Promenade au milieu de la neige

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Je resserre mon manteau autour de moi et progresse tant bien que mal dans la poudreuse, autour de moi, tel un desert blanc la neige s'étendant au confin de mon regard. Pure et immaculée je la regarde en pestant contre ce vent violent qui ralentit ma progression et rend les délicats flocons qui volétent dans l'air cinglants, les transformant en une pluie de petites aiguilles sur mon visage, seul centimètre de peau à découvert. Mais malgré le froid mordant et l'ire des éléments, pour moi le spectacle en vaut largement la peine. Je suis au milieu de rien, au milieu de l'eau, seule au monde avec comme unique compagnie les traces de pas s'étirant derrière moi. Et ce silence ! Seulement interrompu par le souffle du vent sur la neige !

Fatigué, je me laisse tomber sur un monticule de glace et prends mon sac à dos en cuir élimé pour en sortir une lamelle de viande séchée et une gourde d'eau. Je l'avale rapidement et bois quelques gorgées, puis je me relève en maugréant et reprends ma route d'une démarche assurée.

Cinq heures après, je céde à la faim et engouffre dans ma bouche ma dernière ration de nourriture, ma destination n'est plus très loin, ce n'est pas grave. Encore une heure plus tard j'arrive enfin à la petite colline et au renfoncement qu'elle surplombe. Sans crier gare, un chien aux allures de loup saute souplement sur une butte de neige et d'un nouveau bond prodigieux fond sur moi. Il me plaque au sol et commence à me lécher le visage tandis que je le repousse en riant au éclats. Puis une voix chaleureuse et grave le rappelle et grand-père apparaît. C'est un grand homme courbé par le poids des années avec un simple baton dans sa main qui l'aide maintenant à garder l'équilibre. Une barbe brousailleuse lui mange son visage taillé à la serpe. Ses yeux se plissent pour mieux voir, son visage s'éclaire quand il me reconnaît et il redresse légèrement son corps voûté. Ne possédant qu'un bras valide déjà occupé à tenir le baton, il m'invite à entrer d'un signe de tête dans son antre par la porte blanche qui se fond dans le décor. Je descends une volée de marches car cette porte quasiment indétectable est en plus située dans un creux du renfoncement.

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