Chapitre 2

Une minute de lecture

On n’arrive pas dans cet état de léthargie par hasard. On ne se réveille pas un matin en se disant : « Tiens, c’est bizarre, aujourd’hui je ne ressens plus rien. » C’est un mal qui arrive progressivement et, quand on pense être quelqu’un de fort, de rationnel, de spirituel et avec un minimum d’intelligence, on se dit qu’on combattra avec acharnement cet état avant qu’il ne nous envahisse.

Moi, je m’étais sentie tomber, je voyais que je perdais en énergie mais je trouvais toujours une bonne explication, une excuse rationnelle qui me laissait penser qu’il s’agissait d’un facteur extérieur dont j’étais victime. Je me réfugiais donc dans la fatalité et la fuite en avant. J’ai agi ainsi pendant des années. Le leitmotiv d’un tel état est simple : « Ce n’est qu’un mauvais passage, ça ira mieux plus tard. » On peut s’auto-persuader comme cela pendant toute une vie et attendre de meilleurs jours. On peut, et c’est cela le plus dangereux, prendre des trains qui nous permettent de fuir sans même avoir pris le temps d’étudier la destination. J’avais passé ainsi toute ma vie d’adulte à prendre des trains pour me sauver. Après avoir passé mon enfance à en regarder s’éloigner.

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