La peur paralyse chaque centimètres de mon corps. Seul mon cœur qui bat fort dans ma poitrine, à m'en faire mal, est en mouvement. Mes yeux passent de mon pistolet au sien. Je sais que j'aurais dû tirer depuis un moment déjà. Que si Anas avait été là, il me l'aurait sûrement prit des mains pour tirer lui-même. Mais il n'est pas là. Je suis seule sur ce coup-là. Et je crois que je vais y rester...

Le plus dangereux n'est pas d'avoir un flingue. Le plus dangereux, c'est de tenir un flingue et d'avoir peur de tirer. Ce qui m'inquiète, c'est que t'es comme ça.

Vérifie avant tout qu'il contient des balles, puis enlève la sécurité.

Si tu hésites, t'es foutu. C'est le truc en tir, il faut se vider la tête et tirer. Réfléchir revient à stresser et donc, revient à crever.

Tu es petite et fine, alors prend appui sur tes jambes, campes toi et refermes bien tes deux mains sur le flingue, sinon, le coup risque de te le faire lâcher et/ou te blesser. Ferme un œil et focalise toi sur ta cible.

Tire.

Le coup partit, je ne sais pas où et je ne pris pas le temps de regarder. Je récupère le sac qui pourrait me sauver tout comme me conduire tout droit vers la mort et tape mon meilleur sprint jusqu'à la moto. Un dernier regard en arrière me confirme que je l'ai tué.

Un de moins.

Sur plus d'un millier.