de la soirée, ses mains s'empressent et attirent Vida de plus en plus fermement contre lui. Embarrassée, elle se déporte avec vigueur exacerbant les pulsions de l'homme.

— Tu m'embrasses comme jamais j'ai été embrassé, tu danses avec moi comme une pute. Crois-moi j'ai bien l'intention de repartir avec toi ce soir, peine-t-il à articuler.

En femme indépendante, elle s'installe devant les garçons pour éviter que l'un d'eux n'intervienne. Sa répartie fera l'affaire. Ses amies se placent juste à côté, en soutien.

— Donc on ne peut pas juste se chauffer et flirter ? reprend-elle, il doit forcément y avoir une suite à cette soirée ? Je te le dis très clairement, ça n'ira pas plus loin que ce qu'on a fait. Donc si ça ne te convient pas, libre à toi d'aller trouver quelqu'un qui pourra te baiser ce soir !

L'homme s'éloigne dans la direction opposée, titubant pathétiquement, vexé. Pour qui se prenait-il ? Le clan félicite Vida. Se défendre seule, avec la seule force de ses mots, c'était leur pouvoir à toutes les cinq et le groupe d'hommes s'en amuse. Ken s'immisce dans la conversation.

— Ça va ?

— Où est ta poule ?

Qu'est-ce ? De la jalousie ? De l'envie ? Ce soir, il repartira avec quelqu'un qui saura le combler tandis qu'elle, demeurera seule avec ses amies et ses papillons dans le bas ventre que ses pâles rêveries tenteront de satisfaire, encore et toujours.

— Partie, j'avais envie de passer la soirée avec quelqu'un d'autre.

Une mélodie interrompt l'échange. Le ryhtme puissant et lent de Versace on the Floor de Bruno Mars arrache un nouveau sourire à Ken. Pense-t-il vraiment que cette parade fonctionnera ? Son regard pleut sur le corps de la jeune femme et ses mains s'installent sur le haut de ses fesses. Contact si naturel... Il l'entraîne dans une danse où leurs corps ne font plus qu'un. Oui, cette parade peut fonctionner.

— J'ai envie de t'embrasser, lui murmure-t-il.

Son souffle l'irradie. Pourquoi se retient-il ?

— Vas-y.

Le temps s'arrête. Leurs lèvres s'effleurent. Leurs souffles se mèlent. Pendant qu'il dévore sa bouche, elle s'évade. Ses doux songes étaient si loin de la réalité... Autrefois objet lui offrant un dernier adieu à David, Ken est ce soir l'étincelle qui allume le désir de Vida. Comment en est-elle arrivée là ? Qu'importe. La sensation est divine. Leurs langues se rencontrent enfin. Elles jouent et s'apprivoisent. Une main dans le creux de sa nuque lui impose une intensité. Ici, dans cette boîte, entourés de leurs amis, ces deux étoiles vacillent et s'unissent sans procuration autour d'un premier baiser qui n'appartient qu'à eux. Son haleine... Comment a-t-elle pu l'oublier ? Simple, elle ne l'avait jamais embrassée. Non. À travers les lèvres de Ken, c'était David qu'elle embrassait. La métamophose est enclenchée. Ce soir, son ventre papillonne grâce au corps de cet homme et seulement de lui. 

— J'ai besoin de toi.

Peut-il deviner à travers son souffle qu'elle aussi ?

Sans échanger un mot, ils récupèrent leurs affaires et saluent leurs amis. Les hommes ont réservé un appartement non loin et le groupe a prévu de terminer la soirée là-bas. Lucie prévient Vida qu'elle arrive d'ici une heure avec Seydou.

— Ça vous laisse un peu de temps... sous-entend-elle.

Alors qu'elle s'apprête à monter les escaliers pour sortir de l'établissement, Ken la plaque contre le mur. Le baiser est passionné, puissant. Son corps s'envole au contact de sa langue et une main pressée contre son intimité continue de faire grimper son désir. Elle interrompt le mouvement. En réponse, il lèche sa nuque. La raison vacille face à cet indomptable plaisir. Ken déboutonne le jean de Vida et glisse une main sous sa culotte.

— Arrête putain on va nous voir !

Il tente de la rassurer. Les gens n'en ont que faire... Ils dansent, ils flirtent, et eux, sont dans un recoin, à l'abri des regards indiscrets. Regard fiévreux. Désir indéniable. Vida est grisée par l'attitude cet homme. L'interdit de la situation et le risque d'être observés anéantissent le peu de raison qu'il lui reste. Une paume ? Un doigt ? Plusieurs ? Désorienté. Excité. Déstabilisé, son corps est en apesanteur. Son odeur... C'est la première fois qu'elle le sent. Elle jouit enfin à son oreille.

Quelques courtes secondes plus tard, isolés derrière les escaliers, leurs caresses et leurs baisers reprennent de plus belle. À son tour de le posséder. Vida le plaque contre le mur et se place à hauteur de ses hanches, à genoux. Braguette déboutonnée dans une lenteur terrible, elle s'enfonce finalement sur lui. Une main posée sur ses cheveux impose une cadence. La puissance désirée l'enivre, elle obéit et joue avec lui, se balade, loin, puis revient au bord tandis qu'il se cambre et contracte son bassin. L'extase à son paroxysme, elle se redresse et se plaque contre lui. Sa paume le fait exulter et ses gémissements se noient dans des baisers furieux.

— Allons-y, dit-il sèchement.

Il se rhabille, enlace ses doigts dans ceux de Vida et l'attire vers la sortie.

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