— Père ! Vous m’avez mandé ?

— Oui, fils. Je te présente le général Dantus. Il va te prendre en charge pendant quelques semaines et t’instruire sur ses recherches technologiques dans la robotique.

Le jeune adolescent leva un regard admiratif à l’homme imposant devant lui. Il s’inclina respectueusement tout en le saluant :

— C’est un honneur de faire votre connaissance. Soyez assuré que je serais digne de votre confiance et votre savoir.

Devant le silence persistant du général et les yeux froids qui le parcouraient de la tête au pied, le gamin baissa les yeux, soudain mal à l’aise.

— Gouverneur Aneval, je vois que l’éducation de ce jeune homme est productive. Poli et soumis… Juste ce dont j’ai besoin.

— C’est un plaisir que je vous le laisse. Il a montré toutes les capacités nécessaires malgré les conditions.

— Oh, ne vous inquiétez pas. Je dois encore expérimenté deux trois théories. Il vous sera rendu d’ici un mois.

Le gouverneur en charge de Pallas depuis sa réédition aux mains des troupes de Vega se courba en reculant de quelques pas. Se faisant, il posa la main sur le dos de son fils et le fit avancer.

— Va et apprend tout ce que tu dois savoir. A ton retour, je te préparerai pour te présenter à Vega.

Les yeux du garçon brillèrent d’excitation. Depuis qu’il avait eu son accident cérébral après s’être écrasé avec son overboard volant, il avait été convalescent et ne voyait que peu de personnes en dehors de ses tuteurs et de son père. Celui-ci lui avait promis que dès son quatorzième anniversaire, il pourrait à nouveau côtoyer l’école. Il contacterait aussi quelques scientifiques qui pourraient le prendre en stage pour approfondir ses connaissances en aérospatial et robotique, deux matières qui le fascinaient depuis toujours.

Il suivit le général Dantus qui le mena jusqu’à sa navette oblongue. Aucune parole ne fut échangé depuis qu’ils avaient quitté le palais. Sur un signe de la main, il monta dans l’appareil et s’installa sur le fauteuil que le général lui désigna. Il mit sa ceinture et regarda, les paupières baissées l’homme s’assoir à son tour en face de lui. D’un claquement de doigts, la navette décolla. Un soldat vert avança portant un plateau avec deux verres remplis d’un liquide bleuté. L’adolescent prit celui qu’on lui présenta et attendit que son tuteur boive avant de gouter à la boisson. Celle-ci était âpre et acidulée. Un arrière goût indéterminé dont il tenta de dissimuler la grimace lui chatouilla l’arrière de la gorge.

Le silence autour de lui était de plus en plus pesant. Sa tête commençait à s’alourdir. Il luttait contre le sommeil qui l’envahissait brusquement mais perdit le contrôle en à peine dix minutes.

Pendant ce temps, le général Dantus l’examinait, un rictus aux lèvres et le regard prédateur. Quand le verre roula sur le sol, il claqua à nouveau les doigts. Aussitôt, le soldat décrocha la ceinture et emporta l’enfant dans une salle attenante. Il l’allongea sur une table puis il attacha les bras et les chevilles aux sangles situées aux quatre coins. Il accrocha ensuite des pastilles reliés par des fils à une machine sur la poitrine et le front. Quand son travail fut terminé, il éteignit la lumière et rejoignit son camarade dans la cabine de pilotage.